Éditorial – Le « Nouvel Age » aussi vieux que la chute

par | Résister et Construire - numéro 5

« L’œil est la lampe du corps. Si ton œil est en bon état, tout ton corps sera illuminé, mais si ton œil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbre, combien seront grandes les ténèbres. » Matthieu 6 :22-23

Service interconfessionnel d’actions de grâces à Toronto

Le dimanche 14 février 1988 eut lieu à 16 heures au Thomson Hall à Toronto, sur l’invitation du Gouvernement fédéral du Canada un Service interconfessionnel d’actions de grâces en présence du gouverneur général, Mme Jeanne Sauvé, du représentant du Gouvernement fédéral, David Crombie, secrétaire d’État responsable du multi-culturalisme, et de nombreuses personnalités religieuses. Parmi ces dernières, voici la liste des groupes officiellement représentés sur l’estrade : l’Église luthérienne du Canada, l’Église catholique romaine, l’Église grecque orthodoxe, la Communauté zoroastrienne, l’Église méthodiste du Canada, l’Église anglicane, l’Église orthodoxe russe, l’Armée du salut [l’Armée du Salut a démenti, voir numéro suivant de R&C – ThC], l’Église ukrainienne, l’Église du Christ, l’Hindouisme, l’Alliance chrétienne et missionnaire, l’Islam, l’Église presbytérienne du Canada, les Disciples du Christ, l’Église apostolique arménienne, le Conseil unitaire canadien, la secte Jarn, le Judaïsme, les Assemblées pentecôtistes du Canada, l’Église unitarienne, la Fédération des Sikhs, les Quakers, la Convention baptiste de l’Ontario et du Québec, etc. Lors de cette célébration il a été lu des textes, je cite, « des Écritures chrétiennes, juives et islamiques ». L’assemblée fut appelée à la prière par l’imam Bilai Mohammad et la bénédiction prononcée par Mgr Ambrozic, archevêque catholique romain du diocèse de Toronto. La prédication fut partagée entre un rabbin israélite et un prêtre anglican.

Ainsi se constitue devant nos yeux la nouvelle Babel des religions, syncrétisme inter-« foi » qui dépasse de loin la confusion œcuménico-politique à laquelle nous avaient habitué le COE et l’Église catholique depuis Vatican II. Lors de ce « culte », le nom de Dieu fut souvent prononcé, mais jamais celui de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Dans la liturgie et les lectures il fut plusieurs fois question de la création et de la nation, mais nulle mention ne fut faite du salut, de la rédemption accomplie par le Christ à la croix et de notre nécessaire réconciliation avec Dieu. Comme le dit le Christian Beacon qui rapporte ces faits :

« le programme dans tous ses détails fut soigneusement préparé afin que personne ne puisse être offensé et que tous puissent participer à cette cérémonie religieuse d’adoration. »

L’éditorial du Beacon se termine par ces mots :

« Le programme tout entier de cette célébration fut une manifestation effrayante de l’entière capitulation du Christianisme et de sa profanation. Jésus-Christ n’a pas été abaissé. Il a tout simplement été éliminé. Ceux qui étaient présents et qui osent s’appeler « chrétiens » l’ont offensé, l’ont insulté et ont blasphémé Sa Justice et Son Saint Nom. »[1]

Le coup d’envoi du syncrétisme religieux mondial : Assise ‘86

Cet acte de renoncement public à la foi au Christ, Fils de Dieu et Fils de l’homme, par des représentants officiels des Églises à Toronto ne fut pas, en lui-même, une première. L’initiateur de cette nouvelle étape dans le développement d’un syncrétisme religieux mondialiste ne fut autre que le pape Jean-Paul Il lui-même. C’est lui, en effet, qui convoqua à Assise, le 27 octobre 1986 la déjà célèbre rencontre de toutes les religions du monde, afin de prier pour la paix du monde. Là, invités par l’Église catholique romaine, des évangéliques (Baptistes, Méthodistes, Armée du salut, etc.), des protestants (Réformés, Luthériens, Anglicans, etc.), des orthodoxes (de différentes tendances), mais également des juifs et des musulmans, des bouddhistes, des animistes, des hindouistes, etc., furent convoqués par le Pape pour prier dans un même lieu en faveur de la paix du monde. Mais à Assise chacune des religions représentées célébra son culte à part selon ses propres rites. Ils étaient assemblés à Assise pour prier « Dieu » chacun, pourrait-on dire, dans son coin. Selon le communiqué officiel : « Il ne s’agissait pas de prier Dieu ensemble, mais d’être ensemble pour prier Dieu. » A Toronto, un pas important a été franchi pour balayer cette fragile distinction de la casuistique romaine. La dernière barrière séparant les différentes communautés chrétiennes qui ont participé à cette célébration du syncrétisme apostat a été balayée.

Étapes du syncrétisme mondial de Jean-Paul II

Il faut cependant noter que Jean-Paul II a soigneusement préparé la rencontre d’Assise, lors de ses nombreux voyages au travers du monde, en participant personnellement à diverses cérémonies païennes. Rappelons ici brièvement les étapes de cette ouverture croissante de l’Église catholique romaine post-Vatican II au monde moderne, démarche qui ne faisait qu’imiter le chemin parcouru depuis longtemps par de nombreuses dénominations protestantes. Mais il ne s’agit plus simplement d’ouverture à l’égard des autres Confessions chrétiennes, ou d’ouverture à la culture moderne, mais d’une ouverture aux religions monothéistes égarées, Judaïsme et Islam, et pire encore, aux religions païennes depuis toujours adversaires irréductibles de la vraie Foi, la Foi des patriarches, d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, de David et des prophètes en le seul Dieu créateur et sauveur, et celle des chrétiens, (la même foi !), en un Dieu unique en trois personnes divines, Père, Fils et Saint-Esprit ; c’est la Foi en l’unique médiateur entre Dieu et les hommes perdus, Jésus-Christ : fils de David, né de la vierge Marie à Bethléem en Judée selon son humanité ; et fils de Dieu, engendré du Père de toute éternité, selon sa divinité. Voici quelques-unes des étapes connues de l’ouverture par Jean-Paul Il de l’Église catholique romaine au monde païen :

  • Le 8 août 1985 Jean-Paul II assiste au Togo, près de Lomé, à des rites animistes dans une forêt sacrée, versant de l’eau rituelle sur des arbres sacrés.
  • Le 19 août 1985, au côté du roi Hassan II, « commandeur des croyants », Jean-Paul II, devant 80’000 jeunes Musulmans, proposa un dialogue entre le Christianisme et l’Islam, affirmant, « Nous avons le même Dieu ».
  • Le 2 février 1986, lors d’une rencontre filmée par la télévision indienne au stade Indira Gandhi à la Nouvelle Delhi, Jean-Paul Il reçut le signe du Tilak sur le front de la part d’une prêtresse hindoue, adoratrice du dieu Shiva. Rappelons que le Tilak est le signe de la puissance sexuelle masculine. Le 5 février 1985, Jean-Paul Il reçut à Madras, des mains d’une prêtresse hindoue, les cendres sacrées[2].
  • Le 13 avril 1986 Jean-Paul II se rendit à la grande synagogue de Rome où il fut accueilli par le grand rabbin Elio Toaff. Il s’y est rendu non pour y prêcher l’évangile de Jésus-Christ et appeler les Juifs à entrer dans le royaume de Dieu en reconnaissant le Messie d’Israël crucifié par leurs pères, comme l’apôtre Paul l’a souvent fait, mais pour y réciter des psaumes avec les Juifs présents et reconnaître, face aux Israélites, les fautes de l’Église catholique à leur égard. Ainsi Jean-Paul II, en cette occasion rêvée, a mis de côté la pierre angulaire, montrant ainsi qu’il faisait partie de ceux qui l’avaient rejetée, de ceux pour qui elle était devenue pierre d’achoppement. En déclarant à ceux qui ce jour-là étaient rassemblés dans la grande synagogue de Rome.

« Vous êtes nos frères préférés et, dans un certain sens, on pourrait dire, nos frères aînés[3]. »

Il leur fermait la porte de la vie éternelle, porte qui a nom Jésus-Christ, car l’unique nom par lequel tant les Juifs que les Gentils peuvent être sauvés, est celui de notre Seigneur, et c’est en Lui seul que nous pouvons nous dire véritablement « frères ». Si nous ne reconnaissons pas Celui qui a été percé pour nos fautes, pourrions-nous être un jour sauvés de nos péchés ? y aurait-il une autre voie de salut pour les descendants d’Abraham selon la chair ? Jean-Paul II, dans son allocution, ne parla pas une seule fois de la souveraineté absolue, de la divinité éternelle de Jésus-Christ, à qui tout pouvoir a été donné dans les cieux et sur la terre. Sa seule référence au Messie d’Israël – rejeté par ses interlocuteurs – fut à

« Jésus de Nazareth, fils de votre peuple, dont sont nés aussi la vierge Marie, les apôtres et la majorité des membres de la première communauté chrétienne[4]. »

Comme si l’appartenance raciale à Israël en avait fait ipso facto des enfants de Dieu !

Mais revenons brièvement au voyage fort instructif de Jean-Paul II aux Indes. Voici quelques phrases des discours prononcés par Jean-Paul II lors de cette journée si importante du 2 février où il reçut publiquement le signe du Tilak. Lors de la messe le matin, il s’écria :

« Les nobles efforts de ces grands hommes (il s’agit du Mahatma Gandhi et de Rabindranath Tagore), de ces grandes femmes de l’Inde, efforts tendant à provoquer la libération sociale et le développement intégral, s’accordent parfaitement avec l’Esprit de l’Évangile. Tous ceux qui luttent pour la dignité et la liberté de leurs frères et sœurs sont bénis aux yeux du Christ, le roi de gloire. Par leurs efforts ils aident à instaurer une civilisation de l’amour. »

Plus tard dans la journée, devant les représentants des religions païennes il déclarait :

« Il se révèle dans le monde actuel un immense besoin que toutes les religions collaborent à la cause de l’humanité et qu’elles le fassent en considérant la nature spirituelle de l’homme. Aujourd’hui comme hindous, musulmans, sikhs, bouddhistes, disciples de Jaïnan, parsi et chrétiens, nous nous rassemblons dans un fraternel amour pour l’affirmer par notre présence[5]. »

Certes l’homme qui a prononcé ces paroles est sans doute, comme l’a affirmé le Dr Billy Graham : « la plus grande personnalité religieuse de notre époque », mais ses paroles sont-elles des paroles chrétiennes ? Ou seraient-elles celles que nous pourrions attendre de la bouche d’un prophète du « Nouvel Âge » ? Dans de telles circonstances est-il étonnant que ceux qui osent encore confesser sans ambiguïté la souveraine autorité du seul vrai Dieu, Père Fils et Saint-Esprit, l’incarnation du Fils de Dieu dans la personne divine et humaine de Jésus-Christ, qui osent encore dénoncer comme une supercherie incroyable, destructrice de toute vraie Foi, l’amalgame proclame haut et clair les absolus d’un Dieu jaloux de son absolue transcendance et l’entière vanité de tous les autres « dieux » sera, par la nature des choses, exclu du nouveau Panthéon universel des dieux qui se construit sous nos yeux.

Le Nouvel Âge, vieux comme le monde

Cette résurgence éclatante de paganisme que nous venons d’évoquer fait partie de la longue histoire des rapports du Christianisme avec les diverses manifestations de l’esprit païen. Cette réapparition au plein jour de puissances ténébreuses, que la force et la lumière de la Révélation divine avaient obligées à se tapir dans l’obscurité, devient si évidente que même les milieux chrétiens, habituellement si ignorants de ce qui se passe dans le monde, s’en sont aperçus. Le début du règne du président Reagan fut placé sous le signe du renouveau d’un christianisme conservateur de tendance fondamentaliste ; il se termine sous l’ombre des astrologues de cour. Notre monde qui refuse de plus en plus la lumière de Dieu est séduit par les lumières factices et trompeuses du Prince des ténèbres. À ce mouvement, qui aujourd’hui se manifeste en plein jour, un nom a été donné ; ou plutôt on a adopté sans plus chercher le nom qu’il s’est donné lui-même, le New Age : en français, le Nouvel Age. Les partisans de ce renouveau spiritualiste considèrent que l’époque chrétienne, qu’ils appellent selon la chronologie de l’histoire qui est la leur et qui est fondée sur l’ordre d’apparition dans le ciel des signes du Zodiaque, l’ère du Poisson, est maintenant remplacée par un nouvel âge : celui de la synthèse de toutes les religions, l’ère d’Aquarius[6].

Mais ce nom Nouvel Age est lui-même trompeur. Dans le « Nouvel Age », (comme d’ailleurs dans bien d’autres phénomènes qui se prétendent des nouveautés) il n’y a rien de plus récent que le vieux paganisme de la chute. Les divers aspects de ce mouvement, tels : le salut par la connaissance des choses cachées (gnose) ; l’unification totale du monde par la disparition des différences prétendues illusoires (monisme) ; la destruction de l’identité propre des choses créées (nihilisme) ; la mise sur le même pied de toutes les croyances religieuses (syncrétisme) ; la divinisation de l’univers (panthéisme) ; et finalement, dans cette divination de toutes choses, la déification de l’homme lui-même, car tout est dieu (humanisme cosmique). toutes ces erreurs ne sont qu’un écho lointain des paroles trompeuses que le serpent adressa à Eve notre première mère :

« Alors le serpent dit à la femme : vous ne mourrez pas du tout ! Mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, (du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal) vos yeux s’ouvriront et que vous serez comme des dieux qui connaissent le bien et le mal » Genèse 3:4-5

Voilà l’antique racine du paganisme, de ce néo-paganisme de la gnose moderne qui, avec l’impudence qui lui est propre, ose s’appeler nouveau.

Le philosophe thomiste Thomas Molnar (un Américain d’origine hongroise), vient de publier un ouvrage remarquable où il retrace l’histoire, à travers les siècles chrétiens, de ce qu’il appelle la tentation païenne du Christianisme[7]. Il y décrit avec une érudition remarquable (faisant preuve d’un discernement spirituel et philosophique de premier ordre), les différentes étapes par lesquelles le paganisme, vaincu au troisième siècle, a resurgi en Europe. La prédication et l’application de l’Évangile et de la Loi de Dieu avaient refoulé les influences occultes dans les recoins ténébreux de la société. Les époques d’affaissement du Christianisme ont permis la réapparition en plein jour de ces forces obscures. Les deux premiers siècles de l’histoire de l’Église ont vu un combat redoutable contre une secte qui singeait la foi, mais dont l’inspiration se trouvait dans le mysticisme de l’Orient. Ce fut la lutte victorieuse contre la gnose, victoire manifestée avec éclat par la proclamation à Nicée de la doctrine biblique de la Trinité (325), et à Chalcédoine (451) de celle de l’Incarnation[8]. Après plusieurs siècles de disparition complète, la gnose est réapparue en Occident au VIII siècle d’abord par l’intermédiaire des Arabes et, plus tard, celui des Juifs cabalistes.

Le XVᵉ siècle italien vit la première grande résurgence du paganisme dans la culture occidentale si profondément façonnée par le Christianisme. Le Siècle des lumières – les fausses lumières de celui qui se déguise en ange de lumière –, le XVIIIe siècle, vit un renouveau puissant d’intérêt pour le paganisme en Europe[9]. Au XIXᵉ siècle les forces révolutionnaires et l’occultisme établirent entre eux des liens très puissants[10]. La deuxième partie de ce siècle a vu le renouveau de divers mouvements ésotériques, cette influence satanique culminant dans la Première Guerre mondiale et la Révolution bolchevique[11]. L’après-guerre en Allemagne vit une puissante résurgence d’intérêt pour la spiritualité de l’Orient, et Hitler lui-même fut très profondément influencé par ces forces ésotériques[12]. Tout le mouvement surréaliste était fondamentalement enraciné dans l’ésotérisme occulte[13]. Le mouvement que nous connaissons sous le nom du Nouvel Age eut son origine aux États-Unis chez les beatniks des années cinquante qui, à leur tour, suscitèrent le mouvement hippie des années soixante. C’est ce mouvement, entre temps bien assagi sur le plan social, qui donna naissance au phénomène mondial que nous appelons le « Nouvel Âge »[14]. La musique rock et la drogue ont servi de supports culturels à la mondialisation de l’intérêt de la jeunesse pour tout le domaine occulte. Sur le plan proprement chrétien, le mépris pour la doctrine et pour la réflexion logique – trait caractéristique de tous les courants spéculatifs et irrationnels liés au renouveau païen et de la plupart des mouvements de renouveau spirituel des XIX et XX siècles – les a rendus particulièrement sujets aux influences de celui qui contrefait tous les charismes de Dieu pour séduire les chrétiens qui n’ont pas la prudence de mesurer toute expérience spirituelle à l’aune de la doctrine biblique. Il est également incontestable que l’ésotérisme syncrétiste pratiqué dans les loges maçonniques ainsi que la cabale juive ont été parmi les sources principales du renouveau spiritualiste qui pèse si lourdement sur l’avenir de notre civilisation.

Mais Molnar, tout en retraçant ces diverses influences dans notre histoire, affirme avec beaucoup de force que ce renouveau est seulement possible lorsque le Christianisme perd sa saveur en cédant à la tentation qui lui est propre, le rationalisme, qui se manifeste immanquablement lorsqu’il laisse s’affaiblir sa communion profonde avec le Dieu vivant et vrai. La Réformation du XVI siècle fut indubitablement une époque où les forces des ténèbres durent reculer devant la lumière divine provenant du renouveau de la prédication de la Parole de Dieu. Le catholicisme de Molnar le rend malheureusement incapable de comprendre cela.

Ce courant occulte persista sous diverses formes même au XVIᵉ siècle. La tradition hermétique ancienne renouvelée par le florentin Marsile Ficin (1433-1499) fut reprise par des hommes comme Agrippa de Nettersheim de Cologne (1486-1533), par Paracelse (1493-1541), originaire de Suisse centrale, par Michel Servet (1511- 1553), par Giordano Bruno (1550-1600), par Tomaso Campanella (1568-1639) et par beaucoup d’autres. Son influence pénétra dans la philosophie par Descartes (1596-1650) et, par ce moyen, eut une influence profonde et durable sur la civilisation européenne qui s’éloignait progressivement et de la Parole de Dieu et de cette philosophie normale de l’intelligence humaine qu’est le réalisme[15]. Ce courant fut prolongé par toute la tradition idéaliste en philosophie, tradition qui rapidement devint le courant dominant de toute la pensée occidentale. Les « grands penseurs » occidentaux, tels Hobbes, Locke, Berkeley, Wolf, Hume, Kant, Hegel, Marx, Nietzsche, Freud, Bergson, Husserl, Heidegger, Sartre, Foucault, etc. font tous partie de cette tradition culturellement monolithique. Y échappent quelques rares figures comme Pascal, Brousson, Hamman, Stahl, Vinet, Kuyper, Dooyeweerd, van Til, Garrigou-Lagrange, Gilson, Lewis, Torrance, Schaeffer, Rushdoony, etc, qui n’ont pas oublié que la raison humaine a été créée par Dieu pour connaître la vérité (ce qui reste vrai malgré les conséquences de la chute) et que le fondement nécessaire à toute pensée humaine véridique se trouve dans l’intelligence et le respect des enseignements de la Parole de Dieu. Une étude devrait être engagée pour dévoiler les rapports essentiels entre le courant idéaliste en philosophie et ce retour au paganisme qui nous occupe ici[16].

Pic de la Mirandole et Savonarole à Florence à la fin du XVᵉ siècle. La victoire de la Parole de Dieu sur l’occultisme paganisant de la Renaissance

L’histoire de Jérôme Savonarole à Florence et la réforme, inspirée par une profonde méditation de la Bible, qu’il entreprit dans ce haut-lieu de la renaissance en Italie des croyances de l’antiquité païenne, à la fin du XVᵉ siècle, pour rétablir la royauté publique de Jésus-Christ mériterait qu’on s’y penche de manière détaillée. Car ici, dans le cadre restreint d’une cité italienne, nous pouvons voir, comme dans un laboratoire, se jouer en quelques années le drame que vivra pendant plusieurs siècles l’Occident tout entier. Contentons-nous de rappeler un incident des plus dramatiques dans cette extraordinaire bataille spirituelle et culturelle, celui où un jeune et brillant prince lettré, Pic de la Mirandole, passa de l’humanisme paganisant le plus audacieux à la Foi chrétienne sans perdre conscience de l’urgence du combat intellectuel et spirituel à mener contre le mysticisme gnostique envahissant de la Renaissance qu’il avait rejeté.

En 1487, Pic de la Mirandole, après des années d’étude acharnée dans les domaines les plus variés, et alors sous la forte influence du maître de l’Académie platonicienne de Florence, son ami Marsile Ficin, avait formulé 900 thèses où il cherchait à réconcilier toutes les pensées humaines dans une vaste synthèse harmonieuse. Il appela les savants humanistes de son temps à une dispute publique sur ces thèses dans la ville de Rome. La papauté, malgré la corruption morale des détenteurs de la tiare (les Borgia et les Médicis pour la plupart) et leurs ambitions politiques dévorantes, gardait un souvenir suffisamment ferme des fondements doctrinaux de la Foi chrétienne pour comprendre qu’un tel syncrétisme religieux et philosophique ne pouvait qu’être destructeur du Christianisme. Les thèses de Pic de la Mirandole furent condamnées et le débat n’eut pas lieu. Mais à cette époque un moine plein du feu de l’Évangile s’était mis à prêcher avec force la Parole de Dieu dans la ville de Florence. Le fruit de son magnifique ministère fut la transformation de toute la vie de la ville. Cette réforme fut malheureusement de bien courte durée, car Savonarole et son œuvre furent écrasés par l’alliance entre la papauté, pour laquelle son message de réformes inspirées par la Bible était inacceptable, et les nombreux ennemis qu’il s’était faits dans la ville. Cependant, l’un des fruits magnifiques de sa prédication puissante de la Parole de Dieu fut la conversion de Pic de la Mirandole et l’arrêt radical du mouvement de syncrétisme paganisant attaché à son nom. Pic de la Mirandole rédigea peu de temps avant sa mort prématurée un remarquable traité contre l’astrologie judiciaire, appuyant d’arguments philosophiques et scientifiques la lutte que Savonarole avait engagée contre cet aspect du paganisme de la Renaissance.

La pensée mystique syncrétiste de Marsile Ficin, qui était celle de Pic de la Mirandole avant sa conversion, rejoint de manière fort instructive la vision d’unification des diverses religions si chère à Jean-Paul II. Voici ce qu’en dit un spécialiste de la Renaissance italienne, Eugenio Garin :

« L’enseignement que Ficin croyait provenir de l’ancienne Égypte et qu’il rapprochait des traditions pythagoriciennes, stoïciennes, néo-platoniciennes et des livres du Pseudo-Denys, lui donnait le sentiment réconfortant d’une communion entre tous les hommes, un sentiment que toutes les fois se rencontraient, et que c’est là le signe certain du solide fondement d’une doctrine. Il s’en inspira et y puisa les éléments de son apologétique qui trouva son expression la plus haute dans son livre sur la Religion chrétienne. Le Christianisme est présenté ici comme la synthèse et le point d’achèvement de cette tradition ininterrompue, qui est tout ensemble une philosophie et une religion inspirées par une foi profonde dans le destin surnaturel de l’homme et par le support des valeurs indestructibles qui s’y rattachent. Ficin trouve son inspiration la plus heureuse quand il invite tous les peuples à la tolérance religieuse dans l’amour du bien, « car Dieu ne réprouve entièrement aucun culte, pourvu qu’il soit humain et qu’il s’adresse à lui par quelque voie que ce soit. » »[17]

Voici comment au XV siècle, comme au XX siècle, une même doctrine « chrétienne » conduit à faire l’économie de la transcendance de Dieu, de la nature absolue de la Vérité, du péché radical de l’homme et de la méditation rédemptrice obligatoire de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Parlant des premiers gnostiques, ancêtres de ceux que nous étudions, Ernest Renan, tout incroyant qu’il fût, voyait plus clair que ne le font nos rêveurs d’un humanisme christo-cosmique. Voici ce qu’il disait de la gnose des premiers siècles,

« Ce qu’il y avait de réellement grave, c’était la destruction du christianisme qui était le fond de toutes ces spéculations. On supprimait en réalité le Jésus vivant ; on ne laissait qu’un Jésus fantôme sans efficacité pour la conversion des cœurs : on remplaçait l’effort moral par une prétendue science ; on mettait le rêve à la place des réalités chrétiennes, chacun se donnant le droit de tailler à sa guise un christianisme de fantaisie, dans les dogmes et les livres antérieurs. Ce n’était plus le christianisme, c’était un parasite étranger qui cherchait à se faire passer pour une branche de l’arbre de vie. »[18]

Ce rêve de paix et d’amour universel, de la parfaite unité de tous les hommes et de toutes les religions, est bien durement démenti par les paroles vigoureuses de notre Seigneur Jésus-Christ lui-même :

« Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère, et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison. Celui qui aime père ou mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime fils ou fille plus que moi n’est pas digne de moi, celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas, n’est pas digne de moi. Celui qui aura gardé sa vie la perdra, et celui qui aura perdu sa vie à cause de moi la retrouvera. » Mat. 10:34-39

Le nouveau paganisme monte du cœur d’une civilisation chrétienne apostate

L’apôtre Paul, dans les dernières instructions qu’il adressa oralement aux anciens d’Éphèse, les avertit des dangers qui guettaient la communauté chrétienne, leur indiquant qu’ils viendraient autant du dedans que du dehors de l’Église. Nous parlons volontiers aujourd’hui du danger que représente l’invasion des religions orientales. Mais, comme le démontre fort bien Jean Brun dans son ouvrage classique, Le retour de Dionysos[19], le mal se trouve depuis longtemps au cœur de notre Occident. Dans un livre plus récent, Le dieu immanent[20], Thomas Molnar nous montre que la grande tentation de la pensée allemande a toujours été celle du panthéisme ou la volonté de situer Dieu à l’intérieur de l’univers. Par sa philosophie l’Occident rejoignait la pensée orientale. Henri Massis, déjà en 1927 dans sa Défense de l’Occident[21], développait une thèse analogue. Il faisait remarquer le lien étroit entre le panthéisme idéaliste de la philosophie allemande et la mystique orientale, lien qui explique fort bien l’engouement extraordinaire que connut dans l’Allemagne de Weimar l’École de Sagesse que fonda en 1920 à Darmstadt le mage allemand Hermann Keyserling. La République de Weimar, par son intérêt pour toutes les formes d’ésotérisme, a largement ouvert les voies à la folie démoniaque du nazisme. Plus récemment, la pensée de René Guénon a eu un retentissement analogue tout aussi important dans le monde francophone.

Résurrection moderne de l’ésotérisme au XIX et au début du XX siècle

Le milieu du XIXᵉ siècle vit apparaître aux États-Unis une véritable épidémie de curiosité passionnée pour les phénomènes ésotériques. La mode était à l’interrogation des esprits. Le spiritisme moderne était né. Mais il différait de l’occultisme ancien en ce que l’ancienne crainte des pouvoirs des ténèbres était remplacée par la légèreté d’une simple curiosité malsaine. La terreur devant les forces invisibles avait disparu. Voici le fruit spirituel empoisonné de la perte par l’Occident de toute vraie crainte de Dieu et du respect dû à sa loi. C’est en 1855 qu’Alain Kardec importa d’Amérique en France le spiritisme. Venant également d’Amérique, la théosophie de Mme Blavatsky fit son apparition sur le continent en 1875. Vers 1888 l’on vit la restauration de la secte antique des gnostiques. En 1885 le célèbre Dr Papus rétablit le Martinisme du XVIIIe siècle sur ses bases originelles. Ces nouvelles pratiques occultes se sont très rapidement répandues à travers le monde occidental. Les dernières années du XIXᵉ siècle ont vu l’organisation de nombreux congrès ésotériques internationaux : à Bruxelles en 1884 ; à Barcelone en 1886 ; à Paris en 1889. Ce dernier congrès coïncidant avec le centenaire de la Révolution française s’est réuni au Grand Orient, haut lieu de la Franc-maçonnerie française. Le congrès de 1900 fut ouvert aux catholiques, tant au clergé qu’aux laïcs, ce qui marqua le début de l’offensive ésotérique et spirite contre les milieux chrétiens. Le président de ce congrès, M. Denis, prévoyant longtemps à l’avance les développements que nous constatons aujourd’hui, y déclara :

« Le spiritisme est un germe puissant qui se développera et qui amènera une transformation des lois, des idées, des forces sociales […] Le spiritisme doit contribuer à transformer la science […] Il amènera une transformation des religions […] Il en sera de même de l’enseignement […] Le spiritisme ne peut plus être arrêté dans sa marche : il a pénétré dans l’esprit et dans le cœur de millions d’hommes. »[22]

Et Mgr Delassus, qui cite ces paroles, ajoute (en 1910 !) la définition suivante des buts poursuivis par ces mouvements ésotériques :

« Ce que proposent les chefs du mouvement spirite c’est donc de faire, passer la direction de l’humanité […] aux Esprits devenus nos familiers et nos guides […] ; et ceux-ci préparent le règne de leur maître Lucifer. Avec les curieux, avec les imprudents, avec les amateurs de nouveautés, ils arrivent à regrouper des disciples venus de toutes les religions du monde et de toutes les contrées du monde. Ils forment ainsi une nouvelle Église à laquelle ils donnent un culte nouveau, une religion nouvelle. »[23]

En 1910 fut fondée l’Alliance spiritualiste, dont le but était le regroupement de toutes les forces « spirituelles » pour lutter contre le matérialisme. Ce congrès manifesta pour la première fois une alliance publique entre les forces spiritualistes ésotériques représentées, entre autres, par le célèbre Dr Papus, président du congrès, et des catholiques progressistes, principalement du mouvement socialisant de Marc Sangnier, le Sillon. Ils défendaient une notion de la démocratie, autonome de Dieu et de sa Loi, qui était bien autre chose qu’un simple régime politique.

« Elle (la démocratie « chrétienne » du Sillon) est un degré de l’échelle mystérieuse par laquelle l’humanité s’élève à ses destinées […] La République universelle que ce progrès prépare […] sera faite de la fusion de toutes les Églises, de l’abolition de toutes les patries, du nivellement de toutes les classes, de la suppression de la propriété privée et de la destruction de la famille […] Voilà l’idéal démocratique plus ou moins nettement entrevu, mais salué de loin avec un enthousiasme égal par les gnostiques et les sillonistes. »[24]

Selon le programme de l’Alliance spiritualiste :

« Théosophes, spirites, chrétiens ésotériques, Swedenborgiens, chrétiens généreux de toutes les confessions et de toutes les écoles, Islam, Judaïsme, hindouisme, religions d’Extrême Orient, spiritualisme de tout nom et de toute foi, l’Alliance n’est pas quelque chose d’étranger et d’autoritaire qu’on vous apporte. Elle n’est que votre âme commune extériorisée par la liberté. »[25]

N’avons-nous pas ici avec trois quarts de siècle d’avance le programme de nos rencontres syncrétistes d’Assise et de Toronto ? Nous nous trouvons en plein dans ce parlement mondial des religions que nous propose aujourd’hui le Nouvel Âge. Et l’abbé Barbier, comme le firent bien après lui Henri Massis et Thomas Molnar, de remarquer lui aussi les étranges similitudes entre cette spiritualité gnostique et les principes du libéralisme protestant, du modernisme catholique :

« Les principes fondamentaux du modernisme, dont tant de catholiques, même parmi le clergé, demeurent secrètement imprégnés, ouvrent la voie toute large aux erreurs monstrueuses des sectes occultes […] Les mêmes principes modernistes sont étroitement mêlés à cet exposé de christianisme gnostique. »[26]

Conclusion

Ce courant trouva son prolongement dans le monde francophone dans l’engouement d’un Romain Rolland pour l’Orient, dans le pseudo-spiritualisme d’un Henri Bergson, dans l’ésotérisme extrêmement dangereux d’un René Guénon, et surtout, dans la mystique évolutionniste-gnostique d’un Teilhard de Chardin, véritable père spirituel du Nouvel Age. En 1927, Henri Massis écrivait déjà :

« On ne saurait plus dire que le monde moderne manque de surnaturel. On en voit apparaître de toutes les espèces, de toutes les variétés ; et le grand mal aujourd’hui, ce n’est plus le matérialisme, le scientisme, c’est une spiritualité déchaînée. Mais le vrai surnaturel ne s’en trouve pas davantage reconnu. Le « mystique » enveloppe tout, s’installe dans les sombres régions du moi qu’il ronge, au centre de la raison qu’il chasse de son domaine. On est prêt à le réintroduire partout sauf dans l’ordre divin où il réside réellement. Car si les mystiques naturelles ont rompu toutes les digues, l’homme ne s’est pas ouvert pour autant au commerce avec Dieu, aux révélations de la foi. »[27]

Car comme le fait remarquer Jean Vaquié dans sa très éclairante brochure consacrée au Retour offensif de la Gnose,

« Toutes les traditions non-chrétiennes sont miscibles (peuvent se mélanger, réd.) entre elles. La seule religion qui ne soit pas miscible avec les autres, c’est le Christianisme, parce qu’il provient d’une toute autre origine. Lui-même repousse les autres religions et il est rejeté par elles. »[28]

Les chrétiens qui s’engagent dans la voie d’un dialogue égalitaire avec les autres religions, aux conditions mêmes que proposent les païens, ne peuvent que soumettre le Christianisme au paganisme, car le dialogue égalitaire que nous proposent ces chefs religieux ne peut subsister :

« À y regarder d’un peu plus près, il ne s’agit pas d’une symbiose, mais d’une subordination de la Religion à la gnose et même d’une supplantation de la Religion par la gnose. Que se passe-t-il en effet dans l’esprit de ceux qui sont capables de cette duplicité ? Leur religion devient pour eux un cas particulier de la gnose. La théologie chrétienne devient un cas particulier de la théosophie universelle. La mystique chrétienne devient un cas particulier de la mystique universelle ou « voie métaphysique » […] La tradition apostolique devient un cas particulier de la tradition universelle […] En réalité, il n’y a aucune compatibilité, aucune symbiose possible entre la gnose et la Religion de Jésus-Christ. »[29]

Et Vaquié d’ajouter en guise de conclusion :

« Les gnostiques d’aujourd’hui opposent à l’Église les mêmes doctrines erronées que lui opposaient déjà les gnostiques anciens. L’Église est née en terre païenne et la gnose ne saurait l’effrayer, car elle en a déjà triomphé. Moïse, lui aussi, s’était victorieusement séparé du paganisme effroyablement subtil des Égyptiens. Avant lui, Abraham avait été extrait par Dieu du feu païen de Ur, en Chaldée, car Dieu ne veut pas de gnose, c’est-à-dire d’entente avec le paganisme. »[30]

Les conséquences d’une telle entente, d’une telle détente avec la pensée païenne sont bien celles que décrit Massis :

« Pour s’être détourné de la théologie (c’est-à-dire d’une pensée véritablement fondée sur la Bible et sur un bon usage de la raison), gardienne et protectrice de la foi, non seulement l’Occident n’a aucune vérité à apporter au monde, mais le monde lui renvoie ses propres folies, et ce qu’il croit lui emprunter pour son renouvellement le fait plus lourdement tomber dans les erreurs dont il voudrait guérir. »[31]

Malraux ne proclamait-il pas haut et clair que le XXI siècle serait religieux ? Il semble évident que nous allons vers un « renouveau spirituel ». Mais la question se pose à nous : « Quelle sera la part du véritable Christianisme dans un tel « renouveau » ? Au début du siècle, le penseur britannique G. K. Chesterton se posait déjà cette même question, et il y donnait une réponse sans équivoque :

« Il y a un retour du mysticisme mais sans le christianisme. Le mysticisme seul est revenu et il a apporté sept diables plus forts que lui. »[32]

Mais notre confiance est en Dieu qui se rit des révoltes ridicules des hommes contre Lui, le Créateur des cieux et de la terre, Celui qui à la croix a vaincu toutes les puissances de l’enfer. Jésus-Christ, à maintes reprises, nous rappelle qu’il ne nous faut pas craindre le monde, car Il a, Lui, déjà vaincu le monde. Si l’Église de Dieu se sanctifie et met à nouveau sa confiance tout entière en le seul vrai Dieu, elle verra, comme par le passé, ce brouillard mystique infernal, qui nous paraît si puissant et si omniprésent, se dissiper devant Jésus-Christ comme la brume de la nuit devant les rayons vivifiants et pleins de lumière du soleil levant.

« Vous, petits enfants, vous êtes de Dieu, et vous avez vaincu les faux prophètes, car celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. Eux, ils sont du monde ; c’est pourquoi leurs paroles viennent du monde, et le monde les écoute. Nous, nous sommes de Dieu ; celui qui connaît Dieu nous écoute ; celui qui n’est pas de Dieu ne nous écoute pas : c’est par là que nous reconnaissons l’Esprit de la vérité et l’esprit de l’erreur […] Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ ? Celui-là est l’antichrist, qui nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils n’a pas non plus le Père ; celui qui confesse le Fils a aussi le Père. » 1 Jean 4:4-6 et 2:22-23

Jean-Marc Berthoud

Lausanne, le 29 juin 1988

[1]      Voyez le Christian Beacon du 3 mars 1988 (Vol. 53, No 4).

[2]      Fideliter, novembre-décembre 1986, No 54, pour les renseignements relatifs au syncrétisme« inter-foi » de Jean-Paul II.

[3]      Juifs et Chrétiens Pour une entente nouvelle. Éditions du Cerf, Paris 1986, p. 55.

[4]      Idem p. 58.

[5]      Jean-Paul Il en Inde, intégralité des discours. Téqui, Paris, 1986, p. 49 et p. 60

[6]      La meilleure étude en français sur le Nouvel Age est celle de Paul Ranc intitulée « le Nouvel Age ou le bonheur utopique » dans Paul Ranc : Le bonheur Il tout prix, Éditions Contrastes, Case postale 3709, 1002 Lausanne, Suisse, 1987. – l’étude la plus complète et la plus équilibrée que nous connaissions sur ce vaste et difficile sujet et celle de : Douglas R. Groothuis: Unmasking the New Age, Inter Varsity Press, Downer’s Grove, Illinois 60515, USA, 1986.

[7]      Voyez les ouvrages absolument fondamentaux de : Thomas Molnar : The Pagan Temptation. – William B. Eerdmans, Grand Rapids, Michigan, USA, 1987, et de Gary North : None Dare Cali it Witchcraft, Arlington House, New Rochelle, NY, 1976. D’un point de vue français, voyez aussi : Étienne Couvert : De la gnose de l’œcuménisme. Les sources de la crise religieuse, Éditions de Chiré, Chiréen Montreuil, F-86190Vouillé, 1983. Voyez également les nombreux articles d’Ellen Myers sur l’histoire de la mystique naturelle sans Dieu, publiées dans la revue trimestrielle : Creation, Social Science and Humanities Ouarterly (1429 N. Holyoke, Wichita, Kansas 67208, USA). Denying True Reality – Mystic Evolutionism in Practise(Vol. 5, No 1, 1982) ; The Ultimate Evolutionist Model : Evolution by Purposive « Forces li (Vol. 4, No 4, 1982) ; Pantheist Mysticism vs. Created Reality (Vol. 4, No 3, 1982) ;, etc.

[8]      L’ouvrage capital sur la gnose est le classique : Hans Jonas : The Gnostic Religion, Beacon Press, Boston, 1963.

[9]      Sur les influences occultes dans la préparation de la Révolution française, voyez : Otto J. Scott : Robespierre. The Voice of Vinue, Mason and Lipscomb, New York, 1974 – Peter Gay : The Enlightenment : An Interpretation, Knopf, New York, 2 Vols., 1966, 1969.

[10]    Sur les liens entre le Socialisme et l’Occultisme pendant le XIXᵉ siècle, voyez l’ouvrage classique de : James H. Billington : Fire in the Minds of Men. Origins of the Revolutionary Faith, Basic Books, New York, 1980, aussi Philippe Muray : Le XIXᵉ siècle Il travers les ages, Denoêl, Paris, 1984 (fondamental). – Richard Wurmbrand : Karl Marx et Satan, Apostolat des Éditions, Paris, 1976.

[11]    Sur l’influence de l’occultisme sur la société russe au début de ce siècle il faut lire, Alexandre Soljenitsyne : La roue rouge. Août 14 et Novembre 1B, Fayard, Paris, 1984 et 1985.

[12]    Sur l’engouement de l’intelligentsia allemande pour les religions orientales après la Première Guerre mondiale voyez l’ouvrage toujours actuel de : Henri Massis : Défense de l’Occident, Plon, Paris, 1927. Sur les liens entre l’ésotérisme et Adolf Hitler : H.le Caron : Le plan de domination mondiale de la contre-église. L’apostasie des nations et le gouvernement mondial, Éditions Fideliter, Notre-Dame du Pointet, Broot-Vernet, F-03110 Escurolles, 1985.

[13]    Voyez les nombreux ouvrages de Jean Brun : Jean Brun : Le retour de Dionysos, Desclée, Paris, 1969- Jean Brun : La nudité humaine, Fayard, Paris, 1973 – Jean Brun : Les vagabonds de l’occident, Desclée, Paris, 1976, etc.

[14]     » Sur les origines récentes du Nouvel Age dans le mouvement hippie Dr. Groothuis : Unmasking the New Age (Ch. 2), Inter Varsity Press, Downer’ s Grove, 1986. – Suzanne Labin : Hippies, drogues et sexe, La Table Ronde, Paris, 1970.

[15]    Sur les liens entre le courant idéaliste inauguré par Descartes et l’ésotérisme voyez, outre le livre d’Étienne Couvert : Jacques Maritain : Le songe de Descartes, Buchet Chastel, Paris, s.d. – Marcel de Corte : L’intelligence en péril de mort, Éditions du Club de la Culture Française, Paris, 1969. – Henri Massis : Visages et idées, Grasset, Paris, 1958.

[16]    Thomas Molnar : Le dieu immanent. La grande tentation de la pensée allemande, Dominique Martin Morin, Bouère, 53290 Grez-en-Bouère, 1982.

[17]    Eugenio Garin : Moyen Age et Renaissance, Gallimard, Paris, 1969, p. 227. Sur l’humanisme paganisant de la Renaissance voyez aussi : Eugenio Garin : Italian Humanism, Basil Blackwell, Oxford, 1965. – Raymond Marcel : Marsile Ficin, Les Belles Lettres, Paris 1958. – Frances A. Yates : The Occult Philosophy in the Elizabethan Age, Ark, London 1979. – Paul Oskar Kristeller : Renaissance Thought, Harper Torchbooks, New York, 1961 et 1965,2 vols. – Cassirer, Kristeller et Randall : The Renaissance Phi – 10sophyofMan, Phœnix Books, Chicago, 1956. Surla grande figure chrétienne de Savonarole : Roberto Ridolfi : Savonarole, Fayard, Paris, 1957. – Enzo Gualazzi : Savonarole, Payot, Paris, 1985.

[18]    La brochure essentielle de : Jean Vaquié : Le retour offensif de la gnose, Lecture et Tradition, No 110, novembre-décembre 1984, Chiré-en-Montreuil, F – 8619 Vouillé.

[19]    Voyez surtout l’ouvrage cité de Jean Brun, Le retour de Dionysos.

[20]    T. Molnar : Le dieu immanent.

[21]    Henri Massis : Défense de l’Occident.

[22]    Henri Delassus : La conjuration antichrétienne, Desclée de Brouwer, Lille, 1910,3 vols., vol. 2 p. 743.

[23]    Delassus, op. cit., vol. 2 p. 744-745.

[24]    Emmanuel Barbier : Les infiltrations maçonniques dans l’Église, Desclée de Brouwer, Lille, 1910, p. 247.

[25]    Barbier op. cit. p. 45.

[26]    Barbier, op. cit., p. 71.

[27]    H. Massis : Défense de l’Occident, p. 245.

[28]    J. Vaquié : op. cit. p. 22.

[29]    J. Vaquié : op. cit. p. 28-29.

[30]    J. Vaquié : op. cit. p. 50.

[31]    H. Massis : Défense de l’Occident, p. 247-248.

[32]    Cité par H. Massis : Défense de l’Occident, p. 245.