Il y est d’abord question, dans un premier chapitre, d’Abram, celui qui fut le père de la dîme en l’offrant, lors de sa victoire sur les rois maraudeurs venus d’Orient, au roi mystérieux de Jérusalem, Melchisédek. Divers passages de l’Ancien comme du Nouveau Testament (les Psaumes et la lettre aux Hébreux) laissent entendre que ce roi était le précurseur du Messie d’Israël, Jésus-Christ que la Bible appelle aussi : roi et prêtre selon Melchisédek.
Puis il s’agit, dans un second chapitre, des trois dîmes principales de la Loi divine, celles que Jésus-Christ appelle ce qu’il y a de plus important 1) celle du droit (pour soutenir les prêtres en Israël) ; 2) celle de la miséricorde (due aux pauvres) ; et, enfin 3) la dîme de la fidélité (qui permettait de célébrer dignement les trois grandes fêtes annuelles lors de la montée en pèlerinage du peuple de Dieu au temple de Jérusalem).
Il s’agissait donc pour les juifs de manifester par ces trois dîmes leur joie et leur reconnaissance envers Dieu pour son salut (en rendant possible le culte rendu par les prêtres à Dieu) ; le faire avec amour (en se souvenant des malheureux) ; et de se réjouir ensemble par ce pèlerinage de la montée, trois fois l’an, du peuple de Dieu à Jérusalem.
La partie la plus originale de ce livre traite, dans un quatrième chapitre, de la manière dont l’Église des apôtres intégra ces trois dîmes dans sa vie communautaire.
Pour terminer, il est question au chapitre cinq de considérer comment l’Église post-apostolique sut les appliquer et des leçons que nous pouvons tirer, tant pour l’Église actuelle que pour la vie publique de notre temps.
La pratique de la dîme ou plutôt celle des dîmes dans la Bible est un enseignement dont la signification exacte est peu connue ou mal comprise jusqu’à la négligence du sujet dans nos Églises.
Il n’y a que peu d’enseignement qui se conforme à l’intégralité du texte biblique et prenne en considération les besoins réels de chaque croyant et de leurs dirigeants tant dans les Églises locales que dans les associations chrétiennes.
Pour ma part, l’exposition de la doctrine de la dîme, telle qu’elle est légitimement expliquée dans ce livre, vient combler plus précisément à cet endroit l’importance aux yeux de Dieu de l’honneur qui Lui revient de droit et, par conséquent, la crainte qui Lui est due.
Comme pour tous ses ouvrages, Jean-Marc Berthoud se montre être un théologien qui cherche, à travers ses écrits, avant tout la gloire et l’honneur de Celui qui, entre autres
[…] nous donne la vie, le mouvement et l’être (Actes 17 : 28),
si bien que,
[…] quelques choses que nous fassions, soit en parole ou en œuvre, faisons tout au Nom du Seigneur Jésus, en rendant grâces par lui à notre Dieu et Père.
(Colossiens 3 : 17)
La dîme est une Action de grâces faisant justement de
[…] la bienfaisance et la libéralité de tels sacrifices que Dieu prend plaisir.
(Hébreux 13 : 15-17)
étant, pour le chrétien authentique, un honneur et une reconnaissance pour le salut reçu de Dieu.
Bien plus, la Bible tout entière est marquée par l’inerrance de la Bible, de l’Ancienne Alliance à la Nouvelle. Elle est la Parole de Dieu, celle qui dès le livre de la Genèse annonce pour la première fois la dîme dans celle qu’Abraham offrit au roi de Salem, Melchisédech, présenté comme le prêtre du Dieu Très-Haut (Genèse 14 : 18-20) : Nous la trouvons ensuite annoncée par la Loi et les Prophètes et, enfin, jusque dans l’épître aux Hébreux, où Jésus-Christ est déclaré « Grand prêtre pour toujours » à l’image de Melchisédech (Hébreux 7 : 1-10, 17, 21). On trouve ainsi une continuité incontestable dont la validité demeure toujours actuelle dans l’ensemble de cet enseignement biblique.
Il convient cependant d’ajouter que la dîme de l’Ancienne Alliance, impôt dû aux lévites, était d’abord une offrande faite à Dieu : c’est, en effet, ce que l’on voit lorsqu’Abraham offrit au Seigneur la dîme en reconnaissance d’une victoire, et que le patriarche Jacob promit d’offrir à l’Éternel la « dîme » de toutes les richesses que la protection divine lui ferait acquérir (Genèse 28 : 22).
Dans le livre du Lévitique, au chapitre 27 et au verset 20, de la Loi donnée à Moïse, il est clairement stipulé que la dîme
[…] prélevée sur les produits de la terre et sur les fruits des arbres, appartient à l’Éternel : c’est une chose sacrée qui est à lui.
Ce prélèvement de dix pour cent de nos revenus est donc d’abord dû à Dieu ! c’est le droit de Dieu.
Il nous appartient donc dans la prière de bien réfléchir à la destination de ce don, sachant que les trois dîmes, selon la loi de Dieu, étaient affectées premièrement aux Lévites, c’est-à-dire aujourd’hui aux Pasteurs d’Église et responsables d’associations chrétiennes ; puis secondement elles étaient consacrées aux fêtes religieuses d’Israël (celles de la Pâque, des Récoltes et des Semaines, cette dernière nommée aussi la fête de la Pentecôte). Elles se rapportaient ainsi au service de la célébration du culte adressée au seul vrai Dieu et pour tout ce qui concernait les besoins du culte. La troisième dîme était plus particulièrement consacrée à ceux qui se trouvaient dans le besoin, les pauvres, les familles démunies et les enfants orphelins.
Remarquons que l’auteur de ce livre fait mention de l’application des paroles, on ne peut plus éclairantes de notre Seigneur Jésus-Christ, sur les dîmes lorsqu’il s’adresse, à propos des trois dîmes aux Scribes et aux Pharisiens dans l’Évangile selon Matthieu 23 : 23-24, commençant par des reproches, en leur disant :
Malheur à vous Scribes et Pharisiens hypocrites ! …
en terminant par ces autres paroles, qui expriment le but explicite de ces trois dîmes
[…] vous laissez ce qu’il y a de plus important dans la loi : le droit [ou la justice (1re dîme)], la miséricorde [3e dîme] et la fidélité [2e dîme] ; c’est ce qu’il fallait pratiquer.
Il s’agit ici des trois dîmes : celles du droit, de la fidélité et de la miséricorde. L’application de ces trois termes est admirablement et d’une manière qui nous semble incontestable explicitée et confirmée tout au long de cet ouvrage. Cette explicitation est un hommage exceptionnel rendu au sens cohérent de l’Écriture sainte dans tous les siècles.
Ces versets de Matthieu sont au cœur même du discours de ce petit livre. Ils expriment l’attachement de Jésus à la Loi de Moïse (Matthieu 5 : 17-37). Ces multiples préceptes, notamment sur la dîme, se rapportent aux fondamentaux de celle-ci : justice, miséricorde et fidélité. Ces éléments sont aussi des qualificatifs se rapportant aux attributs de Dieu lui-même : Lui qui est le seul véritablement juste, plein de miséricorde et fidèle à son peuple. Les pharisiens avaient ainsi, par leur attitude, oublié le sens même de la Loi. Elle n’est pas un cumul de préceptes à l’image de taxes, d’impositions légalistes, mais une orientation gracieuse d’un cœur reconnaissant vers le bien voulu par Dieu.
Cette étude sur les dîmes biblique a comme effet d’être un réveil (ou un renouvellement de notre pensée) à la réalité de ce que Dieu a toujours demandé pour le bien de son peuple, cela depuis l’Ancienne Alliance jusqu’à la Nouvelle, c’est-à-dire, à travers toute l’Écriture (Tota Scriptura).
C’est ici aussi que les chrétiens sont appelés à témoigner de leur foi véritable, intelligente par l’obéissance fidèle aux prescriptions et aux ordonnances de la Loi de Dieu.
Cette obéissance fidèle à l’Écriture sainte est accompagnée de promesses et de récompenses divines, les œuvres de la foi. C’est ce que nous dit Jacques au chapitre 2 versets 21 à 22 de sa lettre, lors qu’il nous dit en parlant d’Abraham :
Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les œuvres, pour avoir offert son fils Isaac sur l’autel ? Tu vois que la foi agissait avec ses œuvres, et que par les œuvres sa foi fut rendue parfaite.
Parmi les multiples actes de foi d’Abraham notre père, nous dit la Parole sainte de Dieu, et eu égard notamment de son fils unique Isaac offert sur l’autel, cette foi d’Abraham avec l’aide de Dieu était extraordinaire et impossible à vue humaines. La Bible nous dit de lui qu’il voyait par les yeux de la foi et
[…] ayant estimé que Dieu est puissant même pour ressusciter d’entre les morts ;
c’est pourquoi il le recouvra par quelque ressemblance de résurrection.
(Hébreux 11 : 19, version David Martin 1707)
Ainsi la délivrance que Dieu lui accorda, en l’arrêtant au moment où il allait frapper l’enfant, fut bien pour lui – et pour tous ceux qui le suivent dans sa foi – une figure de la résurrection, car les promesses divines s’étendent jusqu’à la vie éternelle. C’est ainsi que quiconque donne à Dieu ses biens par la foi, les recevra de nouveau par la résurrection.
C’est pourquoi aussi Dieu ne manquera pas de nous accorder ses bénédictions lorsque nous lui offrons notre dîme de reconnaissance. Il y ajoutera sa protection tant physique que spirituelle en réponse à l’une de ses précieuses promesses :
Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes. [ …]
Mettez-moi de la sorte à l’épreuve,
Dit l’Éternel des armées.
Et vous verrez si je n’ouvre pas pour vous les écluses des cieux,
Si je ne répands pas sur vous la bénédiction en abondance.
(Malachie 3 : 10)
Je terminerais ici en exprimant ma reconnaissance pour la contribution magistrale que Jean-Marc Berthoud nous a accordée une fois de plus par la grande valeur de ce livre sur les dîmes bibliques, ainsi que sur tant d’autres livres aussi exceptionnels les uns que les autres. Ce sont les fruits d’une longue expérience de la Parole de justice, celle d’un serviteur de Dieu qui combat le bon combat de la foi et qui a gardé la foi. Car seuls les chrétiens qui, par la grâce de Dieu, ont reçu cette oreille attentive au seul berger des brebis, Jésus-Christ :
[…] entendent sa voix […], le suivent, parce qu’elles connaissent sa voix.
(Jean 10 : 3-4)
Car aujourd’hui, en 2022, il faut le dire, dans certains milieux qui se veulent hautement chrétiens, et ils sont nombreux ceux qui n’entendent plus ou ne suivent plus cette voix du bon Berger des brebis qui marche devant elles, si bien que l’on peut ajouter à ce que disait Paul dans l’épître de l’apôtre aux Romains :
Ésaïe, de son côté, s’écrie au sujet d’Israël :
Quand le nombre des fils d’Israël serait comme le sable de la mer,
Un reste seulement sera sauvé.
(Romains 9 : 27)
Pour terminer, je m’arrêterai sur ces versets du livre des Proverbes de Salomon, fils de David, roi d’Israël, puis ceux de Moïse dans le Deutéronome qui affirme aussi que les bénédictions temporelles sont accordées à ceux qui observent les commandements de Dieu :
Honore l’Éternel avec tes biens et avec les prémices de tout ton revenu ;
alors tes greniers seront abondamment remplis,
et tes cuves regorgeront de vin nouveau
(Proverbes 3 : 9-10)
ceci, selon la promesse de la Loi de Dieu :
Si tu obéis à la voix de l’Éternel, ton Dieu, en observant et en mettant en pratique tous ses commandements que je te prescris aujourd’hui […] l’Éternel ordonnera à la bénédiction d’être avec toi dans tes greniers et dans toutes tes entreprises. Il te bénira dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne.
(Deutéronome 28 : 1 et 8)
Pierre Benoit
9781471664960