Dans la perspective dans laquelle nous place ce texte de Jean Brun, il nous faut remarquer des incidences beaucoup plus générales de cette hérésie. Nous ne pouvons pas les esquiver. Avec le nudisme progressif des femmes (et des hommes ! ) – dans la rue, cuisses et nombril au vent, ou sur les plages, vautrées presque nues, en adoration du soleil, de l’eau et de leur propre corps – nous constatons une progressive disparition du sens de la honte et de la pudeur : la honte, signe indélébile du péché originel ; la pudeur, marque du respect dû au Créateur de toute vie[1].
Un lecteur nous écrivait :
« Ici à Lausanne, nous nous indignons parfois devant telle ou telle affiche de cinéma qui dénote un taux extrême de perversité, ou encore lorsque nous rencontrons telle jeune femme ou telle jeune fille exhibant sa nudité en public. Mais, les jeunes femmes et les jeunes filles font exactement la même chose dans l’église, et cela sous l’œil bienveillant des pasteurs et évangélistes ! Voudriez-vous me dire, cher Monsieur, la mini-jupe est-elle sortie du monde ou de l’église ? Du monde me direz-vous ! Alors pourquoi l’église imite-t-elle le monde ? »
Et de me citer ces deux textes de l’apôtre de l’amour de Dieu, Saint Jean :
« N’aimez pas le monde ni ce qui est dans le monde ; si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui. En effet, tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie, ne vient pas du Père, mais vient du monde. Or le monde passe avec sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. » 1 Jean 2 :15-17.
« Bien-aimé, n’imite as le mal, mais imite le bien. Celui qui fait le bien est de Dieu ; celui qui fait le mal n’a point vu Dieu. » l Jean 2 :15-17
Dignes de notre attention aussi sont ces remarques de mandarins chinois. Ils avaient été envoyés en Occident à la fin du siècle par le gouvernement de l’Empereur de l’Empire du Milieu afin de le renseigner sur les mœurs et les coutumes des Barbares.
« Ce qui choquait surtout les Chinois, c’était l’habillement des femmes occidentales : « Les femmes américaines portent des robes à la mode de la cour française, avec une queue d’un ou de deux mètres de long ; mais la partie supérieure est découpée si bas que le cou et les épaules sont exposés. Je me suis trouvé tellement embarrassé que je ne trouve pas de mots pour décrire cela… De telles allures ne se rencontrent pas en Chine, sinon dans une certaine classe de femmes. Mais ici, ces matrones appartiennent à une classe noble. Cette mode est celle d’un peuple remarquable qui a inondé la Chine d’un déluge de missionnaires prêchant toutes les sectes existant sous le soleil… il commet chez lui le plus grand contresens qui est universel, et n’est pas du tout considéré comme immodeste. Il n’y a pas de raison pour eux de faire une analyse introspective. Cependant je ne peux pas ne pas penser qu’une telle sorte de mode aura un effet moral sur la nation de demain… »[2]
« …La contradiction des modes étranges de ces femmes s’affirme au bord de la mer, où elles sont presque nues ! En Chine, si une femme est modeste, elle l’est toujours, ou qu’elle se trouve ; mais cela est différent avec les Américaines qui semblent uniquement préoccupées d’attirer l’attention, surtout celle des hommes. Elles appellent la nudité le triomphe de la nature et de l’art ! Un observateur non prévenu peut en faire la remarque dans n’importe quelle grande ville[3]. »
C’est à se demander qui de ces mandarins chinois païens ou de nos « chrétiens » qui jouent si facilement sur les deux tableaux du monde et de la foi sont plus agréables à Dieu et prennent plus au sérieux ces admirables paroles de l’apôtre Paul :
« Je veux que les femmes s’habillent d’une manière décente, qu’elles se parent avec pudeur et modestie, non de torsades ou d’or, ou de perles ou de vêtements somptueux, mais de bonnes œuvres, comme il convient à des femmes qui veulent affirmer leur piété. » 1 Timothée 2 :9-10.
« …que les femmes âgées… apprennent aux jeunes femmes à aimer leur mari et leurs enfants, à être modestes, chastes, occupées dans leurs maisons, à être bonnes, soumises à leur mari, afin que la Parole de Dieu ne soit exposée à aucun blâme. » Tite 2 :3-5.
L’apôtre Pierre lui aussi exhorte les femmes de la même manière, leur recommandant une conduite « pure et respectueuse » envers leur mari, même s’il est incroyant, leur demandant de se revêtir de,
« …la parure intérieure et cachée dans le cœur, la pureté incorruptible d’un esprit doux et paisible , qui est d’un si grand prix devant Dieu. » 1 Pierre 3 :1-4
N’est-il pas évident que celles qui découvrent une grande partie de leur corps en public ou qui se déshabillent presque entièrement sur les plages ne manifestent aucunement cette « pureté incorruptible » dont parle l’apôtre Pierre, ne se montrent ni modestes, ni chastes et ne s’habillent évidemment pas de cette « manière décente » comme l’exigeait Paul. Ceci vaut pareillement pour les hommes. Et l’on croit pouvoir être agréable à Dieu en se moquant ainsi de sa Parole qui ne fait plus autorités. Pourquoi la plupart des chrétiens ne réagissent-ils plus avec cette santé morale de nos mandarins chinois ? Serait-ce que, comme l’éponge pleine d’eau ne peut plus rien absorber, étant eux-mêmes saturés d’impureté, accoutumés à leur propre indécence, ils ne peuvent plus réagir face à l’indécence du monde ? Et que dire de certains qui, selon le principe mal compris qu’il faut se faire tout à tous et qu’à celui qui est pur tout est pur, s’imaginent même annoncer l’Évangile dans cette tenue indécente ?
Dans ce sens il est utile de relever les paroles du pasteur David Wilkerson qui sont confirmées par le phénomène du nudisme estudiantin « Streak ». (voir Tribune – Le Matin, samedi 9 mars 1974) :
« …Il y aura une marée dé souillure et un baptême de saleté en Amérique. Je vois la prophétie de Nahum s’accomplir dans un futur très proche. Dieu dit : « Je répandrai sur vous une souillure abominable ». Cela signifie que nous verrons des films de catégorie « R » sur les programmes de télévision dans les années qui viennent. Les informations seront inondées d’ordures telles, que le magazine « Play Boy » semblera être un morceau de vieux papier très puritain. Cela signifie que les cours d’éducation sexuelle dans les écoles utiliseront des dessins animés et des divertissements sexuels dramatiques seront filmés. Et au moment où la pornographie semblera être l’objet d’une lutte efficace, au moment ou la Cour Suprême semblera faire la loi sur les pornographes, au moment ou la Nation semblera retourner à de vieux standards moraux, les ras de marée se précipiteront soudainement et Satan vomira sa souillure depuis l’enfer et ce sera exactement comme au temps de Lot, ils atteindront les âmes des saints de Dieu les plus dévoués… »
Tiré d’une prédication faite à Minneapolis
Juillet, 1973.
[1]viz. D. Bonhoeffer : « Ethique ». (Genève) 1965, les pages 4 à 9 traitant de la honte, de la pudeur et de la consciente
[2]André Chih : L’Occident chrétien vu par les Chinois vers la fin du XIXe siècle (1870-1900), Paris, (P.U.F.) 1962, p. 183.
[3]Ibid. , p. 185.