Vous tenez entre les mains le quatrième Volume du Commentaire de Jean-Marc Berthoud sur L’Apocalypse de Jésus-Christ, lettre que l’apôtre Jean destina d’abord aux sept Églises qui sont en Asie et par laquelle il s’adresse aussi à l’Église de tous les siècles. Ce dernier tome – traitant les chapitres 17 à 22 – met un point final au long périple qui emmena son auteur et ses premiers auditeurs (à l’Assemblée Évangélique puis à l’Église baptiste de Sion) à travers la vision de Jean. Celle-ci nous entraîne avec lui dans la présence glorieuse de Jésus-Christ, nous fait assister à la lutte séculaire et croissante en intensité entre Dieu, associé à son Église fidèle, et les puissances maléfiques de ce monde qui y cherchent, en vain, la domination complète. Le récit se poursuit en nous révélant les jugements contre les ennemis du Christ et de son Église, suivi par le jugement final illustré par la chute de Babylone la grande. La disparition du cosmos et la manifestation de la Jérusalem céleste, de la nouvelle terre et des nouveaux cieux sont les derniers actes de cette vaste fresque.
Comme à l’accoutumé, en plus de son commentaire du dernier livre biblique dans lequel il y révèle la richesse, Jean-Marc Berthoud insère à son travail la réflexion de divers auteurs ainsi que différents genres littéraires. Ainsi nous pouvons y admirer la poésie de Laurent Drelincourt (Sonnets chrétiens), profiter de la science biblique de Pierre Berthoud dans son étude d’Apocalypse 20 : 4-5 (Annexe I), méditer le sermon du pasteur Jérémie Cavin (Postface), apprécier le travail de recherche de Pierre Thierry Benoit sur Apocalypse 20 et participer à une étude biblique (Annexes II et III), nous plonger dans une correspondance enrichissante (Chapitre III). Ces écrits variés participent à la composition de l’ouvrage de Jean-Marc Berthoud qui se plaît à faire découvrir à ses lecteurs les dons que Dieu a pourvus à ceux qui l’ont lui-même enrichi, auteurs contemporains et du passé (voir l’immense bibliographie).
Voici enfin entre vos mains le quatrième volume de notre Commentaire sur l’Apocalypse. Il s’est, en effet, trop longtemps fait attendre. La difficulté que devait surmonter le commentateur n’était ni technique, ni matérielle, mais personnelle. C’est l’auteur lui-même qui a connu ce qu’on peut appeler « une sérieuse panne d’écrivain ». Vers la fin de 2022, je ne me sentais plus la force spirituelle pour poursuivre cette longue série de prédications consacrées pendant des années à l’exposition détaillée du Décalogue, perçu à travers l’enseignement de toute la Bible. Puis celle pour terminer l’aventure immense du voyage commencé, cela à travers l’épaisse forêt des prophéties que tout prédicateur–aventurier, qui s’avance dans les fourrés pleins de mystères des Écritures prophétiques, doit traverser.
On m’avait bien averti : « Prêcher sur l’Apocalypse est une entreprise qui renferme des dangers certains. » On ne me précisa pas la nature de ces menaces. Mais on pouvait supposer que, vu la nature des interprétations prophétiques, aussi diverses que bizarres, qui tiennent le haut du pavé aujourd’hui, le fait de se donner comme tâche de lire le texte tel qu’il est écrit, cela à la lumière de toute l’Écriture, sans y ajouter spéculations, fioritures ou pronostiques de tous ordres, risquait de susciter une opposition millénariste certaine.
De telles spéculations écartées, il n’était guère possible d’imaginer que la Providence divine, qui veille sur toutes choses, allait nous réserver la surprise d’une explosion islamique en Israël même, coup de force d’un nationalisme musulman exacerbé qui réveillerait les vieux démons d’un Sionisme ultra-nationaliste si fortement inspiré par d’anciens souvenirs trotskistes et s’appuyant sur une eschatologie dispensationaliste des plus arbitraires, « Made in USA ». Car cette fusion de la politique avec la religion renferme toujours de grandes tentations totalitaires.
Mais ce n’était pas de là non plus qu’allait provenir le danger invisible qui, sans que je n’y puisse prendre garde, me menaçait secrètement. Le danger provenait en fait du texte de l’Écriture lui-même et, tout particulièrement, de ces deux derniers chapitres de la Bible. Ces chapitres, Apocalypse 21 et 22, comme je l’ai vite découvert, étaient d’une élévation spirituelle et morale inouïe et, je découvrais soudainement, que je n’étais aucunement préparé à naviguer à de pareilles hauteurs. C’était mon élévation par le texte lui-même au sein du troisième ciel – celui du trône de Dieu – et la nécessité d’être moi-même transformé afin de me trouver au diapason d’une pareille sainteté – d’une telle séparation du mal – qui me rendait incapable de commenter ces chapitres ultimes de la Bible. Pour y parvenir il me fallait subir une puissante dose de sanctification.
C’est à travers une année marquée par de nombreuses tentatives d’écriture que Dieu, en me révélant les faces diverses des restes de mon péché, me conduisit, dans son immense miséricorde, à les déposer en Jésus-Christ au pied de sa croix. C’est le fruit d’un tel travail spirituel qui me permet aujourd’hui de vous présenter, dans ce quatrième volume de mon commentaire de la Révélation de Jésus-Christ, le modeste fruit de labeurs consacrés au livre merveilleux de l’apôtre Jean, visionnaire de la justice et de la miséricorde de Dieu.
Considérons d’abord l’apôtre Paul, puis le témoignage de Jean, son collègue dans l’apostolat, sur les grandeurs de ces ultimes révélations que donna le Dieu trinitaire, Père, Fils et Saint-Esprit, à son Église :
Et je sais que cet homme – était-ce dans son corps ou sans son corps ? je ne sais, Dieu le sait – fut enlevé dans le paradis et qu’il entendit des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à un homme d’exprimer. Je me glorifierai d’un tel homme, mais de moi-même je ne me glorifierai pas, sinon de mes faiblesses.
(II Corinthiens 12 : 3-5)
Écoutons maintenant le message de Jean apôtre, lui aussi, de Jésus-Christ :
Moi Jean, qui suis votre frère et qui prends part à la tribulation, à la royauté et à la persévérance en Jésus, j’étais dans l’île appelée Patmos, à cause de la Parole de Dieu et du témoignage de Jésus. Je fus (ravi) en esprit au jour du Seigneur, et j’entendis derrière moi une voix, forte comme le son d’une trompette, qui disait : Ce que tu vois, écris-le dans un livre, et envoie-le aux sept Églises : à Éphèse, à Smyrne, à Pergame, à Thyatire, à Sardes, à Philadelphie et à Laodicée.
(Apocalypse 1 : 9-11)
Un ange puissant s’adresse encore à Jean :
Puis il me dit : Ne ferme pas d’un sceau les paroles de la prophétie de ce livre ! Car le temps est proche. Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore, que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint soit encore sanctifié ! Voici : je viens bientôt, et j’apporte avec moi ma rétribution pour rendre à chacun selon son œuvre. Je suis l’Alpha et l’Oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. — Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d’avoir droit à l’arbre de vie, et d’entrer par les portes dans la ville ! —Dehors les chiens, les magiciens, les débauchés, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge !
Pour finir, c’est le Christ Lui-même qui s’adresse à nous :
Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Églises. Je suis le rejeton et la postérité de David, l’étoile brillante du matin. L’Esprit et l’épouse disent : Viens ! Que celui qui entend, dise : Viens ! Que celui qui a soif, vienne ; que celui qui veut, prenne de l’eau de la vie gratuitement !
(Apocalypse 22 : 10-17)
Lausanne, les 10 et 11 janvier 2024
Jean-Marc Berthoud
Extrait de la Table des matières
Préface (Jean-Marc Berthoud)
Avant-Propos (Jean-Marc Berthoud)
Première Partie Babylone la grande
Chapitre I
Augustin et Tyconius. Les rapports entre la Bible et l’Histoire (I)
La théologie biblique de l’histoire. Les dangers du dualisme inhérent à l’Augustinisme politique. L’importance de la vision bipartite de Tyconius
Chapitre II
Comment l’Histoire et la Bible éclairent le premier millénaire du Christianisme. Une lecture scrupuleuse d’un texte capital :
Apocalypse 17. Les rapports entre la Bible et l’Histoire (II)
1. Quelle est le but de cette révélation ?
2. Une femme se trouve, dans un désert, assise sur une bête écarlate
3. L’explication détaillée que donne l’ange de l’identité, du caractère et de l’histoire de cette femme assise sur une bête écarlate
4. Signification des dix cornes données aux nations et celle des sept têtes de la bête qui combattent l’Agneau
5. Le rôle historique qu’auront ces dix cornes
Chapitre III
La bête revenue à la vie. Réflexions ponctuelles sur Apocalypse 17–19
Correspondance. Première lettre adressée à un ami
Deuxième lettre adressée à un ami
Troisième lettre adressée à un ami
Deuxième Partie La chute de Babylone la grande (Apocalypse 18–19)
Chapitre IV
Apocalypse 18. Babylone la grande : sa gloire et sa destruction
1. L’annonce par un autre ange puissant de la chute de Babylone
2. L’appel adressé au peuple de Dieu de sortir de Babylone. Sources de ce mystère d’iniquité
3. Les lamentations des rois de la terre qui profitaient du commerce et des richesses de cet empire politique et commercial mondial
4. La liste détaillée des marchandises de luxe et de nécessité
5. Babylone la grande est précipitée dans le néant par le jugement ultime de Dieu, comme une immense pierre de meule jetée dans la mer
Conclusion. La joie des enfants de Dieu devant la disparition définitive du mystère d’iniquité, exterminateur du peuple de Dieu
Annexe Vision sur la fin des temps Ésaïe 24
Chapitre V
Apocalypse 19. Babylone la grande : sa destruction par le Christ et son Église
1. Les louanges du peuple de Dieu glorifiant la victoire du Christ sur tous ses ennemis
2. La venue des noces de l’Agneau
3. La venue du Christ et sa victoire sur la bête et sur le faux prophète
Troisième Partie Le Millénium : Satan lié puis relâché.
Le règne de Dieu et la dernière récapitulation (Apocalypse 20)
Préface Charles Winkler
Chapitre VI
Apocalypse 20. Un commentaire biblique suivi
1. Satan enchaîné. Il ne séduit plus les nations
2. Le règne de mille ans des saints. Les trônes dressés pour le jugement
3. Satan relâché après les mille ans. Gog et Magog et le jugement des bêtes et de Satan
La Première et la Seconde épître de Paul aux Thessaloniciens et la vision de l’Apocalypse
4. La disparition de la terre et du ciel, la fin du monde et le jugement dernier
Sonnets Chrétiens
Extrait du Livre Quatrième. Sur Diverses Grâces et Divers États
Laurent Drelincourt (1625-1680)
Note liminaire
Sonnet XXXVII Sur le Dernier Jugement. Exhortation
Sonnet XXXVIII Sur le Même Sujet. Invocation
Sonnet XXXIX Sur le Même Sujet. Confiance
Sonnet XL Sur l’Enfer
Sonnet XLI Sur la Gloire du Paradis
Romanos le Mélode (490-566) Hymnes
Annexe I Quelques remarques relatives au passage d’Apocalypse 20 : 4-5 (Pierre Berthoud)
Annexe II La justification textuelle des versets 4 et 5 de l’Apocalypse 20.
Apocalypse 20 : 4-6 (Pierre Thierry Benoit)
Annexe III L’eschatologie biblique, Jean-Marc Berthoud
1. Les quatre systèmes eschatologiques
2. Questions
3. Examen de quelques textes eschatologiques
Conclusion. Apocalypse 21 : 9-27
Annexe IV Dieu, la Bible et l’histoire
1. Des pièges à éviter
2. Une possibilité de sortie de cette impasse : l’analogie
3. Brève interprétation chrétienne de l’histoire moderne
Quatrième Partie La Jérusalem céleste (Apocalypse 21 et 22
Chapitre VII
Introduction : le trône de Dieu
Du jardin d’Éden à la Jérusalem céleste
Chapitre VIII
La prédestination et ses bienfaits pour le chrétien
1. Quelques réflexions sur comment lire l’Apocalypse
2. Prédestination
Divers commentaires
(1) P. E. Hughes
(2) Jean Calvin
(3) Thomas d’Aquin
(4) Jean Chrysostome
Chapitre IX
Apocalypse 21 et 22. Entrée en matière
Chapitre X
Apocalypse 21
1. Nouveau ciel et nouvelle terre
2. La ville sainte, la nouvelle Jérusalem, l’épouse et l’Église : une seule réalité à la fois temporelle et spirituelle
3. Une voix se fait entendre du trône
4. Que signifie cette présence intime de Dieu avec les hommes ?
5. Les fruits de l’intimité du Dieu très saint avec les hommes
6. La description de la ville
Chapitre XI
Apocalypse 22
Le point culminant de l’Apocalypse : le fleuve de l’eau de la vie
Postface
Que devons-nous faire de l’Apocalypse ? (Jérémie Cavin, pasteur)
1. Croire et prendre au sérieux l’Apocalypse : la foi
2. Vivre en fonction de l’Apocalypse : l’obéissance
3. Se réjouir de l’Apocalypse : l’espérance
Bibliographie
A. Ouvrages cités
A.(i) Développement historique de la papauté
A.(ii) L’influence des milieux franciscains et dominicains dans la croissance du
pouvoir de la papauté
A.(iii) Sur la querelle à l’Université de Paris entre Guillaume de Saint-Amour,
Rutebeuf et les Frères mineurs
B. Commentaires
C. Études particulières
D. Prophétie, langage symbolique
E. Judaïsme
Index biblique
Index nominatif