Positions Créationnistes – numéro 13 | Un manifeste créationniste

par | Positions Créationnistes

La doctrine scripturaire de la création

Affirmation de ce que nous croyons être l’enseignement biblique sur la création, en particulier sur la personne de Dieu, l’homme et le salut.

Le présent article se compose de trois chapitres bien distincts, dont les deux premiers s’articulent de façon identique.

L’autorité souveraine des écritures

La pleine inspiration des Écritures

Le fondement de notre foi en la création est la Bible, Parole de Dieu, et seule source ayant autorité absolue pour le chrétien. La Parole de Dieu est constituée à la fois de l’Ancien et du Nouveau Testament. Elle fut communiquée par l’intermédiaire d’auteurs humains, qui furent cependant guidés dans leurs écrits de façon infaillible par le Saint-Esprit (II Pi. 1:20-21 ; II Tim. 3:16). Cela implique nécessairement l’inspiration verbale[1] des manuscrits originaux, ainsi que l’inerrance des textes bibliques, aussi bien sur tout ce qui touche à la nature et à l’histoire que sur les questions spirituelles (I Cor. 2:13 ; Jean 13:17).

L’historicité et l’interprétation des onze premiers chapitres de la Genèse

Ces chapitres, non seulement se présentent comme ayant un sens et une qualité historiques, mais sont traités comme tels par les écrivains du Nouveau Testament et par le Christ lui-même (Mt. 19:4 ; Rom. 5:12-14 ; II Pi 2:5, 3:5-6 ; Jude 11:14). L’herméneutique[2] néo-testamentaire inspirée des chapitres 1 à 11 de la Genèse (englobant tout particulièrement la compréhension néotestamentaire des origines, de l’identité et de la signification d’Adam et d’Eve), est et doit rester la base même de notre interprétation de ces chapitres.

Le principe de la clarté, de la “perspicuité”[3] de l’Écriture découle de la doctrine de l’inspiration, le dessein de Dieu étant de révéler et non de cacher la vérité. Il s’ensuit que les événements décrits dans ces chapitres (la création, la chute, le déluge, etc.) ont effectivement eu lieu dans l’histoire et qu’ils sont rapportés de façon exacte, claire et compréhensible par l’Écriture.

La création

 Le Créateur

Le Créateur n’est autre que le Dieu tri-unitaire de la Bible, sans commencement ni fin. Chacune des trois personnes de la Sainte Trinité a pris sa part de manière effective dans l’acte de la création (Genèse 1:2 ; Jean 1:3).

Plus spécifiquement, Celui par qui et pour qui toutes choses furent créées, tant sur le plan physique que spirituel, est le Fils de Dieu, le Seigneur Jésus-Christ (Jean 1:3 ; Col. 1:15-17 ; Héb. 1:2).

La création

La doctrine de la création est le fondement de tout l’enseignement de la Bible. Elle n’en est cependant pas le centre. La distinction entre Créateur et créature, est essentielle à toute pensée biblique sur le caractère véritable de la réalité, comme on le voit dans Genèse 1:1.

Dieu créa toutes choses à partir de rien[4] (Héb. 11 :3). Pour nous exprimer avec précision, l’acte initial de création de l’univers[5] peut être nommé « création absolue ». Là, Dieu travailla sans matériaux préexistants. Par contraste, dans plusieurs étapes majeures de la création biblique, telles que celles du premier homme et de la première femme, Dieu œuvra avec des matériaux qu’il avait déjà créés. Ces phases peuvent être appelées les actes de « création médiate ».

La formation, la structuration et le peuplement du monde visible créé furent menés à bien en plusieurs phases principales consécutives. Genèse 1 décrit cette durée comme constituant une semaine de six jours d’activité créatrice.

L’ensemble achevé de la création, l’ouvrage même de Dieu, est qualifié par Dieu lui-même de « très bon » (Gen. 1 :31).

Le septième jour, Dieu se reposa de son œuvre de création, alors terminée (Gen. 2:1-2). Après ce jour, la création de l’univers est toujours décrite au passé (Héb. 4:3). Il s’ensuit que le travail de création est une œuvre complète, achevée, « très bonne », exempte du péché et de toutes ses conséquences.

La Providence

Dieu soutient, maintient et gouverne Sa création de façon constante par cette même « Parole puissante » par laquelle les mondes furent au commencement appelés à l’existence (Ps. 33:6 ; Jean 1:1-3 ; Héb. 1:3, 11:3 ; 2 Pi. 3:5 et 7 ; Col. 1:16 et s.).

Ces œuvres divines de soutien, de maintien et de gouvernement sont usuellement nommées “Providence”. Elles constituent le fondement de ces « lois naturelles » de l’univers, telles qu’elles sont présupposées et perçues par le scientifique étudiant la nature. La régularité et la stabilité des lois naturelles sont illustrées dans l’Écriture par les cycles des saisons (Gen. 8:22 ; Actes 14:17) et les orbites des corps célestes (Jér. 33:25).

Cependant, la création absolue et la création médiate sont toutes deux des actes divins situés sur un autre plan que le mode d’action providentiel de Dieu. Manifestation de la puissance divine, ils produisent quelque chose qui n’existait pas encore. L’origine de la vie, la création de l’homme, les miracles et la résurrection générale à la fin de l’âge présent, en sont des exemples (Jean 5:28-29 ; I Cor. 15:20-23).

La création et la nature de l’homme

 Homme et femme

Adam, le premier homme, fut créé « à partir de la poussière de la terre », par un acte de Dieu qui insuffla dans ses narines le souffle divin, de sorte qu’il devint un « être vivant (une créature) » (Gen. 2:7 ; I Cor. 15:45 et s.). Puisque les animaux sont eux aussi décrits comme des « êtres vivants » (Gen. 2:19), il s’ensuit qu’« Adam » n’était ni un animal préhumain, ni le descendant d’un ancêtre non humain, car dans ces deux cas, il aurait déjà constitué un être vivant et n’aurait pu, ultérieurement, le devenir. Donc, la création d’Adam par Dieu doit être comprise comme miraculeuse, immédiate et opérée directement à partir de matière minérale.

L’origine d’Eve, la première femme, est aussi décrite dans un mode historique. Le récit de l’origine de l’humanité atteint son plus haut point avec la création miraculeuse d’Eve à partir d’une côte d’Adam (Gen. 2:21 et s.; 1 Cor. 11:8 ; 1 Tim. 2:13).

Le genre humain est donc issu dans son intégralité d’Adam et d’Eve, et cela en accord avec le plan et la bénédiction de Dieu (Gen. 1:28, 3:20, 5:3 et s.; Actes 17:26 ; Rom. 5:14 ; I Cor. 15:22).

Faits à l’image de Dieu

Adam et Eve portent tous deux l’image du Dieu qui les a créés (Gen. 1 :27 ; 5:1). Cette image de Dieu en l’homme établit la différence entre l’homme et les animaux, en ce sens que lui seul est un être spirituel, capable de relation personnelle avec son Créateur. Avant leur désobéissance au commandement de Dieu, Adam et Eve étaient sans péché et jouissaient d’une relation filiale et d’une communion parfaite avec Dieu.

Gouvernement

Lorsque Dieu créa l’homme, il lui donna autorité sur le monde créé (Gen. 1:26,28 ; Ps. 8). Ce gouvernement de l’homme sur la création comportait deux aspects : son mandat était, d’une part, d’utiliser l’ordre créé et, d’autre part, d’en prendre soin (Gen. 1:28 ; 2:15).

Création et salut

 La Chute

La première désobéissance de l’homme (« la Chute ») (Gen. 3:6) fut un événement historique. Il fut sanctionné de deux manières : par la mort, Adam et Eve devinrent sujets à la destruction physique (Gen. 5:5), mais, avant tout, ils moururent spirituellement ; par leur péché, ils furent séparés de Dieu (Gen. 3:8,24 ; Eph. 2:1,5).

En plus, la descendance d’Adam hérite sa nature déchue et pécheresse (Jean 3:6 ; 1 Pi. 1:18), d’où l’assujettissement de tous les hommes à la mort physique et spirituelle (1 Cor. 15:21-22). Ainsi, les hommes naissent pécheurs (Ps. 51:5), mortels (Rom. 5:12 ; 8:21-23) et spirituellement morts, et sont passibles du jugement de Dieu (Eph. 2:3).

Une autre conséquence de la chute est la modification de l’ordre créationnel placé sous le gouvernement d’Adam. L’ordre de la nature fut soumis à la « servitude de la corruption », et demeure dans cet état jusqu’au retour de Christ (Rom. 8:19-21 ; Gen. 3:16-19).

La résurrection des corps

Dans le Nouveau Testament, le salut n’est pas seulement la délivrance de la peine du péché, mais aussi de ses conséquences, dont la plus tangible est la mort physique (1 Cor. 15:20-23 et 26). L’homme, par conséquent, ne connaissait pas la mort avant la chute.

Vu son origine miraculeuse, l’homme connaîtra une destinée finale elle aussi miraculeuse. Tous les hommes seront corporellement ressuscités au jour du Seigneur (Jean 5:28-29 ; I Cor. 15:23), les uns pour la vie éternelle avec Christ, les autres pour les peines éternelles loin de Dieu. En bonne logique, l’on ne peut accepter l’enseignement scripturaire de la destinée finale surnaturelle de l’homme, sans faire de même pour celui qui concerne son origine, tout aussi surnaturelle.

Le but de la création

Toutes choses ont été créées par le Christ et pour le Christ (Col. 1 :16). Cependant, sa gloire ne sera pleinement révélée que dans la nouvelle création (Rom. 8:18-21), dont le Christ, l’Agneau de Dieu, et son Église, ceux qu’il a rachetés par son sang, seront le foyer resplendissant (Eph. 1:23, 5:27 ; Col. 3:4 ; 2 Thess. 1:9-10 ; Apoc. 21:22-23). Tel était en effet le dessein de Dieu lorsqu’il créa le monde (Mt. 25:34).

Premier et dernier Adam

Le fait qu’Adam soit le chef de file et le représentant de l’humanité aussi bien dans le péché que dans la mort est fondamental à tout l’enseignement néotestamentaire du salut. Jésus-Christ y est présenté comme le chef de file des rachetés, autant pour leur justification que pour leur béatitude éternelle (Rom. 5:12-21 ; 1 Cor. 15:21-23 et 49 ; I Jean 5:11-12) dans la nouvelle création. L’origine unique de tous les hommes en Adam, de même que l’héritage universel de son péché qui en est la conséquence, ne peuvent ainsi en aucune manière être séparés de l’Évangile.

Implications pratiques et morales de la doctrine de la création et de la chute

Ce chapitre montre de quelle manière la doctrine de la création s’applique directement et concrètement dans le monde d’aujourd’hui, comment elle constitue le fondement de toute la morale et à quel point elle est vitale pour l’Évangile lui-même.

L’autorité souveraine des Écritures

La pleine inspiration des Écritures

Bien que la Bible ne soit pas un « manuel de sciences », elle n’erre jamais lorsqu’elle parle du règne de la nature ou de l’histoire ; elle est donc fiable dans tout ce qu’elle affirme sur ces matières.

L’historicité et l’interprétation des onze premiers chapitres de la Genèse se soumettre à la révélation des origines et de la destinée de l’homme telle que Jésus-Christ et ses apôtres l’ont comprise et nous l’ont enseignée et confirmée, est une obligation pour celui qui prétend à la qualité de disciple. Les onze premiers chapitres de la Genèse doivent donc être reçus comme un récit historique et non pas comme une légende ou un récit mythologique, quelle que puisse être, par ailleurs, la définition de ces termes. Notre affirmation ne fait qu’appliquer le principe biblique de la clarté de l’Écriture (voir la note 3).

La création

 Le Créateur

Toute l’adoration, la louange et l’obéissance des hommes sont dues à Dieu, au Père Tout-Puissant, qui fit le ciel et la terre, à son Fils, Jésus-Christ, notre Seigneur, et au Saint-Esprit, car il est le Créateur (Apoc. 4:11 ; Ps. 148 ; Col. 1:16).

L’ordre de l’univers, dans tous ses éléments, témoigne manifestement qu’il résulte en vérité d’une création et ne fait qu’exalter son Créateur (Ps. 104 ; Rom. 1:19-20). Ceux qui ne reconnaissent pas le Créateur, en refusant ainsi le témoignage que lui rend la création, sont inexcusables devant Dieu et attirent sur eux-mêmes le juste jugement du Seigneur à cause de leur ignorance volontaire (Ps. 19:1-4 ; Rom. 1:18-25).

La création

La création toute entière est un don fait par Dieu au genre humain pour qu’il en jouisse dans un esprit de reconnaissance (Ps. 104:1 ; I Tim. 4:1-5), même si certains renoncements s’avèrent parfois nécessaires par amour du prochain ou en vue du service de Dieu (Rom. 14:21 ; I Cor. 7 ; Mt. 19:12).

Puisque la création est l’ouvrage de Dieu, l’homme n’est pas seulement appelé à en jouir, mais aussi à la respecter.

La Providence

Étant l’effet d’un acte divin de caractère intelligent, téléologique[6], et accompli dans un but défini, la création ne peut faire l’objet d’explications basées sur les notions telles que le “hasard” ou la “chance” (Prov. 16:4 ; Lam. 3:37 ; Rom. 9:19-22 ; Eph. 1 :11 ; Col. 1 :16).

Puisque Dieu soutient tout ce qu’il a créé (Col. 1:17 ; Héb. 1:3), il nous faut également discerner Sa main dans la continuité et la stabilité du monde matériel (Gen. 8:22 ; Ps. 104).

Dieu tient en main sa création et par conséquent gouverne l’histoire. Dès avant la création, il a ordonné tous les événements de notre monde, selon sa propre volonté (II Rois 19:25 ; Prov 16:4 ; Actes 17:26 ; Rom. 9:19-22 ; Eph. 1:11).

La création et la nature de l’homme

Homme et femme

L’homme et la femme sont tous deux faits à l’image de Dieu (Gen. 1:27). Donc, traiter l’homme ou la femme comme un être inférieur à l’autre est un péché. Les chrétiens doivent en conséquence reconnaître qu’en Christ, il y a égalité de l’homme et de la femme.

Cependant, lors de la création, le mari reçut de Dieu une position de direction en tant que chef dans le mariage (Gen. 2:18-23), position confirmée après la rédemption (I Cor. 11:3 ; Eph. 5:23). Cette position d’autorité ne doit toutefois pas dégénérer en domination. Un tel abus d’autorité est un péché et une conséquence de la chute (Gen. 3:16). Elle doit au contraire s’exprimer par l’amour, l’esprit de service et l’honneur (Eph. 5:25-33 ; 1 Pi. 3:7).

Dieu créa le genre humain en vue du mariage monogame (d’un homme et d’une femme), et ceci pour la durée de leur vie entière (Gen. 2:18-25 ; Mt. 19:4-6). Cela signifie que la polygamie, le divorce facile, l’adultère, la fornication et les pratiques homosexuelles doivent être rejetés comme offensant Dieu et néfastes pour des êtres faits à l’image de Dieu (Rom. 1:24- 27 ; I Cor. 6:9-10 ; Apoc. 21 :8).

L’homme a été créé comme être corporel, ce que Dieu a déclaré très bon (Gen. 1:31). En conséquence, tout mépris du corps ou de la sexualité et toute interdiction du mariage sont à rejeter. Nous devons bien plutôt faire un usage reconnaissant et joyeux de la vie physique que Dieu nous a donnée et de tous les biens créés (1 Tim. 4:4).

Faits à l’image de Dieu

L’homme fut créé avec la capacité de communiquer par le langage, et doit donc être porteur de vérité, comme l’est son Créateur (Gen. 1:28, 3:9-19 ; Jean 8:44 ; Zach. 8:16-17 ; Eph. 4:25).

Comme création d’un Dieu trinitaire, l’homme est nécessairement un être à caractère social (Gen. 1:26-27).

Vu que Dieu créa l’homme dans un but précis, tous les hommes détiennent de Dieu des capacités diverses qu’ils doivent faire fructifier (Gen. 1:28 ; Eccl. 12:13).

L’homme a une valeur et une dignité incomparables dans toute la création (Ps. 8 ; Mt. 6:26, 10:31). Cette dignité unique d’êtres créés à l’image de Dieu implique que les membres du genre humain doivent sans restriction faire l’objet de respect et d’amour.

Tous les hommes étant issus d’un ancêtre commun (Actes 17:26), tous étant porteurs de l’image divine, aucun ne doit être considéré de valeur inférieure en raison de sa race, de son âge, de sa classe sociale, de son éducation, de sa culture, de son emploi, de son statut ou de son sexe (Rom. 12:16 ; Jacques 2:1-9 ; I Pi. 2:17).

Comme l’homme est porteur de l’image de Dieu dès la conception (Ps. 139:13-16 ; Job 10:8-12), il s’ensuit que chaque vie humaine doit être traitée avec soin et respect depuis le premier stade de son développement jusqu’au moment de sa mort. Cela signifie que l’avortement, l’infanticide, l’euthanasie et l’expérimentation sur les embryons sont à rejeter et à condamner.

Gouvernement

Le gouvernement de la création octroyé à l’homme par Dieu fut mis en évidence lorsqu’Adam attribua leur nom aux animaux (Gen. 2). Les activités scientifiques telles que la classification font partie intégrante de ce mandat.

Ce gouvernement de l’homme implique l’aménagement et la transformation de la création. Il ne consiste donc pas seulement à prendre soin de ce qui existe déjà (Gen. 4:2, 20-22 ; Deut. 8:7-9). Des activités telles que l’agriculture et l’industrie sont bonnes en elles-mêmes, pour autant que la création soit respectée et que ces activités excluent toute cruauté et toute destruction gratuite des différents domaines de l’ordre créé.

L’exercice de ce mandat créationnel est maintenant plus ardu, suite à la chute (Gen. 3:17-19). Il constitue cependant une bénédiction, car, en travaillant, l’homme exprime un aspect de l’image divine. Il représente parfois une malédiction et une peine pour l’homme à cause de la chute.

Création et salut

La chute

À cause de la chute, l’homme est devenu un pécheur incapable d’honorer Dieu, de le glorifier et de refléter sa justice et sa sainteté. Les péchés en pensées, en paroles et en actes le rendent passible du juste jugement de Dieu, jugement qui le sépare de son Créateur (Rom. 3:19-20 ; Eph. 2:1-3 ; Col. 1:21).

L’état de péché dans lequel l’homme est tombé le rend entièrement dépendant de la grâce de Dieu manifestée en Christ pour le rétablissement de sa communion avec son Créateur (II Cor. 5:17-19).

La chute a étendu les effets du péché dans chaque domaine de la vie humaine. Ce dérèglement comprend : les relations de l’homme avec Dieu, de l’homme avec son propre corps, avec lui-même, de l’homme et de la femme, de l’homme et de ses semblables, de l’homme et de la création.

La chute a affecté la création elle-même en tant que domaine soumis au gouvernement humain (Gen. 3:14-23 ; Rom. 8:18-22). Ces effets de la chute comportent l’aliénation, la souffrance, la frustration, le vieillissement et la peine. La véritable cause de la condition présente malheureuse de l’homme est donc son péché.

Enseignements catégoriques de la bible dans les domaines physiques, historiques et scientifiques en rapport avec la création

Bien que la Bible ne soit pas un manuel de sciences, elle énonce un certain nombre d’affirmations claires qui ont une portée directe sur les études scientifiques, ainsi que dans d’autres disciplines. Ces affirmations bibliques établissent des lignes directrices et une structure pour l’étude de ces sujets. Celles mentionnées ci-après, quoiqu’en aucune façon exhaustives, sont cruciales et d’une importance capitale.

Ne pas les incorporer dans les disciplines qui en dépendent, léserait non seulement la gloire due au Seigneur, mais conduirait aussi à ne pas bien comprendre le sujet étudié.

Cosmologie

L’ordre créé a connu un commencement bien précis (Gen. 1:1 ; Mt. 19:4 ; Jean 1:1-3 ; Héb. 1:2).

Génétique et sociologie

L’ordre créé

À l’origine, le monde était parfait, sans tare génétique aucune ni la moindre maladie (Gen. 1 :31).

La mort de l’homme, les tares et les maladies d’ordre génétique, ne trouvent pas leur origine à la création, mais résultent des conséquences du péché d’Adam (Gen. 3 ; Rom. 5 et 8).

Les animaux et les plantes furent créés en catégories bien définies, appelées “espèces”[7] (Gen. 1 : 11-12 ; 20-25).

L’humanité

L’homme fut créé comme un être foncièrement différent des animaux. Bien qu’il puisse partager certaines des caractéristiques’ physiques de ceux-ci, il fut cependant créé de manière distincte, et il constitue l’unique créature faite à l’image de Dieu, avec tout ce que ce fait peut impliquer. L’homme doit donc être considéré comme un être en soi unique (Gen. 1 :26-27).

La race humaine a été constituée en deux sexes distincts (Gen. 1 :27 ; Mt. 19:4).

Le genre humain descend intégralement d’Adam et d’Eve (Gen. 2:20-23, 3:20 ; Actes 17:26).

L’humanité actuelle provient tout entière de Noé et de sa femme, de ses fils et de ses belles-filles, c’est-à-dire de tous ceux qui furent sauvés du déluge, dans l’arche (Gen. 9:1 ; 1 Pi. 3:20 ; 2 Pi. 2:5).

Géologie, histoire et anthropologie (y compris la zoologie et la paléontologie)

L ’histoire humaine

La Genèse nous montre qu’au commencement l’homme était civilisé, intelligent et cultivé. L’emploi du bronze et du fer pour l’outillage, l’agriculture, la domestication de certains animaux et l’utilisation d’instruments de musique, étaient connus dès le début de l’histoire humaine (Gen. 4).

Le tableau habituellement présenté par les anthropologues et les historiens évolutionnistes d’une humanité se hissant avec peine, pas à pas, de sa condition initiale, sauvage et brutale, à l’état sophistiqué de l’âge moderne, n’est donc pas en accord avec la Bible.

La durée de la vie humaine, nous rapporte la Genèse, atteignait en moyenne neuf cents ans à l’aurore de notre histoire (Gen. 5).

Après le déluge, la population terrestre se concentra dans la région de Babel. De là, elle se dispersa sur toute la surface de la terre (Gen. 11 :9).

Le déluge

Le déluge (Gen. 6-8) fut un événement historique authentique. C’est ce qu’affirme le Seigneur Jésus-Christ lui-même (Mt. 24:37-39 ; Luc 17:26-27). Par conséquent, nier ce fait historique revient à ne pas croire les paroles du Christ.

Lors des derniers jours, l’historicité du déluge sera niée et l’importance cruciale de cet événement ignorée (II Pi. 3:3-7).

Du point de vue de l’anthropologie[8], c’est-à-dire de ce qui concerne l’humanité, le déluge fut universel (Gen. 7:21-23 ; II Pi. 3:6). Il fut également universel sur le plan géologique (2 Pi. 3:6 ; Gen. 7:19-24).

Le déluge fit périr toutes les créatures terrestres à respiration aérienne, à l’exception de celles présentes dans l’arche (Gen. 7:21). Il fut un cataclysme global d’une ampleur jamais vue, avant ou depuis. Il dura cent cinquante jours (Gen. 7:24).

Le fait du déluge a des implications immenses, tant pour l’histoire que, pour la géologie. Ses effets géologiques durent être tels que leurs traces devraient être encore visibles aujourd’hui. Par conséquent, l’étude de la géologie et de l’anthropologie ne peut pas ne pas tenir compte des effets du déluge.

La religion

Vu que la vérité concernant Dieu est révélée pour nous par ses actes de création, actes dont la Bible témoigne clairement et, qu’aujourd’hui encore, elle se manifeste dans la création toute entière (Jean 1:1-4 ; Rom. 1:20), il s’ensuit que les religions non bibliques sont fausses et doivent être considérées comme étant une corruption de la vérité.

Quel que soit l’âge des documents mis en avant par les autres religions, il faut les considérer comme postérieurs à la vérité telle que nous la rapporte la Genèse.

Il est par conséquent raisonnable et nécessaire de prêcher l’Évangile à tous les hommes, afin de convertir les adeptes des autres religions, car c’est l’unique moyen pour eux d’être réconciliés avec leur Créateur.

Linguistique

L’homme fut créé capable de communication et initialement apte à communiquer directement avec Dieu (Gen. 3). Le pouvoir de la parole fut le sien dès le début de son existence.

Depuis la création jusqu’après le déluge, les habitants de la terre n’avaient qu’une langue ; ils parlaient tous le même langage. Dieu provoqua la formation de différentes langues à Babel et après (Gen. 11).

Psychologie et philosophie

L’homme est un être spirituel et le but principal de son existence est de connaître Dieu et de le glorifier. Toute prétention à comprendre l’homme de manière complète, sans référence à son caractère spirituel, est erronée et nécessairement vouée à l’échec. Par conséquent, toute philosophie existentialiste ou nihiliste se dressera immanquablement contre la vérité.

Traduction française de L’A.C.B.S., de La déclaration « A Creation Manifesto », publié par « Biblical Creation Society ».

Reproduit avec autorisation.

 [1]      Inspiration verbale : doctrine affirmant que les mots de l’Écriture (tels qu’ils furent donnés) sont les propres paroles de Dieu, tout en étant celles de l’écrivain sacré.

[2]      Herméneutique : science de l’interprétation.

[3]      Clarté, “perspicuité” des Écritures : l’Écriture a un sens manifeste, elle se comprend d’elle-même. Son message est évident. Du latin “perspicuitas”; vieux français : « une clarté dans l’entendement » (Littré).

[4]      Habituellement appelée création « ex-nihilo »

[5]      L’univers: le monde créé.

[6]      Téléologique: dirigé vers un but spécifique.

[7]      « Espèces »; au sens biblique du terme, ce mot peut avoir une portée plus large que les catégories taxinomistes (classification des formes vivantes) courantes (n.d.t.).

[8]      Anthropologique: en rapport avec le genre humain.