Le terme “évolution” est souvent reçu comme porteur d’une connotation scientifique, alors que celui de “création” appliqué à la nature impliquerait une approche fondamentalement religieuse et spirituelle de notre monde.
Cependant, beaucoup des objets qui nous entourent sont eux-mêmes le résultat d’une création, mentionnons les innombrables constructions et objets humains : celles-ci répondent à des critères particuliers à la création : ingénierie, architecture, création artistique, qui indiquent si un objet dérive d’une création ou bien de la simple action des forces et éléments naturels.
(En effet, les perfections invisibles de Dieu […] se voient comme à l’œil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Rom. 1.20)
La question posée n’est donc pas seulement légitime d’un point de vue religieux, mais aussi d’un point de vue scientifique. Dans le cas d’une formation naturelle (ex.: un glacier), les questions : comment s’est-elle formée, quelles étaient les conditions (climat) à l’œuvre, comment évolue-t-elle 1 sont parfaitement appropriées.
Face à un objet fabriqué d’origine inconnue, la première question peut-être celle du but, de l’utilité, de l’objet. Puis viennent celles-ci : quel en est le principe de fonctionnement, comment peut-on le maintenir en bon état, qui en est le constructeur ? Un objet créé joue son rôle une fois achevé.
Refuser de considérer le monde comme résultant d’une création, seule processus impliquant l’existence d’un Créateur, ceci à cause des implications théologiques, donc, refuser à priori cette possibilité n’est pas adopter une attitude rationnelle, mais adopter un parti-pris philosophique.
Selon l’origine de l’objet étudié, l’approche et l’interprétation sont donc bien différentes. Autre exemple : un chercheur, un anthropologue, interprétera la découverte d’un morceau de silex entaillé bien différemment s’il estime que la marque est naturelle ou non. La question de l’origine (intelligente ou naturelle) doit être examinée de façon préalable. Considérer les êtres vivants comme résultant d’une création divine particulière est parfaitement légitime et les évolutionnistes ne sont pas parvenus à les expliquer comme résultant de la simple action de processus naturels, en particulier :
- ils n’ont pas pu démontrer que l’évolution était actuellement à l’œuvre, dans le sens d’une observation de la formation de nouveaux organes plus complexes chez les espèces actuellement existantes.
- ils n’ont pas observé l’apparition d’espèces véritablement nouvelles ni pu provoquer cela en laboratoire. Les mutations correspondent en général à des changements quantitatifs ou qualitatifs mais négatifs (régression génétique).
- ils n’ont pu prouver que l’évolution a réellement eu lieu dans le passé, car le registre fossile ne corrobore pas leur hypothèse. Les découvertes plus récentes n’ont pu combler les fossés entre grands groupes, mais en ont créé de nouveaux.
- tout aussi grave, ils n’ont pas établi sa plausibilité, car ils ne sont pas parvenus à imaginer des intermédiaires viables possibles entre » ces groupes, (pro-avis, chauve-souris, baleine). Les constructions humaines présentent des barrières analogues : absence d’intermédiaire entre l’avion à piston-hélice et l’avion à réacteur, si ce n’est les prototypes comportant les deux. Mais ce genre d’appareil est moins performant : la voiture amphibie n’est ni une excellente voiture, ni un bon bateau.
- enfin, les évolutionnistes sont incapables d’indiquer un mécanisme possible d’évolution à partir de matière inerte, car ils se heurtent au fait que tout être vivant, pour fonctionner, a besoin dès le départ d’une structure et de mécanismes incroyablement complexes. D’autre part, ils ignorent les causes de l’existence, dans l’univers, d’une troisième quantité fondamentale, en sus de la matière et de l’énergie : l’information qui ne peut être issue que d’une activité mentale, donc d’un être intelligent.
- la chimie moléculaire n’a pas confirmé les affirmations évolutionnistes. Certes, des êtres taxinomiquement proches présentent aussi une grande parenté du code génétique, en général (ce qui peut aussi se comprendre dans une approche créationniste), mais la chimie moléculaire n’a pas permis de trouver les intermédiaires recherchés dans une filiation et chaque espèce apparaît comme également représentative d’un groupe plus vaste que n’importe quelle autre espèce du même groupe.
- l’existence de similarités entre organismes impliquant un ancêtre commun ne peut être utilisée pour corroborer la thèse évolutionniste, ni d’un point de vue anatomique, ni moléculaire. (« comparaison n’est pas raison »).
Jusqu’au milieu du siècle passé, la révélation biblique était considérée comme normative. A la suite d’observations biologiques et géologiques mal interprétées, et peut-être aussi d’interprétations bibliques maladroites ou mal comprises, l’approche créationniste fut rejetée. Le succès de la théorie de l’évolution repose bien plus sur une philosophie agnostique, le poids de l’establishment scientifique et du corps enseignant que sur des arguments incontournables.
Plus que la théorie de l’évolution, la doctrine biblique, qui exclut l’existence de forces créatives continuellement à l’œuvre de façon permanente, qui n’escamote pas la question du genre (naturel ou artificiel/miraculeuse) des objets ou formations étudiés, avec toutes les nuances que cela peut comporter, est un meilleur garant d’une compréhension correcte de la création.
Citation : (de Josif Ton, pasteur roumain exilé aux États-Unis)
« Lorsque je vins de Roumanie en Angleterre, je pensais que ce serait comme de passer de l’enfer au paradis. Je venais d’un endroit où les églises étaient dans la souffrance, mais pourtant pleins de gens fervents pour le Seigneur.
Au tournant du siècle, 85 % des gens assistaient aux offices, à présent seulement 5 %. J’en conclus qu’il y avait deux facteurs de destruction du christianisme en Europe occidentale : l’un était la théorie de l’évolution, l’autre la théologie libérale. La théologie libérale est simplement l’évolution appliquée à la Bible et à notre foi ».
Dr Serge Rambert