Que personne ne se méprenne sur la signification du titre de cet article. S’il fallait comprendre que tous les chrétiens aspirant à l’unité sont des hypocrites, ou que tous les membres des Églises affiliées au Conseil mondial œcuménique transigent avec leur conscience, l’on se tromperait lourdement, car la base n’est pas toujours renseignée sur les tractations des leaders.
Rappelons d’abord que le fondement de l’unité chrétienne est celui que Jésus-Christ a défini dans la prière sacerdotale (Jean 17) et que l’apôtre Paul a confirmé dans 1 Corinthiens 12 : 12-27 et Éphésiens 4 : 1-16.
En conclusion de son livre magistral : « La base de l’unité chrétienne », le regretté D. Martyn Lloyd Jones, pasteur de Westminster Chapel à Londres, résumait son enseignement et classait ses conclusions de la manière suivante :
I. L’unité : une conséquence
Il ne faut jamais isoler l’unité de la doctrine, ni la considérer comme quelque chose qui existe en soi et de par soi.
II. Primauté de la doctrine
Il apparaît tout aussi nettement que la question de l’unité ne doit jamais avoir la priorité. Nous ne devons jamais la prendre comme point de départ, mais toujours nous rappeler l’ordre établi si clairement en Actes 2:42, où la communion vient après la doctrine : « Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières. » Cet ordre, comme nous l’avons vu, est précisément celui où elles figurent dans Jean 17 et dans Éphésiens 4. La tendance actuelle de rabaisser et déprécier la doctrine en faveur de l’unité, n’est rien d’autre qu’une négation et une violation des claires instructions du Nouveau Testament.
III. Primauté de la vérité sur les institutions et les traditions
Nous ne devons jamais partir de l’Église visible ou d’une institution, mais bien plutôt de la vérité qui, elle seule, crée l’unité…
Luther refusa d’être lié par cette puissante institution qu’est l’Église catholique romaine, avec ses longs siècles d’histoire. Libéré par la vérité de la justification par la foi, il vit clairement que la vérité doit toujours venir au premier rang. Elle doit passer avant les institutions et les traditions ; d’autre part, toutes choses – toute institution, y compris l’Église – doivent être jugées par la Parole de vérité. L’Église invisible a plus d’importance que l’Église visible et une attitude de loyauté envers la première peut entraîner soit l’exclusion, soit la séparation de la seconde, et la formation d’une nouvelle Église visible.
IV. Régénération et foi : fondements de l’unité
Notre point de départ, lorsque nous considérons le problème de l’unité, doit toujours être la régénération et la foi en la vérité. Rien d’autre ne produit l’unité, et, comme nous l’avons clairement vu, celle-ci est inconcevable sans les deux éléments de base.
V. L’unité fondée sur d’autres principes : une fraude
Une unité apparente ou de façade, fondée sur quelque autre principe, et au détriment de ces deux-là (voir IV) ou les ignorant, est sans contredit une imposture et un mensonge. Ils ne sont pas « un », ni en position de l’être, ceux qui diffèrent sur des points aussi fondamentaux que ceux-ci :
- Faut-il se soumettre sans réserve à la vérité révélée ou faire confiance, en définitive, à la raison et au jugement humain ?
- La chute, comme fait historique, et l’état et la condition actuels de l’homme dans son péché, sous la colère de Dieu, dans une faiblesse et une détresse totales en ce qui concerne le salut.
- La personne de notre Seigneur Jésus-Christ et la profonde et absolue nécessité, ainsi que la seule suffisance de son œuvre expiatoire et substitutive pour les pécheurs…
VI. La dénonciation de l’erreur : un impératif
Tout acte qui favorise ou renforce l’apparence de l’unité (sans la réalité intérieure) est certes malhonnête et coupable. La vérité et l’erreur sont irréconciliables, le divorce entre elles est irréparable. Pour l’amour de la vérité, et pour le bien des enfants en Christ, nous sommes toujours tenus de dévoiler et dénoncer l’erreur. Cela s’impose, d’autre part, si nous considérons la question à la lumière de Jean 17:21, « pour que le monde croie que tu m’as envoyé ». Rien ne peut aussi sûrement éloigner le monde de la vérité que l’incertitude ou la confusion de l’Église quant au contenu de son message…
VII. L’accord sur les vérités fondamentales : condition obligatoire de tout dialogue
Considérer une Église ou un conseil d’Églises comme un forum où l’on puisse débattre et discuter les problèmes fondamentaux, ou comme une tribune où chacun soit libre de déposer est pure confusion et désordre. L’on ne doit admettre aucune discussion sur le « fondement » ; si certains ne l’acceptent pas, ce ne sont pas des frères, ce ne sont pas nos frères, et le dialogue avec eux est tout à fait impossible. Nous devons leur prêcher la vérité et les évangéliser. La discussion ne peut avoir lieu qu’entre frères, ayant part à la même vie et souscrivant à la même vérité essentielle…
C’est une pure perte de temps que de discuter ou débattre les implications du christianisme avec des gens qui ne sont pas d’accord sur ce qu’est l’essence du christianisme.
VIII. La grandeur numérique face à la conception biblique de la vraie puissance
En principe, l’on ne doit jamais se représenter l’unité sous forme numérique, mais toujours dans son expression vivante. Rien n’est plus opposé à l’enseignement biblique que l’idée moderne selon laquelle seuls le nombre et la puissance de l’organisation comptent. C’est la négation même de la grande doctrine biblique du « reste », si parfaitement énoncée, par exemple, par Jonathan au jeune homme qui portait ses armes, alors qu’ils affrontaient seuls les armées des Philistins : « Viens, et poussons jusqu’au poste de ces incirconcis. Peut-être l’Éternel agira-t-Il pour nous, car rien n’empêche l’Éternel de sauver au moyen d’un petit nombre comme d’un grand nombre » (1 Samuel 14,6). Je ne songe pas à me faire l’avocat de la petitesse ou de l’exclusivisme comme s’ils avaient quelque mérite intrinsèque. Je veux simplement suggérer que l’attitude moderne, faite de servilité à l’égard de la grandeur numérique et de l’organisation, est le déni complet d’un principe marquant que l’on retrouve dans toute la Bible. Cette attitude relève, à vrai dire, de l’ignorance ainsi que d’un manque de foi à l’égard de la puissance du Saint-Esprit.
IX. La fidélité à la vérité : seul terrain du Réveil
… Pouvons-nous espérer que Dieu honore et bénisse autre chose que la vérité consignée, sous son inspiration, dans les écrits de l’Ancien et du Nouveau Testaments ? Lui demander de le faire touche au blasphème. Davantage, c’est le comble de l’absurdité. Réforme et réveil vont de pair et ne peuvent être séparés. Dieu est « l’Esprit de vérité », et il n’honorera rien d’autre que la vérité. En définitive, la question à laquelle nous devons répondre de nos jours est celle-ci : notre foi est-elle placée en l’homme et en sa puissance d’organisation, ou en la vérité de Dieu en Jésus-Christ, et en la puissance du Saint-Esprit ? Formulons cette question différemment : quelle est notre préoccupation primordiale : la grandeur numérique de l’Église, ou la pureté de l’Église dans sa doctrine et dans sa marche [1]?
Vraie ou fausse unité
L’enseignement du Nouveau Testament est suffisamment clair et explicite pour que, comme le démontre D. Martyn Lloyd Jones, nous sachions quelle est l’origine de l’unité, quelle est sa nature et qui sont ceux qu’elle concerne. Cette unité en Christ est bénie, glorieuse et génératrice de force. Avec ceux qui appartiennent à Christ et se soumettent constamment à sa vérité, conservons cette unité par le lien de la paix. Pourquoi le titre de mon article réunit-il deux mots : œcuménisme et hypocrisie ? Parce que des systèmes religieux et ecclésiastiques qui divergent sur les questions essentielles de la foi et du salut ont érigé une unité de façade sans consistance, sans réalité intrinsèque. Si la vraie unité est une force, la fausse unité est une farce, même si elle prétend rassembler des centaines de millions d’adeptes de la « chrétienté ». Je parle du mouvement œcuménique et non de tous les individus qui y sont incorporés, consciemment ou inconsciemment.
J’ai dit : hypocrisie. Qu’est-ce que l’hypocrisie ? Le dictionnaire répond : « Vice qui consiste à affecter une piété, une vertu, des sentiments qu’on n’a pas ». Par conséquent un hypocrite est une sorte de comédien, quelqu’un qui joue un rôle, donne le change, soigne une façade masquant une réalité intérieure en contradiction avec les actes extérieurs visibles. Dans le chapitre 23 de l’Évangile selon Mathieu, le Seigneur Jésus fustige les pharisiens, hypocrites « qui font toutes leurs actions pour être vus des hommes… qui paraissent beaux au-dehors, et qui, au-dedans, sont pleins d’ossements de morts et de toute espèce d’impuretés » (v. 5 et 27). L’épithète « hypocrite » est appliquée sept fois aux scribes et aux pharisiens « qui disent et ne font pas » (cp. v.4). Cinq fois le Seigneur leur reproche leur aveuglement provenant de leur refus de la vérité, c’est-à-dire de leur mauvaise foi (cp. v. 16-17, 19,24,26). Une fois il les traite d’insensés (cp. v. 17).
Des exemples actuels de l’hypocrisie œcuménique
Venons-en au fait dont nous ne devons pas être les témoins neutres, lâches et passifs.
Lorsque, en 1985, le Comité organisateur du 450ᵉ anniversaire de la Réformation à Genève présenta cette entreprise comme un mémorial de l’œuvre des réformateurs, nous aurions pu légitimement espérer que seraient mises en valeur l’inspiration, l’autorité, l’inerrance de l’Écriture sainte, le salut par grâce, par la foi, ainsi que l’obéissance des réformateurs à la Parole révélée et leur combat pour que prévale l’autorité de la Bible, Parole de Dieu, sur la tradition catholique et ses erreurs. Qui dit mémorial dit rappel de ce que ces hommes ont été, ont cru, ont fait, ont souffert pour une cause sainte.
Ô hypocrisie ! « Le coup de chapeau aux réformateurs du XVIᵉ siècle » devait rassembler, dans l’esprit des organisateurs, « tout le peuple de Dieu de Genève ». A la question : « Qui est le peuple de Dieu de Genève ? » – étant bien entendu que sur le plan individuel, le « Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent » (2 Timothée 2 : 19) –, il fut répondu que cela englobait « tous les chrétiens dans leurs diverses sensibilités ». La suite, vous la devinez ! Le peuple de Dieu comprenait les réformés, les évangéliques, les catholiques, les orthodoxes, lesquels projettent de réunir leur prochain concile à Genève. De plus, Emilio Castro, secrétaire du Conseil Œcuménique des Églises, figurait au premier plan des personnalités religieuses invitées. L’on veut ignorer l’activité politique marxisante du COE, son soutien financier aux mouvements de libération d’Afrique du Sud et d’Amérique du Sud que l’on légitime au nom de la théologie de la libération, et l’opposition de ses principaux chefs aux doctrines cardinales du christianisme.
La papauté a combattu activement la Réforme et elle considère, jusqu’à aujourd’hui, que l’unité ne peut être reconstituée que par la reconnaissance de sa primauté sur les autres Églises. Elle le fait avec plus d’élégance qu’au XVIᵉ siècle mais non moins d’astuce, en maintenant tous ses dogmes, y compris celui de l’infaillibilité du pape. Son secrétariat pour l’unité des chrétiens travaille depuis des décennies avec la cellule théologique du Conseil Œcuménique des Églises, dénommée « Foi et Constitution ». La brève visite faite par le pape au couvent « protestant » de Taizé (début octobre 1986) s’inscrit dans la stratégie de re-catholicisation des réformés déformés. Rome poursuit également une réflexion et entretient des contacts avec les représentants des religions non chrétiennes, et l’on a vu se rassembler à Assise, en octobre 1986, sur l’invitation du pape et sous sa présidence, des adeptes de 12 religions, chrétiennes et non chrétiennes, pour offrir à des « dieux » différents des prières en faveur de la paix !
Quelle monstrueuse confusion ! annonciatrice d’initiatives encore plus spectaculaires émanant d’un homme qui s’arroge le titre de Vicaire du Christ, se considère comme le Chef de la chrétienté et croit posséder des droits sur les peuples de la terre et sur leurs gouvernants. Le thème de la paix est hautement mobilisateur et fédérateur. Les marxistes l’ont compris qui l’invoquent pour déstabiliser l’Occident en prônant le rejet du nucléaire ; et le Vatican utilise aussi ce slogan de la paix comme moyen de capter les masses et de les rassembler sous sa houlette. Bientôt, tout homme qui parlera de paix et de sécurité passera pour un envoyé de Dieu !
L’hypocrisie est aux antipodes de la sincérité
Alors que les instances œcuméniques et catholiques travaillent depuis cinquante ans à niveler les différences doctrinales des deux confessions (au profit du catholicisme) et que la masse ignorante des troupeaux croit à la sincérité de ce rapprochement, ne voilà-t-il pas que la Conférence des évêques suisses a lancé un pavé dans la mare ! En effet, à la date du 8 juillet 1986, le président de cette Conférence a fait remettre un texte à tous les prêtres exerçant un ministère en Suisse, leur demandant de ne plus tolérer la pratique de « l’hospitalité eucharistique » ! Ce coup de frein de la hiérarchie catholique a indigné et irrité des ouailles « en recherche œcuménique depuis 18 ans et vivant régulièrement de l’hospitalité eucharistique depuis 14 ans » ! (Citation de la Vie Protestante du 31.10.1986 dans « Lettre ouverte aux évêques de Suisse : des foyers mixtes s’expriment ».)
Ce coup de semonce n’aurait-il pas de secouer les rêveurs œcuméniques, leur prouver qu’il n’y a pas, qu’il n’y aura jamais d’unité authentique en dehors de l’unique fondement des Écritures saintes et du Sauveur et Seigneur qu’elles révèlent ? Les évêques suisses ont jeté bas le masque, ils ont admis que les divergences de doctrine entre le catholicisme et la Réforme ne permettaient pas à leurs ouailles de célébrer le repas du Seigneur avec les protestants. Eh bien ! les rêveurs protestants ne se sont pas réveillés à la réalité et les chefs catholiques ne sont pas allés jusqu’au bout de leur logique. Jugez-en sur pièces :
Dans le Journal de Genève du 3 novembre 1986, voilà ce que l’on pouvait lire sous le titre : Kermesse œcuménique bientôt à Meyrin :
« Une kermesse œcuménique aura lieu à Meyrin le week-end prochain. Dans la matinée du samedi 8 novembre, la kermesse s’ouvrira au centre commercial (entre Coop et Migros) par une vente de fruits, de légumes et de confitures. À partir de 16 heures, les participants se rendront à l’école du Lignon où ils trouveront un « super-margotton », des tavernes espagnoles et italiennes et de la raclette, le tout couronné par une grande soirée dansante et un « disco-jeune ». Dimanche matin à 10 heures, le coup d’envoi sera donné par une célébration œcuménique (avec communion catholique et cène protestante) (c’est nous qui soulignons) et après un concert apéritif de la Fanfare municipale, on mangera de « l’osso-bucco » dans un grand repas familial. Pour terminer, les organisateurs ont prévu de la musique d’accordéon, du folklore et une gigantesque fondue. »
Dans le même journal du 3 octobre 1986, paraissait le communiqué suivant :
Rassemblement chrétien : les catholiques seront là : « C’est décidé, l’Église catholique romaine vient de faire connaître son désir de donner son adhésion et son appui au gigantesque rassemblement des Églises et communautés chrétiennes de Genève (dans le cadre du 450ᵉ anniversaire de la Réforme) qui aura lieu du 27 au 30 novembre à Palexpo (Palais des expositions). Dans une « lettre aux catholiques », le vicariat épiscopal manifeste son intention d’être « là pour la célébration œcuménique de la Parole (c’est nous qui soulignons), le dimanche 30 novembre à 11 heures à Palexpo » et cela « en plein accord avec l’évêque ». Ce n’est pas tout. Ce jour-là, les paroisses catholiques seront priées « d’aménager l’horaire des messes de manière à permettre la plus large participation possible à la prière commune ».
La pression œcuménique et la tentative d’enveloppement des Églises ou mouvements évangéliques
Nous avons montré depuis plus de dix ans que le mouvement charismatique constituait une sorte de pont entre les protestants, les catholiques et une fraction de plus en plus nombreuse des évangéliques, et qu’il était « le dénominateur commun de la confusion » (Témoins de janvier, février, mars, octobre 1973 et décembre 1975). Le charismatisme sert les desseins de la papauté et du COE qui désirent s’infiltrer dans les entreprises d’évangélisation de masses et obliger en quelque sorte les Églises évangéliques à collaborer avec des paroisses protestantes et catholiques. Notre frère et ami, le pasteur baptiste Jean Hoffmann, dans le numéro 3 (mai-juin 1986) de son journal très apprécié : « La Bonne Nouvelle » a publié un article d’actualité intitulé : « Tactique œcuménique, Déviance évangélique ». Il invite les lecteurs à lire attentivement le communiqué suivant : « Les seize membres de la Commission de Mission et d’évangélisation (CME) du Conseil Œcuménique des Églises (COE) se sont réunis en janvier 1985 à Limuru (Kenya). Entre autres choses, il a été décidé :
- d’organiser une conférence en 1987-1988 en collaboration avec le Comité de l’évangélisation mondiale de Lausanne.
- de considérer les moyens d’obtenir une plus grande participation des chrétiens évangéliques au travail de la CME, et d’encourager les Conseils œcuméniques locaux à rechercher la collaboration des chrétiens évangéliques.
- La majorité des Églises orthodoxes byzantines et orientales sont membres du COE. Les évangéliques, pour la plupart, font partie des Églises membres du COE (cette affirmation est inexacte). L’Église catholique romaine et le COE collaborent par l’intermédiaire du groupe mixte de travail et autres organismes, (SOEPI, 1985/5, publié dans « ICHTHUS » 1985/3, p. 26)»
La question est de savoir ce que fera le Comité de Lausanne, formé suite au Congrès international pour l’évangélisation mondiale (1974).
En conclusion de mes lignes sur le thème « Œcuménisme et hypocrisie », je supplie le Seigneur qu’il nous donne, en tant que chrétiens bibliques, le dégoût de l’hypocrisie, de la lâcheté, et qu’il nous anime d’un saint et viril courage afin que jamais il ne puisse être dit de nous ce que le prophète a dû confesser de l’état d’endurcissement et d’aveuglement d’Israël : « Nous avons été coupables et infidèles envers l’Éternel, nous avons abandonné notre Dieu, nous avons proféré la violence et la révolte, conçu et médité dans le cœur des paroles de mensonge : et la délivrance s’est retirée et le salut se tient éloigné : car la vérité trébuche sur la place publique, et la droiture ne peut approcher. La vérité a disparu, et celui qui s’éloigne du mal est dépouillé. L’Éternel voit, d’un regard indigné, qu’il n’y a plus de droiture. Il voit qu’il n’y a pas un homme, il s’étonne de ce que personne n’intercède ; alors son bras lui vient en aide, et sa justice lui sert d’appui, il se revêt de la justice comme d’une cuirasse, et il met sur sa tête le casque du salut… » (Ésaïe 59:13-17).
Seigneur ! regarde ton peuple et suscite, avant l’apostasie finale, des témoins, hommes et femmes, auxquels la grâce sera faite, comme elle le fut pour les Philippiens, « non seulement de croire en toi, mais encore de souffrir pour toi » en soutenant le combat qu’ont soutenu les chrétiens d’autrefois (cp. Philippiens 1:29-30)
J.-J. Dubois[2]
[1] Extraits tirés des pages 79 et 87 du livre de D. Martyn Lloyd Jones : La base de l’unité chrétienne, Maison de la Bible, Genève, 1962
[2] Pasteur évangélique, dirigeant de l’Action Biblique, Genève. Texte reproduit avec autorisation du Témoin, No 1, janvier-février 1987, 73ᵉ année.