Positions Créationnistes – numéro 15 | Un manifeste créationniste, pourquoi ?

par | Positions Créationnistes

Pour comprendre pourquoi nous avons publié le Manifeste créationniste, il nous faut faire un peu d’histoire[1].

L’Association Création, Bible et Science a été fondée le 28 février 1987 à Vevey par un groupe de théologiens et de scientifiques évangéliques convaincus qu’un travail d’assainissement était indispensable, tant en ce qui concernait l’exégèse des textes bibliques relatifs à la doctrine de la création, que par rapport à une saine application de la méthode expérimentale dans le domaine des sciences naturelles.

Dans les Statuts de l’A.C.B.S., dont le modèle employé fut celui que Marcel Regamey avait eu l’obligeance d’établir pour l’Association vaudoise de Parents chrétiens en 1979, nous lisons sous la rubrique des Buts, ce qui suit :

« Les buts de l’Association Création, Bible et Science de Suisse romande sont de défendre et de propager les vérités réunies dans « Les affirmations chrétiennes sur la création divine » par tous les moyens compatibles avec la Loi biblique. » (Article 4)

Il faut aussi ajouter que les personnes à l’origine de la fondation de cette Association venaient de mettre sur pied un Groupe de Réflexion Biblique (le G.R.B.) dont le but était de rassembler et d’encourager des responsables évangéliques dispersés, et cela par des rencontres régulières trimestrielles. La base doctrinale de ce groupe de réflexion était une Confession de Foi de type classique, mais spécifiquement adaptée aux problèmes spirituels et théologiques du moment. Dans cette Confession de Foi, le caractère objectif, conceptuellement formulable, de la foi chrétienne, fondée sur une Révélation écrite d’origine divine, la Bible, était clairement affirmé. Il y était en fait affirmé que le contenu de sens de cette révélation écrite était accessible à la raison humaine, éclairée et rectifiée par le Saint-Esprit. Cette position théologique s’oppose ainsi à toute espèce de subjectivisme :

  • subjectivisme philosophique : l’idéalisme nominaliste cartésien et kantien ;
  • subjectivisme éthique : tout relativisme moral ou juridique ;
  • subjectivisme théologique : particulièrement la dialectique existentielle barthienne ;
  • subjectivisme spirituel : l’illuminisme charismatique, par exemple.

Ce qu’il faut remarquer est le caractère inhabituel d’une telle démarche doctrinale et son aspect, à première vue, anachronique et désuet, particulièrement dans la famille évangélique dont il est ici question.

En effet, depuis l’utilisation systématique par Berne des Confessions de Foi de la Réforme comme instruments du pouvoir de l’État pour imposer une homogénéité idéologique au territoire national, les Confessions de Foi ont, en elles-mêmes, été marquées par un profond discrédit dans notre pays. Cela a été particulièrement le cas pour les chrétiens les plus zélés et les plus pieux. Prenons quelques exemples.

  • Antoine Court, le rétablisseur des Églises réformées de France, au XVIIIᵉ siècle et directeur du célèbre Séminaire français de Lausanne avait été profondément marqué par les luttes relatives à l’imposition par la force de la Formule de Consensus (la dernière des confessions réformées) aux pasteurs vaudois. Ainsi, tant dans sa direction des Églises renaissantes du Désert que dans celle du Séminaire français, il lui répugna d’utiliser l’arme de la discipline confessionnelle pour tenter d’enrayer l’infiltration des doctrines arminiennes et rationalistes parmi les pasteurs français formés à Lausanne. Ce refus d’une discipline strictement confessionnelle aboutit à une sécularisation de la théologie réformée par le rationalisme des lumières et laissa les Églises Réformées de France désarmées devant l’offensive des philosophes et de l’idéologie utopiste de la Révolution française.
  • Un autre exemple, celui-ci datant du XIXᵉ siècle, fut l’attitude du Réveil évangélique de Suisse romande face aux Confessions de Foi. Hormis des hommes comme, Auguste Rochat dans le canton de Vaud et Louis Gaussen et J. H. Merle d’Aubigné à Genève, ce réveil fut essentiellement marqué par une attitude radicalement anti-confessionnelle.

C’est cette attitude qui explique pourquoi l’Église libre dans le canton de Vaud fut livrée, si peu de temps après sa séparation de l’Église nationale, aux influences idéalistes, subjectivistes et irrationalistes de la théologie allemande de l’époque.

  • Au XXᵉ siècle, le seul mouvement important dans le canton de Vaud à défendre un point de vue confessionnel, et cela non du point de vue formel, mais plutôt dans sa vision du rôle de la doctrine chrétienne, des dogmes, dans la vie de la Foi, fut le mouvement Église et Liturgie. Nous connaissons l’attachement de la Ligue vaudoise à ce mouvement. Il n’est pas étonnant que ce fut en son sein que l’on trouva une résistance à la dialectique barthienne dans la pensée de Marcel Regamey.

C’est dans le but explicite de renouer avec la tradition d’un christianisme historiquement confessionnel que nous nous sommes engagés dans cette démarche qui consiste à définir, au mieux de notre capacité et en des termes clairs et nuancés, le contenu du message biblique dans des Confessions de Foi qui concernent des domaines divers où se manifeste un besoin urgent de clarification doctrinale et de réfutation de positions fausses.

Le refus par les milieux chrétiens de ces formulations conceptuelles objectives et systématiques du contenu de la Révélation biblique dans des Symboles et des Confessions de Foi soigneusement définis, affirme implicitement l’option en faveur d’un christianisme, ou essentiellement mystique et irrationnel, ou rationaliste et sécularisé. On entre ainsi de plain-pied dans la séparation typiquement kantienne entre ce qu’il appelle le noumèneDieu – conceptuellement inconnaissable, et les phénomènesl’univers – accessible à nos sens et à notre raison, mais en réalité inconnaissable dans sa nature propre, et surtout, sans lien direct avec Dieu. Dans un tel système de pensée, Dieu est en effet radicalement séparé de sa création. Il devient insignifiant. Des rapports objectifs entre la Bible – révélation spéciale de Dieu – et la connaissance de la nature – révélation générale de Dieu – deviennent théoriquement impossibles. Pourtant, Celui qui inspira les Écritures est bien le même Dieu qui créa et ordonna l’univers, et qui aujourd’hui le soutient encore. Ainsi science et Bible sont séparés en deux domaines entièrement inaccessibles l’un à l’autre. La Bible devient alors un document purement religieux ou spirituel (dans un sens complètement falsifié), sans aucun rapport objectif certain avec l’univers et l’histoire. Est-il étonnant alors de constater qu’un tel livre présenté par tant de chrétiens comme étant de caractère purement spirituel ne puisse plus guère susciter d’intérêt sérieux dans le public profane ?

Il s’agit, en fin de compte, d’une négation de la possibilité même d’une irruption véritable, accessible à notre connaissance, de la transcendance divine dans notre univers. On aboutit ici aux négations typiques à la religion d’un christianisme qui se veut moderne (c’est-à-dire kantien), qu’il soit de déguisement évangélique, protestant ou catholique, peu importe. Toute connaissance de Dieu qui passerait par l’intelligence de l’homme est récusée. Il s’agit ici de la grande tentation antichrétienne, celle qui se résume dans la négation de l’Incarnation, dans le refus que Dieu le Fils ait pu devenir homme. Nous pouvons remarquer que cette négation de l’incarnation se manifeste aujourd’hui sur de nombreux plans. Relevons simplement les suivants :

  • il n’y a plus de révélation générale de Dieu dans sa création ;
  • la Bible ne peut être à la fois une parole pleinement humaine et la Parole infaillible et normative de Dieu ;
  • le Christ n’est plus pleinement homme et pleinement Dieu en la personne historique de Jésus de Nazareth ;
  • Dieu le Fils ne serait pas mort à notre place à la croix ;
  • la résurrection ne serait pas corporelle (on affiche à Pâques dans notre canton Il ressuscite c’est-à-dire, tous les jours à toute heure, et non plus Il est ressuscité ! une fois pour toutes et dans l’histoire ;
  • son Ascension corporelle n’a plus de sens non plus ;
  • le Christ n’est plus présent réellement par son Esprit dans la cène ;
  • le caractère normatif et absolu de la loi divine, autorité finale tant pour la morale que pour le droit est refusé ;
  • l’initiative dans le salut vient d’abord de la décision de l’homme et non de la grâce de Dieu, de la miséricorde divine envers des créatures mortes dans leur péché ;
  • le caractère proprement divin et en conséquence non manipulable, par les hommes des charismes du Saint-Esprit est aboli par ceux qui se réclament le plus du Saint-Esprit ; etc.

Le cœur de ce refus antichrétien de l’irruption de la grâce divine parmi les hommes se trouve dans la négation de ce qui fait de l’homme l’image même de Dieu : sa capacité rationnelle de penser les pensées de Dieu après Dieu, analogiquement à celles de Dieu. En revenant systématiquement à des formulations doctrinales bibliques sous la forme classique de Confessions ou de Symboles nous cherchons à rétablir un rapport réel entre la parole humaine – les mots – et les réalités absolues – la Vérité de Dieu – et cela selon l’analogie de la Foi, c’est-à-dire conformément à la Révélation infaillible de la Bible.

Ainsi, depuis de nombreuses années notre travail a constamment tendu vers un retour à une Foi confessante fidèle au contenu de sens de l’Écriture Sainte, appuyée sur la tradition confessante du Christianisme historique et adaptée aux problèmes spécifiques de notre temps.

L’attaque de l’irrationalisme nominaliste et idéaliste moderne a porté sur un point crucial qui avait jadis conduit Marcel Regamey à croiser le fer avec Karl Barth. Il s’agit de la négation quasiment universelle de nos jours de la doctrine de la Révélation générale de Dieu dans sa création. Cette négation rend impossible tout rapport réel entre les sciences et la Foi chrétienne. C’est cette constatation qui nous a conduit, dès le début de ce travail, à attacher une importance capitale à la doctrine biblique de la création. Retraçons brièvement quelques étapes de ce travail.

  • En 1979 déjà nous formulions une Confession de Foi pédagogique, La charte fondamentale de l’enseignement, document fondateur de l’Association vaudoise de parents chrétiens. Nous y trouvons ce qui suit à l’article 2 :

« Vu que l’univers et tout ce qu’il contient est l’œuvre du Créateur, il s’ensuit que toute connaissance vraie doit se fonder sur la Révélation de Dieu, dans le respect de l’ordre stable de la réalité créée. »

  • Lors du débat relatif à la votation sur l’initiative pour ce que l’on a appelé le droit à la vie[2] et sur le nouveau droit matrimonial anti-familial nous avons formulé des Aphorismes chrétiens sur la loi, les mœurs, la morale et le droit. Nous y disions au premier article :

« Aux plans moral et juridique, la source ultime de toute loi juste est la loi divine, infailliblement révélée dans les Saintes Écritures. Cette loi reflète le caractère saint et juste de Dieu ; elle exprime l’Ordre voulu par le Créateur pour ses créatures, à savoir leur être. »

À l’article douze nous affirmions :

« Si nous acceptons que le Dieu créateur des cieux et de la terre – et de toute société humaine, – le Dieu parfait en sagesse, en sainteté, en justice, définisse lui-même les critères normatifs de notre morale et de notre droit, alors nous sommes ses disciples. »

Comme nous l’avons déjà indiqué, nous avons, dans le cadre du Groupe de Réflexion Biblique, formulé une Confession de Foi d’un ordre plus général. Nous y traitions le sujet qui nous préoccupe ici dans le cinquième article sous le titre La création – bonne et ferme, ainsi :

« Dieu créateur de toutes choses, visibles et invisibles, par Sa seule Parole ; Sa création maintenue bonne et ferme malgré la corruption de la chute. La création de l’univers, de la vie, des animaux et de l’homme ne s’est pas produite par l’évolution cosmique, chimique ou organique, par la mutation successive des espèces ou par un développement naturel ou divin s’étendant sur des périodes interminables allant des formes primitives aux plus évoluées, mais par l’action directe et ordonnée du Créateur telle que nous la décrit les premiers chapitres de la Genèse, ce qui n’exclut pas des variations limitées au sein des espèces. L’homme fait à l’image de Dieu dès sa conception, ce qui rend sa personne sacrée et ses facultés permanentes. » (Texte adopté par le Groupe de Réflexion Biblique à Vevey, le 11 octobre 1986).

— Le 28 février 1987 l’Association Création, Bible et Science adoptait comme document fondamental un texte intitulé Les affirmations chrétiennes sur la création divine, qui traitait tout particulièrement des rapports entre la science et la Foi. Nous y lisons à l’article quatre :

« La foi chrétienne n’a donc aucune raison de craindre les progrès de la science aussi longtemps que celle-ci n’outrepasse pas ses limites propres et celles de la finitude humaine. Si un conflit semble exister entre une vérité scripturaire et des faits mis en lumière dans un ou plusieurs domaines scientifiques, il peut seulement avoir pour origine, ou une fausse interprétation de l’Écriture, ou des données scientifiques inexactes, ou une conclusion erronée tirée de faits exacts, ou un cadre inadéquat conduisant à ne pas prendre en considération certains faits. »

— Le 16 avril 1987, dans le cadre de l’Association vaudoise de parents chrétiens et dans le but d’apporter une contribution spécifiquement biblique au débat sur le statut de l’embryon, nous formulions une déclaration intitulée : Création, biologie et loi divine. À l’article premier, nous y lisons :

« Ni l’homme, ni la société, ni l’univers lui-même ne détiennent en eux-mêmes leur propre finalité, leur propre raison d’être. Toutes les créatures que contient notre univers sont contingentes et limitées ; leur finalité et leur raison d’être se trouvent dans le Dieu créateur. Il est leur origine et leur fin et c’est en Lui qu’ils ont le mouvement, l’existence et l’être. »

À l’article VI nous lisons encore :

« Les Saintes Écritures nous rappellent l’existence de divers ordres dans la création. Ces distinctions sont exactement corroborées par les grandes divisions qu’opère la recherche scientifique dans son étude de l’univers – ordres qu’il est indispensable de respecter si nous désirons que notre action ne soit ni frappée d’impuissance, ni nuisible. Ces ordres sont les suivants :

  1. Le monde proprement matériel, celui de la nature inorganique et de ses lois chimiques et physiques.

  2. Le monde de la vie biologique organique dont les composants moléculaires sont d’une complexité beaucoup plus grande que ceux de la simple matière.

  3. Finalement le domaine de l’homme lui-même, appelé à dominer sur les deux ordres précédents. Ce caractère spécifique de l’homme, marqué par ces traits uniques que sont sa capacité de communion avec Dieu, l’usage de la parole et de la pensée, la conscience et la liberté, etc., le situe tout à fait à part des autres ordres de la création malgré les fondements biochimiques qu’il partage avec le reste de l’univers et de nombreuses ressemblances physiologiques avec le monde animal. La Bible caractérise cette particularité de l’homme constaté par l’observation empirique des sciences en affirmant de lui qu’il a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. »

C’est dans cette perspective d’une restauration d’une foi véritablement confessante que nous avons publié à la fin de 1990 dans le cadre de l’Association Création, Bible et Science un Manifeste créationniste. Cette préoccupation confessante n’est heureusement pas uniquement la nôtre. Nous pouvons constater, par exemple, que les 21 aux 25 janvier dernier environ 700 délégués représentant plus de 70 Églises et Associations chrétiennes sud-africaines ont adoptés une déclaration de foi intitulé la Déclaration Kwazibantu (lieu de leur rencontre au Zululand) 1991. En ce qui concerne notre préoccupation présente nous y lisons à l’article 4 d :

« Nous rejetons l’évolution (Gen. 1:1 ; Jean 1:1-4). Parce que nous affirmons notre foi dans le récit biblique de l’origine de l’homme nous rejetons entièrement la théorie non prouvée de l’évolution. Bien qu’elle prétende faire de l’homme le point culminant de l’évolution, en pratique cette théorie le dévalorise, le réduisant à l’état d’un simple animal développé. Cette théorie ne possède aucun fondement biblique et en conséquence détruit l’égalité foncière entre les hommes. La croyance en l’idée d’une survie des plus aptes dans la lutte pour l’existence et de l’élimination des inaptes affichée par cette théorie ne peut que conforter les arguments en faveur de l’élimination de ceux que l’on considère comme inférieurs (par exemple au moyen de l’euthanasie et par l’avortement thérapeutique). »

Nous espérons vivement que ce travail difficile de clarification et de différenciation conceptuelle et doctrinale va se développer. Un point où un tel effort de définition biblique s’avère de plus en plus urgent est celui qui concerne la doctrine de la Personne et de l’œuvre du Saint-Esprit. La publication actuelle d’excellentes éditions des textes confessionnels classiques de la tradition réformée, adaptés en français moderne, est un grand encouragement[3].

Le Manifeste créationniste, que nous venons de publier, est la traduction d’une déclaration anglaise éditée par la Biblical Creation Society. Elle a pour auteurs d’éminents savants et théologiens britanniques dont, pour ne citer que deux noms, le Professeur E.H. Andrews de l’Université de Londres et le Dr. Nigel de S. Cameron de l’Église d’Écosse.

Il ne s’agit pas dans ce texte de définir les rapports entre la Foi et la science mais de réfléchir sur l’importance et le rôle particulier de la doctrine de la création dans ce système cohérent que représente la pensée biblique. Cette déclaration nous éloigne ainsi du débat habituel sur les rapports entre les sciences et la Foi. Il ne s’agit pas ici des lieux communs de la discussion, création ou évolution : tels l’ancienneté de l’univers, le caractère des datations géologiques, ce que constitue une espèce, la longueur des jours de la création, etc., pour s’orienter vers une réflexion plus théologique.

Le manifeste possède une structure assez rigoureuse.

  1. Une première partie traite de la doctrine scripturaire de la création. Elle part de l’enseignement que la Bible donne d’elle-même, sur son inspiration divine et son autorité absolue comme étant la Parole même de Dieu. Vu l’unicité de la Vérité ceci implique la véracité entière de la Bible, même quand elle traite de questions scientifiques et historiques. Ce qui nous pousse à refuser, par exemple, cette distinction trop facile qu’opère Karl Barth entre deux formes d’histoire biblique, ce qu’il appelle Historie et Geschichte, histoire à prétention scientifique et histoire légendaire. La Bible elle-même affirme le caractère historique des onze premiers chapitres de la Genèse. L’autorité même du Fils de Dieu confirme explicitement ce caractère historique des récits de la création et de la chute. Comme disciples de Jésus-Christ nous ne saurions aller à l’encontre de telles affirmations.
  2. Le fondement biblique posé, notre texte évoque les thèmes de la Création, avec des chapitres sur le Créateur puis sur la création elle-même et finalement sur la Providence qui soutient toutes choses.
  3. Ensuite vient une section sur la création et la nature de l’homme. Il y est traité de la création de l’homme et de la femme, de l’homme fait à l’image de Dieu, puis du gouvernement de l’homme sur la création.
  4. Une dernière section traite des rapports entre création et salut. Les thèmes traités ici sont ceux de la chute, de la résurrection des corps, du but de la création et du premier et du dernier Adam.

Dans une deuxième partie tous ces thèmes sont repris systématiquement dans une perspective plus pratique. Le Manifeste se termine par une brève application de la doctrine biblique de la création, telle qu’elle a été ainsi définie, à diverses disciplines scientifiques : cosmologie, génétique, sociologie, géologie, histoire, anthropologie, zoologie, paléontologie, puis linguistique, psychologie et philosophie.

Il s’agit, évidemment, dans un texte aussi bref et concis, de poser un certain nombre de jalons à partir desquels une discussion utile devrait pouvoir s’engager.

Jean-Marc Berthoud

[1] Ligue vaudoise, Lausanne. Rencontre du mercredi 27 mars 1991.

[2] En utilisant l’expression, Droit à la vie, on entre malencontreusement dans la démagogie des droits de l’homme, comme si la vie humaine était un absolu intouchable. L’absolu se trouve en Dieu et en sa Parole-Loi. Une telle attitude met, en fait, la vie de l’embryon assassiné sur un pied d’égalité de droits avec son assassin ! Si toute vie humaine est également sacrée il n’est guère possible de protéger juridiquement la victime en appliquant au meurtrier une peine qui serait proportionnelle à son forfait, en ce cas la mort. Il eut été plus simple et plus clair de proposer dans l’initiative l’interdiction légale du meurtre des petits enfants et des personnes âgées en exigeant des sanctions appropriées.

[3]  

  • Quelle est ton unique espérance dans la vie comme dans la mort. Catéchisme de Heidelberg (1986).
  • Soyez toujours prêts… Confession de la Rochelle (1988).
  • Le solide fondement Canons de Dordrecht (1988).
  • Choisis la vie… Catéchisme de Genève (1991). Fondation d’entraide chrétienne réformée, B.P. 333, 2920 AH Krimpen a/d IJssel, Pays-Bas, 1988.
  •   Quel est le but principal de la vie de l’homme ? Les textes de Westminster. Éditions Kerygma, Aix-en-Provence, 1988.
  • Confession Helvétique Postérieure. Confessions et catéchismes de la foi réformée. Édité par Olivier Fatio, Labor et Fides, Genève, 1986.