Dans la revue sud-africaine Signposts (vol. 8, No 2/1989) le pasteur Edward Cain lance un solennel avertissement à ses lecteurs. Soyez sur vos gardes ! Lisez ceci très attentivement parce que la foi chrétienne est attaquée aujourd’hui comme elle ne l’a jamais été depuis des centaines d’années.
Si vous ne comprenez pas la forme que prend cette attaque et n’êtes pas préparés à vous y opposer, elle vous balaiera.
Ce qui est attaqué, c’est la vérité chrétienne la plus fondamentale, la vérité sur laquelle reposent toutes les autres vérités, c’est-à-dire le fait que Dieu existe et qu’Il a parlé aux hommes. Cette vérité fondamentale est niée aujourd’hui. Dieu n’existerait pas en tant que Personne objectivement réelle. On nous dit que Dieu ne serait qu’un produit de notre imagination.
Mais cela n’est pas dit par des athées étrangers à l’Église et qui cherchent à la détruire. C’est le message de la partie la plus puissante, la plus riche et la mieux organisée de l’Église : le mouvement œcuménique mondial qui comprend le Conseil œcuménique des Églises et le Conseil sud-africain des Églises (SACC).
Ils cherchent à faire accepter ce message « chrétien » révolutionnaire par les dénominations les plus importantes en s’appuyant sur certaines « découvertes » des sciences sociales de ces vingt dernières années selon lesquelles il n’existerait pas de valeurs ni de vérités immuables. Toutes les valeurs et toutes les vérités peuvent et doivent changer puisque les temps changent.
Le mouvement œcuménique est enthousiasmé par cette découverte parce qu’elle lui fournit les moyens d’unifier toutes les religions pour constituer une religion mondiale. Il est évident que si Dieu n’existe que dans l’imagination des hommes et que les différentes représentations de Dieu dépendent des différentes cultures humaines, si ces cultures peuvent être harmonisées, il en résultera un concept de Dieu unique pour le monde entier donnant essor à une religion mondiale unique. C’est le but du mouvement œcuménique mondial et du Conseil œcuménique des Églises (COE).
Le but de cette religion mondiale unique sera la création d’une société juste, désintéressée et pacifique dans le monde entier, dans laquelle les populations n’auront plus d’attaches avec aucune nation, race, classe, langue ou culture… Cette société sera identique au socialisme défini par le marxisme-léninisme !
Mais il y a un obstacle. Il existe un groupe religieux qui ne se fondra pas dans la religion mondiale qui est en train de se constituer. Ce groupe est celui des chrétiens qui croient que Dieu existe réellement et qu’il a parlé aux hommes par Son Fils Jésus-Christ. Ce groupe menace tout le plan et doit donc être éliminé !
Le mouvement œcuménique dispose de deux armes pour réaliser la destruction des chrétiens qui croient ce que dit la Bible. La première consiste à les étiqueter « politiques ». Ainsi ceux qui prêchent le message spirituel disant aux hommes pécheurs comment se réconcilier avec le Dieu saint sont accusés de promouvoir, un programme politique par ceux qui sont décidés à restructurer le monde politiquement, socialement et économiquement !
La seconde arme est celle de l’autorité de l’État. Au Nicaragua sous contrôle marxiste, le mouvement œcuménique, représenté par certains secteurs des Églises protestantes et catholique s’intitulant « Église du Peuple », fonctionne comme un bras du gouvernement pour persécuter les croyants fidèles à la Bible. Confronté aux protestations de l’étranger, le Gouvernement du Nicaragua répond : « Non, nous ne persécutons personne pour ses croyances religieuses. Nous agissons seulement contre les agents de l’impérialisme américain opérant sous le manteau de la religion. Ce sont même des représentants d’Églises qui attirèrent notre attention sur ces agents et nous demandèrent de les combattre. » Et la propagande du mouvement œcuménique mondial soutient les allégations du Gouvernement nicaraguayen !
Le livre « La Droite religieuse en Afrique australe » doit préparer le terrain en vue d’actes semblables par le gouvernement marxiste du Zimbabwe. Si la SWAPO devait prendre le pouvoir en Namibie et l’ANC en Afrique du Sud, les chrétiens qui croient à la Bible subiraient les mêmes persécutions.
Le livre « Religious Right in Southern Africa » (« La droite religieuse en Afrique australe »)
Il a été écrit par Paul Gifford et publié conjointement par l’Université du Zimbabwe et Baobab Books à la fin de 1988. Il a paru sous les auspices de la Mission urbaine et rurale du COE et fut imprimé par Jongwe Printing, une maison d’édition appartenant au Parti ZANU, le parti au pouvoir au Zimbabwe.
La préface est de l’archevêque Khotso Makhulu, coprésident du COE et archevêque de la province centre-africaine de l’Église anglicane.
L’auteur a été aidé dans la rédaction de ce livre par des professeurs des universités de Leeds, de Canterbury (Nouvelle-Zélande). du Cap, des Nouvelles Galles du Sud, d’Uppsala et du Zimbabwe et par le séminaire théologique de San Francisco. Ce livre doit donc être considéré comme une œuvre majeure dans son domaine, reflétant la pensée d’un large secteur du mouvement œcuménique. Il ne peut pas être rejeté à la légère. Il s’inscrit comme la plus complète d’une série d’attaques récentes contre les chrétiens qui croient à la Bible en Afrique australe.
L’Institut de Théologie contextuelle a pour sa part créé un groupe de travail pour étudier l’« aile droite religieuse » et la combattre.
Les croyances de bases du christianisme sous le feu de l’attaque
A une époque où les conceptions religieuses les plus diverses sont tolérées, le livre « La Droite religieuse en Afrique australe » (désigné plus loin par DRAS) attaque méchamment les croyances de base qui furent celles de la grande majorité des chrétiens pendant des siècles.
Dès l’époque du Nouveau Testament, les chrétiens ont cru en l’existence du Dieu créateur (Genèse 1:1) qui s’est révélé à l’humanité. Cette révélation a trouvé son expression la plus complète en Jésus-Christ (Hébreux 1:1-2), le fils éternel de Dieu qui est mort sur la croix pour nos péchés (Rom. 5:8) pour nous réconcilier avec Dieu (Rom. 5:10). La révélation de Dieu a été préservée pour nous dans la Bible (II Pierre 1:21, Il Tim. 3:16). L’adhésion de notre intelligence à ces vérités n’est pas suffisante. La repentance et la foi (Rom. 10 : 9-10) qui entraînent l’entrée de Dieu dans nos vies par son Saint Esprit (Jean 14:17) sont nécessaires. Dieu peut intervenir d’une manière surnaturelle dans les affaires de cette vie en réponse à la prière et à la foi de ses enfants (Actes 3:6, 7, 12 ; 4:10).
Ce sont précisément ces doctrines que le livre DRAS attaque. Examinez soigneusement les convictions décrites ci-dessous. Si vous les partagez toutes, ou la plupart d’entre elles ou seulement quelques-unes, votre forme de christianisme est intolérable aux défenseurs des concepts présentés dans le livre DRAS. Le COE et le Gouvernement du Zimbabwe sont au nombre des instigateurs de ce livre qui a été écrit pour préparer la voie aux mesures qui seront prises contre vous et contre tous ceux qui partagent les convictions ci-dessous :
- l’autorité de l’Écriture sainte (en particulier l’utilisation de termes comme inerrance, infaillibilité et inspiration) ; la naissance virginale du Christ ;
- la divinité du Christ ;
- l’expiation de nos péchés par le Christ ;
- la résurrection corporelle du Christ ;
- le retour du Christ.
Le DRAS s’exprime comme suit au sujet de ces convictions qu’il trouve intolérables : « Cette vision prend très au sérieux la nature pécheresse de l’homme et par conséquent son besoin d’une rédemption surnaturelle ; croit que cette rédemption a été accomplie par Jésus-Christ et est transmise à l’individu par sa foi personnelle ; insiste sur le salut et la moralité personnelle et tend à avoir une « vue basse » de l’Église et des sacrements. L’inerrance (sans erreur) de la Bible est importante parce que c’est par la Bible que nous connaissons le Christ et ce qu’il a accompli et tout ce qui est inférieur à l’inerrance semble mettre en question l’autorité des témoins. »
D’après ce livre, ceux qui ont ces convictions sont surtout des protestants conservateurs qui utilisent des termes comme : évangéliques, fondamentalistes, pentecôtistes et charismatiques. Ils insistent sur le fait que « la Bible est leur seul guide spirituel et leur seule autorité, que leur salut leur vient de leur foi et d’une expérience adulte de la conversion. C’est, probablement cette expérience directe de nouvelle naissance spirituelle qu’ils regardent comme le facteur clé… Ils apportent leur message de Dieu, patrie, capitalisme et anticommunisme aux masses. Ce dernier point ne peut être assez souligné. Ce qui semble rassembler tous ces groupes, c’est leur anticommunisme. »
Croyances fondamentales
Le DRAS insiste lourdement sur le fait que les croyances fondamentales des chrétiens bibliques telles que le péché originel, la Trinité et la rédemption ne viennent pas de la Bible mais d’anciens penseurs chrétiens comme saint Augustin et saint Athanase. Ainsi la théorie selon laquelle Jésus est mort à la place de l’homme à cause des péchés humains est récusée comme « inconcevable en dehors de la culture du haut Moyen Âge. » Le DRAS accuse les chrétiens qui croient cela d’utiliser la Bible d’une manière « simpliste », de « prendre les textes comme applicables immédiatement » et de vouloir « en rester au sens terre à terre du texte ».
Selon le DRAS, ces chrétiens s’opposent à l’humanisme sécularisé, à l’avortement, à l’homosexualité, à la pornographie, à l’éducation sexuelle et aux drogues. Ils sont pour la famille, pour la vie, pour la morale et pour « la libre entreprise, un budget équilibré, la prière dans les écoles publiques et la sécurité d’Israël. »
Rapide développement
Le DRAS admet que le christianisme fondé sur la Bible est en rapide développement tandis que le nombre de ceux qui fréquentent des églises où l’on enseigne la théologie de la libération diminue.
Création d’un rideau de fumée « politique »
Pour discréditer les communautés chrétiennes d’Afrique du Sud qui croient à la Bible, le DRAS les accuse d’avoir un programme politique.
Par exemple, une communauté est appelée « politique » parce qu’elle inclut dans son culte du dimanche une prière pour le premier ministre et les membres des autorités du pays.
Un autre groupe est appelé « politique » parce qu’il affirme que « la libération dont il parle est la libération de l’alcool, du tabac, des croyances paralysantes, etc. » Commentant cette affirmation, le DRAS écrit : « Voilà la libération offerte ; voilà les mesures radicales avancées dans les conditions sociales, politiques et économiques actuelles en Afrique du Sud. Tout est privé, personnel, étroitement spirituel… Il n’y a aucune menace pour l’ordre social d’ici. » En d’autres termes, ce groupe chrétien est accusé d’être politique parce qu’il ne s’attaque pas au système politique actuel !
L’organisation « Christ for all Nations » (CfAN) est accusée de « jouer un rôle politique similaire » bien que son directeur-fondateur refuse de se mêler de politique. Mais il a rencontré les dirigeants du Swaziland, du Venda et du Transkei !
Pour discréditer ces groupes évangéliques, le DRAS ne craint pas de se lancer dans les pires exagérations. « Ce christianisme et le réveil qu’il représente accepte – dans le meilleur des cas inconsciemment – le système actuel en détournant l’attention de ses injustices. Au pire il est utilisé pour perpétuer les privilèges de ceux qui profitent de ce système. »
La revue « Église du Peuple » va jusqu’à les accuser d’être des agents de la CIA opérant sous le couvert de la religion !
Mais le livre DRAS ne donne aucune preuve que les groupes religieux qui prêchent les doctrines que le COE attaque reçoivent de l’argent ou des directives directement ou indirectement de la CIA ou des États-Unis.
La théologie de la libération, base d’un christianisme « moderne »
Ainsi le livre « La Droite religieuse en Afrique australe » récuse les croyances des chrétiens qui se fondent sur la Bible et justifie ses attaques en accusant ces chrétiens d’être engagés politiquement. Mais que propose-t-il en remplacement ? Les doctrines opposées à ce qu’il attaque, évidemment. Il se fait le défenseur d’un christianisme fondé sur l’analyse marxiste de la société et la théologie de la libération.
Il veut un christianisme qui « s’est engagé à travailler activement pour changer les structures de la société ». En Afrique du Sud, ce christianisme prendra la forme d’une théologie de la libération sud-africaine particulière que le Conseil sud-africain des Églises (SACC et la Conférence des évêques sud-africains ont adoptée comme leur « option pour les pauvres ». C’est ce christianisme qui a influencé le COE.
Il s’agit d’une nouvelle forme de christianisme
Le DRAS admet que les croyances qu’il défend sont nouvelles. « Dans les Églises les plus importantes (luthérienne, catholique, réformée, anglicane) a eu lieu dans les années soixante une révolution théologique… La raison de ce changement fut la réalisation que la théologie traditionnelle était entièrement basée sur une confiance naïve dans la représentativité et la valeur objective d’idées… C’est ainsi que les sciences sociales ont révolutionné le christianisme. »
La théologie de la libération EST nouvelle (c’est DRAS qui souligne). Elle doit l’être parce que son approche dépend des points de vue fournis par les sciences sociales. Elle ne pouvait pas exister avant cette contribution.
« Il existe de réelles discontinuités entre la théologie traditionnelle et celle de la libération. Elle contient d’authentiques nouveautés même si « la nouveauté » a été considérée traditionnellement comme un vilain mot dans le christianisme. »
Elle tente de se présenter comme biblique
« La théologie de la libération elle-même minimise parfois cet élément de réelle nouveauté, le plus souvent en expliquant que le prophète Amos et l’apôtre Paul ont dit tout cela depuis longtemps. Amos et Paul ont peut-être dit des choses qui sont en harmonie avec certains aspects de la pensée moderne, mais ils n’avaient aucune connaissance de la sociologie moderne. Il ne sert à rien de prétendre qu’ils la connaissaient. On peut comprendre pourquoi des théologiens de la libération tentent de présenter Amos et Paul comme des précurseurs puisque le Christ a toujours été compris et s’est présenté lui-même comme immuable.
« Certains interprètes (de la théologie de la libération) forcent les données bibliques en faisant, par exemple, de la sortie d’Égypte du peuple d’Israël une sorte de modèle de libération, ou de Jésus un prototype de Che Guevara. »
Comment les sciences sociales ont révolutionné la vérité chrétienne
« La plupart des chrétiens, quand ils pensent au désaccord entre la science et la religion, pensent à Darwin, aux sciences physiques et aux disputes du XIXᵉ siècle sur l’évolution… Mais ni les sciences physiques ni les sciences historiques n’ont causé de révolution comparable à celle que les sciences sociales effectuent actuellement et vont continuer d’effectuer. » Leur impact est dû à « toute la mentalité qui sous-tend ces sciences ».
Cette mentalité est celle qui affirme que toutes les vérités et toutes les valeurs dépendent de circonstances historiques et sociales particulières. Si les circonstances changent, les vérités et les valeurs changent. Il est impossible d’avoir des vérités et des valeurs qui soient valables pour toute époque et toute culture. En d’autres termes, selon le DRAS il ne peut pas y avoir de révélation immuable faite par Dieu à l’homme – « La révélation, quoi qu’elle puisse être d’autre, est aussi une réalité humaine ».
Ce que prétend ce livre c’est que, quand l’auteur de l’épître aux Hébreux écrit : « Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils » (Héb. 1:1), il se trompe. Ce n’était pas Dieu qui avait parlé. Tout ce que possédait l’auteur de l’épître aux Hébreux, c’étaient ses propres idées, des perceptions humaines qui étaient valables seulement pour son temps et sa culture. Il est faux, selon le livre DRAS, de prendre les idées de cet auteur et de les appliquer universellement – en particulier de les appliquer à l’homme du XXᵉ siècle qui est arrivé à comprendre la valeur des sciences sociales.
S’il n’y a pas de vérités éternelles, cela implique qu’il n’y a pas de Donateur des vérités éternelles. Il n’y a pas de Dieu ! Ou pour le moins il n’y a pas de Dieu dans le sens où on l’admet généralement. Il n’y a pas de Dieu objectif, surnaturel, pas de Dieu qui existe réellement.
Dieu n’est qu’une création de l’imagination humaine comme Karl Marx, le père de la théorie sociale, l’a fait remarquer. De plus, cette image de Dieu est conditionnée par la culture et le système de valeurs du peuple qui l’a imaginée.
Selon ce raisonnement, les images de Dieu qu’ont les chrétiens, les juifs, les musulmans, les bouddhistes, etc. sont toutes également valables parce qu’elles découlent toutes de l’imagination humaine. Elles diffèrent seulement à cause des divers âges historiques, cultures et systèmes de valeurs des peuples qui les ont imaginées. Il découle de ce qui précède qu’en harmonisant les cultures et les systèmes de valeurs, il est possible de fondre en une seule les différentes conceptions de Dieu. Ainsi sont posés les fondements d’une religion mondiale. Voyez le DRAS : « Des mouvements modernes (comme la théologie de la libération) ont tendu à donner une beaucoup plus grande importance à des choses qui sont communes à toutes les religions les plus importantes, comme les valeurs éthiques d’amour et de justice. »
Cela correspond parfaitement à la politique préconisée par Antonio Gramsci, fondateur du Parti communiste italien, qui disait : « II faut étudier les croyances religieuses d’un peuple et ses valeurs de sorte que, les connaissant, on puisse les changer et utiliser ces nouvelles croyances et valeurs pour établir une nouvelle société. » Autrement dit, puisque l’homme moderne n’a pas encore abandonné son besoin de religion, quelque chose doit subsister de ce qu’on appelle « la foi chrétienne ». Mais, selon le DRAS, cette foi doit être vidée de toutes les valeurs héritées des temps anciens et de cultures éteintes. Le contenu de la foi chrétienne des dernières décennies du XXᵉ siècle doit être déterminé exclusivement par ce que l’homme comprend des sciences physiques, historiques et surtout sociales. La théologie de la libération, déclare ce livre, « n’est rien de plus qu’une réflexion chrétienne faite à partir de cette attitude de modernité ». Les théologiens de la libération « sont conscients de ce que toutes les doctrines traditionnelles reflètent inévitablement les situations et les cultures dans lesquelles elles ont été énoncées pour la première fois ». La modernité « s’appuie sur la raison plus que sur la révélation comme source de la connaissance, minimise le surnaturel et tend à être à la fois relativiste et universaliste en éthique ». Au contraire, le fonda mentalisme défend des « vérités valables éternellement ».
Le rôle de Karl Marx
Le DRAS explique la contribution de Marx. « Évidemment, toute personne familiarisée avec les sciences sociales est consciente de l’apport de Marx à la théorie sociale. Un spécialiste des sciences sociales se situe dans une tradition formée par Marx, Durkheim et Weber, et d’autres. Un spécialiste en sciences sociales se référera continuellement aux points de vue des principaux illustrateurs de cette tradition. »
Voici donc la raison pour laquelle ce livre attaque si violemment les anticommunistes. C’est qu’il défend la théologie de la libération et que la théologie de la libération penche très fort du côté des enseignements de Marx !
Le DRAS cite le Père Ernesto Cardenal, ministre du gouvernement marxiste du Nicaragua : « La marxisme est une méthode scientifique de l’étude et du changement de la société. Ce que le Christ a fait, c’est de nous présenter le but du changement de la société, une humanité parfaite que nous devons créer avec lui. Ce but est une communauté de frères et de sœurs dans l’amour. Mais il ne nous a pas dit quelle méthode scientifique utiliser pour atteindre ce but. La science doit nous le dire. Dans ce cas, les sciences sociales. »
Quelle tragédie, le Christ aurait donné un but à l’homme mais aurait oublié de lui dire comment l’atteindre ! Pendant 2000 ans l’homme a pataugé, génération après génération, en essayant d’atteindre l’inaccessible. Soudain Karl Marx fait son entrée sur la scène du monde et donne à l’humanité la clé qui lui manquait. Voilà quelqu’un qui est sûrement plus grand que Jésus-Christ ! Quel blasphème !
Mais Jésus ne nous a jamais donné pour but de créer une humanité parfaite. Jésus savait ce qu’il y avait dans le cœur de l’homme (Jean 2:24-25), qu’il est « tortueux par-dessus tout et méchant » (Jérémie 17:9). Jésus a dit : « Mon royaume n’est pas de ce monde » (Jean 18:36). Il a recommandé à ses disciples « amassez-vous des trésors dans le ciel où le ver et la rouille ne détruisent point et où les voleurs ne percent ni ne dérobent » (Matthieu 6:20). Vers la fin de sa vie, l’apôtre Paul écrit : « Le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs dont je suis le premier » (Tim. 1:15), non pas pour créer une communauté parfaite. L’apôtre Pierre se réjouissait de ce que les chrétiens ont « un héritage qui ne peut ni se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir, lequel vous est réservé dans les cieux » (1 Pierre 1:4).
Le but de créer une humanité parfaite est un but marxiste, ce n’est pas un but chrétien. Et les moyens que les théologiens de la libération préconisent pour atteindre ce but, changer les structures de la société, sont aussi marxistes. Les théologiens de la libération prêchent véritablement l’Évangile selon Karl Marx !
Edward Cain[1]
[1] Traduction abrégée de « Signposts » vol. 8, No2/1989 par Sophie Perrenoud