Note liminaire
L’intérêt du texte qui suit réside dans une perception juste des courants spirituels de notre temps, et dans une dénonciation vigoureuse de l’apostasie de notre culture. En le publiant, nous ne donnons notre caution ni au système, ni à la doctrine, ni aux points de vue romains, cela va de soi. Nous sommes aussi bien conscients que pour de nombreux chrétiens, l’expression «Grande tribulation» recouvre autre chose que ce qui est ici décrit.
Texte
La fin de l’année liturgique représente la consommation des siècles. Voilà pourquoi notre sainte mère l’Église, si désireuse de notre salut, veut que, durant cette dernière semaine de l’année, nous n’ayons rien d’autre à l’esprit que la pensée du jugement de Dieu. Les chrétiens doivent vivre dans l’attente de leur grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ qui viendra, à la fin du monde, dans tout l’éclat de sa gloire divine, pour juger les vivants et les morts. Notre passage sur la terre, plus ou moins long selon les décrets infaillibles du Dieu trois fois saint, n’a d’autre sens que celui d’une préparation au jugement de notre Seigneur Jésus-Christ, qui fixera notre sort éternel[2]. En vue de ce jour terrible, où la justice de Dieu sera faite, le même Jésus qui nous jugera ne cesse de nous exhorter, dans l’Évangile, à la prière et à la vigilance, comme aussi à le pénitence et au renoncement. Combien de fois ne retentissent pas ces paroles: «Veillez et priez» (Matth. 24:42; 25:13; 26:38,41; Marc 13:35,37; Luc 21:36), «Faites pénitence» (Matth.3:2-8; 4:17; 11:20,21; Luc 5:32; 13:5; 16:30) et combien d’appels le divin Maître ne fait-il pas au renoncement (Luc 14:33; Matth. 10:38; 16:24) ? Le renoncement à toute cupidité, eux convoitises de la chair et à l’esprit du monde, indispensable à la vie chrétienne parce qu’il conditionne l’observance de toutes lois divines résumées par les deux commandements de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain, Jésus nous l’enseigne surtout du haut de la croix.
La pensée de la proximité du jugement de Dieu a toujours stimulé, depuis le début de l’Église, les chrétiens à se repentir de leurs fautes, à en faire une sincère pénitence et à mener une vie fervente. En prêchant l’imminence du jugement de Dieu, plusieurs saints – en particulier saint Vincent Ferrier – ont opéré d’innombrables conversions. Si les saints des siècles passés discernaient déjà de leur temps certains signes avent-coureurs de la fin du monde, il semble bien que nous soyons actuellement non plus seulement devant l’un ou l’autre de ces signes, comme les pestes, les famines et les guerres qui ont décimé des nations entières, mais devant les principaux qui nous sont annoncés par l’Évangile d’aujourd’hui: la multiplication des faux christs et des faux prophètes, l’abomination de la désolation dans le lieu saint, entraînant le crise religieuse la plus totale de l’histoire, crise si profonde que Notre Seigneur l’appelle «la grande tribulation» :
Il y aura alors une grande tribulation, telle qu’il n’y en a jamais eu de pareille depuis, le commencement du monde, jusqu’à présent, et qu’il n’y en aura jamais. Et si ces jours n’étaient abrégés, nulle chair ne serait sauvée; mais à cause des élus, ces jours seront abrégés (Matth. 24:21-22.)
Cette grande tribulation dont parle Jésus, selon l’interprétation commune des saints docteurs de l’Église, concerne, au-delà de le ruine de Jérusalem, le temps du triomphe universel de l’hérésie, prêchée par les faux christs et les faux prophètes, disposant de moyens ce séduction inouïs au point de réussir à faire apostasier les élus, si cela était possible. Comment ne pas reconnaître que ce temps d’apostasie générale n’est plus dans un futur lointain où inconnu mais qu’il est présent ?
Déjà au siècle dernier, un évêque écrivait ces fortes lignes: «Il y a dix-huit siècles que Jésus-Christ lui-même a cité les faux prophètes qui, vers le déclin du monde, se signaleraient par des prodiges et tenteraient de perdre jusqu’aux élus. Eh bien ! le mystère d’iniquité ne semble-t-il pas tous les jours déployer plus de puissance ?
Ce n’est plus l’empire romain qui croule et dont la chute avait fait croire à la chute prochaine de l’univers entier. Alors du moins, derrière cet empire écroulé, des races nouvelles avaient apparu pour reprendre le joug de la croix et pour la porter sur leurs jeunes et vaillantes épaules avec une indomptable ardeur; mais aujourd’hui, où sont les barbares qui régénéreront la civilisation corrompue ?[3]L’Occident le dispute à l’Orient pour la mollesse et la pauvreté, et le nouveau monde n’a rien à envier aux mauvaises mœurs de l’ancien.
Ce n’est plus un Mahomet qui se dit prophète, qui le fait croire en Asie et en Afrique, et qui vient disputer à Jésus-Christ l’empire de l’Europe; ses conquêtes présageaient, ce semble, l’apostasie de presque toute la terre. Alors l’Europe s’est-retournée, elle a levé huit fois vers lui le glaive de la croisade, elle l’a refoulé dans les sables de l’Arabie, et l’Église a été sauvée[4]. Mais aujourd’hui on appelle civilisation ce que nos ancêtres appelaient barbarie. Les mœurs des musulmans prévalent partout: la décadence des caractères, l’affaiblissement des courages, la perversité du sens moral, font absoudre tous les désordres.
Ce n’est plus-un-Luther qui déchire la robe sans couture et qui sépare violemment de l’Église la Suède, le Danemark, l’Angleterre, une partie de l’Allemagne; alors l’Europe, même protestante, invoquait encore le nom du Christ, et prétendait vivre sous sa loi en la violant[5]. Aujourd’hui, l’apostasie est plus décisive, plus complète, plus entraînante. Le Christ est cité dans les loges de la franc-maçonnerie, et son image y est battue de verges comme celle d’un coupable. Le Christ est bafoué, déchiré, raillé dans les romans populaires, comme dans les revues scientifiques et littéraires les plus accréditées, comme dans les journaux les plus répandus. Le Christ a été décroché de nos écoles et de nos ateliers. Le Christ a été effacé au frontispice de nos livres. La conjuration qui le poursuit se recrute aujourd’hui dans tous les rangs, dans tous les âges, dans les deux sexes. On veut élever les enfants sans Dieu, comme sans Christ. N’est-ce pas là comme un présage du règne de l’Antéchrist ? Ne voyez-vous pas comme l’Antéchrist usurpera facilement partout les honneurs divins ? L’Antéchrist n’est-il pas encensé partout, sous le nom de l’humanité, des lumières, de la liberté, du progrès social ? Que manque-t-il encore, dans ce ténébreux déclin, si ce n’est que ces éléments de dissolution et de mort finissent par s’incarner ? Est-ce bientôt ? Je le crains…[6]
Les plus grands théologiens du début du siècle pressentaient de même, devant l’avènement de la grande tribulation, la proximité de la fin du monde. Le célèbre cardinal Billot, S.J., disait en 1917 :
…Si nous savons lire dans le présent, et interpréter ce qui se passe sous nos yeux, ce qui va s’étendant, se propageant et s’accentuant tous les jours davantage, ce qui évolue avec une décourageante et désespérante régularité depuis ce grand tournant de l’histoire que fut la Révolution française, pourrons-nous ne pas y voir une préparation plus ou moins prochaine, et comme un acheminement graduel à l’accomplissement de ce qui nous fut marqué pour la fin des siècles: marqué, dis-je, en des prédictions précises, formelles, authentiques, et déjà dix-neuf fois séculaires. Dès lors, ce dont les adversaires triomphent comme de signes non équivoques de l’inévitable ruine, et à brève échéance, de la foi chrétienne, ne se tournerait-il pas plutôt pour nous en arguments de crédibilité ?
Et d’abord, deux choses caractérisent l’époque où nous vivons: d’une part, l’achèvement de la prédication de l’Évangile jusque dans les parties les plus reculées du globe, car il n’est plus maintenant une île si lointaine, un coin de terre si inaccessible, qui n’ait ses missionnaires et ses apôtres; de l’autre, la diminution considérable de la foi dans les vieilles nations chrétiennes, la défection des masses devenant de plus en plus hostiles ou indifférentes, enfin l’apostasie, l’apostasie désormais déclarée et officielle de toutes les puissances, des grandes comme des petites, faisant profession ouverte de ne plus connaître ni Jésus-Christ, ni sa religion, ni sa loi. Et Jésus avait dit: «Cet Évangile du royaume sera prêché dans le monde entier, pour être en témoignage à toutes les nations, et alors viendra la fin» (Matth. 24:14). l avait dit encore: «Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il, pensez-vous, la foi sur la terre ?». (Luc 18:68). Et Saint Paul à son tour: «Ce jour-là (le dernier) ne viendra point que l’apostasie ne soit arrivée auparavant, et qu’on n’ait vu paraître ensuite, (celui qui en sera comme le produit, le fruit mûr, et la personnification,) l’homme de péché, l’enfant de perdition» (II Thess. 2:3).
Une autre chose distingue nos temps actuels de tous les précédents, c’est l’athéisme se produisant enfin à ciel ouvert, et s’affirmant avec la plus complète impudeur sur le grand théâtre du monde; c’est la négation retentissante des principes les plus fondamentaux de toute religion et de toute morale, même purement naturelle; c’est l’audacieuse proclamation, que la civilisation moderne ne peut reconnaître d’autre Dieu que le dieu immanent à l’univers, le dieu opposé au Dieu personnel et transcendant de la révélation chrétienne, ni d’autre moralité que celle qui a sa source dans la volonté de l’homme se déterminant par elle-même, et se devenant à elle-même sa seule et unique loi. Cela jusqu’ici, dans cette crudité du moins, ne s’était jamais vu. Et cela joint aux effrayants progrès du spiritisme, de la théosophie, de l’occultisme sous toutes ses formes, à la corruption de l’éducation et de l’instruction publique, à cette masse énorme de livres impies, irréligieux, blasphématoires, obscènes, qui sous le couvert des libertés modernes (liberté de conscience, liberté de la presse), pénètre impunément toutes les classes, sans distinction d’âge,ni de condition, ni de sexe, à ce féminisme d’invention récente, fait pour abattre les derniers remparts de la famille, de le religion, et de la société: tout cela, dis-je, ne fait-il pas songer… à l’approche de ces jours annoncés, où Satan après les mille ans de sa réclusion relative, sera mis en liberté, et s’avancera plus irrité que jamais, pour exercer sa séduction par les moyens inouïs jusqu’alors ? Au point, avait dit Jésus, de séduire, s’il se pouvait, les élus eux-mêmes ![7]
Et encore, au début du siècle, l’extraordinaire progrès technique tel que nous le connaissons ne faisait qu’éclore, et en particulier la force de séduction de la télévision, qui force le sanctuaire des foyers en y injectant, à doses calculées, l’irréligion et l’immoralité, était totalement inconnue. Les moyens qu’exploitent largement les suppôts de Satan sont devenus extrêmement puissants. Le succès de leur entreprise satanique de subversion de la vraie religion ne peut que dépasser leurs espérances, puisqu’ils ont réussi à changer complètement, à la faveur d’un concile œcuménique, la mentalité et les dispositions spirituelles non seulement des masses catholiques mais aussi des religieux et des religieuses et de l’ensemble du clergé et de la hiérarchie.
Nous sommes donc en plein dans la grande tribulation, c’est-à-dire dans l’épreuve de foi la plus universelle et la plus dure que le corps mystique de Notre Seigneur Jésus-Christ ait jamais connue. La cité de Satan a investi de toutes parts La cité de Dieu. L’Église catholique est occupée par ses ennemis. Il faut maintenant mettre au présent ce que prévoyait le Cardinal Billot, il y a 60 ans:
Mais un temps doit venir dans lequel la cité de Dieu, de plus en plus réduite à des élites que la grâce divine aura préparées pour les derniers combats, sera cernée et comme bloquée dans toute l’étendue du monde par toutes les forces réunies de la cité adverse[8].
Les forces réunies de la cité adverse à la cité de Dieu comportent autant les artisans de l’apostasie générale – ce sont les plus hautes autorités à la fois civiles et religieuses qui exercent sinon un pouvoir du moins une influence mondiale – que ceux qui, bon gré mal gré, obéissent à leurs ordres.
L’aspect le plus douloureux du drame de la grande tribulation[9] qui ébranle les fondements mêmes de l’Église est l’attitude des catholiques qui, continuant à faire confiance à des chefs apostats, glissent eux-mêmes dans leur apostasie.
- Parce qu’ils ne mettent pas en pratique, sous prétexte d’obéissance ou de charité ou d’unité, le précepte absolu du Seigneur: «Gardez-vous des faux prophètes» (Matth.7:15), précepte sur lequel ont tant insisté les apôtres et les saints et tous les représentants de la tradition catholique.
- Parce qu’ils manquent de vigilance et de force.
- Parce qu’ils ne subordonnent pas tous leurs autres intérêts, même les plus légitimes, à la pureté de la foi catholique et à la sainteté du culte dû à Dieu.
- En somme, parce que, beaucoup plus qu’ils ne pensent, ils se trouvent en défaut par rapport aux exigences du premier commandement.
À la pensée du jugement de Dieu et de la grande tribulation devant éprouver, comme l’or est éprouvé au feu, les chrétiens de la fin du monde, les saints tremblaient. Ils tremblaient pour très et pour leur propre salut. Aujourd’hui, alors que nous touchons vraiment à la fin et que la colère de Dieu est près de fondre sur cette génération adultère et perverse, on ne craint plus, et cette insensibilité qui engendre un complet aveuglement est elle-même un signe évident que le Souverain Juge est à nos portes. Imitons donc les saints !Évitons tout péché ! Faisons de dignes fruits de pénitence ! Tremblons pour notre salut ! Et lorsque Jésus, sans avertir, au milieu de la nuit, frappera, comme des serviteurs vigilants nous serons prêts à Lui ouvrir.
Père Joseph[1]
Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme vous le faisiez en ma présence, mais bien plus encore maintenant que je suis absent. Car c’est Dieu qui opère en vous et la volonté et l’exécution, par l’accomplissement de ses desseins d’amour. Faites toutes choses sens murmures et sans hésitations, afin que vous soyez sans reproche et sans tache, des enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d’une génération dépravée et perverse, au sein de laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde, vous qui portez la Parole de vie. (Philippiens 2:12-15).
Je sanctifierai mon nom qui a été déshonoré parmi les nations, au milieu desquelles vous l’avez déshonoré. Ainsi les nations sauront que je suis l’Éternel, quand je serai sanctifié par vous sous leurs yeux. (Ézéchiel 36:23)
[1]Bulletin dominical de liturgie romaine traditionnelle ,Vol. III no. 47, 20 novembre 1977. Reproduit avec l’autorisation de l’auteur.
[2]Le jugement de Dieu sur le péché a eu lieu à la Croix, en la personne du Christ, mais ses effets rédempteurs ne sont valides, effectifs que pour ceux qui croient (Jean 3:36; 5:24). Les autres restent sous la colère de Dieu. «Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement.» (Jean 5:28-29). Le jugement dernier ne concerne pas les croyants. Ils ont été rachetés par le sang du Christ versé à la Croix, de leur vaine manière de vivre. Mais au dernier jour, Jésus-Christ lui-même, jugera l’œuvre de chaque chrétien, son travail pour Christ (I. Piere 1:17; I Cor. 3:4-15) Par ailleurs, si toute la vie du chrétien est nécessairement placée sous le signe de la tribulation – il faut chaque jour porter sa croix – et, parfois sous le signe de grande tribulation, le croyant fidèle évitera le tribulation finale, jugement de Dieu lors du retour en gloire de Notre Seigneur Jésus-Christ. Certes, si nos frères persécutés subissent une grande tribulation dans leur chair et dans leur âme, qui peut douter que l’apostasie généralisée qui caractérise l’Occident dit «chrétien» n’est pas pour le fidèle, source de profondes tribulations? (réd.)
[3]Au temps de l’écroulement de l’empire romain le salut n’est point venu du sang neuf des barbares, mais de la-foi vivante des chrétiens, manifestant la victoire du Christ sur le mal, le monde et le Diable. Il en sera de même aujourd’hui. Christ a vaincu le monde et c’est notre foi qui est victorieuse, elle aussi, du monde. (réd.) (Jean 16:33; I Jean 5:4).
[4]Ce n’est jamais le glaive temporel qui, en dernière analyse, sauve l’Église, mais le glaive spirituel de l’épée de l’Esprit, la Parole même de Dieu mise à l’œuvre , dans un monde perdu, par la foi inébranlable des vrais chrétiens. Comme l’écrit fort justement le pasteur R.J. RUSHDOONY:
«Pour nous, en tant que Chrétiens, l’esprit de croisade ne nous offre aucune espérance. Des croisades charnelles, religieuses ou profanes, ne sont que des maux coûteux. L’esprit de croisade met son espoir dans l’innocence et dans l’action de certains hommes. Cela conduit au pharisaïsme, à l’hypocrisie et aux brutalités de la propre justice. Pour le chrétien, la réponse commence avec la régénération, et elle continue dans l’obéissance à la loi de Dieu. Ceci implique le principe de réparation, un système chrétien d’éducation, la croissance dans la connaissance selon Dieu et la domination sur toutes choses qui en est la conséquence, le valeur cruciale de le famille soumise à Dieu et à ses desseins». CHALCEDON REPORT, No 151, mars 1978 (réd.)
[5]Nous sommes toujours étonnés de la manière dont les catholiques traditionalistes attaquent la Réformation du XVIe siècle dans un esprit de complète propre justice. Ils ne semblent pas comprendre que ce qui par le passé a déchiré, et qui aujourd’hui encore déchire l’Église, l’éloigne de la Vérité, ce sont d’abord NOS PROPRES PÉCHÉS, NOS PROPRES INFIDÉLITÉS MORALES ET DOCTRINALES. (réd.)
[6]Mgr Besson, Les Mystères de la Vie future (conférence prêchée dans l’Église métropolitaine de Besançon, en 1873 et 1814) 2e éd., Téqui, Paris, 1910, pp.245-246.
[7]Cardinal L.Billot,S.J., La Parousie, Ed. Beauchesne,Paris 1920, pp. 338-340.
[8]op. cit. p. 344.
[9]Voyez note 2, P. 27-28.