Cet ouvrage de Jean-Marc Berthoud est le premier volet d’un diptyque (Bible et Critique, Tome 1 et Tome 2). Il s’agit d’une collection de différents travaux que l’auteur a rédigés au cours de son ministère d’apologète. En effet, dans ces études il y défend la véracité infaillible et l’autorité de la Bible, Parole même du Créateur qui ordonne toutes les réalités de ce monde, ainsi que la vision du monde que les Saintes Écritures véhiculent.
Cet ouvrage passe au scalpel critique – celui d’une saine raison biblique – la critique rationaliste de la Bible. Il touche de nombreux domaines où sa pertinence et sa véracité se trouvent attaquées.
En voici quelques-uns : les erreurs du Judéo-christianisme ; divers dérapages eschatologiques ; le refus par le modernisme libéral du caractère surnaturel ET humain du texte de la Bible ; les impasses propres à un littéralisme bibliste erroné ; le rejet du cadre spécifique de ce livre, celui de l’Alliance de Dieu avec sa création ; la négation « scientiste » d’une ascension – à proprement parler corporelle – du Fils de Dieu au ciel ; la procession éternelle, par le Père seul, du Saint-Esprit ; l’opposition erronée de la grâce de Dieu à sa loi ; les impasses auxquelles nous conduisent la critique « éclectique » du texte biblique ; la méthode erronée de traduction, dite « d’équivalence dynamique », etc. Le Tome 2 contiendra d’amples bibliographies sur les sujets traités par cet ouvrage.
Ces deux volumes, qui rassemblent des travaux s’étalant sur 30 ans (de 1994 à 2024), sont un bon point de départ pour tout premier lecteur qui souhaiterait découvrir les œuvres de Jean-Marc Berthoud. Y ont été également insérés quelques textes inédits, dont la proposition d’une Charte doctrinale. Vous découvrirez aussi dans ce livre une lettre ainsi qu’une conférence du Pasteur Paul-André Dubois, et la reproduction d’un texte du Professeur et Critique littéraire britannique Ian Robinson. Ces trois études s’insèrent merveilleusement bien à côté des sujets traités par M. Berthoud.
Introduction
Avec cet ouvrage Bible et Critique Tome 1, et le suivant : Bible et Critique Tome 2 qui forment un tout, nous nous engageons dans une défense beaucoup plus systématique de la révélation biblique, la Sainte Écriture, Parole inspirée par Dieu et normative de toutes choses face à ce que l’on appelle « la critique bibli-que ». La Bible, et la vision du monde qu’elle véhicule, est de plus en plus attaquée par une prétendue « modernité », ou ce qu’on nomme la « sécularisation ». Il s’agit de l’invasion d’un monde – jadis christianisé – par un esprit d’incrédulité, hérité d’abord du paganisme, puis terriblement accentué par une forme d’incroyance « scientifique », puis « philosophique » qui rejette toujours davantage la véracité et l’autorité de la Bible, la Parole même du Créateur qui ordonne toutes les réalités de ce monde.
Notre défense apologétique des Saintes Écritures, accompagnée par celle de l’ordre stable de la création, imprègne, l’ensemble de nos travaux. Mais elle est plus particulièrement présente dans les études apologétiques assez disparates rassemblées dans les deux volumes dont nous faisons ici l’Introduction. Dans ces deux ouvrages sont rassemblés l’essentiel de ce que nous pouvons appeler, une « Critique frontale de la critique biblique impie et incrédule ». Par leur forme même, très directe et souvent fortement documentée, les travaux contenus dans ces deux volumes constituent une réplique vigoureuse face à l’arrogante critique de la Bible provenant de ceux que l’on nommait jadis les « sans dieu ». Cette critique décriée – nous le verrons à maintes reprises – est tout à la fois irrationnelle (contraire à l’ordre de ce qui est) et rationaliste : imposant à toute la réalité l’utopie d’un désordre à la fois volontariste et imaginaire !
Nous prenons ici notre inspiration de l’apôtre Paul lui-même. Citons-le :
Si nous marchons dans la chair [corporellement et psychiquement], nous ne combattons pas selon la chair [c’est-à-dire par nos seules capacités naturelles, humaines]. Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles [simplement humaines, rationnelles], mais elles sont puissantes devant Dieu, pour renverser des forteresses [tant rationnelles que spirituelles]. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur [la fausse logique de l’orgueil humain] qui s’élèvent contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance au Christ. [Non pas à la seule connaissance même de Dieu, mais à l’obéissance, par la grâce divine à toute sa Parole-Loi.] Nous sommes prêts aussi à punir toute désobéissance [non pas toute méconnaissance !], lorsque votre obéissance à vous sera complète. [Voyez l’ironie de Paul !] (II Corinthiens 10 : 3-6 [1])
La première partie de ce premier volume cherche tout particulièrement à répondre à la démarche d’une critique « humaniste » de la Bible qui se manifestait déjà au XVIe siècle. Au cours du XVIIe siècle, elle accentuera sa volonté de domination culturelle, implantant toujours davantage son rejet du Dieu vivant de la Bible dans la culture européenne. Elle parviendra, avec les Lumières du XVIIIe, à une position de domination culturelle, fondamentalement anti-biblique : Toute défense, tant de l’immanence de Dieu que de Sa transcendance, devint alors l’objet de la critique comme contrariant l’idéologie en place, celle des « sans dieu », propre au consensus général des « Lumières » privées de toute influence divine. Tant l’inspiration par Dieu des Saintes Écritures que l’ordre créationnel stable de l’univers seront, dorénavant, relégués aux domaines de l’imaginaire et du fictif, comme appartenant uniquement au domaine propre à l’antiquariat ! [2]
Le deuxième volume de notre « critique de la critique » traitera de divers aspects culturels et historiques de l’« ordre créationnel », cela en s’appliquant à différents domaines tant de l’histoire que de la culture. La validité de la Chronologie biblique, par exemple, ainsi que des problèmes d’histoire contemporaine et d’esthétique y seront traités. L’attention critique de l’auteur se dirigera aussi sur des déviations culturelles dans les domaines des arts, de l’éducation, de l’esthétique et de la littérature.
Nous en venons à présent au contenu du premier volume. Celui-ci commence par établir les paramètres bibliques et créationnels d’une vision chrétienne de la réalité. Jetons-y un coup d’œil en considérant le titre des chapitres.
– Chapitre 1. L’unité et la diversité de la Bible, reflet de la Sainte Trinité qui marque toutes les œuvres de Dieu de sa signature divine : l’union de l’un et du multiple.
– Chapitre 2. L’alliance créationnelle.
– Chapitre 3. Les bénédictions et les malédictions de cette alliance créationnelle.
– Chapitre 4. Au cœur de la relation alliancielle de Dieu avec les hommes se trouve le fait que l’homme, et lui seul, est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu.
– Chapitre 5. Nous y considérons comment l’Ascension du Christ au troisième ciel nous oblige à reconsidérer le caractère non-directionnel de la physique moderne.
– Chapitre 6. Cela nous conduit à réexaminer la question de la procession du Saint-Esprit et de son rôle dans l’orientation rationaliste prise par l’Occident.
– Chapitre 7. Ce chapitre présente un certain nombre de défaillances spirituelles et théologiques qui affaiblissent la défense évangélique de la Bible. (texte de P.-A. Dubois)
– Chapitre 8. Nous y examinons les conséquences déplorables de l’opposition si commune de la Grâce de Dieu à la Loi divine.
– Chapitre 9. Cela nous amène à considérer les erreurs subtiles et nocives des considérations particulières d’Adolf Schlatter sur la justification par la foi.
– Chapitre 10. Lettre sur des questions semblables adressées au théologien anglican N. T. Wright.
– Chapitre 11. Un danger pour l’Église de Jésus-Christ : le Judéo-Christianisme.
– Chapitre 12. L’eschatologie biblique.
– Chapitre 13. Une Charte doctrinale contemporaine : est-elle envisageable ?
– Chapitre 14. Une Sciences limitée à la seule physique serait à la racine de nombreuses erreurs philosophiques et doctrinales.
– Chapitre 15. La contribution de savants bibliques juifs, Umberto Cassuto, André Neher et Benno Jacob à la défense de la Bible contre la critique.
– Chapitre 16. Quelle critique textuelle ? Délivrer l’étude du texte du Nouveau Testament des préjugés rationalistes !
– Chapitre 17. Considérations sur les aberrations de la critique textuelle biblique.
– Chapitre 18. Lettre ouverte à un traducteur pratiquant la méthode d’équivalence dynamique.
– Chapitre 19. Étude sur la méthode d’équivalence dynamique. (lettre de P.-A. Dubois)
– Chapitre 20. Comment la vulgarité du langage détruit la qualité spirituelle et théologique des Bibles ainsi banalisées. Par la faiblesse de leur style ces traductions deviennent impropres à susciter la foi au lecteur. L’athéisme n’est-il pas, lui aussi, le fruit de l’effondrement de la langue, reflet d’une médiocrisation universelle de l’être humain ? (étude du Professeur Ian Robinson).
Les vingt études dont est composé le premier volume de notre « critique de la critique » sont un témoignage sur la diversité et l’actualité de nos travaux publiés. Pour approfondir les sujets traités il suffit de parcourir l’ensemble de l’œuvre accomplie au cours de cinquante années des labeurs de l’auteur.
Pour ce qui concerne les témoignages de reconnaissances il suffirait de consulter les préfaces de chacun de nos ouvrages. Nous avons connu, par cer-tains côtés, des années de grande solitude humaine, mais de quelle communion d’esprit n’ai-je pas aussi bénéficié au cours de ces décennies ! Quelle joie que de participer par l’Esprit à la vie de tant de chrétiens inestimables, partageant ainsi à leurs accomplissements, si riches, si divers et si actuels, à l’œuvre de la croissance du royaume de Dieu.
Vient le temps des remerciements, certes habituels, mais toujours émouvants.
Ils sont adressés tout d’abord à tous ceux qui, à différentes époques et au travers de différents supports imprimés, ont rendu possible la publication première de ces différentes études.
Nous remercions ensuite l’Association pour la publication et la diffusion des ouvrages de Jean-Marc Berthoud, ainsi que ses généreux donateurs, de nous fournir les moyens qui nous permettent d’entreprendre ces travaux de publication.
Puis, le Comité de notre Association, en particulier son Président, Didier Erne, son Secrétaire, Pierre Thierry Benoit et son Trésorier, Gabriel Pozzi, pour leur dévouement et leur efficacité.
Nos remerciements s’adressent également à Marie-Madeleine Berthoud pour son travail si soigneux et si efficace de préparation et de relecture de ces textes. Nous remercions Jacques Simonin pour sa relecture attentive de ce gros dossier. Puis, nous voulons, encore et toujours, remercier Pierre Benoit pour la préparation des fichiers pour leur intégration au programme de publication.
Nous souhaitons remercier tout particulièrement Mme Isabelle Rubi de nous avoir autorisé la reproduction, dans ce volume, de la lettre de son père, le pasteur Paul-André Dubois. (Chapitre XIX)
Enfin, je remercie de tout cœur Rose-Marie, ma chère épouse, pour son soutien sans lequel nos travaux n’auraient jamais pu voir le jour.
Mais, pour finir, comme pour commencer, notre louange et notre reconnaissance montent vers notre Dieu, l’unique Dieu véritable, si miséricordieux, si bienveillant, si juste et si fidèle qui, par Son soutien constant, nous a permis d’accomplir ce travail. Jamais, aux débuts de cette œuvre, celle de la rédaction de ces écrits si variés et si nombreux et de leur publication, jamais je n’aurais même imaginé qu’un tel travail de rédaction et de publication fusse possible.
À Lui, le seul Dieu Trois fois Saint, Père, Fils et Saint-Esprit, soit toute louange, tout honneur et toute gloire aux siècles des siècles, pour ses bienfaits innombrables.
Sans Lui, rien n’aurait pu se faire ; sans son constant secours, ce travail n’aurait jamais pu, ni se concevoir, ni détenir la moindre valeur.
Jean-Marc Berthoud
Lausanne, le 1er novembre 2024
[1] Voyez pour ces armes divines, Éphésiens 6 : 10-20. Pour l’autorité souveraine de Jésus-Christ et notre obéissance dans la foi, voyez, entre bien d’autres textes : Colossiens 1 : 9-23.
[2] Voyez d’Immanuel Kant, La Religion dans les limites de la simple raison, 1794 [1793]. Voyez contre le rationalisme de Kant l’œuvre de Johann Georg Hamann (1730-1788).
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9781326823542
