Dans le Symbole des Apôtres nous confessons que nous croyons « la sainte Église catholique ». Avec le Symbole de Nicée-Constantinople (325-381), nous confessons que nous croyons « l’Église une, Sainte, catholique et apostolique ». Catholique ici ne veut évidemment pas dire catholique romain, c’est-à-dire la domination de l’Église de Rome sur toutes les Églises locales. Quel est le vrai sens de ce mot ? Voici la remarquable description de ce qu’est la catholicité du christianisme telle que l’a formulée le pasteur Richard Paquier :
Avoir l’esprit de la catholicité, c’est vouloir être complet et non pas unilatéral, vivre un christianisme intégral et non tronqué, universel et non sectaire. Être catholique, c’est affirmer Dieu tout entier, l’Écriture toute entière, le « cosmos » tout entier. C’est croire au Dieu transcendant et immanent, Principe et Énergie, au Dieu Trois et Un, Père, Fils et Saint-Esprit. C’est confesser Christ Dieu et Homme et non pas seulement le prophète ou le prêtre, l’homme ou le Dieu, le Modèle moral ou l’Hôte mystique de l’âme, le Sauveur ou le Juge. C’est reconnaître l’Ancien Testament et le Nouveau Testament, celui-ci en entier : les Synoptiques et Jean, Paul et Jacques. C’est être en communion avec l’Église de tous les siècles, et non pas faire commencer l’histoire de l’Église à la Réformation, ou au contraire arrêter la vie de l’Église au stade médiéval. C’est être en communion avec l’Église de la terre et avec l’Église du ciel, avec l’Église triomphante comme avec l’Église militante. C’est réaliser dans les sacrements et dans le culte l’union harmonieuse de la spiritualité et de la corporéité, de la nature et de l’esprit, de ce monde et de l’autre. La catholicité, c’est l’attribut du christianisme complet, total, intégral. »
André Bardet : Un combat pour l’Église, Bibliothèque historique vaudoise, nᵒ 92, Lausanne, 1988.