Création, délinquance et gouvernement mondial

par | Résister et Construire - numéro 9

Un ami missionnaire nous écrit du Brésil : « Dans une étude internationale sur l’année 1988, São Paulo se trouve mentionnée comme une des villes où la violence est la plus déchaînée. Le crime, en particulier les attaques à main armée, existe à l’état anarchique ainsi que plusieurs de nos amis l’ont expérimenté à leurs dépens, au moins une fois. Au milieu de tout cela, le témoignage évangélique, le spiritisme et le matérialisme poursuivent leur progression dans le vide que laisse un catholicisme en voie d’extinction. »

À un niveau beaucoup plus profond, celui qui a trait à l’honnêteté, à la discipline, à la famille, à la chasteté, les différences entre l’héritage spirituel nord-américain (les Pères Pèlerins du May Flower) et ceux des Sud-Américains avec les Conquistadors, s’avèrent évidentes de tous les côtés. Parallèlement, un de nos amis Suisse déplore le fait que la Suisse connaît le taux le plus élevé de malades atteints du Sida ainsi que le taux le plus élevé de suicides en Europe. Il y a aussi une poussée du nombre de divorces ; la délinquance est en augmentation notable, la loi cesse d’être appelée, tandis que l’État Fédéral Suisse et l’Église Évangélique demeurent muets.

Pendant ce temps, aux États-Unis on apprend le récit peu édifiant d’une corruption généralisée au sein de la police new-yorkaise qui fait l’objet d’un livre qui se vend comme un « best seller ». Il y est question d’un nombre accru de crimes et de meurtres bizarres, de même que des mutilations sur des animaux témoignent d’une vogue accrue des pratiques sataniques traditionnelles et non traditionnelles qui contribuent à un déchaînement de terreur débridé constaté aux États-Unis et’ dans le monde aujourd’hui.

La revue généralement bien informée « Christian Anti-communism Newsletter » fait part d’une anarchie grandissante qui règne au Pérou, pays frappé d’un taux d’inflation annuel de 2’000 à 3’000 % et qui subit les ravages d’un groupe de guérilla communiste qui s’intitule « Sendero Luminoso » (le Sentier Lumineux). Des soldats mal payés de l’armée régulière prétendent avoir égaré leurs armes, alors, qu’en fait, ils les ont vendues aux rebelles. Ainsi, le terrorisme international demeure une menace permanente concurremment avec la présence d’un trafic de drogue.

Aux États-Unis, on peut dire que dans les centre-villes plus personne n’est vraiment à l’abri, car la discipline y est complètement abandonnée. Pire encore, cette désintégration du milieu social se propage partout dans le corps social, et depuis des années, elle s’est infiltrée dans de nombreux domaines. Nous vivons une période de l’histoire où la criminalité règne sur la plus grande partie du globe et où une majorité silencieuse de gens respectueux des lois réclame, à cor et à cri, le droit à « la paix et à la sécurité » (1 Thessaloniciens 5:3).

Comme toujours, lorsque l’homme considère qu’il est lui-même son seul sauveur, pourvoyeur, maître et seigneur, il fait appel à sa propre raison, à son ingéniosité et à son pouvoir d’apporter une solution. Il se tourne vers le gouvernement humain pour qu’il supprime l’anarchie par le moyen de lois plus sévères et par une mise en application plus stricte de celles-ci.

D’une certaine manière, cette confiance dans le gouvernement est d’ailleurs conforme à la vision biblique et chrétienne. Dieu a institué les gouvernements et les autorités (les magistrats) dans le but de punir ceux qui font le mal. Et cela peut aller jusqu’à leur ôter la vie « car ce n’est pas en vain qu’il détient le glaive pour punir ceux qui font le mal » (Romains 13:1-8).

Le peuple de Dieu doit donc prier pour tous ceux qui détiennent l’autorité « afin que nous puissions mener une vie tranquille et paisible, avec un parfait attachement pour Dieu et une conduite entièrement respectable » (1 Timothée 2:1-2).

Une majorité d’incroyants seraient d’accord sur le fait que le gouvernement existe pour protéger les citoyens contre les malfaiteurs et les criminels. Par conséquent, les chrétiens observant l’enseignement biblique, ne sauraient désapprouver totalement les incroyants qui réclament davantage de mesures gouvernementales face à la présente généralisation de la délinquance. Pareillement, les chrétiens ne sauraient non plus se déclarer partisans de l’anarchie c’est-à-dire de l’abolition de tout gouvernement. Or, précisément, Dieu a institué les gouvernements pour réprimer et contenir l’anarchie, car ce terme même d’anarchie est synonyme de délinquance.

D’un autre côté, il est vrai que les chrétiens doivent résister, fût-ce au prix de leur vie, à toute tentative de n’importe quel gouvernement d’exercer son autorité à l’encontre de la Loi de Dieu. Par exemple, les chrétiens ne doivent pas permettre à un état/gouvernement d’exercer son autorité en les empêchant ou en leur interdisant d’élever leurs enfants dans la foi chrétienne et de leur donner une éducation et une discipline inspirées par le Seigneur (Éphésiens 6:4). Les chrétiens doivent rester vigilants et doivent protester énergiquement contre les efforts de certains gouvernements ou organismes, législateurs ou administrations scolaires pour appliquer des mesures discriminatoires à l’encontre de leur foi.

À titre d’exemple de mesures de ce genre, on peut citer certains états où il est exigé que des livres anti-chrétiens fassent partie de la bibliothèque dans une école chrétienne. Un autre exemple est la demande formulée par un état que les écoles chrétiennes et leurs enseignants soient agréés par l’état/gouvernement en sorte qu’elles aient un mandat explicite ou implicite de pratiquer un « pluralisme » dans leur enseignement, autrement dit, une vue du monde anti-biblique. Un autre exemple encore est celui d’un état/gouvernement prescrivant que la création selon la Genèse ne peut être enseignée dans le cadre de l’enseignement de l’histoire naturelle dans une école chrétienne privée ou un collège (à l’heure où ce texte est rédigé une pression illégale de ce genre est exercée sur le collège « Christian Heritage College » en Californie). Il y a enfin tous les cas où une soi-disant « éducation sexuelle scolaire » et autres « valeurs élucidantes » sont imposées aux programmes d’écoles chrétiennes.

Les chrétiens, à titre individuel, de même que les Églises, doivent disposer de la liberté de s’engager dans un travail charitable d’aide sociale aux pauvres combiné avec un enseignement biblique. Ils doivent disposer de la liberté de répandre l’Évangile, car son annonce aux pauvres et aux « perdus loin de Dieu » constitue la mission même que Dieu a confiée à l’Église. C’est là une obligation prescrite par l’Écriture.

Ainsi le mot « délinquance » dans son sens biblique signifie une désobéissance à la loi de Dieu, que cette désobéissance soit le fait d’un état/gouvernement ou celui des gens. Elle peut inclure des actes considérés comme légaux par les autorités et qui sont cependant interdits dans l’Écriture Sainte.

Des exemples : le divorce pour quelque cause que ce soit par « consentement mutuel » est maintenant pratiquement « légal » partout, alors que dans la Bible celui-ci n’est admis qu’en cas d’adultère (Matthieu 5:31,32) et qu’au verset 16 du chapitre 2 du Livre de Malachie il est dit :

« Je hais le divorce et celui qui se rend coupable de violence, dit le Seigneur, le Dieu d’Israël et de l’Univers. »

Voici aussi que l’avortement a été légalisé dans le monde entier alors que l’Écriture le condamne. C’est là une nouvelle forme d’holocauste qui permet chaque année le meurtre de 55 millions de « pré-nourrissons » créés par Dieu et victimes innocentes. Le meurtre de nouveau-nés handicapés et d’infirmes ou vieillards très âgés par famine et déshydratation forcée (souvent une agonie prolongée) est devenu quasi légal quand il n’est pas approuvé par certains tribunaux (tout au moins, cela a été le cas aux U.S.A et en Hollande), toute cette abomination alors que Jésus-Christ nous prescrit d’aimer notre prochain comme nous-mêmes, et qu’au verset 13 du chapitre 20 du Livre de l’Exode, le commandement de Dieu prescrit : « Tu ne commettras pas de meurtre ».

L’internement prolongé, l’exil, l’enfermement dans des hôpitaux psychiatriques de « dissidents » au régime communiste et en particulier de croyants, toutes ces formes d’abus ont été considérées comme des pratiques légales par des États communistes alors qu’il s’agit d’actes coupables et parfaitement contraires à la volonté de Dieu.

Dans les pays musulmans, des chrétiens sont persécutés et parfois mis à mort avec l’approbation, ou en tout cas la connivence des gouvernements (en 1989, le cas du Liban). Des exemples de délinquance commise par des états et des gouvernements sont légion.

En résumé, les lois des gouvernements humains sont fréquemment « délinquantes » si on les mesure à l’aune des prescriptions de la Bible où se trouve déterminée la distinction entre le bien et le mal.

Particulièrement pour les gens de notre génération, les Chrétiens doivent souvent décider « d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Actes 5:29) soit en ne faisant pas ce que « légalement » ils pourraient faire, soit en refusant d’obéir à des lois « iniques » prescrites par un gouvernement/état et en marquant ainsi leur obéissance à Dieu.

Un magnifique exemple d’un cas de ce genre est celui de Corrie Ten Boom et de sa famille sous l’occupation nazie de la Hollande pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle et sa famille n’ont pas hésité à abriter des Juifs. Des exemples analogues tirés des Écritures sont entre autres les courageuses sages-femmes qui refusèrent de suivre les ordres du Pharaon d’Égypte prescrivant de tuer les enfants Juifs mâles qui naîtraient par leurs soins. (cf Exode chap. 1) Il y eut aussi celui de Rahab qui cacha chez elle les espions car ceux-ci appartenaient au peuple du Dieu d’Israël. (Josué 2, Épître aux Hébreux 11:31).

Le gouvernement ou l’état créé par les hommes ne peut être un maître absolu mais, au contraire, il doit se considérer comme le serviteur de Dieu et du peuple.

Des gouvernements ou états qui s’efforcent de gouverner sans admettre d’opposition et qui sont indifférents ou même ennemis de Dieu en le rejetant, ne peuvent prétendre remédier à la délinquance au sein de la société ; en fait, ils ne font que l’aggraver.

Du fait qu’aujourd’hui, dans le monde entier, des hommes ont délibérément voulu proscrire Dieu et sa Loi contenue dans la Bible, leur présente exigence destinée à endiguer les progrès de la délinquance par la création d’un gouvernement mondial ne peut que déboucher seulement sur une délinquance institutionnalisée dans l’ensemble du monde. Même une émigration ou une évasion vers un autre pays comme cela a pu être le cas pour un petit nombre de privilégiés qui ont pu ainsi s’échapper de l’Allemagne nazie ou des pays sous dictature communiste, ne serait plus alors possible.

Ceux qui aujourd’hui se disent promoteurs d’un gouvernement mondial unifié sont dans l’illusion que « la paix et la sécurité » peuvent être obtenues sans le secours du Dieu de la Bible, le Créateur, et sans la mise en application de Sa Loi.

Ils affirment faussement que le monde a toujours existé par lui-même et a progressé par évolution, par la rencontre du hasard et de la nécessité des forces cosmiques. Ils prétendent que l’homme, le produit final de cette évolution cosmique chaotique, peut déterminer, de moment en moment, sa propre conduite dans le sens qu’il peut décider par lui-même. Ainsi le mode même de l’existence du monde et de l’homme est considéré dans son principe comme étant sans loi. Tout au plus, l’homme scientifique moderne concède la présence de certaines formes répétitives régulières (autrefois désignées sous le vocable des « lois de la nature »), que l’homme est censé interpréter et utiliser au mieux.

De même qu’au cours de l’évolution elle-même, ainsi pour l’homme et son orgueil autorégulateur, des désastres et des catastrophes doivent de toute évidence se produire de temps à autre.

C’est ainsi que la « grande expérience du socialisme » sous le régime communiste en Russie a coûté des millions de vies humaines sacrifiées à l’application de l’idéologie marxiste, qui a entraîné des misères innombrables, des épreuves et un désespoir immense, et en fin de compte s’est avérée un échec économique patent.

Il en a été de même lors de la première expérience pour fonder une société sans Dieu et qui fut tentée à partir de la Révolution française en 1789. Elle aussi est responsable de nombreuses victimes innocentes et, lors de la Terreur, du sacrifice brutal imposé au nom d’une utopique notion de « liberté, égalité et fraternité » appliquée sans discernement.

Et malgré ces exemples désastreux, nos utopiques évolutionnistes d’aujourd’hui n’éprouvent aucun repentir en face de ces flots de sang versés, et ils ne renoncent nullement à tenter une fois de plus d’organiser le monde selon leurs vues doctrinaires et leur tyrannique idéologie, qui n’est que le prétexte de leur avidité à exercer le pouvoir sans aucune retenue.

Un certain mouvement actuel en faveur à la fois d’un seul gouvernement mondial et d’une seule religion syncrétiste universelle (ou soi-disant telle, car elle exclut un christianisme fondé sur la Bible), de même que ses utopiques prédécesseurs (cf Robespierre et le culte de l’Être Suprême) fait miroiter, sans aucun détail concret, mais en des termes parfaitement utopiques, un avenir merveilleux sans aucune référence, bien entendu, au Dieu de la Bible. Celui-ci avait recommandé à tous les hommes et à son Peuple « de n’avoir pas d’autres dieux que Lui » (Exode 20:3) (Épître de Jacques 4:4). Si l’on peut dire, le « noyau dur » de leur programme est leur refus fanatique et déterminé de se soumettre à la réalité fixe et fondamentale qui découle de l’acte souverain créateur du Seigneur dont la première affirmation se trouve au verset 1 de la Genèse : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre ».

Ces adeptes de l’utopie veulent être leurs propres dieux en créant leur propre « réalité » quel que puisse en être le coût pour l’humanité. En promettant un paradis « fait de la main de l’homme » (le paradis soviétique !) ils précipitent cette humanité vers un avenir aussi proche de l’enfer que possible et fatalement inspiré par Satan lequel hait Dieu et hait aussi « l’homme créé à l’image de Dieu », car c’est lui, selon l’affirmation de Jésus, qui est « un meurtrier dès le commencement » (Jean 8:44).

Ils pourraient chanter à l’instar des Nazis : « Nous marchons, marchons quand tout autour de nous se brise en fragments. Car, aujourd’hui, c’est nous qui possédons l’Allemagne et demain, le monde entier » (Horst Wessel Lied)

Ainsi que George Orwell l’avait prédit prophétiquement dans son roman « 1984 », l’image de l’avenir de l’humanité sous un gouvernement sans loi et sans Dieu est celle d’un visage humain piétiné indéfiniment par une botte de tyran.

Les idéologues de l’utopie sont ainsi engagés sur une voie où, inévitablement, ils vont entrer en collision avec la réalité. Le monde, qui est une création de Dieu, ne peut fonctionner correctement, que si « l’instruction d’emploi » c.à.d. la Loi du Seigneur, se trouve observée.

Si vous désirez récolter du blé, vous ne semez pas de l’ivraie et si vous voulez récolter des figues, vous ne plantez pas des orties. Si vous avez l’intention de construire une maison, il faut le faire sur des fondations solides. Et enfin, pour vivre il vous faut disposer de bon air et de nourriture.

En ce qui concerne le gouvernement, l’économie, le domaine politique, l’éthique et la morale, il est parfaitement exact, ainsi que Jésus-Christ l’avait déclaré à Satan le Tentateur, « que l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole que Dieu prononce » (Mathieu 4:4).

La morale purement utilitaire, sans référence à Dieu, par laquelle l’homme s’imagine qu’il peut fonder une grande société, s’est effondrée précisément parce que ce matérialisme de la seule utilité est une maison « bâtie sur le sable ».

Ce qui est qualifié « utile » n’est pas nécessairement une chose bonne et tout ce que les hommes désirent, n’est pas nécessairement désirable. Soyons conscients du fait que de nos jours, le monde est en train de périr, parce que la plupart des gens, déçus qu’ils sont par leurs gouvernements, se refusent à rechercher les véritables « biens », c’est-à-dire Dieu puisque « personne n’est bon si ce n’est Dieu seul » (Luc 18:19).

Un gouvernement/état unifié pour le monde entier, qui serait issu de l’ambition d’une élite de dirigeants (dont certains ne manquent pas d’attrait charismatique) en même temps que la clameur des peuples réclamant « la paix et la sécurité » parce qu’ils sont terrifiés par les progrès généralisés de la délinquance, est actuellement très certainement en voie de gestation.

Ce sera là, dans l’histoire de notre monde, la tentative la plus ambitieuse que l’homme aura voulu effectuer pour se mettre à la place de Dieu, soi-disant pour maîtriser son propre avenir et créer par lui-même « un nouvel âge » et une « nouvelle réalité » par ses propres moyens.

Toutefois comme la vérité est qu’il n’existe qu’une seule réalité, celle que Dieu a créée de manière immuable dès « le commencement », ces dirigeants et ces peuples se réclamant de l’utopie matérialiste ne pourront récolter que la misère et la destruction. Aux Israélites qui demandaient au prophète Samuel, en le suppliant, d’intercéder en leur faveur auprès de Dieu, il répondit :

« De votre côté, reconnaissez l’autorité du Seigneur, servez-le sincèrement de tout votre cœur, et considérez tous les grands prodiges qu’il a accomplis en votre faveur. Mais, si vous faites le mal, vous serez détruits, vous et votre roi ». (Samuel 12 : 24,25).

Ellen MYERS[1]

[1]      Traduit par C.O. BERGMAN