Avec L’alliance de Dieu à travers l’Écriture sainte. Une théologie biblique, nous pénétrons au cœur de l’œuvre de Jean-Marc Berthoud : recentrer la pensée des hommes sur celle de Dieu, telle que nous la trouvons révélée dans la Bible.
Ce quatrième volet d’une œuvre, qui avance en se renforçant, vient après L’école et la famille contre l’Utopie, puis Création, Bible et science et, enfin, Le règne terrestre de Dieu. L’auteur y examine ce qui est sans doute sa préoccupation centrale : comment aborder, comment lire, comment comprendre et appliquer la Parole même de Dieu, la Bible, cela de manière à rendre justice à son contenu de vérité manifesté à travers l’histoire des hommes. Comment devons-nous recevoir cette lumière divine de façon à mieux éclairer les rapports du Créateur et du Rédempteur de toutes choses – le Dieu Trinitaire, Père, Fils et Saint-Esprit – avec les hommes, avec l’ordre créé par Lui et avec l’histoire humaine ?
Nous y trouvons à la fois l’unité et la croissance de la Révélation alliancielle de Dieu : une dans son sens, croissante dans la lumière qu’elle déploie progressivement à travers l’histoire du salut. C’est ainsi que cette histoire parvient à son accomplissement dans l’Incarnation de Jésus-Christ, Messie d’Israël et manifestation dans le monde du Fils de Dieu uni maintenant à la nature humaine. C’est en obéissant à toute la Loi de Dieu qu’il accomplit le salut du monde, le salut de son Église. C’est au travers de la trame de l’histoire de l’Alliance de Dieu, par les étapes de ses renouvellements successifs, que se manifestera de plus en plus clairement le dessein miséricordieux et juste de Dieu envers les hommes.
Cet ouvrage se fonde sur l’héritage chrétien d’une lecture fidèle de la Bible et s’oppose en conséquence, avec autant de sobriété que de vigueur, aux déformations subies par cet héritage au cours des siècles. Ceci est spécialement le cas depuis l’apparition de ces fausses lumières humaines fabriquées par une raison qui cherche à se passer de Dieu.
Ce livre se termine par une abondante bibliographie qui fournira au lecteur les instruments indispensables à une saine lecture des Écritures ainsi que les armes propres à la réfutation des sophismes auxquels s’abandonne une exégèse tout à la fois critique et naïve.
Le livre que le lecteur tient entre ses mains a été le fruit, entre septembre 2007 et juin 2009, d’un travail si intense que son auteur en fut réduit, en le terminant, à un état de fatigue tel qu’il lui fut impossible, pendant deux mois, d’entreprendre la moindre activité. En effet, durant le temps qui lui était imparti pour préparer et donner les leçons mensuelles contenues dans ce livre, il lui fallait non seulement parcourir une matière qui est normalement le fruit mûri d’une longue carrière d’enseignement, mais, en plus, il devait chercher à découvrir une grande partie des sources de l’enseignement qu’il lui fallait prodiguer. Un travail pareil de recherche aurait été impensable à une époque où les moyens électroniques étaient encore inconnus.
Il s’agit donc, dans cet ouvrage, d’une Théologie biblique, mais d’une Théologie biblique d’un caractère assez particulier. L’auteur n’y cherche pas seulement à rendre bien visible le développement de la Révélation divine à travers toute l’histoire du salut contenu dans la Bible. Il veut aussi montrer que le cadre même de cette Révélation donnée par Dieu aux hommes est celui de l’Alliance divine. Cette Alliance de Dieu avec ses créatures fut établie dès le commencement, lors de la création de toutes choses, par Dieu ; elle fut constamment renouvelée par le Dieu bienveillant et fidèle de l’Alliance tout au travers de l’histoire biblique, celle à la fois merveilleuse et tragique, du combat entre l’obéissance des hommes et leur infidélité.
Mais il se trouve bien d’autres choses dans le livre que vous vous proposez de lire. L’auteur cherche à mettre en lumière la trame essentielle de l’histoire de l’humanité, telle que la Bible nous la révèle avec une si grande fidélité. Il s’agit de l’histoire des deux voies devant lesquelles Dieu place les pas de tout homme : d’une part celle de la foi en Dieu, le Seigneur bienveillant et fidèle de l’Alliance, foi qui s’accomplit dans l’obéissance à la Parole divine, chemin étroit qui conduit à la vie éternelle ; de l’autre, celle de l’incrédulité et de la désobéissance aux normes divines, des hommes révoltés contre leur Créateur et leur Dieu, voie large qui les conduit à la ruine d’une condamnation éternelle.
Le parcours qu’il décrit commence avec la création du premier homme, Adam, et se prolonge dans cette désobéissance qui ruina l’œuvre bonne du Créateur ; il aboutit à la manifestation de ce second Adam – Dieu le Fils fait homme – notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, dont l’œuvre sera de restaurer tout ce qui avait été perdu afin de rétablir l’homme dans son innocence première.
Cette épopée, à la fois terrible et bénie, des deux voies placées devant les hommes, épopée divine et humaine, est centrale non seulement à l’histoire biblique du salut mais à l’histoire humaine tout entière. Elle se trouve au cœur même de l’histoire universelle. Car le peuple fidèle à l’Alliance divine fut choisi par Dieu pour manifester aux hommes pécheurs, tout à la fois la bienveillance et la miséricorde de Dieu, mais également sa fidélité, comme Rédempteur et Juge, aux exigences de sa sainteté et aux jugements de sa justice.
Un dernier mot avant de laisser le lecteur pénétrer dans la vaste demeure de cet ouvrage pour s’y promener à loisir en franchissant le seuil de cette Préface.
Cette Alliance divine avec les hommes, à la fois une dans son dessein et multiple dans ses manifestations, a toujours – et cela de manière immuable – un caractère double. De la part de Dieu, elle se trouve être unilatérale, souveraine, et inconditionnelle ; par contre, du point de vue des hommes, elle sera toujours bilatérale, responsable et conditionnelle. Cet aspect double de l’Alliance qui concerne Dieu et les hommes, se retrouvera immanquablement lors de chacun de ses renouvellements. Ceci est vrai, et même de manière suprême, dans son accomplissement final et définitif lors de la venue sur terre du Fils de Dieu. À la grâce et à la miséricorde de Dieu doivent répondre la foi et l’obéissance – qui elles aussi sont des grâces – de l’homme.
L’Alliance nouvelle – définitivement renouvelée – établie par Dieu lui-même à travers le sang de son Fils fait homme, notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, versé pour nous pécheurs sur la croix de Golgotha, nous a, une fois pour toutes, ouvert les portes du chemin conduisant à la vie éternelle, au Royaume des cieux.
Il s’agit, dans cet ouvrage, de redresser une tendance bien commune aux hommes, celle de fragmenter, de disloquer en des alliances disparates, l’œuvre créatrice et rédemptrice, une, de Dieu. Ce que Dieu a uni, il nous faut nous garder de le séparer ! Il nous faut donc garder, maintenir, préserver autant l’unité que la diversité de l’œuvre de Dieu, action divine et humaine qui se déroule à travers le temps et l’espace du théâtre de ce monde où chacun de nous a son rôle à jouer. Cette unité et cette diversité, dont nous verrons le déroulement tout au long de ce livre, trouvent leur fondement, leur raison d’être, dans la nature même du Dieu unique, Créateur, Législateur, Juge et Rédempteur. En effet, cette unité dans la diversité est présente dans le caractère même du Dieu trinitaire, souverain de l’Alliance avec la Création – bonne, corrompue, puis renouvelée par le Christ pour toujours –, caractère divin qui assure à la fois l’unité et la diversité de l’univers. Car le Fils de Dieu fait homme est venu dans ce monde pour chercher et pour trouver ce qui était perdu et ainsi restaurer une création gémissant sous le fardeau du mal, enfermée comme dans un carcan par les effets de sa corruption, conséquence cosmique du péché des hommes.
À ce Dieu sans pareil, notre Dieu, le Dieu unique, Un dans son Essence immuable et éternelle, mais dont l’Être – ô mystère sublime – se manifeste en Trois Personnes éternellement divines, à Lui seul, au Père et au Fils et au Saint-Esprit, soient louange, honneur et gloire dans tous les siècles, Amen.
Jean-Marc Berthoud
Lausanne, le 12 juin, en l’an de grâce 2011
Repris le 24 janvier 2022
9781471635274
