Quelques pensées ou sujet du livre de M. Carothers « De la prison à la louange »

par | Documentation Chrétienne - numéro 13

Le malheur, les épreuves, les deuils, les difficultés, avec un peu de bon sens, nous portent et nous inclinent à l’humiliation, mais non pas à faire le contraire… Jamais !

« Alors l’Éternel frappa l’enfant que la femme d’Urie avait enfanté à David, et il devint très malade. David pria Dieu pour l’enfant et il jeûna ; puis il rentra chez lui et passa la nuit couché à terre. » 2 Samuel 12 : 15-16

Louer Dieu quand il nous arrive un malheur, c’est être insensé ! David, dans le malheur et l’épreuve jeûne, prie, mais il ne chante pas.

« Quelqu’un parmi vous souffre-t-il ? Qu’il prie. Quelqu’un est-il dans la joie ? qu’il chante des cantiques. » Jacques 5 : 13

Et Paul à Éphèse,

« …servant le Seigneur en toute humilité, dans les larmes, et au milieu des épreuves auxquelles m’exposaient les embûches des Juifs… durant trois ans, je n’ai cessé, nuit et jour d’avertir chacun avec larmes. » Actes 20 : 19,31

Le voilà qui verse des larmes nuit et jour alors qu’en prison il chante. Le vin est tiré, il faut le boire, il accepte! Avec Agar c’est la mème chose.

« Puis elle alla s’asseoir vis-à-vis, à ure portée d’arc, en se disant : « Je ne veux pas voir mourir l’enfant ! Elle s’assit du côté opposé ; elle éleva la voix et pleura. » Genèse 21 : 16

Abraham également,

« Abraham s’y rendit pour se lamenter sur la mort de Sara et la pleurer. » Genèse 23 : 2

Les amis de Job de mème,

« Ayant de loin levé les yeux, ils ne le reconnurent pas, alors ils élevèrent la voix et pleurèrent. » Job 2 : 12

Anne, pareillement,

« Anne pleurait et ne mangeait pas ». 1 Samuel 1 : 7

Les disciples font de même pour Étienne,

« Cependant des hommes pieux procédèrent à l’inhumation d’Étienne, et ils pleurèrent sa mort, en faisant entendre de grandes lamentations. » Actes 8 : 2

David et Jonathan, la même chose,

« Quand le serviteur se fut éloigné, David se leva, du côté du midi ; il tomba le visage contre terre et se prosterna trois fois ; puis ils s’embrassèrent et pleurèrent ensemble. »1 Samuel 20 : 41

Plus de cent fois l’on voit des serviteurs de Dieu « pleurer » devant l’Éternel. Jésus lui-même pleure,

« Quand il fut près de la ville, en la voyant, Jésus pleura sur elle. » Luc 19 : 41

Pour Lazare, l’apôtre Jean nous dit,

« Jésus pleura »  Jean 11 : 35

Et l’épître aux Hébreux nous dit,

« C’est le Christ qui, dans les jours de sa chair, a offert avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort ; et il a été exaucé à cause de sa piété. » Hébreux 5 : 7

Et à Gethsémani est-ce qu’Il chante ? non , Il pleure.

Et l’apôtre Paul,

« Nombreux sont ceux, en effet, qui se conduisent en ennemis de la croix du Christ ; je vous l’ai dit souvent, et je vous le dis encore en pleurant. Leur fin, c’est la perdition : leur dieu, c’est leur ventre. Ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte, car ils n’ont de pensées que pour les choses de la terre. » Philippiens 4 : 18-19

Celui qui veut avoir la gloire ici-bas la perdra dans le siècle à venir. Remarquez au sujet de David et de la mort de l’enfant de Bath-Séba : quand l’enfant est mort, et qu’il n’y a plus aucun espoir, alors David se lève, se lave, se parfume, change de vêtement et mange. Voilà du bon sens. Maïs vouloir imiter cet homme de « la prison à la louange », c’est devenir insensé. Imitez et contemplez les personnes qui vous sont signalées dans la Parole de Dieu, vous deviendrez sages comme elles, mais éloignez-vous d’élucubrations fantaisistes. Ces nombreux exemples que nous donne la Bible d’hommes de Dieu attristés, accablés, pleurant et implorant Dieu nous ont été donnés pour notre instruction, car la Parole de Dieu nous donne le bon sens et l’intelligence plus qu’aux oiseaux du ciel (Job 35 : 10-11).

« La faiblesse des chrétiens vient uniquement d’un manque de connaissance de la Parole de Dieu, ou d’une fausse interprétation. »

Théophile Badoual

Pour terminer, nous vous proposons des extraits d’un message de M. Théo Badoual, intitulé : « Le salut par grâce, mais aussi par la croix, la mort à soi-même[1]. »

Si nous cherchons dés expériences, nous trouverons et ferons des expériences et nous parlerons de nos expériences. Mais si nous cherchons Jésus, nous trouverons Jésus et nous parlerons de Jésus. Car « de l’abondance du cœur la bouche parle » (Matt. 12 : 34)

John Bunyan cite cette petite parabole dans le « Voyage du pèlerin ». Trois personnages circulent au sommet d’un mur. Il y a un certain danger. Le premier s’appelle « fait », nous pourrions dire que c’est « Jésus ». Il marche résolument droit devant lui, sans regarder ni à droite, ni à gauche, et surtout sans se retourner en arrière, Le second s’appelle « foi », c’est nous-mêmes. Il est suivi d’un troisième personnage qui porte le nom d’« expérience ». Tout va très bien tant que « foi » a les yeux fixés sur « fait », « Jésus ». Mais voilà que « foi » s’inquiète et se demande si « expérience » suit. Alors elle regarde à droite, à gauche, puis se retourne en arrière et en se retournant, perd l’équilibre et entraîne « expérience » dans sa chute. les mensonges de Satan sont bien souvent d’accord avec nos expériences.

Nous croyons que l’Esprit de Dieu vient d’une façon bruyante mais c’est le contraire qui se produit. Il vient doucement :

« Alors on écoutera mes paroles car elles sont pleines de douceur » Psaume 114 : 6

« Ce peuple a méprisé les eaux de Siloé qui coulent paisiblement. » Ésaïe 8 : 6

« Dites à la fille de Sion : Voici que ton roi vient à toi, plein de douceur, monté sur un âne. » Matt. 21 : 5

« … je suis doux et humble de cœur » Matt. 11 : 29

Je dirai que le Saint-Esprit se manifeste harmonieusement, par le méditation de la parole, dans le calme et la réflexion.

« L’Éternel, en effet, donne la sagesse : de sa bouche procèdent l’intelligence et la connaissance. » Proverbes 2 : 6

Où trouvez-vous dans la Bible l’Esprit de Dieu qui braille ? L’âme est en danger là où il y a trop de sentiments et pas assez de bon sens. Une tempête de sentiments risque de faire couler le bateau qui a trop de voiles et pas assez de lest. C’est alors qu’on entend : « Allez… Alléluias! crions » (les prophètes de Baal, « ils appelaient à grands cris » 1 Rois 15 : 28) et l’on part à la dérive. Car le bateau dont Dieu n’est pas le pilote est destiné faire naufrage. Dieu et le désordre ne peuvent cohabiter ensemble.

Lisons le récit d’Élie au désert (1 Rois 19 : 1-18). lie, à Horeb, n’a pas reconnu Dieu dans le vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers. Il ne l’a pas reconnu non plus dans le tremblement de terre ni dans le feu, et pour cause, car Il n’y était pas. Mais lorsque Élie entendit un murmure doux et léger, il s’enveloppa le visage de son manteau, puis il sortit de la caverne et se tint silencieux dans la présence de Dieu. Sa présence apporte la paix de l’Âme, mais jamais le trouble. L’action de l’Esprit est toujours limpide, même quand il nous montre notre péché pour que nous l’ayons en horreur. Un cœur calme est la vie du corps et celui qui est calme est un homme intelligent. La voix de l’insensé, au contraire, se fait entendre par la multitude de ses paroles.

… Ceux qui désirent voir et faire des expériences sont de ceux qui veulent marcher par la vue. Ils croient quand ils voient. Ils n’ont pas la foi en Dieu mais en eux-mêmes. C’est ainsi que font les spirites. Voilà pourquoi il est écrit :

« Mais quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre. » Luc 18 : 8

Ils tentent Dieu et contristent le Saint-Esprit à chaque instant, « Vous n’avez pas parlé en langues?… Alors vous n’avez pas l’Esprit ! On vous a imposé les mains, vous n’avez rien ressenti ?, vous n’avez pas été délivré, vous n’avez pas été guéris ? Alors vous n’avez pas la foi! » Insensés! Ce n’est pas ma foi qui rend possible la fidélité de Dieu, mais c’est la fidélité de Dieu qui sert de base et d’appui à ma foi. Ainsi les doutes et les tentations envers Dieu se multiplient.

« Mais aussi vrai que je suis vivant et que la gloire de l’Éternel remplira toute la terre, de tous les hommes qui ont vu ma gloire et les prodiges que j’ai accomplis en Égypte et dans le désert, qui m’ont déjà tenté dix fois et qui n’ont pas écouté ma voix, aucun ne verra le pays que j’ai promis par serment à leurs pères. Aucun de ceux qui m’ont méprisé ne le verra ! Mais, parce que mon serviteur Caleb a été animé d’un autre esprit et m’a fidèlement obéi, je le ferai entrer dans le pays où il est allé et sa postérité en prendra possession. »Nombres 14 : 21-24

Ce sont les apparences impressionnantes de l’ennemi qui enlèvent la confiance en Dieu. Cette confiance croit sans voir. Si nous avions confiance en Dieu, nous ne nous confirions pas en un homme. Se confier en l’homme est une malédiction (Jérémie 17 : 5).

Exemples : demander à entrer dans une salle quand on y est déjà !! Quelle absurdité ! Demander le Saint-Esprit quand on l’a reçu, c’est le tenter. « L’Éternel est-il au milieu de nous, ou n’y est-il pas » (Exode 17 : 7). Chercher la lumière quand on l’a reçue c’est à coup sur tomber dans les ténèbres.

Ce que le Saint-Esprit demande, ce sont des cœurs obéissants, « sanctifiés par l’esprit pour obéir à Jésus-Christ et avoir part à l’aspersion de son sang » (I Pierre 1 : 2)

« Jésus-Christ notre Seigneur, par qui nous avons reçu la grâce et l’apostolat, pour amener en son nom à l’obéissance de la foi tous les païens… » Romain 1 : 56

Je voudrais encore souligner que, demander à Dieu de se manifester, c’est non seulement le tenter, mais c’est marcher par la vue, ce que font les spirites.

Théophile Badoual

« Mais je crains qu’à l’exemple d’Eve, qui fut séduite par la ruse du serpent, vous aussi vous ne laissiez vos pensées se corrompre et se détourner de la simplicité et de la pureté qui sont dues à Christ. Quelqu’un vient-il en effet vous prêcher un autre Jésus que celui que nous vous avons prêché, on s’agit-il de recevoir un autre Esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre Évangile que celui que vous avez accepté, vous le supportez fort bien. » 1 Corinthiens 11 : 3-4

« Eh bien : si jamais quelqu’un – quand bien mime ce serait nous, ou un ange du ciel – vous annonçait un Évangile autre que celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème ! » Galates 1 : 8

AMEN

Si nous avons voulu mettre en lumière de telles erreurs, de telles séductions et de tels blasphèmes, ce n’est nullement par opposition foncière à l’exercice dans l’Église sanctifiée des grâces de Dieu. Dieu qui est le même, aujourd’hui, hier et éternellement, accorde encore aujourd’hui ses grâces à son Église. Mais nous estimons ces dons si précieux que nous ne voulons d’aucune manière qu’ils soient confondus avec les contrefaçons lumineuses de l’ennemi de Dieu et des hommes.

Sachons qu’à l’heure actuelle, Satan tente les chrétiens tout autant par le « bien » que par le « mal ». L’important n’est pas de faire de l’évangélisation, d’enseigner, d’exercer divers charismes, ou d’exorciser mais de faire à chaque instant précisément ce que Dieu désire que nous fassions. C’est l’obéissance à tout le conseil de Dieu que Dieu désire de nous, obéissance parfaite d’instant en instant, dans les grandes comme dans les petites choses. Si nous déposons à nos pieds le bouclier de la foi pour nous armer d’imprudence et de témérité, pour revêtir l’orgueil spirituel à la place de l’humilité et de l’obéissance, n’imaginons pas que Dieu nous protégera des flèches enflammées du Malin. Souvenons-nous des paroles que Dieu adressa au roi Saul :

« L’Éternel prend-t-il plaisir aux holocaustes et aux sacrifices, autant qu’à l’obéissance due à sa voix ? En vérité, l’obéissance vaut mieux que le sacrifice ; la soumission vaut mieux que la graisse des béliers ; la rébellion est aussi coupable que la magie ; la résistance est semblable au crime de l’idolâtrie. Puisque tu as rejeté la parole de l’Éternel, il te rejette aussi et te dépouille de la royauté. » 1 Samuel 15 : 22-23

Et Jésus nous dit lui-même :

« Ce n’est pas quiconque me dit : « Seigneur, Seigneur ! »qui entrera dans le Royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : « Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prêché en ton nom ? N’avons-nous pas chassé des démons en ton nom? N’avons-nous pas fait plusieurs miracles en ton nom ? » Alors je leur déclarerai : « Je ne vous ai jamais connu : retirez-vous de moi vous qui commettez l’iniquité ! »

Que Dieu nous garde dans l’obéissance à sa volonté afin qu’au dernier jour notre Seigneur Jésus-Christ n’ait pas à nous adresser de telles paroles !

Vans un prochain numéro, nous espérons traiter de l’exercice des véritables charismes et de la manière dont nous pouvons les distinguer des divers, contrefaçons lumineuses de Satan.

« N’éteignez point l’Esprit ; ne méprisez point les prophéties ; éprouvez toutes choses, et retenez ce qui est bon ; abstenez-vous du mal sous toutes ses formes. Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même parfaitement ; et que votre être tout entier, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible pour l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ : Celui qui vous a appelé est fidèle et c’est lui qui accomplira cette œuvre. » 1 Thes. 5 : 19-24

« Je sanctifierai mon nom qui a été déshonoré parmi les nations, au milieu desquelles vous l’avez déshonoré. Ainsi les nations sauront que je suis l’éternel, dit le Seigneur l’Éternel, quand je serai sanctifié par vous sous leurs yeux. » Ezéchiel 36 : 25

 Malheur, dit l’Éternel, aux enfants rebelles, qui forment des desseins en dehors de moi, qui contractent des alliances, mais sans mon Esprit, accumulant ainsi péché sur péché ; qui descendent en Égypte, sans avoir recherché mes avis, pour se réfugier sous la protection du Pharaon, et se retirer à l’ombre de l’Égypte ! La protection du Pharaon sera votre honte, et le refuge que vous cherchez à l’ombre de l’Égypte tournera à votre confusion… 

Le secours de l’Égypte ne sera que vanité et néant ; c’est pourquoi je dis de cette tentative : Beaucoup de bruit pour rien.

Va maintenant, grave cette déclaration sur une tablette en leur présence. Mets-la par écrit dans un livre, afin qu’elle demeure pour le temps à venir, comme un témoignage impérissables car ce peuple est rebelle. Ce sont des enfants menteurs, des enfants qui ne veulent pas écouter la loi de l’Éternel, qui disent aux voyants : Ne voyez point! et aux prophètes : Ne nous prophétisez pas la vérité ! Dites-nous des choses agréables ; faites briller à nos yeux des illusions : Sortez de la bonne voie, détournez-vous du droit chemin! Ôtez de notre vue le Saint d’Israël !

C’est pourquoi le Saint d’Israël parle ainsi : Puisque vous méprisez ces exhortations, que vous vous fiez à la violence et au mensonge, et que vous en faites votre appui  à cause de cela, votre crime sera pour vous ce qu’est une crevasse dans un mur élevé qu’elle menace de ruine en lui faisant faire saillie, et dont elle provoque la chute tout à coup, en un instant. Le mur s’écoule, comme se brise un vase d’argile, brisé sans pitié, et dans les débris duquel on ne pourrait pas même trouver un tesson pour prendre du feu au foyer où pour puiser de l’eau à la citerne.

Ésaïe 30 : 1-3, 7-14

[1]Nous vous signalons que la biographie de M. T. Badoual, ancien bagnard, domicilié à Lausanne, vient de par aître : Victoire sur les ténèbres, par A. Dufour (Eds. Imprimerie Nouvelle) Neuchâtel 1975.