« Je crois que nos fils verront le gros des forces de l’Église de côté des forces de mort. Je serai fusillé par des prêtres bolcheviks qui auront le contrat social dans la poche et la croix sur la poitrine. » Georges Bernanos[1].

Tout ce qui vient de Chine n’est pas nécessairement bon.

Un commerçant tanzanien de race indienne était de passage à Lausanne. Je lui demandai quelle était l’étendue de l’influence chinoise dans son pays. Il me répondit que cette influence était toujours plus importante. Et il ajouta une remarque fort curieuse : « Ils sont tous maigres tant ils travaillent, jamais je n’en ai vu un rire ou sourire ».

L’édification du paradis sur terre est en effet une sérieuse affaire. Répondant aux violentes attaques d’un collègue contre l’Église catholique romaine qui condamnait le projet d’un cinéaste danois de porter la pornographie jusqu’au cœur de l’Évangile, une ministre du gouvernement danois s’indignait : « Il faut distinguer entre catholiques et catholiques. Ne savez-vous pas que l’Église d’Amérique latine est presque entièrement révolutionnaire ? » En effet, c’est le cas.

Comment s’est-il fait de l’Église catholique romaine d’Amérique du Sud, si traditionnellement conservatrice et autoritaire (et que le zèle charnel poussait parfois à la persécution de minorités chrétiennes non-romaines), ait si rapidement basculé dans le camp marxiste ?

Ce document, provenant du gouvernement chinois lui-même, peut expliquer, du moins en partie, ce très curieux phénomène.

Pour ce qui est des répercussions locales des méthodes d’infiltration et de subversion marxistes dans les églises, il est amplement suffisant évoquer la réaction du Conseil de la Fédération des Églises protestantes de la Suisse à la présence du Portugal au comptoir de Lausanne, ainsi que le refus de Mgr. Mamie, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg d’y assister. Il est peut-être utile aussi d’évoquer la présence d’une quarantaine de pasteurs aux premiers rangs de 12 manifestation gauchiste anti-portugal.

Si l’on désire observer de près l’application inconsciente (et d’autant plus dangereuse!) des principes posées par le document Li Wei Han, il suffit de lire avec beaucoup de soin le « Rapport de la commission de catéchèse » (1973) de l’Église Évangélique Réformée du Canton de Vaud. L’on y verra l’enseignement catéchétique transformé en dynamique de groupe ; l’enseignant (pasteur ou docteur), en animateur de groupe ; la Vérité révélée en opinion découvert par le groupe ; et Dieu Lui-même en groupe social auto-créateur. Est-il nécessaire de rappeler que ces méthodes de dynamique de groupe, inventées pour soigner des malades mentaux sont un des fondements du lavage de cerveau que le parti communiste chinois a appliqué avec le succès que l’on connaît au peuple chinois tout entier[2]. A la page 9 ne lit-on pas cette phrase qui résume à merveille l’esprit dans lequel ce rapport à été conçu : « L’Évangile n’est pas une doctrine[3]. Pourtant, sous la plume de l’évangéliste Jean nous lisons ces paroles : 

« Quiconque marche à l’aventure et ne persévère pas dans la doctrine du Christ n’a point Dieu. Celui qui persévère dans cette doctrine a le Père et le Fils. Si quelqu’un vient à vous et ne vous apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison et ne luis adresse pas le salut fraternel. » 2 Jean 9-10

Si les autorités de l’Église en viennent à dire que l’Évangile n’est plus une doctrine, est-il alors étonnant que les fidèles croient chacun ce qui leur semble bon. Jésus-Christ n’étant plus considéré par les chrétiens comme le Seigneur, le Maître et le Roi, à l’enseignement et aux commandements de qui il faut obéir, chacun fait ce qui lui semble bon (Juges XXI : 25). Dans le premier chapitre fondamental de ce rapport qui traite de la « définition, caractéristiques, buts de la catéchèse », vainement cherchera-t-on le mot VÉRITÉ, ou ceux de CRÉATION, de PÉCHÉ, de CHUTE, de LOI, de COMMANDEMENT, de REPENTANCE, de CONVERSION, de SATAN, de CIEL et d’enfer ; de même pour les mots CROIX, RÉSURRECTION et JUGEMENT. En effet, la doctrine chrétienne n’y est plus. Pour citer le document que nous publions on a procédé « à l’élimination progressive des éléments ce la liturgie (ici de la doctrine) incompatibles avec le gouvernement révolutionnaire ».

Mais une telle infiltration du monde, des agents du prince de ce monde de ténèbres, dans l’Église de Dieu appelée à être sainte, pure, sans tache aucune et irrépréhensible, n’a été renoue possible que par la tiédeur es chrétiens. C’est notre absence de cet amour vrai que l’Esprit Saint verse dans les cœurs de ceux qui craignent Dieu et obéissent aux commandements du Seigneur Jésus, c’est notre dénuement de notre amour de la Vérité qui conduit à porter sa croix chaque jour (et qui veut sauver nos âmes), qui nous à conduit à ne pas remarquer toutes ces infiltrations. Ainsi, par notre faute, Christ et Bélial ont été confondus et l’Église de Dieu rendue impuissante. N’oublions pas non plus que cette infiltration charnelle dans nos pensées est le fruit de notre amour de la chair et du monde (ce que l’Écriture appelle inimitié envers Dieu). Cet amour adultère nous laisse ouverts aux attaques des forces sataniques.

Cependant, ne craignons pas d’engager le combat spirituel auquel de tels faits nous appellent, car nous pouvons avoir la ferme assurance que tout ce qui est à Christ ne peut être touché par Satan. Si, par l’Esprit Saint, par le sang au Christ victorieux sur les puissances du mal à la croix, si, par amour de la Vérité nous nous consacrons à Dieu pour la lutte contre la chair et le monde, nous verrons s’épanouir dans nos vies une véritable sainteté. Nous verrons aussi l’Église visible de Dieu rejeter ces éléments étrangers qui la polluent, et, en s’approchant du Christ elle fers disparaître ces schismes qui la rendent impuissante.

Jean-Marc Berthoud

[1]Lettre à H. Massis.

[2]Ces méthodes sont, elles aussi, le fondement de la réforme de l’enseignement. Cette nouvelle pédagogie inspire ce rapport de fond en comble, étant l’autorité cachée remplaçant celle des Saintes Écritures. Voici le fruit empoisonné de la critique biblique.

[3]L’idée est évidemment que l’enseignement d’une doctrine immuable est l’équivalent d’endoctrinement. N’est-il pas très étonnant de voir des responsables chrétiens mettre l’enseignement de la Vérité du Christ sur le même plan que l’endoctrinement politique et le lavage de cerveau.