Un cri d’alarme des chrétiens confessants

par | Résister et Construire - numéro 5

Du 13 au 16 septembre 1987 eut lieu à Zurich le 6ᵉ Congrès international des chrétiens confessants, qui rassembla en gros 150 participants venus de 14 pays. Il s’agissait pour eux de faire le point face à cette vague de fond à coloration religieuse que l’on nomme « New Age » (ère nouvelle) et qui constitue en fait un véritable retour au paganisme.

Les différents aspects de ce problème d’une extrême gravité furent examinés dans le cadre de neuf séminaires, et le 16 septembre le Congrès rédigea un message destiné à donner l’alarme aux chrétiens, et qui faisait la synthèse des constatations essentielles faites au cours de ses travaux. On trouvera plus loin la traduction intégrale de ce texte capital, faite d’après sa rédaction en allemand, publiée dans la revue « Diakrisis » (discernement), organe des « Communautés évangéliques confessantes d’Allemagne » (RFA). Les travaux du Congrès furent dirigés par l’évêque Oskar Sakrausky, qui fut à la tête de la petite Église luthérienne d’Autriche, et par Peter Beyerhaus, professeur de théologie à Tübingen et également président du « Mouvement international des chrétiens professants » (dont le vice-président est aux USA, et le secrétaire exécutif en Angleterre). Dans sa prédication d’ouverture, ce dernier fit ressortir que seul l’Évangile de Jésus-Christ pouvait donner un sens et un but à notre existence, à notre époque intellectuellement et spirituellement obscurcie : « L’Église ne pourra faire face à la menace universelle d’aujourd’hui qu’en s’accrochant fermement à la confession de Pierre (Matthieu 16, 16-18).

Comme l’a constaté le Congrès, l’Église est actuellement menacée de deux côtés : 1. de l’extérieur, par la pression du communisme et celle de l’Islam ; 2. de l’intérieur même, car les notions théologiques traditionnelles reçoivent un contenu nouveau, ce qui représente pratiquement une véritable « révolution de palais » d’ordre théologique, en particulier par le moyen de la « théologie de la libération », qui dépouille la foi chrétienne du caractère surnaturel de la Révélation.

Et lors de la conférence de presse organisée à l’issue du Congrès, on souligna le fait que la pensée de « New Age » est exprimée également dans les thèmes de cette trilogie du Conseil œcuménique des Églises : « Justice, paix et sauvegarde de la création ». Nous tenons à remercier le professeur Peter Beyerhaus d’avoir bien voulu nous faire parvenir cette revue « Diakrisis », ainsi que divers autres textes du Congrès.

Frédéric Goguel