Observe que c’est tout en te détournant de Dieu que tu as fait ton entrée dans le monde présent, bouche bée devant toutes choses hormis lui-même (2)
Qui s’imagine, tout en aimant les chosés du monde, aimer Dieu, celui-là se trompe. Tout d’abord, en effet, non seulement il ne l’aime pas, mais par surcroît, il le hait. Car, selon l’Écriture, l’amitié de ce monde est un ennemi pour Dieu, et qui aura voulu être l’ami du siècle présent sera réputé l’ennemi de Dieu. (56)
Dans la mesure que tu es enclin à l’amour du monde, et à tout ce qui Lui appartient, tu es proche du péché. (54)|
Si tel ou tel se dépensait au service de Dieu autant qu’il fait pour le monde, on inscrirait sa fête au calendrier parmi celles dès martyrs. (367)
Notre misère provient de l’éloignement de Dieu et de l’amour à pour ce cantique fugitif qu l’est le monde. (25)
Tu as délaissé ton époux, c’est-à-dire Dieu, pour te attacher à son serviteur, c’est-à-dire le monde. En conséquence, dans tout le mal que tu pourras encourir par celui-ci ou à cause de celui-ci, il n’y aura personne à qui tu aies le droit de faire appel. (60)
Que les gens s’en aillent à Jérusalem ; pour toi, le terme est l’humilité où la patience. Ainsi, en effet, échappe-tu au monde ; par l’autre démarche l’on s’y enfonce. (326)
« L’amitié de ce monde, comme dit le bienheureux Jacques, est ennemie de Dieu. Car celui qui veut être l’ami du siècle présent se pose en ennemi de Dieu. » Or, celui qui aime ne serait-ce qu’une mouche en ce monde, c’est le monde entier qu’il aime nécessairement. Tout entier, en effet, est-il lui-même nécessaire à la chose qu’il aime. De plus, aussi longtemps subsiste l’amour du monde, aussi longtemps l’inimitié entre Dieu et les hommes. Lors donc que tu veux être aimé d’eux, tu veux qu’ils deviennent ennemis de Dieu. Et tu vas prêchant qu’ils doivent mépriser tout ce qui est créé, afin qu’ils puissent être réconciliés à Dieu. N’est-il pas vrai par suite que tu feras exception pour toi seul et diras aux hommes : « Méprisez toutes choses à cause de Dieu, sauf moi » c’est-à-dire de telle façon qu’il n’y ait rien d’autre au empêche les hommes d’être réconciliés à Dieu, sinon toi, et qu’ainsi, à cause de toi seul, l’inimitié persévère entre Dieu et les hommes, et que personne ne soit sauvé tant qu’ils sont contraints, en t’aimant, d’aimer le-monde entier, comme t’étant nécessaire ? Or, ce n’est pas même chose d’aimer les hommes dans le monde ou à cause du monde, et de les aimer en Dieu et à cause de Dieu. C’est ici par esprit de miséricorde, là par cupidité. (55)
Extrait de « Le recueil des pensées du B. Guigue » (M. et trad. de Dom André Wilmart) (Paris) 1936.