Le célèbre évangéliste américain[1], le Dr. Billy Graham suit son chemin. De ses positions œcuméniques[2], d’indifférence confessionnelle, et néo-évangéliques, il passe maintenant au cautionnement officiel des régimes communistes athées et anti-chrétiens et aboutit à l’inévitable : ayant renié la foi évangélique, il ne peut faire autre chose que de nier l’utilité de l’évangélisation. Que Dieu nous garde nous-mêmes debout !
Du 3 au 10 septembre 1977, le Dr. Billy Graham effectua une visite religieuse officielle en Hongrie. Il était l’invité du « Conseil Hongrois d’Églises Libres » dont le président, Sandor Palotay, l’accueillit à l’aéroport de Budapest. Le Pasteur PALOTAY[3] venait de rentrer de Moscou où il avait pris part au « Congrès Mondial des Religions ». La « Presse d’Église Hongroise » du 1er juillet 1977 précise que M. Palotay est membre du troisième comité dont le président est le Dr. Karoly TOTH, secrétaire de « la conférence communiste pour la paix ». Voici ce qu’écrit l’organe officiel des Églises protestantes hongroises « La Presse d’Église Hongroise » :
Le Dr. Karoly Toth affirma que la base d’un nouvel ordre économique international et d’une paix durable était la justice, et ceci impliquait la lutte contre l’exploitation, la coercition et l’agression. Le nouvel ordre économique international ne peut être réellement nouveau que s’il est accompagné des changements de structures radicaux destinés à établir des rapports sociaux justes. L’influence spirituelle et morale des religions peut fournir une grande contribution tant à l’édification d’un nouvel ordre mondial fondé sur la justice sociale, qu’à l’idée de l’unification de l’humanité. Elles peuvent ainsi être un moyen important pour parvenir à une véritable dignité humaine libérée de toutes les oppressions ainsi que de la course frénétique au profit.
Il est pour le moins étonnant de voir un évangéliste occidental tel le Dr. Billy Graham accepter l’invitation officielle des chefs d’Églises hongroises manifestement des instruments dociles entre les mains des dirigeants communistes athées, antichrétiens et persécuteurs féroces de tout véritable Christianisme. C’est ainsi que l’on devient (inconsciemment sans doute, mais la puissance séductrice de l’innocent berné n’en est que plus grande) une caution pour ceux qui haïssent Dieu et Son Église. Le texte du Dr. Toth est clair pour qui connaît le jargon communiste. La « justice sociale » n’est rien d’autre que le renversement de la vraie justice, l’accomplissement des commandements de Dieu. Il s’agit ici de la séduction de l’injustice dont parle l’apôtre Paul dans la deuxième épître aux Thessaloniciens, de celui qui,
apparaîtra avec la puissance de Satan… en ayant recours à toutes les séductions de l’injustice auprès de ceux qui se perdent, parce qu’ils n’ont pas ouvert leur cœur à l’amour de la vérité, qui les aurait sauvés. C’est pour cela que Dieu leur envoie une puissance d’égarement qui les fait croire au mensonge, afin que ceux qui n’ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l’injustice, soient soumis à son jugement. (II Thessaloniciens 2 : 9-12)
Ainsi l’évangéliste Billy Graham, trompé par la prétendue justice sociale des communistes, est malheureusement devenu un instrument d’élite pour la propagande communiste. Voici ce que nous pouvons lire au sujet de cette visite dans le quotidien communiste le « Daily World » :
L’évangéliste Billy Graham termina une visite d’une semaine en Hongrie au début de ce mois convaincu que la liberté religieuse y est respectée et que les croyants sont libres d’aller à l’église. Il déclara à une conférence de presse à ‘laquelle assistaient de nombreux journalistes occidentaux – et principalement américains – que jamais auparavant dans ses voyages n’avait-il eu l’occasion de rencontrer tant de chefs religieux en si peu de temps. Il n’avait été l’objet d’aucune restriction lors de ses cinq prédications (…)
Durant toute sa visite, il n’a rencontré que des confirmations de la satisfaction des dirigeants des églises au sujet de leurs relations avec l’État et il a rencontré de nombreuses personnes témoignant de leur acceptation volontaire de la responsabilité sociale dans une société socialiste(… )[4].
Des nouvelles plus réalistes nous sont parvenues de la part des chrétiens hongrois. Voici ce que nous pouvons lire dans le bulletin de nouvelles de « l’Institut d’Études slaves »[5] :
Les conditions en Hongrie sont meilleures que dans plusieurs autres pays du bloc soviétique. Cependant, de nombreux hongrois ont dû faire face à des difficultés pour assister aux réunions de Billy Graham. Pour avoir l’occasion de l’entendre, il aurait été nécessaire d’être en contact avec les Églises évangéliques. Au contraire des croisades de Billy Graham en Amérique, il n’y a eu aucune publicité annonçant les réunions. Les lieux et les heures des rencontres ont été fréquemment changés ou sont restés inconnus, jusqu’à la semaine de sa visite. Malgré ce manque de publicité, quelque 5000 à 15000 ( ?) personnes se sont acheminées sur la route étroite et sale qui conduit au camp de jeunesse baptiste de Tahi, à quarante kilomètres au nord de Budapest.
Lors d’une entrevue avec quelques pasteurs, Billy Graham leur demanda s’ils avaient des problèmes. L’un de ces pasteurs avoua Plus tard à une croyante de l’Ouest en visite en Hongrie : « Sœur, que pouvions-nous dire ? La police secrète était présente à cette rencontre. »
Récemment, douze pasteurs méthodistes hongrois se sont vu retirer leur permis de prêcher. Ils sont privés du droit officiel à la prédication et à la direction de leurs assemblées. Avant la visite de Billy Graham en Hongrie, ces pasteurs lui avaient écrit : « Lés autorités nous font subir des pressions pour que nous fermions nos églises et abandonnions nos congrégations. Nous n’avons déjà plus le droit de prêcher et nombreux sont ceux qui ont été fréquemment harcelés par la police et ont subi, des interrogatoires accompagnés de la perte de leur salaire ». Les pasteurs relatent la fermeture d’églises à Szeged et à Budapest, dans la banlieue de Kispest. A Szeged, l’ensemble des croyants continuent à se réunir dans des maisons, alors qu’à Kispest ils se réunissent actuellement en plein air, devant leur église.
En dépit de ces restrictions et harcèlements, on trouvé encore un certain degré de liberté religieuse en Hongrie. Par exemple, bien que les Bibles n’y soient pas très nombreuses, ceux qui en cherchent vraiment arrivent à en obtenir (…).
À la propagande inconsciente (souhaitons-le), de Billy Graham pour la justice sociale communiste, nous préférons beaucoup pour notre compte les paroles sans ambiguïtés et courageuses du champion du pentathlon hongrois Andras Balczo qui grâce aux discussions conséquentes à son film « Le portrait d’un champion » a, par la grâce de Dieu, l’occasion de dire la vérité au-travers de tout son pays. Nous citons quelques extraits de l’article de la journaliste Jacqueline de MONTMOLLIN[6] :
Dans la réalité, comme à l’écran, Balczo a l’art de vous balancer tranquillement des « vérités » que l’on ne s’attendrait pas à entendre dire en Hongrie. Par exemple qu’à son avis le « socialisme sans Dieu ce n’est rien ». Il m’a parlé aussi des discussions qu’il a déjà eues à propos du « Portrait d’un champion », environ 80. Souvent il y a 1000 personnes, 1200 même, parfois seulement 40. Les gens posent des questions, disent leur opinion. Cela dure souvent des heures.
On me demande souvent pourquoi je ne suis pas dans le parti. Je trouve que l’on me pose trop cette question. On me demande aussi pourquoi je ne fais pas de compromis. Trop aussi.
En Hongrie, explique-t-il, c’est encore trop la norme de devoir faire un compromis ou travailler dans le compromis. C’est le choix habituel. Cela me met souvent en colère. Je trouve que dans des circonstances importantes on ne devrait pas faire de compromis. On ne devrait pas dire que c’est noir quand c’est blanc. (…)
Balczo, aujourd’hui, s’est aménagé une ferme dans un village où les maisons sont encore blanches. Si sa situation à Budapest devient absolument impossible, il s’y installera avec sa famille.
… J’essaie de chercher des points stables pour retrouver cet équilibre que j’avais trouvé plus tôt dans le pentathlon, dans le combat. Mais actuellement peu à peu j’arrive à dire que je ne le trouve plus que dans la Bible. »
Balczo dit y avoir appris la patience et l’aspiration à la paix. Il dit aussi que son équilibre aurait été certainement plus instable s’il n’avait pas su par la Bible qu’une des sources du bonheur, c’est d’avoir faim et soif de justice et d’être persécuté à cause d’elle.
Dans une perspective qui rejoint celle de Balczo, si contraire à ce que l’on trouve chez un Billy Graham, nous citons le commentaire protestant de la visite en Hongrie du célèbre évangéliste :
Alors, comment ne pas rester stupéfaits devant les propos d’un évangéliste, qui, dans une récente tournée dans un pays au delà du rideau de fer, affirmait avec la plus grande désinvolture : « Quel que soit le régime politique où l’on vit. Dieu aime tous les hommes ».
Quant à nous, nous préférons Alexandre Soljenitsyne, prophète des temps modernes, qui écrivit quelque part : « A mes yeux la Justice de Dieu est encore plus importante que l’amour de Dieu ». En effet, que signifierait l’amour de Dieu pour les Hongrois et les baptistes persécutés en Union soviétique, si Dieu se désintéressait totalement de leur sort sur cette terre ? La Seigneurie totale du Christ s’occupe aussi de la Justice – une et indivise – de Dieu. Celle-ci, qui réhabilite le pécheur et sauve l’âme, n’est pas différente lorsqu’elle demande des relations justes entre hommes et veille sur les droits des opprimés[7].
Cet exemple de collaboration publique avec les dirigeants fantoches des Églises officiellement reconnues, dominées par les pouvoirs communistes, a été rapidement suivi par Bill Bright, célèbre évangéliste et directeur de Campus Crusade, qui en faisant au mois de janvier 1978 une visite religieuse officielle de trois semaines en Union Soviétique, a cru bon, lui aussi, de cautionner les régimes communistes athées, antichrétiens et persécuteurs infatigables de nos frères sous la croix. Comme le disait fort justement le Dr. Toth « l’influence spirituelle et morale des religions peut fournir une grande contribution à l’édification d’un nouvel ordre mondial fondé sur la justice sociale » communiste !
Où donc ces célèbres évangélistes néo-évangéliques Graham et Bright[8] veulent-ils en venir ? Les déclarations du Dr. Graham à la revue américaine « Mc Calls » de janvier 1978 ne peuvent être plus claires. Voici ce que rapporte cette revue :
Graham admet qu’il a maintenant une opinion plus modeste de son propre rôle dans le plan de Dieu pour l’homme. Il reconnaît : « J’avais l’habitude de jouer Dieu, mais je ne peux plus faire cela. Je croyais que les païens des pays lointains étaient perdus – allaient en enfer si l’on ne leur prêchait pas l’Évangile de Jésus-Christ. Je ne crois plus cela » affirma-t-il avec soin. « Je crois qu’il y a d’autres moyens pour reconnaître l’existence de Dieu – par la nature par exemple – et en conséquence bien d’autres occasions de dire « oui » à Dieu.
Ces dernières années Graham a manifesté une affection toute particulière envers les Juifs. Comme la plupart des chrétiens fondamentalistes, Graham croyait jadis que les Juifs, eux aussi, étaient perdus s’ils ne se convertissaient au Christianisme. Graham déclare « C’est Dieu qui sauve. Il m’est dit de prêcher Christ comme le seul chemin de salut. Mais c’est Dieu qui s’occupera de juger et pas Billy Graham. »
Billy Graham est tout particulièrement opposé à des groupes évangéliques tels que les « Juifs pour Christ » qui dirigent leurs efforts de prosélytisme tout spécialement envers les Juifs. « Si quelqu’un veut se convertir au Christianisme c’est la décision de son libre choix[9] » déclare Billy. « Je ne rechercherais jamais à atteindre quelqu’un simplement parce qu’il est Juif et c’est la raison pour laquelle je n’ai jamais soutenu les missions pour les Juifs. » En conséquence de cette attitude de détachement ainsi que pour son soutien évident d’Israël, Graham a gagné l’amitié de nombreux Israéliens. La ligne d’aviation El-Al montre de temps à autre des films Billy Graham lors de ses vols en direction d’Israël et, à un niveau plus personnel, des dirigeants israéliens, tels l’ancien premier-ministre Golda Meïr l’ont embrassé comme ami personnel[10]. »
L’Écriture, que le Dr. Graham connaît bien, ne parle pas comme il le fait. Au sanhédrin juif de leur temps les apôtres Pierre et Jean déclaraient :
Ce Jésus est la pierre écartée par vous qui bâtissez ; elle est devenue la pierre angulaire. Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a, sous le ciel, aucun autre nom qui ait été donné aux hommes pour être sauvés. (Actes 4 : 11-12)
Et l’apôtre Paul s’exprime non moins clairement à ce sujet :
Voilà la parole de La foi que nous prêchons. Si donc ta bouche confesse le Seigneur Jésus, et si ton cœur croit que Dieu l’a ressuscité des morts, tu Seras sauvé ; car il faut croire du cœur pour obtenir la justice, et confesser de la bouche pour obtenir le salut. L’Écriture dit en effet : « Quiconque croit en Lui ne sera pas couvert de confusion » (Es. 26 :16). Il n’y a point de distinction entre le Juif et le Grec, parce qu’ils ont tous le même Seigneur, riche pour tous ceux qui l’invoquent, Car « quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Joël 2 : 32).
Mais comment invoqueront-ils Celui auquel ils n’ont pas cru ? Et comment croiront-ils en Celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler si personne ne le leur prêche ? Et comment ira-t-on le leur prêcher si personne ne leur est envoyé ? Aussi est-il écrit : « Qu’ils sont beaux, les pieds de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles ! » (Es. 52 :7) Mais à la bonne nouvelle, tous n’ont pas prêté l’oreille, Ésaïe dit en effet : « Seigneur, qui a cru à notre prédication ? » (Es.53 :1).
Ainsi la foi vient de ce qu’on entend ; et l’on entend, lorsque la parole de Dieu est prêchée. (Romains 10 : 8-17).
Contrairement à sa pratique habituelle, le Dr. Billy Graham a publié une tentative de rectification des Propos qui lui sont attribués dans Mc Calls Magazine. Mais cette tentative de rectification ne fait qu’accentuer le sentiment pénible que nous avons que le célèbre évangéliste tombe dans une confusion de plus en plus complète. Après avoir affirmé que « dans l’ensemble, je suis heureux de la précision du rapport de l’entretien », il fait les remarques suivantes sur la question qui nous intéresse ici :
La Bible affirme que tous les hommes reçoivent de la lumière de la part de Dieu, tant dans la Création que par leur conscience. Quiconque voit les traces du Créateur dans la nature peut demander du secours au Dieu qu’il ne connaît pas pleinement. Et je crois que Dieu – par des moyens que nous ne comprenons pas entièrement – donnera à cette personne davantage de lumière et la conduira à la connaissance de la vérité qui est en Jésus-Christ afin qu’elle soit sauvée[11].
En effet Dieu témoigne de Lui-même au travers de Sa Création toute entière qui, dans ses moindres détails, parle à l’homme des « perfections invisibles, de la puissance éternelle et de la divinité » du Créateur (Rom. 1 :20). Il est vrai aussi que par sa conscience du bien et du mal l’homme, créé à l’image de Dieu, ne peut s’arracher à la connaissance de son Créateur (Rom. 2 :14-15). Mais cette connaissance inévitable de Dieu chez l’homme perdu n’est pas une connaissance à salut mais une connaissance qui le rend inexcusable devant le juste jugement de Dieu.
Aussi les hommes sont-ils inexcusables, parce que, tout en connaissant Dieu, ils ne Lui ont pas donné la gloire qui lui est due, et ils ne lui ont pas rendu grâces. (Romains 1 :21)
Voici ce que donne la connaissance de Dieu par la création et par la conscience indéracinable du bien et du mal en l’homme ! La connaissance de Dieu à salut, la foi ne peut venir que
de ce qu’on entend ; et l’on entend, lorsque la parole du Christ est prêchée. (Romains 10 :17)
Pour conclure ce chapitre pénible citons ces quelques mots de Jean Calvin sur d’autres accommodeurs de son propre temps :
C’est une juste vengeance de Dieu, et assez ordinaire, que ceux qui consciemment ont permis que sa sainte vérité fût infectée, de mensonge soient tout à fait privés de la possession d’un si grand bien.
Retenons aussi son exhortation :
Quant à nous, ne regardons point ce que font de telles gens, mais ayant plutôt souvenance de l’exhortation de saint Paul, persévérons à glorifier Jésus-Christ, tant par vie que par mort. Et quoi qu’il advienne, soyons tous résolus de ne recevoir nulles conditions de paix qui mêlent la vérité de Dieu avec les rêveries des hommes. Que cette conclusion, dis-je, vous demeure d’écouter la seule voix de notre pasteur et de rejeter celle des étrangers[12].
Et le chrétien baptiste russe Hermann Hartfeld rejoint Calvin quand, à la veille de son départ pour l’exil de l’Occident, il répondait à un frère dans la foi qui lui demandait s’il n’était pas heureux de se rendre dans le monde libre :
Qu’entends-tu par liberté ? Tu es chrétien et sembles ignorer l’essence de la liberté du Christ ? Je vous souhaite à tous, que ce soit ici, ou en Occident, si vous le gagnez un jour, de ne pas tendre vers une liberté acquise au prix de honteuses concessions. N’est-ce pas pour y avoir renoncé, que des centaines de chrétiens préfèrent mourir en prison au no dû Christ ? Tâche de comprendre ce que représente l’authentique liberté[13].
Et à la fin de son ouvrage si poignant, témoignage si précis à la toute puissance souveraine de Dieu, Hermann Hartfeld écrit de ceux qui comme le Dr. Billy Graham et Bill Bright (à la suite des représentants de l’œcuménisme genevois) deviennent les agents conscients ou inconscients du pouvoir communiste :
Tragique et sans issue est, en vérité, la situation de ceux qui deviennent ses instruments dociles, car ils lui apportent leur assistance dans sa lutte contre l’Église du Christ et, partant, portent leur part de responsabilité dans les forfaits qu’il perpétue[14].
Et l’évêque orthodoxe Prochine ayant évité l’arrestation de justesse trouve lui aussi les paroles qui font si cruellement défaut dans la bouche du Dr. Billy Graham :
Je remercie Dieu de m’avoir sauvé une fois encore des mains des antichrists et je vous suis reconnaissant, à vous aussi, d’avoir prié pour moi. Mes enfants, il me faut partir et j’ignore si nous nous reverrons ici-bas. Tout est entre les mains de Dieu. Mon cœur pressent que l’heure de ma mort approche. J’avais donné ma parole au Seigneur et aux frères défunts de soutenir le peuple orthodoxe dans la foi et l’amour. Les suppôts de Satan me recherchent partout. Mes petits enfants, ce pouvoir a été toléré par Dieu pour nous châtier de notre manque de foi, de notre révolte, de notre désobéissance, de notre manque d’amour à l’égard du prochain. C’est pourquoi je vous demande de supporter vos épreuves avec humilité, de ne pas vous révolter et de vous consacrer à Dieu dans la pureté et dans la sainteté. Je vous supplie, frères, aimez-vous les uns les autres, car le Seigneur viendra sous peu chercher Son peuple.
En 1962 ce même évêque Prochine adressa ces dernières paroles à quelques frères orthodoxes :
Toute ma vie, j’ai prié pour que les chrétiens recouvrent la liberté. Ceux qui ne la verront point sont demeurés dans l’espérance dé temps meilleurs. Et ces temps sont venus pour eux : un grand nombre ont déjà franchi le seuil de l’éternité, les autres attendent leur heure… Certes, il existe des pseudo-chrétiens qui jouissent de prérogatives sur cette terre moyennant une servilité à l’égard des valets de l’Adversaire, sans se soucier des redoutables rétributions qui leur sont destinées. Vous donc, frères, en vous édifiant dans votre sainte foi, gardez en vous l’amour du Christ ! Ne vous écartez pas d’un pas de Sa vérité. N’acceptez de vous soumettre qu’à Sa seule autorité. Intercédez sans relâche pour que le cœur des orthodoxes s’embrase d’amour pour Dieu et pour que tout le peuple russe, qu’il vous faut aimer plus que votre vie, finisse par découvrir la vérité divine. Espérez en la puissance de Dieu ! Votre confiance en Lui ne sera jamais déçue. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, car Satan s’est déjà noyé dans le sang de nos martyrs et bientôt sonnera pour lui l’heure du châtiment… Les innocentes victimes implorent que leur soient rendus justice et Dieu répondra à leur appel. On vous jettera en prison, on vous enlèvera vos enfants, on vous mettra à mort. Ne craignez point, car Dieu est avec vous ! Et avec Dieu, même l’enfer devient le paradis. J’en ai personnellement fait l’expérience. Et ces promesses de l’amour du Christ, je vous les transmets, afin que vous demeuriez dans la foi, l’espérance et l’amour. N’abandonnez pas le troupeau du Christ, soyez-lui fidèle ! La Russie est tombée dans un piège diabolique et vous n’aiderez son peuple que dans la mesure où vous parviendrez à embraser son cœur à la lumière du Christ[15].
Jean-Marc Berthoud
[1]Nos renseignements sur cette question proviennent principalement de photocopies et de traductions de divers articles reproduits dans l’hebdomadaire fondamentaliste américain The Christian Beacon des derniers six mois.
[2]Sur l’œcuménisme de Genève : J. G. H. HOFFMANN : Où va le Conseil Œcuménique des Églises, Les Cahiers de Tant qu’il fait Jour, (1975), 112 pages. Voyez aussi : Edgar C. BUNDY : How the Communists use Religion, Church League of America, 1969.
[3]Le pasteur Tibor IVANVI, alors vice-superintendant des Églises méthodistes de Hongrie, a eu connaissance d’un détournement de fonds appartenant à L’Église effectué par Sandor PALOTAY et d’autres membres de a hiérarchie des Églises Libres de ce pays. Il a dénoncé ce forfait. Alors, avec l’appui des autorités communistes, Sandor PALOTAY et ses collègues ont fait démettre de leurs fonctions Tibor IVANYI et onze autres pasteurs méthodistes qui l’avaient soutenu. Depuis lors, ces pasteurs subissent un harcèlement constant de la part des autorités. Voyez à ce sujet : Portes Ouvertes, Bulletin de Nouvelles de Frère André, No 26 p. 6, No 31 pp.6-7, No 33 p. 7 et No 35 p.6. Voyez également Le Bulletin de Nouvelles de : La Communauté de Secours aux Églises Martyres , No 20 p. 4 et No 22 p. 4.
[4]Daily World du 21.9.77. Voyez comment Le Dr. Billy Graham reprend le slogan communiste de la nécessaire collaboration des camarades chrétiens à la construction de la cité antichrétienne que nous avons trouvé dans la bouche de Paul VI quand il affirmait que « les catholiques sont invités à accomplir loyalement et exemplairement leurs devoirs civiques » !
[5]SPARKS, Vol. 3, No 2, December 1977, p. 7. Publication de L’Institute of Slavic Studies, une branche de la Slavic Gospel Association Inc.
[6]24 Heures (Lausanne), Le 19 avril 1978, p. 72
[7]Perspectives Réformées, t. 7, No 1, p. 5. Nous vous recommandons très vivement cette excellente revue calviniste. Le Dr. Billy Graham est maintenant officiellement invité à visiter la Pologne. Nous assistons on ce moment à une intense activité de la part de la propagande religieuse communiste.
[8]Sur Bill BRIGHT : nous vous recommandons très vivement l’excellente étude du Dr. Charles WOODBRIDGE : Campus Crusade examined in the light of Scripture (Bob Jones University Press (Greenville, S.Caroline) 1970, 23 pp.
[9]Sur La théologie et la pratique de ce « libre choix » voyez l’excellente brochure de Iain MURRAY : The invitation system, The Banner of Truth Trust, (Édimbourg), 1967, 39 pp.
[10]Mc Calls, Janvier 1978
[11]Christian News , 9.1.1976.
[12]Jean Calvin : La vraie façon de réformer L’Église (1549) Labor et Fides (Genève) 1957, p. 10
[13]H. HATFELD : Victimes Triomphant par la Foi, Éditions des Catacombes, 1977, p.14
[14]Idem, p. 296
[15]H. HARTFELD, op. cit., pp. 111 et 114