Du haut Ciel, Dieu t’envoie en ce bas Élément.
Ton Âme, est son Esprit : ton Corps, est sa Parole ;
De sa Fidélité tu fais ton Aliment ;
Sa Lumière est ta Robe ; et sa Gloire, est ton Pôle.
Un seul Trait de tes yeux perce l’Aveuglement ;
L’Erreur, à ton aspect, interdite, s’envole ;
Ta main, brisant nos Fers, nous porte au Firmament ;
Et, contre ton Pouvoir, tout Effort est frivole.
Sans Armes que la Voix, tes Enfants, en cent Lieux,
N’ont-ils pas renversé les Temples des Faux-Dieux,
Et du vaste Univers changé la Face entière ?
L’Enfer menace en vain ceux qui suivent tes Pas.
Sans-crainte, ils fourniront[1] leur pénible Carrière,
Certains de la Couronne, aux portes du Trépas.
Laurent Drelincourt
Ce sonnet est tiré des Sonnets chrétiens du pasteur réformé parisien, Laurent Drelincourt édités par Albert-Marie Schmidt, Les Éditions du Chêne, Paris 1949, p. 160, Édition originale de 1677.
[1] Termineront