Ce qui a été, c’est ce qui sera; ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera: rien de nouveau sous le soleil. (Ecclésiaste 1:9).
Si quelqu’un est en Christ, c’est une créature nouvelle: les choses vieilles sont passées; et voici que toutes choses sont devenues nouvelles. (II Cor. V:17)
L’explication de ce phénomène actuel nous paraît se trouver dans deux causes, qui n’en font d’ailleurs qu’une: la dégradation de la notion de l’État et la libération de l’individu. Et l’origine de ces causes est philosophique et religieuse.
Il y a eu toujours des guerres et elles furent, à certaines époques plus fréquentes qu’aujourd’hui, mais elles n’affectaient que certains États, alors que maintenant une étincelle peut provoquer un embrasement général. À la fin du XVIIIe siècle, on était arrivé à ne faire la guerre qu’en été et la perfection de l’art militaire, pour les armées de métier, consistait à manœuvrer habilement pour obtenir la victoire en se battant le moins possible. Les généraux autrichiens battus par Napoléon rendaient responsable de leurs défaites, le Corse aux cheveux plats, qui n’avait pas respecté les règles de la guerre.
Nous avons changé tout cela. Ce ne sont plus les rois ou les États qui se battent, mais les nations, les peuples. Les guerres sont donc devenues totales et terribles, avec les progrès de la technique, de sorte que les femmes et les enfants sont plus atteints que les militaires. Nous pouvons redouter que le prochain conflit mondial fasse disparaître de la surface de le terre une partie du genre humain.
On vient d’adopter à Genève des dispositions complétant celles de 1949, dont l’origine se trouve dans la première Convention de Genève de 1864, due à l’initiative d’Henri Dunant. Selon ces nouvelles dispositions, les mouvements de libération, révolutionnaires ou pratiquant la guérilla, sont reconnus comme belligérants réguliers, comme les armées des conflits internationaux. Singulière manière de restreindre les guerres et de protéger les populations civiles que de décréter que toute guerre civile est internationale !
Ainsi, tout groupe de révoltés, pour une cause qui par définition préalable est pour lui une juste cause, est fondé à user de la force pour parvenir à ses fins. Plus de batailles soumises à certaines règles de guerre, mais des coups de main, n’importe quand, n’importe où et n’importe comment contre l’occupant étranger ou l’ennemi de l’intérieur. Prise d’otages, séquestration, exécution, chantage, tout est permis. La sauvagerie est légalisée.
L’abandon de la notion de l’État, pouvoir politique responsable, conduit à la déstructuration de la société en temps de guerre et en temps de paix. Plus personne ne peut, ne doit demeurer en dehors du conflit. De la guerre, on est passé à le guérilla, de la guérilla au crime politique et du crime politique au crime de droit commun. C’est normal, puisque le droit international se confond avec le droit privé et le droit privé implique toutes les revendications de l’individu en marche vers la libération.
Il n’est plus de normes ni de règles, mais seulement des droits imprescriptibles, égaux et absolus pour chacun. Plus d’adversaire que l’on respecte, mais un ennemi personnel, totalement responsable des malheurs que l’on endure. L’exaspération aidant de part et d’autre, le cause étant «juste» des deux côtés, la torture sort de là comme le fruit mûrit sur la plante.
En effet, comment fonder l’ordre social et la légitimité de l’autorité sur les droits individuels ? Tous les individus jouissant de droits égaux, réputés Droits de l’Homme, il n’y a aucune raison de modérer l’un par l’autre. Au nom de quoi ? L’Homme, non pas le Français appelé Pierre ou l’Anglais John, non pas le paysan ou l’artisan, mais l’homme abstrait, considéré en dehors de l’histoire, vidé de toute réalité temporelle. Les Droits de l’Homme sont destructeurs de tout ce qu’il y a de vrai et de constitutif dans les êtres vivants et se réalisent dans le totalitarisme de l’État anonyme.
Dans son livre récent «L’intellectuel contre l’Europe», André Reszler a montré que si Rousseau et l’idéologie révolutionnaire ont achevé d’introduire dans la pensée européenne le mythe de l’homme bon, opposé à la société qui le corrompt, l’idée a germé déjà à la fin du XVIe siècle, s’est développée au cours du XVIIe et épanouie au XVIIIe, pour ne plus quitter les esprits enthousiasmés par le progrès des Sciences et des Lumières.
La conception que l’humanité peut aller vers un avenir meilleur parce que l’homme lui-même est capable d’une évolution qui va modifier sa personnalité, est une idée révolutionnaire, absente de l’antiquité grecque et romaine, et même du judaïsme. Elle prend sa source dans les Évangiles. L’irruption de l’Évangile dans le monde est l’explication de l’état d’esprit des hommes de notre temps, de leurs espérances comme de leurs inquiétudes, de leur état d’insatisfaction et de leurs révoltes, de leurs aberrations et de leurs violences[2].
L’idée que la paix doit s’étendre à l’humanité entière, que la fraternité est faite pour tous les hommes, que tous nous avons droit au bonheur, cette aspiration vers la félicité universelle, procède incontestablement de l’Évangile: «Paix sur la terre aux hommes que Dieu aime», ne fut-ce pas la première annonce de la Bonne Nouvelle ? Tous les hommes sont frères en Christ et fils du même Père. Saint Paul dit la même chose dans sa langue vigoureuse: «il n’y a plus ni Juif, ni Grec, ni maître ni esclave, ni Homme ni femme[3]». C’est le renversement des barrières, des différences de races, des contraintes extérieures, la libération de toutes les peurs par la délivrance intérieure totale: la glorieuse liberté des enfants de Dieu.
Quelle vision ! Quelles promesses ! De quoi transporter au septième ciel les pauvres humains qui peinent sur cette terre de douleur. Mais l’Évangile du Christ est-il vraiment cela ou que cela ? Une aspiration puissante vers le bonheur, des déclarations de bonnes intentions ou le désir de voir tous les hommes libres et heureux ? En réalité, nous sommes en présence d’un Évangile totalement déformé. Un Évangile d’où le Christ, Fils de Dieu, mort et ressuscité pour le salut de tous les hommes, est absent.
L’enseignement traditionnel de l’Église dit que l’homme est pécheur, de passage sur cette terre vers la Cité céleste, que le Chrétien doit endurer les souffrances à l’exemple du Christ, le Grand Innocent mort pour racheter les coupables que nous sommes tous. Ce catéchisme ne dit pas que nous avons ici-bas un droit au bonheur, qui devrait nous être assuré par les autres, ni que la cause de nos maux réside dans la mauvaise volonté des méchants, mais dans nos propres péchés. Le sacrifice du Christ ne permet plus de charger un bouc émissaire de nos propres fautes et de nous assurer la paix en le supprimant. Christ, au contraire, demande à ses disciples de prier pour ceux qui les persécutent. La miséricorde est pour tous les hommes. Le seul méchant que chacun de nous peut condamner, c’est lui-même.
Si vous modifiez cet enseignement, si le mal n’est plus dans l’homme, mais extérieur à lui, on enlève au christianisme sa spécificité. Il ne reste de l’Évangile que les sentiments qu’il engendre, que les aspirations généreuses qu’il a fait naître au cœur de la créature: la fraternité universelle, la libération de toutes les contraintes extérieures afin que l’homme ne soit plus le victimes de l’homme, en un mot, les Droits de l’Homme et non plus les droits de Dieu, un Dieu devenu inutile: Dieu est mort. Le Royaume n’est plus renvoyé dans la vie future; il est ici. Il suffit de le proclamer et de le vouloir. Il faut le vouloir et ceux qui s’y opposent sont des méchants qu’il faut éliminer par l’organisation de chambres à gaz, de camps d’extermination ou d’assassinats libérateurs.
Durant les deux derniers siècles, les Églises fidèles à, l’Évangile ont continué à dire que l’homme demeurait soumis au péché, «incapable par lui-même de faire le bien», selon une liturgie réformée, paraphrasant le passage «il n’y en a point qui fasse le bien, non pas même un seul» (Rom. 3:12), tandis que dans les écoles et dans la rue on enseignait les Droits de l’Homme de Rousseau; qui jouissent aujourd’hui d’une audience internationale.
Cette dualité, à laquelle la masse des humains est demeurée longtemps insensible, a engendré une dichotomie de l’esprit débilitante. En Occident, le ressort de l’intelligence a été cassé, les énergies paralysées et les Européens sont plongés dans le désarroi face aux violences qui secouent une société mise dans l’incapacité de réagir. Il ne faut pas chercher ailleurs les causes profondes de la décadence de l’Europe et la démission morale de ses habitants.
L’Évangile a apporté dans la conception que l’homme a de son destin une modification dont nous méconnaissons la profondeur. Il y à le monde avant le Christ et le monde après le Christ. Le changement dans la notation des siècles, qui s’est imposé quasi universellement, peut être considéré comme un signe que nous donne la Providence. Rien n’est plus comme avant et ne peut plus être comme avant, et nous ne retournerons jamais à ce qu’on pourrait appeler l’innocence païenne dans aucune partie du monde.
La venue du Fils de Dieu sur terre est un événement inconcevable, s’il n’y avait eu la promesse de Yahvé à Israël, si extraordinaire et unique, que nous ne parvenons pas à nous représenter ce que cela signifie. L’homme a vu Dieu ! Seul parmi toutes les religions, l’Évangile affirme cette folie que Dieu, en la personne de son Fils, est venu au milieu des hommes, par pur amour, pour les sauver, tous, et leur offrir, à chacun personnellement, le salut éternel. Il n’est pas étonnant que ce fait, qui est tombé sous le sens, jette les hommes hors d’eux-mêmes et les rende comme fous, car ils ont entrevu le ciel; ils ont approché le divin. C’est le feu que le Christ est venu allumer sur la terre, et ce feu ne s’éteindra plus[4].
Le vent impétueux de l’Esprit a soufflé sur le monde entier. La soif de Dieu, c’est-à-dire la soif de l’absolu, dévore le cœur de l’homme moderne ; mais si le Christ n’est pas présent pour le désaltérer d’eau vive, il n’a que les prémisses de l’Enfer. Moins il est croyant, plus il s’éloigne du seul Sauveur, plus le feu le consume.
Le Christianisme sans le Christ constitue la véritable aliénation et mène à la démence. Il n’y a pas de milieu: ou c’est Dieu qui est placé au centre de toutes choses, ou c’est l’homme. L’Ancien Testament disait déjà que la crainte de Dieu est le commencement de la sagesse et le premier chapitre des Proverbes contient des avertissements qui s’appliquent admirablement à notre époque.
Notre contemporain, affranchi de tout dogme, fier de sa libération intellectuelle, voit en lui-même se propre cause, sa propre fin et sa propre vérité. Les uns placent délibérément l’homme à la place de Dieu, tandis que les autres cherchent Dieu en l’homme. C’est une seule hérésie. Les uns et les autres ne rencontrent que l’homme, nouveau démiurge, enivré de puissance et d’orgueil. Persuadé qu’il a goûté à tous les fruits du jardin de la connaissance, il se croit devenu Dieu. Mais courant d’un échec à l’autre, déçus, amers, irrités, les hommes entrent en fureur, s’entre-déchirent et s’infligent à eux-mêmes le châtiment de Prométhée.
Ces conceptions délirantes sont l’exact démarquage de l’Évangile, lequel enseigne que tous les hommes sont frères en Christ, qu’ils ne peuvent s’aimer qu’en Christ et que l’homme ne peut aller vers l’homme que par le Christ. Quoi qu’il pense, quoi qu’il fasse, l’homme ne peut se dégager de l’œuvre de Dieu qui règne sur toute sa création. Aussi l’erreur suit-elle la vérité comme son ombre. Ce n’est que dans le Royaume que la lumière sera totale, sans ombre portée. Étant fait à l’image de Dieu, l’homme ne dessine dans ses égarements que des caricatures de l’ordre de Dieu.
Aucune vérité, aucune erreur n’est jamais nouvelle, mais seulement le reflet ou l’approfondissement des unes où des autres. Avant le Christ, la parodie, étant donné l’ignorance des humains en dehors du peuple juif, demeurait limitée et grossière, mais depuis l’avènement du Messie, elle est infiniment plus hardie et peut atteindre des perfections terribles.
La gravité de le situation présente réside donc beaucoup moine dans le fait que l’homme dispose de moyens techniques inouïs, quoique cette conjonction ne soit point fortuite, qu’en ce qu’il est animé d’ambitions intellectuelles et surtout spirituelles en comparaison desquelles celles des plus savants sorciers étaient dérisoires. L’homme du XXème siècle a (et ses successeurs auront) des possibilités matérielles et spirituelles de faire le mal que nos prédécesseurs n’ont jamais dé tenues.
Autrefois, l’homme tuait par intérêt ou par vengeance, avec brutalité. Ses motivations étaient limitées. Aujourd’hui, l’homme civilisé, parce qu’il a été touché par l’Évangile de justice et de vérité[5], éprouve le besoin d’une justification idéologique afin que le mal qu’il fait soit le bien, ce qui lui permet d’aller sans retenue et avec passion dans la voie de la perdition. De là les violences insensées auxquelles nous assistons désarmés. Il y a longtemps que l’humanité n’existerait plus si Dieu, dans sa patience, ne nous protégeait pas constamment contre nous-mêmes. À l’inverse de ce qu’on lit dans les journaux, il faut s’émerveiller de ce que les choses n’aillent pas plus mal.
L’égarement de nos contemporains ne serait pas si profond, leurs extravagances dans le mal pas si aberrantes, leurs violences pas si gratuites, si le Christ n’était pas venu apporter ce feu qui est maintenant allumé sur toute la terre. Les clercs qui libèrent l’homme de toutes contraintes traditionnelles, dogmatiques et morales, et qui proclament qu’on peut valablement éprouver des sentiments chrétiens sans être disciples du Christ Fils de Dieu, considéré comme un intéressant prophète en sociologie, poursuivent une œuvre diabolique.
Le Nouveau Testament contient à cet égard de graves avertissements pour ceux qui, ayant connu la vérité de Dieu, s’en sont libérés, pour chercher ailleurs une nourriture plus légère. Le Démon chassé, n’ayant pas trouvé de disciple, revient et, trouvant la maison vide et propre, il l’occupe à nouveau avec sept autres démons, c’est-à-dire une légion, de sorte, nous dit le Christ, que son sort est pire qu’auparavant. On trouve dans les Épîtres de semblables admonitions.
Les contradictions innombrables qui caractérisent notre époque, les scissions qui dressent les hommes les uns contre les autres, qui déchirent même les personnes et jusqu’aux églises, seraient-elles le signe que nous en sommes arrivés là ? Le Christ est plus que jamais une pierre d’achoppement, un révélateur des profondeurs de la pensée de chacun, selon l’étonnante prédiction du vieux Siméon s’adressant à la Vierge Marie, lors de la présentation au Temple: «Voici que cet enfant est destiné à être une cause de chute et de relèvement pour beaucoup en Israël – et toi-même une épée te transpercera le cœur – afin que les pensées du cœur de plusieurs soient dévoilées.»
Ces effets apparemment divergents de la venue du Sauveur sur le terre – et sur lesquels nous aimons fermer les yeux – s’étaient déjà manifestés à la naissance de l’Enfant-Roi, par le massacre de la part d’Hérode, de tous les innocents nés en même temps que Lui. Et plus haut encore dans le temps, la sortie d’Égypte, première libération du premier Israël, entraîna la mort de tous les premiers-nés en Égypte[6]. La naissance de Moïse prend sans doute place dans la même ligne mystérieuse de l’histoire du salut que Dieu prépare pour toutes les nations. Tous ces événements s’inscrivent aussi dans le déroulement de l’histoire ordinaire de l’humanité, mais Dieu seul en connaît la trame et la fin.
Au travers de tous ces mouvements, la nature de l’homme ne change pas. Frappée par le péché originel, elle demeure essentiellement la même. La grâce n’a pas aboli la nature. L’Ecclésiaste, qui exprime le sagesse des nations éclairée par la foi en Yahvé, n’a pas tort, mais Saint Paul, le Propagateur passionné de la Bonne Nouvelle, à raison parce que le monde après le Christ n’est plus plongé dans les ténèbres.
Le chanoine Osty, dans son introduction au livre de l’Ecclésiaste, dit que le Qôhèlet «a pour jamais exorcisé les sortilèges terrestres». On peut en douter. Les Juifs avaient déjà leurs Zélotes. Nous avons les nôtres, plus nombreux et plus ardents. Depuis que le Christ a mis au cœur de l’homme l’espérance chrétienne, cet homme succombe à le tentation du désert chaque fois qu’il oublie que Dieu seul est adorable[7].
Pourtant, le Christ nous a donné la règle de vie, déjà contenue dans l’Ancien Testament, qui concilie notre folle espérance avec les réalités de la vie quotidienne: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme, et avec toute te force et avec toute ta pensée, et ton prochain comme toi-même.» Le premier commandement nous demande pour Dieu un amour total et sans limite, comme son objet. L’absolu est là et ne peut être placé ailleurs.
Le second commandement, «Tu aimeras ton prochain comme toi-même», concerne notre conduite sur la terre envers les autres hommes. Il est relatif à la nature de l’homme, et même à la mesure de chacun, tel qu’il est, restreint aux possibilités de sa propre personne. C’est tout un programme de vie, à la fois infini dans sa fin, et limité dans l’action.
Alphonse Morel[1]
[1]Article paru dans le No 23, nov.1977 de l’Alliance culturelle romande. Texte reproduit avec l’autorisation de l’auteur.
[2]Il est faux d’affirmer, comme semblerait le faire ici M. Morel, que l’utopisme révolutionnaire, individuel ou social, prend se source dans l’Évangile. La venue du Christ n’en est nullement l’origine. C’est un phénomène d’apostasie qui accompagne la proclamation de l’Évangile, comme l’ombre la lumière, ou plus bibliquement, l’ivraie le bon grain. Cette ivraie, ce faux évangile, est caractérisé en particulier par la dissociation de l’Évangile et de la loi de Dieu. L’utopisme que condamne justement M. M. n’est autre chose que le contrefaçon satanique de l’Évangile, réaction maléfique ce Satan – annoncée par l’Écriture – à l’œuvre salutaire de Jésus-Christ. Ce contre-Évangile ne disparaître qu’avec la fin du monde présent. (réd.)
[3]Une édition récente du N.T. traduit ce texte comme suit: « Il n’y a plus de différence entre le Juif et le Grec…» Cette traduction est fâcheuse à plusieurs titres. 1) Elle n’est pas conforme au texte grec; 2) il est absurde de prétendre que l’Évangile nie les différences entre l’homme et le femme. 3) cette fausse affirmation annihile la vigueur de la proclamation de St Paul. L’Évangile ne supprime pas les obstacles, il les surmonte; c’est très différent. (réd.)
[4]En vérité ce fait tombe «sous le sens» uniquement de ceux dont le Saint-Esprit renouvelle l’intelligence. Ce qui tombe sous le sens des hommes privés de la lumière de Dieu n’est que l’imitation utopique de l’Évangile, œuvre de Satan. Ceux qui sont animés par cette espérance utopique sont en effet des «fous» car ils prennent leurs imaginations pour Dieu. Aux yeux des gens de ce monde – utopistes ou non – le Christianisme lui-même est une folie. Par ailleurs, le feu que le Christ est venu apporter sur la terre est d’abord le feu du véritable Évangile, dont l’effet, est double: vie éternelle pour ceux qui l’acceptent et mort éternelle pour ceux qui le rejettent. C’est une odeur de vie pour les uns et une odeur de mort pour les autres. (II Cor. 2:15-16) (réd.)
[5]Formulation préjudiciable à l’Évangile. Comme si l’Évangile était responsable des excès maléfiques suscités par Satan dans sa réaction à l’action puissante du Christ dans ce monde ! (réd.)
[6]Le rapprochement entre le massacre des innocents lors de la naissance du Christ et la mort des premiers-nés des Égyptiens, lors de l’exode, n’est guère heureux. Dans le premier cas, il s’agit de l’effet de la haine contre Dieu de l’homme révolté. Dans le second cas, d’un jugement du Dieu Saint. (réd.)
[7]Celui qui allume une «folle espérance» en l’homme ne pourrait être Dieu ! Ici, il y a à nouveau confusion entre l’œuvre de Jésus-Christ – espérance de la vie éternelle, accomplissement de la loi de Dieu, de l’ordre de Dieu – et les folles espérances déréglées de l’homme pécheur. (réd.)