Ce tome, que nous avons le plaisir de rendre disponible aux lecteurs, est la dernière étape de la publication des sermons suivis de Jean-Marc Berthoud sur le Décalogue. Dans ce volume sont rassemblés ses commentaires des cinquième et sixième Paroles.
L’auteur commence en expliquant certains mots clés, puis conduit le lecteur à travers la Bible, faisant l’explication de passages tirés tant de l’Ancien que du Nouveau Testament, pour éclairer la signification et le développement de ces Commandements, montrant l’unité de la Loi et de l’Écriture sainte révélées aux hommes par le Rédempteur de l’Israël de Dieu, notre Seigneur Jésus-Christ.
Pour illustrer son propos, il a inclus une étude sur la doctrine de « la création de l’homme à l’image et à la ressemblance de Dieu » (Chapitre XIV), ainsi que des exemples tirés de son engagement apologétique en défense de la famille instituée par Dieu comme base de la société. Ainsi le lecteur découvrira sa réaction contre « la solution des délais » (l’avortement) (Chapitre XIX), ainsi qu’une conférence sur la destruction de la famille (Chapitre XII). Ces travaux, écrits à différentes périodes de la vie de l’auteur, montrent concrètement comment la Loi de Dieu peut aider le chrétien dans ses prises de position et dans son engagement dans les affaires de la société, d’où l’importance de connaître l’ensemble de cette Parole-Loi de Dieu que célèbre le psalmiste :
Ouvre mes yeux, pour que je contemple
Les merveilles de ta loi !
Par tes statuts je deviens intelligent,
Aussi je déteste toute voie de fausseté.
Ta parole est une lampe à mes pieds
Et une lumière sur mon sentier.
(Psaume 119 : 18, 104-105)
Pour compléter les travaux de Jean-Marc Berthoud sur le Décalogue, nous publierons prochainement le deuxième volet de son : Introduction apologétique au Premier Commandement, ayant pour titre : Une science sans Dieu conduit au technocosme : un monde dressé contre les hommes. La première partie intitulée L’idole de notre temps : la science quantitative moderne est parue en 2022.
Le désir de l’auteur – et de son éditeur – est que la publication de ces travaux équipe les lecteurs chrétiens à vivre dans la reconnaissance envers Dieu en suivant l’appel du Seigneur à être sel de la terre et lumière pour un monde qui se désintègre par le renversement croissant de ses fondements.
Avant-Propos
Jean-Marc Berthoud
Avec ce volume qui comprend nos sermons des cinquième et sixième commandements, nous complétons notre étude sur le Décalogue. Cette série de prédications fut entamée il y a plus de dix ans. Comme le lecteur aura pu le remarquer les publications de ces études n’ont pas suivi l’ordre dans lesquels ils sont présentés dans le Décalogue lui-même.
- La première partie de ce volume concerne la cinquième Parole du Décalogue qui s’adresse au respect que nous devons à nos parents ainsi qu’à toute autorité légitime placée au-dessus de nous.
- La deuxième partie se penche sur la sixième Parole qui s’adresse au comble de l’irrespect envers notre prochain qui n’est autre que celui de lui ôter son bien le plus précieux : la vie.
Voyons quelques thèmes traités dans la Première partie de notre ouvrage :
– Le sens précis du cinquième commandement
– Une promesse de bénédictions : dans la famille, dans la société et dans l’éducation
– Le cinquième commandement comme modèle du gouvernement d’Israël, puis des nations
– Le cinquième commandement dans le Nouveau Testament et dans l’Église
– Le pouvoir (autorité) béni de Dieu et le pouvoir inique
– La décomposition du lien respect-autorité
La Première Partie met en lumière l’étendue et la profondeur de l’enseignement biblique sur l’honneur qui est dû à nos supérieurs hiérarchiques, autant sur des questions sociales et politiques que morales et spirituelles.
La Deuxième partie comprend, entre autres, les éléments suivants :
– Le sens du sixième commandement
– Tu ne commettras pas de meurtre : interdiction explicite de « commettre un homicide volontaire »
– L’homme, image et ressemblance de Dieu. Tout meurtre étant une atteinte à cette image est donc un acte contre Dieu.
– Les conséquences de l’entrée de la mort dans le monde
– Le premier meurtre et le règne de la Mort
– Le meurtre, comme suite ultime à toute forme d’hostilité envers son prochain
– Le combat contre l’avortement et l’euthanasie en tant qu’homicides volontaires
– La confusion conceptuelle nominaliste
– La légitimité juridique du fait de tuer dans certaines situations : en cas de guerre et dans celui de la peine de mort
– La justice divine et l’importance des villes de refuge
L’unité de la réalité propre à l’ordre créé et de l’Écriture sainte qui en précise le sens est particulièrement frappante. Nous n’avons pas affaire à un monde atomisé, fragmentaire et disloqué, mais à une réalité pleine de sens, celle de la Loi de Dieu, reflet de toute la nature créée, cela dès le commencement de l’œuvre en six jours du Dieu tout puissant habité d’une sagesse infinie.
Il est frappant de relire le Don Juan de Molière dans ce sens. Don Juan y apparaît comme le modèle de tout ce qui est hideux dans l’amoralisme–immoral humain. De plus, la haine du bien et l’amour du mal caractérisent l’idéologie égocentrique, hédoniste, amorale et antinomienne adverse à toute loi divine, à l’ordre de la création, du funeste « héros » de la pièce de Molière qui se prend pour Dieu. Écoutons quelques extraits de ce chef d’œuvre dans l’analyse de la perversion, la haine de Dieu et de son prochain qui caractérisent, avec le rationalisme idolâtre de la logique mathématique, l’esprit des lumières du XVIIIe siècle :
- Don Juan : Ce que je crois ?
- Sganarelle : Oui.
- Don Juan : Je crois que deux et deux sont quatre, Sganarelle, et que quatre et quatre sont huit.
- Sganarelle : La belle croyance [et les beaux articles de foi] que voilà ! Votre religion, à ce que je vois, est donc l’arithmétique. Il faut avouer qu’il se met d’étranges folies dans la tête des hommes, et pour avoir bien étudié, on en est bien moins sage le plus souvent. Pour moi, Monsieur, je n’ai point étudié, comme vous, Dieu merci, et personne ne saurait se vanter de m’avoir jamais rien appris ; mais avec mon petit sens, mon petit jugement, je vois les choses mieux que tous les livres, et je comprends fort bien que ce monde, que nous voyons, n’est pas un champignon, qui soit venu tout seul en une nuit. Je voudrais bien vous demander, qui a fait ces arbres-là, ces rochers, cette terre, et ce ciel que voilà là-haut, et si tout cela s’est bâti lui-même [1].
Mais l’incrédulité crasse de Don Juan, type de ce siècle des ténèbres mathématiques, de cet esprit rabougri, celui de l’homme de notre temps, qui ne croit qu’aux chiffres, s’est prolongée en une chose bien plus dangereuse, la pire des hypocrisies religieuses :
- Sganarelle : Quoi ! vous ne croyez rien du tout, et vous voulez cependant vous ériger en homme de bien ?
- Don Juan : Et pourquoi non ? il y en a tant d’autres comme moi qui se mêlent de ce métier, et qui se servent du même masque pour abuser le monde. […] Il n’y a plus de honte maintenant à cela, l’hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus. Le personnage d’homme de bien est le meilleur de tous les personnages qu’on puisse jouer aujourd’hui, et la profession d’hypocrite a de merveilleux avantages. C’est un art de qui l’imposture est toujours respectée, et quoiqu’on la découvre, on n’ose rien dire contre elle. Tous les autres vices des hommes sont exposés à la censure, et chacun a la liberté de les attaquer hautement, mais l’hypocrisie est un vice privilégié, qui de sa main ferme la bouche à tout le monde, et jouit en repos d’une impunité souveraine. On lie à force de grimaces une société étroite avec tous les gens du parti. […] Combien crois-tu que j’en connaisse, qui par ce stratagème ont rhabillé adroitement les désordres de leur jeunesse, qui se sont faits un bouclier du manteau de la religion, et sous cet habit respecté, ont la permission d’être les plus méchants hommes du monde [2] ?
C’est avec une profonde gratitude que nous en venons aux remerciements.
Comme a souvent pu l’exprimer un cher ami grand correcteur de nos livres, Jean-Philippe Fenand : « Tout cet immense travail a été conduit par la bonne Providence de Dieu. » Nous profitons de le remercier à nouveau ici vivement de sa précieuse collaboration pendant de nombreuses années.
Notre reconnaissance s’adresse également à :
Nos nombreux correcteurs, dont Jacques Simonin, Laurence Benoit, Alexandre Piscevic, François Stauffer, qui, à différents moments, ont œuvré avec dévouement à la relecture de nos textes.
Notre Président, Didier Erne, qui a une compréhension profonde de la portée de notre travail.
Pierre Benoit, notre précieux Secrétaire et plaque tournante de tout le travail technique et informatique si indispensable.
Marie-Madeleine Berthoud, pour son travail de mise en page de nos textes, et de relecture.
Gabriel Pozzi, pour sa fidélité comme trésorier, toujours attentif et efficace.
Thierry Comte, qui a créé nos deux sites : « Alliance Loi et Évangile », https://alliance-loietevangile.net ; et : la « Bibliothèque Réformée, la Foi Chrétienne appliquée à tous les domaines de la vie », https://www.biblioref.net/
Notre louange monte auprès de notre Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, duquel nous recevons toutes nos forces pour l’accomplissement de cet étonnant travail. Sans son constant soutien, il nous aurait été impossible d’accomplir une telle charge de recherche, de rédaction et de publication.
Merci également à Rose-Marie, mon épouse, qui est un si fidèle soutien et pour ses précieux conseils.
Enfin, nous voulons remercier une fois encore tous ceux qui soutiennent l’Association pour la publication et la diffusion des ouvrages de Jean-Marc Berthoud par leurs achats et par leurs dons.
Ce qui nous frappe particulièrement est que ce travail est la manifestation claire de ce qu’un petit nombre d’hommes et de femmes, zélés et fidèles, bien organisés et dévoués, soutenus et dirigés par le Saint-Esprit, peuvent accomplir comme travail d’une ampleur surprenante. C’est manifestement l’œuvre du Saint-Esprit telle que nous la décrit le livre de Zacharie :
Reprenant la parole, je dis à l’ange qui parlait avec moi : Qu’est-ce que cela, mon seigneur ? [Zacharie interroge sur la signification des chandeliers et des oliviers qu’il voit dans sa vision]. L’ange qui parlait avec moi me répondit : Ne sais-tu pas ce que c’est ? Je dis : Non, mon seigneur. Alors il reprit et me dit : C’est ici la parole que l’Éternel adresse à Zorobabel : Ce n’est ni par la puissance, ni par la force, mais c’est par mon Esprit, dit l’Éternel des armées.
(Zacharie 4 : 4-6)
[1] Molière, Théâtre, Tome 3, « Don Juan », Éditions d’Art Albert Skira, Genève, 1944, 9 Volumes, pp. 138-139.
[2] Molière, Théâtre, Tome 3, « Don Juan », op. cit., pp. 190-191.
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9781326613853
