L’Esprit accordé à ceux qui croiraient[1].
Le Seigneur Jésus déclara que « ceux qui croiraient en Lui devaient recevoir le Saint-Esprit » (Jean 7 :39). Pierre le jour de la Pentecôte affirma que ceux qui se repentaient et étaient baptisés « recevaient le don du Saint-Esprit » (Actes 2 :28). Parlant du Saint-Esprit il affirme par ailleurs « que Dieu l’a donné à ceux qui lui obéissent » (Actes 5 :32), c’est à dire qui obéissent à l’Évangile par le fait même de croire en Jésus-Christ. Dans l’épître aux Galates 3 :1-3 Paul fonde toute son argumentation sur le fait que les Galates ont « reçu l’Esprit par la prédication de la foi » (Gal. 5 :2).
Jamais dans l’Écriture ne trouvons-nous un croyant en Christ qui n’ait reçu le Saint-Esprit, ou qui l’ait reçu autrement qu’en croyant à l’Évangile.
En ce qui concerne cette étrange idée moderne que le parler en langues doit être recherché comme le « signe biblique » de la réception du Saint-Esprit nous voudrions tout simplement attirer l’attention sur le fait que la foi ne recherche pas de signe mais se repose simplement sur la Parole de Dieu. Paul nous dit, « Car les juifs demandent des signes » (I Cor. 1 :22) ; il était normal pour eux de les demander ; mais ce n’est pas le cas pour ceux qui sont « justifiés par la foi ».
Le Seigneur Jésus a dit : « Cette génération est une génération méchante : elle demande un signe » (Luc 11 :29) et encore, « Si vous ne voyez des signes et prodiges vous ne croyez pas » (Jean 4 :48). L’esprit des juifs se révélait par la question qu’ils posaient à Jésus, « Quel signe fais-tu donc, afin que nous le voyions et que nous croyions en toi ? » (Jean 6 :30). Ces textes de l’Écriture n’incitent sûrement pas les croyants à rechercher des signes. D’ailleurs le Seigneur ne nous dit pas de ses disciples que « vous les reconnaîtrez par leurs signes » mais bien plutôt, « C’est par leurs fruits que vous les reconnaîtrez » (Matth. 7 :20). Et encore, « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que tous connaîtront que vous êtes mes disciples » (Jean 13 :35). Si l’on voit que ceux qui ont reçu le Saint-Esprit manifestent l’amour provenant de l’Esprit, produisent le fruit de l’Esprit, il ne sera nullement nécessaire d’avoir d’autres signes pour les distinguer.
Les signes qui suivent
Fréquemment l’on fait appel aux paroles de Marc 16 :17-18 comme si elles contenaient la promesse que tous ceux qui croiraient seraient revêtus du don des langues. Mais l’examen attentif du texte interdit une telle interprétation. Jésus affirme que certains signes, dont le parler en langues, accompagneraient ceux qui croiraient. Le Seigneur n’a pas davantage promis que tous les croyants parleraient en langues qu’il n’a promis que tous chasseraient des démons, ramasseraient des serpents ou boiraient du poison sans que cela puisse leur nuire. En conséquence, le fait de parler en langues n’est pas plus « le signe biblique » d’avoir reçu le Saint-Esprit que ne l’est le fait de chasser des démons ou de ramasser impunément des serpents[2].
Mais nous n’avons qu’à lire le verset vingt du même.chapitre pour trouver l’accomplissement complet de la promesse contenue dans les versets 17 et 18. « Pour eux, étant partis, ils péchèrent en tous lieux. Le Seigneur agissait avec eux et Il confirmait leur Parole par les signes qui l’accompagnaient. » (Marc 16 :20)
Ce texte de l’Écriture réfute clairement l’enseignement « pentecôtiste », car il parle des « signes » qui accompagneront ceux qui auront cru (Marc 15 :17) tandis que selon la doctrine « pentecôtiste », ou « charismatique » le parler en langues n’est pas le signe de croire mais bien celui d’avoir reçu l’Esprit qui est, selon les pentecôtistes, une deuxième expérience bien distincte.
Une illusion dangereuse
Nous croyons que l’erreur moderne concernant le don des langues, comme elle se manifeste parmi ceux qui se nomment « pentecôtistes », est une des erreurs les plus dangereuses apparues dans ces temps de la fin. Beaucoup de véritables enfants de Dieu sincères et zélés ont été séduits par cette erreur. Son attraction est grande pour les saints qui soupirent et gémissent pour une autre nourriture que celle des falsifications et du formalisme mort des églises de la chrétienté. Nous avons observé attentivement ce mouvement dès ses débuts. Ses manifestations – extases, transports, abandons à la « puissance », déplacements psychiques, etc. sont exactement les mêmes que ceux que nous avions rencontrés dans nos investigations précédentes sur l’hypnose, le spiritisme ainsi que sur d’autres phénomènes psychiques et occultes. Nous connaissons quelque peu, par observation personnelle, quels peuvent être les ravages moraux et spirituels provoqués par ces erreurs. C’est pour cela que nous avertissons très sérieusement le cher peuple de Dieu à ce sujet.
Philip MAURO
[1]Ph. MAURO : Speaking in Tongues (Reiner Purlications) SWENGEL Pennsylvenia. 22 pp. 14-18. Ph. Mauro, ancien juriste, converti tardivement dans les milieux des Frères étroits se sépara d’eux sur les erreurs dispensationalistes. Il consacra toute sa vie de croyant à l’étude des Saintes Écritures.
[2]Certaines sectes « charismatiques » ou « pentecôtistes » aux États-Unis utilisent le maniement de serpents venimeux comme signe prouvant la réception du Saint-Esprit. Des cas de morsures mortelles sont connus. Voyez : W. SARGANT : Battle for the Mind (Pan Books) London 1959 pp. 199-200. Ceux qui sont morts n’auraient évidemment pas reçu le Saint-Esprit ! (réd.)