Dans toutes ces questions, celles du baptême de l’Esprit, de la régénération, du don de l’Esprit, de la plénitude de l’Esprit ainsi que des divers charismes et ministères, il existe une confusion malheureuse due à un manque décidé d’enseignement doctrinal conforme à la Parole écrite et inspirée de Dieu.

Beaucoup de personnes s’imaginent être converties et ne le sont pas du tout. La loi de Dieu qui dévoile et dénonce le péché et nous montre notre incapacité d’obéir aux exigences de Dieu par nous-même, nous conduisant ainsi à Christ, cette loi bonne et sainte est de plus en plus ignorée et méprisée dans l’Église, et par conséquent de moins en moine prêchée. On parle bien du péché en général, mais on oublie qu’on a à faire avec une génération pas moins perverse que celle du temps de l’apôtre Pierre (Actes 2 :40), qui appelle le mal, bien et le bien, mal , et qu’il faut en conséquence parler des péchés en particulier. La conséquence en est que beaucoup de personnes lors de réunions d’évangélisation ou de réveil passent par des « expériences » spirituelles sans avoir d’abord connu la REPENTANCE, la condamnation de soi-même face aux exigences de la sainte loi de Dieu. L’Esprit Saint a été d’abord envoyé pour convaincre de péché. Sans repentance, sans prise de conscience radicale de notre péché, de notre offense mortelle envers Dieu, sans prise de conscience de la Sainteté de Dieu et de notre impureté, de notre irrécupérable souillure humaine, il ne peut pas y avoir de regénération, de nouvelle naissance. Sans désespérer de nous-mêmes, nous ne pouvons espérer en Dieu. ainsi, par une évangélisation insuffisante, par un Évangile rabougri, par une prédication de la Bonne Nouvelle qui ne présente pas adéquatement les exigences éternelles de la loi, des dix commandements et leur développement dans le Sermon sur la montagne, beaucoup arrivent à s’imaginer avoir été conduits à Dieu quand ils n’ont même pas reconnu réellement leur besoin de justification. Il faut que la lettre, que la loi nous tue (c’est cela sa fonction) avant que l’Esprit puisse nous vivifier (2 Cor. 3 :6). Avant la joie du salut, il nous faut cette tristesse nécessaire qui conduit à la vie (2 Cor. 7 :10). Quelle tragédie pour ceux qui ont été conduits à s’imaginer avoir rencontré Dieu alors qu’en fait ils n’ont rencontré que leur propre émotion religieuse subjective. Beaucoup de serviteurs peu soucieux devront en rendre compte devant Dieu. Si l’on s’imagine de manière erronée, être converti, comment pourra-t-on véritablement rechercher le Dieu que l’on prétend connaître et qu’effectivement l’on ne connaît pas ? Lorsque l’apôtre Paul demande aux chrétiens de s’examiner eux-mêmes pour voir s’ils sont véritablement dans la foi, il devait penser entre autres à ces gens qui n’avaient pas calculé, le prix de la foi chrétienne. On reconnaît l’arbre à ses fruits. La vraie régénération produit des fruits de sainteté, c’est-à-dire l’obéissance soigneuse, en Christ et par l’Esprit, aux commandements de Dieu. avant, nous ne pouvions pas marcher en sainteté de vie – maintenant que l’Esprit de Dieu nous à régénérés à sainteté, nous le pouvons. Gloire à Dieu.

D’autres sont comme les disciples de Jean-Baptiste que Paul rencontra à Éphèse (Actes 19 :1-7). À notre époque, ils sont bien plus rares ceux qui ont connu le message de repentance mais qui n’ont mais entendu parler du Saint-Esprit. À ceux-là, l’Évangile doit être pleinement prêché, autant la loi que la grâce. L’appel à la repentance, la prédication de la loi qui condamne sans rémission les œuvres de l’homme déchu, et la Bonne Nouvelle du Royaume qui donne la vie du Saint-Esprit au croyant qui conduit à une vie de justice, de conformité aux commandements de Dieu doivent être entièrement annoncés. Cette vie nouvelle manifestée au monde par les croyants n’est rien d’autre que le commencement du Règne de Dieu sur la terre. Quand on pense à ce Royaume et à ce que doivent être ses citoyens, comment peut-on honnêtement pousser des gens à se hâter d’accepter le Roi des Rois, si on ne leur a pas d’abord présenté sérieusement les conditions pour le suivre et le prix à payer. Bien sûr, notre but est de viser au plus grand nombre de « convertis », présentons leur la voie du bonheur à bon marché. Mais nous pouvons aussi être sûr que notre Évangile sera au autre Évangile que celui de Christ.

Il est une autre situation que nous voulons évoquer. C’est celle de ceux qui, nés dans une famille chrétienne, baptisés ou présentés à Dieu en tant que nourrissons, élevés selon l’enseignement chrétien, s’imaginent pour cela être régénérés. Ils oublient que l’on ne naît pas chrétien mais qu’on le devient. On le devient non pas en vertu de la foi des parents, ou en conséquence automatique d’un acte liturgique qui nous reste extérieur, ou par adhésion intellectuelle à l’enseignement chrétien. Toutes ces choses ont leur place, mais cette place n’est pas la première. Il faut d’abord un acte de foi personnel et conscient en Jésus-Christ, Fils de Dieu et en son œuvre pour les pécheurs que nous sommes. (Ici, il s’agirait d’abord de dissiper certaines illusions et de mettre en lumière le fossé qui sépare une foi véritable de cette adhésion intellectuelle aux doctrines chrétiennes, adhésion qui ne peut être accompagnée d’obéissance car la force et la vie de Dieu lui font défaut. Connaître Dieu n’est pas simplement adhésion intellectuelle à la doctrine chrétienne mais toujours révélation de Dieu lui-même, et plus notre obéissance envers lui grandit, plus il se révèle à nous.) Ensuite la prédication de la Parole doit susciter une véritable repentance envers Dieu et amener à recevoir de Dieu le don de la foi et le don du Saint-Esprit qui par sa réception engage définitivement le croyant obéissant dans une nouvelle vie de disciple de Jésus-Christ (« … ainsi que le Saint-Esprit, que Dieu  a donné à ceux qui lui obéissent » Actes 5 :32). Ceux qui ont véritablement reçu la Parole, qui ont reçu de Dieu le pouvoir de devenir Ses enfants ne sont pas ceux qui sont du sang d’Abraham, qui se vantent d’une continuité chrétienne ou juive héréditaire, car le sang l’Abraham en tant que tel, et le sang chrétien encore moins, ne valent rien devant Dieu. ll ne faut pas non plus compter parmi les enfants de Dieu ceux qui cherchent Dieu par leur propre volonté autonome, car la mystique naturelle n’étant qu’un approfondissement de la chair, ne peut jamais atteindre Dieu. Il ne faut pas non plus regarder à la volonté de l’homme (Jn. 1 :13), à l’enseignement de l’homme pour s’approcher de Dieu, car autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant les pensées de Dieu sont distantes de celles de l’homme déchu. Ceux qui deviennent les enfants de Dieu, passant ainsi du règne de Satan à celui de Jésus-Christ, sont ceux qui craignent Dieu qui croient au seul nom par lequel on peut être sauvé, Jésus-Christ, meurent à leur vie d’injustice et naissent par le Saint-Esprit lui-même à une vie de justice pour l’éternité. Sur ce chemin, il faut distinguer visitations de Dieu par lesquelles Il nous prépare à la nouvelle naissance, de la régénération elle-même. Il est très important que les parents chrétiens qui élèvent soigneusement leurs enfants selon les enseignements Dieu, fassent très attention que leurs enfants n’imitent pas tout simplement le comportement chrétien de leurs parents, par mimétisme religieux. Ils doivent chercher à conduire leurs enfants à une vraie crainte de Dieu à un esprit d’obéissance pratique, à connaître leurs péchés, leurs infractions à la loi divine, à les amener à une foi véritablement personnelle, à une rencontre vivante avec Dieu qui conduira à la réception du Saint-Esprit. Ayant donné à leurs enfants la vie physique, leur ayant donné la ration temporelle qui leur est nécessaire, ils n’auront terminé leur tâche que lorsque leurs enfants auront été conduits à recevoir de Dieu lui-mère la vie éternelle.

Mais il y a d’autres situations spirituelles qui ne permettent pas de manifester les œuvres de justice que Dieu demande de nous. Par manque d’enseignement de la Parole de Dieu, beaucoup de véritables chrétiens régénérés NE SAVENT PAS CE QU’ILS ONT REÇU quand ils ont reçu le don du Saint-Esprit sar la foi et l’obéissance. Ils ont reçu le don inestimable au Saint-Esprit, Dieu Lui-même dans leur cœur, ils sont devenus le temple de Dieu et ils ne le savent pas ! Et dans leur marche quotidienne, au lieu de s’appuyer par la foi sur ce trésor qu’ils ont reçu comme cadeau de Dieu, ils le mettent de côté, comme on le ferait avec une porcelaine précieuse que l’on range soigneusement dans le buffet pour ne le sortir que pour les occasions spéciales. Ils enterrent leur talent. Ils n’ont pas reçu l’enseignement de la Parole qui leur permettrait de marcher par l’Esprit et non par la chair. Ils n’ont pas reçu l’enseignement précis de la croix de Christ qui nous demande de mourir quotidiennement à nous-mêmes afin que ce soit Christ qui vive en nous. Ils n’ont pas reçu l’enseignement sanctifiant des commandements de Dieu qui nous montrent notre péché, qui nous révèlent la nature précise de nos œuvres mortes, charnelles, pour marcher dans les œuvres de justice que Christ a accomplies afin que nous les pratiquions. Ils n’ont pas reçu l’enseignement sanctifiant de la parole de justice, ils ne connaissent que les premières bries de l’œuvre effective du Christ à la croix. Si Christ s’est livré lui-même pour eux, ils ne s’imaginent guère qu’ils doivent aussi livrer leur corps en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu. Ils ne sont guère entrés dans la puissance de la résurrection de Jésus-Christ. Ainsi restant des chrétiens infantiles, ils ne savent distinguer entre la chair et l’Esprit, entre le vieil homme soumis au Diable et le nouvel homme en Christ, qui vit pour Dieu dans la justice effective, visible, efficace. Ayant reçu l’Esprit de Dieu, néanmoins ils marchent, faute d’instruction, dans les œuvres de la chair, s’appuyant sur leur vieille nature et non sur l’Esprit de Dieu en eux. Ainsi ils attristent le Saint-Esprit, tombent dans une grande sécheresse spirituelle et parfois dans de véritables névroses, car le Saint-Esprit en eux les réclame avec jalousie. Par la suite, ils peuvent entendre un enseignement qui les remettra sur le bon chemin et qui leur permettra de retrouver la paix et la joie qui proviennent de la communion obéissante avec Dieu. Souvent alors ils s’imaginent avoir fait une DEUXIÈME expérience avec Dieu. Et ceux qui les enseignent faussement leur feront croire en effet que c’est le cas. Ils sont simplement REVENUS À LEUR PREMIER AMOUR. Mais si on ne les conduit pas alors dans la croissante obéissance aux commandements de Dieu qui est la véritable CROISSANCE SPIRITUELLE ils retomberont, ou dans leur ancien état, ou dans une exaltation super-spirituelle charnelle.

D’autres véritables chrétiens ayant reçu le don de la Foi, la vie nouvelle de Dieu, étant justifiés, réconcilié avec Dieu, régénérés, pour tout dire ayant été baptisée dans le Saint-Esprit, marchent fidèlement selon l’Esprit et non selon la chair. Ils revêtent chaque jour, par leur obéissance aux exigences de Dieu, les vêtements de fin lin que sont les œuvres de justice des saints, Jésus-Christ lui-même (Ap. 19 :6). Dans leur marche avec Dieu, ils font l’expérience de la plénitude de Dieu ou reçoivent des grâces particulières de Dieu sous l’onction du Saint-Esprit. En écoutant le faux enseignement qui leur est donné sur la seconde expérience obligatoire ou pour la croissance, ou pour la puissance, ou pour la sanctification, ils s’imaginent – eux qui le sont déjà depuis longtemps! – avoir été à ce moment baptisés dans le Saint-Esprit. S’ils continuent à marcher sous la croix, à faire mourir par l’Esprit les œuvres de la chair et à accomplir en Jésus-Christ les œuvres de justice auxquels Dieu les convie avant la création du monde, leur erreur d’appréciation 1’aura guère de conséquences. Mais si ce faux enseignement les conduit à mettre l’accent dans leurs vies sur leurs expériences personnelles, et non sur l’enseignement précis et compréhensible de la Parole de Dieu, cela peut les mener à retourner en arrière et à marcher à nouveau selon la chair. Ainsi ils abandonneront le chemin étroit de l’obéissance en Christ aux commandements de Dieu pour s’en engager dans le chemin large de la liberté charnelle des convoitises spirituelles et matérielles. Si l’on ne se détourne pas à temps d’un tel chemin par une véritable repentance, on peut s’attendre à voir croître en nous l’amour de la chair et du monde (inimitié de Dieu selon l’Écriture) ; l’endurcissement de l’intelligence et de la conscience qui proviennent de l’amour de la chair nous conduiront finalement à la perdition.

N’oublions pas que dans certains cas de désobéissance prolongée Dieu lui-même envoie à ses enfants endurcis un esprit mauvais. Le cas du roi Saul est particulièrement frappant. Dieu dit de lui : « Je me repens d’avoir élu Saul pour roi ; car il s’est détourné de moi et n’a point exécuté mes paroles » (1 Sam. 15 :11). Et après l’onction de David comme roi, il est écrit « L’Esprit de l’Éternel se retira de Saul, qui fut tourmenté par un mauvais esprit que suscite l’Éternel » (1 Sam. 16 :14). L’apôtre Paul, en nous parlant de l’homme de l’iniquité manifestant « la puissance de Satan en opérant toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges menteurs » (2 Thes. 2 :9), éclaircit un peu cette question difficile. Il nous dit que cet impie séduira « ceux qui se perdent, parce qu’ils n’ont pas ouvert leur cœur à l’amour de la vérité qui les aurait sauvés. C’est pourquoi Dieu leur envoie une puissance d’égarement qui les fait croire au mensonge, afin que tous ceux qui n’ont pas cru à la Vérité, mais qui ont pris plaisir à l’injustice[1] soient soumis à son jugement ». (2 Thes. 2 :10-12).

Le dernier cas que nous voulons envisager est celui décrit par le Dr McGraw dans l’étude que nous reproduisons. Si des chrétiens conduits par de faux enseignements recherchent par toutes sortes de moyens illicites quelque chose – qu’ils s’appellent de manière erronée « baptême dans le Saint-Esprit » – qu’ils ont déjà reçu par la foi, ils s’ouvrent alors à des séductions du Diable qui contrefait parfaitement toutes les grâces divines. Ils peuvent ainsi être très réellement déduit et mêmes habités par des mauvais esprits religieux qui contreferont en eux les charismes qu’ils auront abusivement recherchés. Dieu nous demande de sanctifier non seulement notre âme (psychisme) et notre corps, mais notre esprit aussi (1. Thes. 5 :23). Il ne nous faut pas faire comme les croyants de Corinthe qui ne craignaient pas de recevoir D’AUTRES ESPRITS que le Saint-Esprit, un AUTRE CHRIST que Jésus-Christ (2 Cor. 11 :4). Il nous faut à tout prix rechercher aussi la sanctification de l’exercice des CHARISMES afin qu’ils servent à l’édification et non à la destruction des chrétiens et de l’Église. L’étude du Dr. McGraw nous montre quel pet être un tel travail de sanctification de l’Église. La Parole de Dieu nous donne l’ordre de ne PAS RECEVOIR N’IMPORTE QUEL ESPRIT (1 Jean 4 :1). Elle nous donne aussi des moyens bibliques pour ÉPROUVER les esprits eux-mêmes. Si l’Esprit est de Dieu, il confessera l’incarnation de Jésus-Christ, DIEU FAIT HOMME, l’efficacité du SANG de Jésus, l’œuvre de la CROIX et l’entière SOUVERAINETÉ du Dieu vivant. En plus, Christ a donné à son Église le pouvoir de chasser les Démons. La grande valeur de l’article du Dr. McGraw est de nous montrer un tel travail de discernement, de délivrance et de sanctification dans un domaine ou l’ignorance est quasi-complète.

Nous ne pensons pas qu’il soit nécessaire, ou même utile d’imiter systématiquement le détail de l’action entreprise par le Dr. McGraw – l’Esprit Saint est libre et devra nous conduire spécifiquement si nous désirons entrer dans une telle œuvre de justice. Mais il nous faut vraiment demander à Dieu de nous donner ces moyens bibliques et sûrs pour reconnaître de manière indubitable l’origine des charismes qui se multiplient de toutes parts. Tant de comportements injustes, tant de doctrines erronées polluent déjà l’Église. Il ne faut pas qu’à ces erreurs s’ajoute encore cette suprême pollution – celle des esprits mauvais imitant, pour la ruine complète des chrétiens et du témoignage le l’Église, les grâces du Saint-Esprit ! Nous pensons par ailleurs, qu’il ne serait pas utile qu’il s’établisse UN centre de discernement spirituel, comme cela a été le cas pour le groupe de prière du Dr. McGraw, mais dans chaque localité l’église devrait recevoir de Dieu, afin d’accomplir sa propre sanctification, le pouvoir venant du Saint-Esprit, pour dévoiler les œuvres des ténèbres.

Rendons grâces à Dieu de ce que dans ces temps de ténèbres et de confusion, l’Esprit de Vérité soit encore à l’œuvre pour sanctifier l’Église selon l’ordre précis de la Parole écrite de Dieu afin que l’épouse sans tache ni rides rende pleinement gloire au Père des lumières et à son époux et chef, Jésus-Christ.

  Jean-Marc Berthoud

[1]L’injustice n’est rien d’autre que toute infraction à la loi de Dieu. (Rom. 2 :13,20).