Tout en étant sauvés par la grâce de Dieu et sur le chemin de la sanctification, nous chrétiens évangéliques, avons été fortement influencés par le piétisme et le néo-platonisme ; nous avons en conséquence eu très peu d’impact sur la société et sur le système du monde qui nous entoure, que ce soit au niveau éducatif, littéraire, économique, politique ou scientifique (créationnisme) etc… Nous nous sommes contentés d’un évangile de type essentiellement personnel coupant le spirituel du matériel. Cela nous a amenés à tout « spiritualiser » et ainsi à compter plus sur la vie de l’esprit, qui parfois peut être très subjective, que sur la Loi-Parole de Dieu.

Maintenant, il va de soi que l’équilibre se trouve en s’appuyant sur les deux, les deux piliers de la vie chrétienne étant la foi au Christ (Vie de l’Esprit) et l’obéissance à Ses Commandements (Sa Parole).

Nous n’avons que très peu d’idées en ce qui concerne le rôle de l’Église dans la société de cette fin du 20ème siècle.

Pourquoi cela est-il arrivé ? Parce que nous ne nous sommes pas tenus à une prédication pure et simple de la Parole de Dieu. Rien n’est plus clair, précis, radical. Tout alors tend à devenir relatif à part le salut.

Résultat net : l’Église en est arrivée à épouser les idées du monde, et les chrétiens sont dans la confusion par rapport aux sujets d’actualité plutôt que de tout juger Bible en main.

Si nous voulons voir un réveil, il va falloir que nous nous engagions tous à changer ce qui ne va pas, non seulement en nous et dans l’Église mais aussi autour de nous. Nous ne sommes ni des êtres écrasés par une fatalité divine, ni des êtres dont la volonté serait suprême, mais «nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a prépa­rées d’avance, afin que nous les pratiquions» (Éph. 2.10).

En bref, quel est notre rôle en tant que peuple de Dieu sur la terre ? Ne sommes-nous pas sup­posés être le sel de la terre et cela dans tous domaines de la vie (Matt. 5.13), la lumière même du monde !

L’Église doit retrouver cette voix prophétique qui fut son apanage à plusieurs reprises au cours de l’histoire et ainsi redevenir une influence plutôt que d’être influencée par une théologie libérale, idéaliste, subjective, cartésienne ou kantienne qui ne mène qu’à l’illusionnisme religieux et à l’utopisme social.

Chaque fois que l’Église est revenue à la Parole de Dieu, elle a trouvé le succès dans ces deux choses: l’évangélisation du monde et sa propre édification dans l’amour et la vérité.

La préservation de la vérité biblique dans l’Église dépend de la capacité de ses dirigeants à combattre les idées erronées du moment qui ne sont que le retour régulier d’un humanisme sans Dieu et d’un relativisme sans loi. Le champ de bataille est l’intelligence et la raison même de l’hom­me au niveau individuel et la doctrine de l’Église au niveau plus global de la société.

Le débat millénaire entre la raison de l’homme et la Parole de Dieu, entre les idées de l’homme et celles de Dieu réapparaît toujours. Satan attaque les dirigeants de l’Église parce qu’ils sont les seuls à avoir la possibilité de contrecarrer (neutraliser) les idées (raison autonome humaine) avec la Parole de Dieu. S’ils ne le font pas, très rapidement ils perdent du terrain et les idées du monde envahissent leur intelligence et leur raison pour les tromper ; et le troupeau suit.

Dans notre histoire l’exemple le plus parfait de ceci est celui de la Révolution française avec son exaltation de la raison humaine et de la propre vertu des hommes plutôt que de Christ et de Sa Parole. C’est pourquoi il est très important d’avoir une vue du monde chrétienne. Nous les chrétiens évangéliques avons besoin de développer une vision du monde biblique. Nous avons besoin de voir le monde comme Dieu le voit (Il Cor. 10.3-5). Car si le conflit se trouve en effet dans l’intelligen­ce de l’homme, il est crucial que nous développions une raison chrétienne, une manière chrétienne de penser et cela par rapport à toutes les sphères de la vie, pas seulement relativement au salut et à la sanctification ! Nous ne sommes pas seulement des esprits, mais nous avons aussi une « âme et nous vivons dans un corps. C’est pourquoi nous devons être attentifs de ne pas nous laisser trom­per et croire que si nous sommes sauvés, si nous lisons la Bible, prions et communions avec d’autres croyants, tout ira bien. Cette façon de penser n’est rien d’autre que du piétisme mal placé, une sorte de platonisme qui sépare le spirituel d’avec le matériel, le temporel d’avec l’éternel.

Une telle manière de penser et d’agir est complètement opposé à ce qu’enseigne la Bible.

 Olivier UDRIOT