Positions Créationnistes – numéro 17 | L’importance de la création

par | Positions Créationnistes

Introduction

Comment l’on esquive les débats doctrinaux les plus importants

Dans la vie des églises il existe des problèmes doctrinaux auxquels on ne veut tout simplement pas faire face. C’est le cas pour la question qui va nous préoccuper maintenant, celle des rapports entre les doctrines de la création et de l’évolution comme explication de l’origine de l’univers, de la vie et de l’homme. Ces questions ne peuvent pas indéfiniment rester dans l’ombre sous prétexte de fausse paix et de la prétendue impossibilité de connaître certains aspects de la vérité biblique. Non, la vraie paix ne peut être séparée de la vérité. Toute la révélation divine (et non pas seulement certaines de ces parties qui ne feraient pas problème) est utile pour le progrès des chrétiens et pour l’édification de l’Église de Dieu.

Au christianisme doctrinal on préférerait un christianisme sentimental. C’est ainsi que l’on travaille à l’affaiblissement de l’Église de Dieu, et cela au nom d’un amour fraternel qui n’a pas la force d’affronter les positions des uns ou des autres, d’y faire face avec amour – et surtout avec l’amour de la vérité – et d’y apporter les réponses claires et indiscutables de la Parole de Dieu. Avec l’aide de Dieu et conscient qu’il s’agit ici du début d’un immense travail de recherche biblique, théologique, philosophique et scientifique, que je laisserai volontiers à des personnes plus compétentes que moi, je voudrais aborder maintenant quatre aspects de la question : Pourquoi la doctrine biblique de la création est-elle si importante ?

Depuis une trentaine d’années, ce débat Création-Evolution a été renouvelé particulièrement aux États-Unis, mais aussi aujourd’hui dans de nombreuses autres parties du monde, dans des termes essentiellement scientifiques. Cet aspect des choses est de la plus grande importance, car si la Bible est vraie, elle doit l’être dans tout ce qu’elle dit, dans ses affirmations géographiques, archéologiques, historiques et scientifiques, autant que dans ce qu’elle déclare sur le plan spirituel et théologique. Si le récit miraculeux de la création n’est pas entièrement vrai, s’il ne s’agit que d’une pieuse légende ou d’une représentation mythologique d’une réalité toute autre, alors toute l’autorité surnaturelle de la révélation écrite de Dieu peut être mise en doute Pourquoi alors croire aux autres récits d’actes miraculeux de Dieu dans l’Écriture ? Pourquoi alors croire à ce miracle des miracles, l’œuvre expiatoire et la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ ? Il n’y a pas deux sortes de vérité, l’une scientifique et l’autre religieuse. Il y a une seule vérité, Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai Homme, la Parole de Dieu qui s’est Incarnée au début de notre ère et qui s’est révélée par des récits Infaillibles pendant plus de 1 500 ans. Nos savants créationnistes ont rendu un Inestimable service à l’Église et au monde lui-même en nous rappelant l’unité de la vérité et la souveraineté sans faille d’un Dieu unique, Père, Fils et Saint-Esprit, créateur des cieux et de la terre et de tout ce qu’ils contiennent.

Je voudrais voir quelles seraient les conséquences pour les fondements de notre foi d’adopter l’une ou l’autre des positions évolutionnistes. Je me limiterai à quatre points précis, que voici :

  1. Sans la doctrine de la création telle que nous l’enseigne toute la Bible, il n’y a pas de Dieu.
  2. Sans la doctrine de la création, il ne peut y avoir aucune vérité.
  3. Sans la doctrine de la création, il ne peut y avoir d’interventions miraculeuses dans ce monde.
  4. Sans la doctrine de la création, la rédemption elle-même est absurde.

Voici donc le premier des quatre points.

Sans la doctrine de la création il n’y a pas de dieu

Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. Gen 1:1. Au commencement était la parole, et la parole était avec Dieu, et la parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Tout a été fait par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. Jean 1:1-3.

C’est toi, Éternel, toi seul, qui a. fait les cieux, les cieux des cieux et toute leur armée, la terre et tout ce qui est sur elle, les mers et tout ce qu’elles renferment. À tout cela tu donnes la vie, et l’armée des cieux se prosterne devant toi. Néh 9:6.

Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire, l’honneur et la puissance, car tu as créé toutes choses, et c’est par ta volonté qu’elles existent et qu’elles furent créées. Apoc 4:11.

Ces textes ne sauraient être plus clairs. Dieu est le créateur de tout ce qui existe hors de lui. Par opposition au monde créé, il existe de toute éternité. La création a un commencement, lui n’en a aucun.

Mais réfléchissons brièvement au choix qui se trouve devant les hommes. Nous n’avons en fait que deux possibilités :

  • ou bien, au commencement, Dieu créa les cieux et la terre de rien – ex nihilo
  • comme on dit, et comme l’impliquent ces textes.
  • ou bien, les cieux et la terre existent depuis toujours, contiennent en eux-mêmes les forces nécessaires pour la manifestation de toutes les formes que nous voyons, en fait détiennent la puissance et la sagesse de Dieu. La nature, l’univers, est alors Dieu. C’est le panthéisme : Dieu est dans tout ce qui existe.

la doctrine de la création de l’univers par Dieu, à partir de rien, affirme la différence fondamentale entre la créature et le Créateur, base de notre rapport avec Dieu. L’évolutionnisme théiste, qui accepte une forme d’évolution, dirigée par Dieu, diminue la puissance et la sagesse du Créateur pour les attribuer en partie aux lois de l’évolution contenues dans la nature C’est un manque de foi qui conduit à défendre une telle position Le théologien américain de la seconde moitié du 19ᵉ siècle, Robert Lewis Dabney, écrivait au sujet des penseurs chrétiens qui défendaient une vision théiste de l’évolution :

« Pourquoi donc les philosophes théistes éprouvent-ils un tel désir de repousser l’acte créateur de Dieu aux temps les plus éloignés et de réduire son action le plus possible, comme cela se fait constamment dans leurs spéculations ?… À quoi bon, à moins d’aspirer à l’athéisme ? »(R.L. Dabney : Lectures in Systematic Theology, p.261)

Le mot employé dans le premier verset de la Genèse, que nous traduisons par créer, est le mot “bara”, qui a le sens non de faire, de façonner, mais de créer quelque chose de tout à fait inédit. Il n’est jamais utilisé dans l’AT pour une action humaine quelconque. Dans le récit qui nous préoccupe ici, il n’est employé que pour la création de la matière et des lois qui lui sont propres (verset 1), pour les animaux (verset 21) et pour l’homme (verset 27). Cette notion de création est entièrement étrangère à la pensée des païens. Ni les mythologies anciennes, ni la pensée grecque, ni la pensée païenne moderne ne conçoivent une création d’un Dieu souverain, omniscient et tout puissant, à partir de rien. Car, comme le dit l’épître aux Romains :

Les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient fort bien depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables, puisque, ayant connu Dieu, ils ne l’ont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont pas rendu grâce ; mais ils se sont égarés dans de vains raisonnements, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Rom 1.20-21.

Dans l’Antiquité et chez les peuples qui n’ont pas connu l’Évangile, ce refus de Dieu s’est manifesté par des mythologies impies et anti-créatrices. À notre époque, cette même tendance de refuser Dieu, de nier tous ses attributs, prend une forme pseudo-scientifique, cependant pas moins mythologique pour autant. Des hommes comme Darwin, Marx, Wellhausen, Bultmann et Keynes, sous une forme scientifique, véhiculent une explication de la réalité purement fictive, car ils veulent avant tout éliminer le Dieu créateur de toute leur pensée. Car il n’est pas possible de reconnaître la doctrine biblique de la création sans se soumettre personnellement au Dieu créateur de toutes choses, comme nous le dit si clairement l’épître aux Hébreux :

C’est par la foi que nous comprenons que le monde a été formé par la parole de Dieu, de sorte que ce qu’on voit ne provient pas de ce qui est visible. Héb. 11.3.

Ainsi comprenons-nous peut-être mieux l’attachement des hommes pour des explications évolutionnistes, auto-créatrices, de l’univers, explications “scientifiques” ou “religieuses” mythologiques qui ont cet immense avantage pour ceux qui les acceptent d’exclure de leurs pensées ce Dieu créateur auquel leur sens témoigne à tout instant Nous pouvons bien le dire : Sans la doctrine de la création il n’y a pas de Dieu.

Sans la doctrine de la création il ne peut y avoir aucune vérité

La connaissance humaine de la vérité peut être définie comme étant l’équivalence de notre pensée à ce qui EST : d’abord à Dieu, l’être par excellence ; à sa Parole qui est la vérité ; et à l’ordre que Dieu a établi dans sa création, ordre qui est le reflet de sa pensée créatrice et ordonnatrice. Pour l’homme, connaître la vérité n’est pas une œuvre novatrice ou originale, mais simplement penser les pensées de Dieu après Lui. Si dans la nature tout évolue constamment, aucune connaissance précise n’est possible. Bien sûr que le changement est une réalité : le soleil se lève et se couche ; la vie implique constamment des changements ; le temps lui-même est associé de manière inexorable au changement. Mais il s’agit partout de changements situés dans un cadre qui, lui, ne change pas. Dans cette création qui change, car en elle sont la vie, le mouvement et l’être qui lui viennent de Dieu, Dieu a établi un cadre, des formes qui ne changent pas. Voici le sens profond des paroles d’encouragement que Dieu adressa à Noé après le déluge :

Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l’été et l’hiver, le jour et la nuit ne cesseront pas. Gen 8.22

Le prophète Jérémie confirme ces paroles dans le contexte de bouleversements dans le domaine de l’histoire des nations, et non pas dans la création comme avec Noé.

Si je n’avais pas fait mon alliance avec le jour et la nuit, si je n’avais pas établi les lois des cieux et de la terre, alors je pourrais rejeter la descendance de Jacob et de David mon serviteur. Jér 14.25-26

Mais la théorie de l’évolution des espèces affirme que ces formes créées par Dieu ne sont pas stables. Si le changement est la loi principale de la nature, il est évident que ce que nous appelons les lois naturelles, que la science a la tâche de découvrir, peuvent elles aussi varier. Les lois de la pensée humaine sont, elles aussi instables dans cette perspective. Si l’ordre de la nature est mouvant et notre pensée elle-même n’a pas de base solide, rien n’est sûr, tout est mouvant aucune connaissance certaine n’est possible. Comme la nature est un reflet du Créateur, dans cette même perspective Dieu lui-même n’aurait aucune stabilité. Certains en sont même venus là.

Ce relativisme absolu est une des erreurs les plus graves de notre époque. Nous voyons, par exemple, le marxisme enseigner que la science est variable suivant les époques et surtout suivant la classe de celui qui l’enseigne. Nous tombons ici dans la confusion la plus absolue, dans le règne de mensonge de Satan.

Or, une des définitions que nous donne la Bible du péché et de l’impureté est celui de confusion, de mélange (cf Deut 9:11). Ainsi les rapports sexuels entre hommes et animaux sont appelés par la Bible une confusion. Cette appellation est intéressante, car toute infraction à l’ordre que Dieu a établi dans la structure même de sa création, est le commencement de la confusion, du désordre, de l’anarchie, du chaos. Plus encore, si nous regardons la principale raison pour laquelle la Bible établit une distinction entre animaux purs et impurs, nous voyons que ces derniers ne correspondraient plus à l’ordre originellement établi par Dieu pour eux ; des oiseaux qui ne peuvent voler, comme l’autruche, sont impurs ; des mammifères qui vivent exclusivement dans l’eau, comme les baleines, sont déclarés impurs par la Bible. Que penser alors d’un système tel que celui de l’évolution, qui fait passer toutes les espèces au travers de toutes les autres espèces pour parvenir à leur forme actuelle, forme qui risque encore de se changer en autre chose ? C’est le sommet de la confusion, le comble du mélange, une impureté à la puissance infinie, chef-d’œuvre du père du mensonge et du chaos, le diable. Nous voyons maintenant mieux pourquoi il nous faut très sérieusement considérer la théorie de l’évolution comme une doctrine de démons et qu’elle doit être entièrement rejetée par ceux qui ne veulent pas un christianisme mêlé à l’anarchie et à la confusion de la puissance des ténèbres.

Dieu a créé l’univers selon un ordre précis, qui est celui de sa propre pensée. Cet ordre stable peut-être connu des hommes créés à l’image de Dieu, car la structure de leur intelligence, tout comme celle du langage lui-même qu’ils utilisent pour comprendre le monde, est un reflet de l’intelligence divine et correspond à l’ordre de la création. Le péché est de sortir de cet ordre pré-établi, ou d’en établir un autre d’origine humaine, ou de tomber dans la confusion d’une évolution complète. Dans le récit de la création, Dieu nous rappelle ces réalités en affirmant à plusieurs reprises, de la façon la plus solennelle, que chaque espèce ne peut se reproduire que dans le cadre de sa propre espèce, affirmation entièrement confirmée par toute l’observation scientifique des hommes. Nous comprenons maintenant pourquoi nous devons affirmer avec la plus grande vigueur : Sans la doctrine de la création, il ne peut y avoir aucune vérité.

Sans la doctrine de la création il ne peut y avoir d’action miraculeuse dans ce monde

Un caractère fondamental de la théorie de l’évolution est que les lois de la nature, telles que notre science les définit, ont une valeur absolue à toutes les époques. C’est ce qu’on appelle l’uniformisme. Les mêmes causes produiront toujours les mêmes effets et, selon la foi des évolutionnistes, il n’y a jamais eu d’autres causes que celles que nous observons aujourd’hui. C’est une élimination de l’action miraculeuse de Dieu dans sa création. Les lois de la nature dont parlait Jérémie (14.25-26) expriment l’action par laquelle le Créateur, notre Seigneur Jésus-Christ, soutient toutes choses par sa parole puissante. Non seulement Dieu est le Créateur, mais c’est lui qui, à tout moment, par son action constante donne l’existence, le mouvement et l’être à toutes choses. Le miracle n’est rien d’autre que l’action ponctuelle de Dieu dans sa création, action par laquelle il suspend temporairement l’ordre qu’il a lui-même établi pour l’univers afin d’agir d’une autre manière. La question que Dieu adressait à Job est toujours d’actualité :

Où étais-tu quand je fondais la terre ? Déclare-le, si tu le sais avec ton intelligence. Qui en a fixé les mesures, le sais-tu ? Ou qui a étendu sur elle le cordeau ? Dans quoi ses bases sont-elles enfoncées ? Ou qui en a posé la pierre angulaire alors qu’ensemble les étoiles du matin éclataient en chants de triomphe ? (Job 38.4-7).

Notre science peut observer les choses telles qu’elles se manifestent aujourd’hui. Elle ne peut rien nous dire de phénomènes tels celui de la création de toutes choses, où toute observation est impossible. L’origine de la matière, de la vie et de l’âme humaine lui sont totalement inaccessibles. Elle peut décrire l’ordre existant par le jeu des causes et des effets, et même ici la part de mystère reste immense pour le savant honnête et modeste ; mais elle ne peut pas nous parler des causes de la matière, de l’ordre des lois de la nature, de la vie et de la connaissance humaine. C’est pour cela que toutes les théories sur les origines inventées par l’homme sont futiles, et j’ajouterais Impies, car elles ne veulent pas reconnaître que c’est la toute puissance et l’omniscience de Dieu qui sont à l’origine de l’univers. C’est cela que certaines des difficultés du récit biblique de la création cherchent à nous faire comprendre. Le professeur E.H. Andrews de l’Université de Londres termine son ouvrage DIEU, LA SCIENCE ET L’ÉVOLUTION par ces paroles très éclairantes :

« La faiblesse principale de la géologie uniformiste est qu’elle refuse d’admettre le témoignage biblique que des moyens miraculeux étaient en action lors de la formation de l’univers et de la terre. » (p. 127)

Luther, dans son commentaire sur la Genèse, constate un problème à ses yeux insoluble. Comment des jours pouvaient-ils exister avant même la création des astres établis par Dieu pour les mesurer ? Ne comprenant pas avec son intelligence, il accepta l’affirmation de la Parole de Dieu sur la création par la foi. Ce problème – et bien d’autres encore dans ce récit étonnant – a été une pierre d’achoppement pour de nombreux lecteurs de la Bible ces deux derniers siècles, car ils ne comprenaient pas que lors de la création les choses se passèrent très différemment qu’aujourd’hui[1]. L’apôtre Pierre nous parle très clairement des évolutionnistes uniformistes de notre époque :

Sachez avant tout, que, dans les derniers jours, il viendra des moqueurs pleins de raillerie, qui marcheront selon leurs convoitises et diront : Où est la promesse de son avènement ? Car, depuis que les pères sont morts, tout demeure comme depuis le commencement de la création. En effet, ils oublient volontairement qu’il y eut, autrefois, des cieux et une terre qui, du milieu de l’eau et formée par l’eau, surgit à la parole de Dieu, et que, par les mêmes causes, le monde d’alors périt submergé par l’eau ; mais par la même parole, les cieux et la terre actuels sont gardés en réserve pour le feu, en vue du jour du jugement et de la perdition des impies. (2 Pi 3:3-7)

Ce que les apparentes invraisemblances scientifiques du récit infaillible de la création expriment de manière parfaitement claire – et c’est entre autres là leur but –, c’est que les lois de la nature qui prévalent aujourd’hui dans l’univers ne sont aucunement les mêmes que Dieu utilisa dans son œuvre de création par lesquelles il établit les lois que nous connaissons. Ces lois créatrices de Dieu nous sont aujourd’hui inconnues, à part leur manifestation actuelle dans des miracles. C’est par une intervention semblable que viendra la fin de ce monde. C’est par une intervention semblable qu’est venu le déluge. Le refus de la création est avant tout le refus du Dieu créateur dont nous parlent toutes les œuvres de Dieu. C’est, avant tout, le refus par les hommes impies de reconnaître la souveraineté, la toute puissance et l’omniscience d’un Dieu auquel nous devrons tous rendre compte. Il est évident que sans un tel Dieu, et sans une telle doctrine de la création, il ne peut y avoir d’action miraculeuse dans ce monde. Or, sans intervention divine, quelle rédemption pourrions nous espérer ?

Sans la doctrine de la création la rédemption est absurde

On pense souvent que Charles Darwin avait des problèmes avant tout avec les implications scientifiques de la vision chrétienne du monde. En fait, ce n’est pas là que se trouvait le centre des préoccupations du biologiste aux vues révolutionnaires. Écoutons-le.

« J’ai de la peine à comprendre comment qui que ce soit puisse même souhaiter que le christianisme soit vrai ; car s’il l’est, le langage clair du texte de la Bible semble affirmer que les hommes qui ne croient pas seront punis éternellement. Et une telle doctrine est détestable. » Ailleurs il affirmait.

« Un être si puissant et si rempli de connaissance qu’un Dieu capable de créer l’univers est, à nos esprits limités, tout puissant et omniscient. Cela révolte notre intelligence d’imaginer que sa bonté n’est pas également illimitée. Car quel avantage peut-il y avoir aux souffrances de millions d’animaux inférieurs au cours d’âges presque sans fin ? »[2])

L’astronome bien connu Sir Fred Hoyle fait remarquer les innombrables souffrances des créatures qu’implique la théorie de l’évolution et demande.

« Pensez-vous que Dieu aurait adopté un tel système ? Dieu ne serait·il pas capable d’inventer un système de lois qui aurait évité la souffrance ?[3]»

Mais Dieu a-t-il en fait créé l’univers, et particulièrement les êtres vivants, en utilisant les moyens si cruels de la souffrance et de la mort qu’exige la théorie de l’évolution ? Il faut comprendre ici que Hoyle et Darwin attribuent tout simplement à Dieu les mécanismes brutaux de l’évolution des espèces : la lutte sans merci entre les espèces pour la survie des plus aptes, les souffrances des êtres vivants pendant des âges sans fin, et leur mort pendant des millions d’années. Tout cela avant même que le péché ne soit entré dans le monde Qu’en est-il en fait ?

La Bible déclare formellement que Dieu est entièrement bon et que son œuvre créatrice reflète parfaitement cette bonté. Six fois dans le récit de la création, Dieu affirme solennellement que sa création est bonne. En parlant de la nouvelle terre et des nouveaux cieux où la justice habitera, le prophète Ésaïe le nous dit :

Le loup et l’agneau auront un même pâturage, le lion, comme le bœuf, mangera de la paille, et le serpent aura la poussière pour nourriture.-fl ne se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte, dit l’Éternel. (65:25 ; 11:6-9)

Dans l’épître aux Romains, Paul nous parle des souffrances de la création et de ses causes. Elles n’ont pas pour origine les créatures elles-mêmes :

Car la création a été soumise à la vanité – non de son gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise – avec une espérance : cette même création sera libérée de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu. (8:20-21)

Car, nous dit Paul, la mort ne vient hl de Dieu, ni des lois de la nature, ni des créatures elles-mêmes, mais elle est la conséquence de la désobéissance du premier homme. Dieu avait averti Adam :

L’Éternel Dieu donna ce commandement à l’homme : tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. (Gen 2.16-17)

L’apôtre Paul nous explique cette affirmation quand il écrit aux Romains :

… par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort a passé sur tous les hommes, parce que tous ont péché. (5.12)

Parce que l’homme est le maître de la création, sa chute a entraîné la corruption de toute la nature. Mais, pour cette même raison, la création toute entière sera entraînée dans le sillage de la restauration entière du peuple élu de Dieu lors du glorieux retour de notre Seigneur Jésus-Christ.

Ce qu’il nous faut bien remarquer ici, c’est que ce fut le péché du premier homme qui introduisit la mort, non seulement dans la vie des hommes, nous dit le texte, mais dans le monde, c’est-à-dire littéralement dans le cosmos, dans l’univers. Selon la théorie de l’évolution, l’ordre en serait exactement le contraire. La mort aurait existé avant le péché. Le lien de cause à effet entre le péché et la mort, dont témoigne la Bible, est ainsi rompu. Or si la mort ne vient pas du péché, la mort de notre Sauveur Jésus-Christ n’est plus le sacrifice expiatoire pour nos péchés, n’est plus la propitiation parfaite de l’agneau de Dieu, l’apaisement de la colère de Dieu sur notre péché. Nous voyons bien qu’en faisant de la mort un phénomène “naturel”, moteur du processus de l’évolution, on nie son caractère anormal, son lien avec le péché de l’homme, et du même coup toute l’œuvre expiatoire de Jésus-Christ. Car selon la théorie de l’évolution, la mort ne peut pas venir du péché et la Bible nous trompe dès le début sur le salut[4].

Nous comprenons maintenant plus clairement à quel point cette théorie, apparemment simplement une explication “scientifique” des origines, a des conséquences néfastes pour les éléments les plus importants de notre foi. Nous avons vu que c’est une doctrine de mensonge ayant pour source le père du mensonge. Nous savons également que le diable est aussi meurtrier dès le commencement, et nous voyons maintenant à quel point l’hypothèse évolutionniste est une doctrine de mort, une doctrine qui fait de la mort la source de la vie. Nous voyons aussi de quelle manière elle détruit non seulement l’œuvre de la création, mais tout autant la recréation de toutes choses qui est le but final de l’œuvre rédemptrice de Jésus-Christ. C’est pourquoi nous affirmons que sans la doctrine de la création la rédemption elle-même est absurde.

Or nous savons que la mort a réellement été vaincue à la croix. Nous savons qu’à la résurrection et au renouvellement de toutes choses, cette victoire sera pleinement manifestée et que la mort sera engloutie par la vie.

Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort. (1 Cor 15:25-26)

Alors nous pourrons tous nous écrier avec l’apôtre Paul :

Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite : La mort a été engloutie dans la victoire. O mort, où est ta victoire ? O mort, où est ton aiguillon ? L’aiguillon de la mort, c’est le péché ; et la puissance du péché, c’est la loi. Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous a donné la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ! Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, progressez toujours dans J’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur. (1 Cor 15:54-58)

Jean-Marc Berthoud

[1]      Voyez, G. NORTH: The Dominion Covenant. ICE. Tyler (Texas). 1982.

[2]      Gertrude Himmelfarb : .. Darwin and the Darwinian Revolution « , Norton, New York. 1959. p 385

[3]      Sir Fred. Hoyle: « Astronomy and Cosmology », p.522

[4]      Voyez sur ce sujet le livre de N. de Cameron: « Evolution and the Authority of the Bible ». Patemter. Exeter. 1983