« Les problèmes qui se posent à l’homme du XXe siècle ne sont pas FONDAMENTALEMENT différents de ceux qu’affrontaient les générations précédentes. »

Ainsi s’exprimait le philosophe Jean BRUN au débat son ouvrage « Le retour de Dionysos »[1]. Cette pérennité des questions auxquelles se trouvent toujours confrontés les hommes est à la base même de la doctrine chrétienne. La condition de l’homme ne change pas. L’enseignement des Saintes Écritures, la doctrine du Christ et des apôtres est IMMUABLE.

« Le ciel et la terré passeront, mais mes paroles ne passeront pas. » Matthieu 24 :35.

Ainsi se trouve affirmée l’immense distance séparant la Parole révélée de Dieu de toutes les connaissances et de toutes les sagesses humaines. Entre les sciences de l’homme et du cosmos et la Parole de Dieu se trouve l’abîme de la chute.

« Mes pensées ne sont pas vos pensées et vos voies ne sont pas mes voies, dit l’Éternel. Car autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus dé vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées. » Ésaïe 55 : 8-9

Mais dans son infinie miséricorde, par sa parole divine, Dieu a comblé cet abîme, car

« Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de diverses manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu nous a parlé dans ces derniers temps par le Fils qu’il. a établi héritier de toutes choses et par qui. il a fait le monde. » Hébreux 1 : 1-2

En Jésus-Christ et par l’Esprit Saint-nous pouvons nous réjouir avec le psalmiste en proclamant,

« En effet, autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant sa bonté est grande pour ceux qui le craignent. » Psaume 103 : 11

Oui, les problèmes auxquels l’homme doit faire face n’ont pas changés, et les termes précis dans lesquels doivent être posés justement ces problèmes nous ont été révélés d’en-haut. C’est la Vérité, la lumière céleste, la Parole même de Dieu, une lampe à nos pieds qui nous conduit, si nous lui obéissons, à la Vie, à notre Seigneur et Roi, Jésus-Christ. Mais c’est uniquement par la repentance, par le changement de nos pensées indépendantes de Dieu que nous pouvons, avec l’assistance du Saint-Esprit, voir nos vies se conformer aux commandements de Dieu. Il nous est demandé de revêtir Christ. Or Christ est la Parole même. Comment donc pourrons-nous nous revêtir de Christ si nous méprisons la lettre de l’Écriture ? Que dirions-nous d’un contremaître qui userait selon sa fantaisie des plans de l’architecte ? ou du musicien qui refuserait de se conformer strictement aux notations de sa partition ? Et nous imaginons que Dieu est moins exigeant qu’un patron et que la Parole de Dieu est moins digne de notre respect qu’une partition ? Encore faut-il vouloir entrer dans le dessein salutaire de notre Père. Mais si nous refusons ce renouvellement de nos pensées, nous revêtant de la lettre de l’Écriture dans l’obéissance précise aux commandements de Dieu par l’Esprit Saint, si nous refusons d’entrer dans les termes mêmes par lesquels Dieu nous révèle notre perdition et son œuvre de miséricorde et de jugement en son Fils, alors il ne peut y avoir de salut pour nous.

« Entrez par la porte étroite, parce que large est la porte et spacieux le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui passent par là. Mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent. » Matthieu 7 : 13-14

Dans les termes vrais de la polémique chrétienne contre l’hérésie, Jean Brun nous décrit le faux messianisme et la fausse liberté de l’esprit qui œuvrent depuis toujours à détruire l’Église et à dissoudre l’ordre de la Loi de Dieu. La tentation que nous décrit cette étude est celle de la conjonction des deux refus de la Loi de Dieu que nous constatons aujourd’hui à l’œuvre dans la société et dans l’Église : l’un pour la vie spirituelle, l’autre pour le temporel. Et c’est de ce refus que proviennent la confusion dans l’Église et le chaos social vers lequel nous nous précipitons.

L’article du pasteur J.G.H. Hoffmann nous montre cette hérésie en action dans le Conseil Œcuménique des Églises. Les deux autres textes que nous reproduisons nous décrivent ces mêmes phénomènes dans nos propres milieux. Par cette négation de la Loi, et dans le temporel, et dans le spirituel, naît une confusion ou disparaissent toutes les bornes établies par Dieu pour maintenir son Église dans la sainteté et les chrétiens dans une droiture de vie et de doctrine. Or, si ces bornes sont ébranlées, les institutions voulues par Dieu pour cette création déchue sont livrées au chaos. La famille, l’école, les institutions du travail et l’état lui-même sont livrés à l’arbitraire dissolvant de l’opinion et du mensonge. Car la bonne Loi de Dieu a pour but de protéger la vie de toutes Ses créatures contre les desseins de mort, de corruption et de mensonge de Satan. Sans cette Loi divine, les institutions sont détournées de leur but, perdent leur juste autorité et sont finalement entièrement livrées à la domination tyrannique du Prince de ce Monde.

« Je sanctifierai mon grand nom, qui a été déshonoré parmi les nations au milieu desquelles vous l’avez déshonoré. Ainsi les nations sauront que je suis l’Éternel, dit le Seigneur l’Éternel, quand je serai sanctifié par vous sous leurs yeux »  Ézéchiel 36 : 23

[1]Desclée et Cie. (Paris) 1969 p. 5.