Contrôler la population du monde

par | Résister et Construire - numéros 18-19

Contrairement à ce que veulent nous faire croire tant les médias que tous les autres fabricants de mythes modernes, le contrôle de la population n’a rien à voir avec un essai modéré et raisonnable d’ajuster la population mondiale aux ressources limitées de la terre.

Il s’agirait plutôt d’une campagne universelle et puissamment organisée, ayant pour but d’éliminer autant de personnes et de peuples qu’il sera nécessaire pour obtenir une concentration toujours plus grande des ressources terrestres (populations comprises) entre les mains d’une élite mondiale opulente.

Une telle hypothèse peut sembler quelque peu exagérée, mais avant de prendre position, cela vaut la peine d’examiner les paroles et les actes des promoteurs de cette planification de la population du monde.

Considérez, par exemple, cette proposition électorale du parti écologiste de Grande-Bretagne émise en 1989 qui, si elle était reçue comme politique gouvernementale, réduirait de 50 % la population britannique qui actuellement est d’environ 56 millions de personnes.

Sans doute bien des gens considèrent le parti écologiste britannique, ainsi que ses semblables ailleurs, comme politiquement peu sérieux. Cependant si vous comptez le nombre des partis dits gouvernementaux d’Europe occidentale qui, pour des raisons démagogiques, ont adopté l’idéologie verte ces dernières années, vous concéderez sans peine que cette proposition n’est pas aussi fantaisiste qu’elle en a l’air.

En fait, nous n’avons guère eu besoin des verts pour voir la personne

humaine prendre dans la politique la deuxième ou la toute dernière place bien loin derrière les bébés phoques, l’économie et les idéologies.

Depuis le début de ce siècle, il y s’est trouvé un certain nombre de partis politiques et de gouvernements pour promouvoir de telles conceptions. Les tentatives de Hitler et de Staline pour exterminer des races et des peuples entiers ne furent que la conséquence logique et la mise en exécution de telles théories sur le contrôle de la population et sur l’eugénisme, théories qui avaient contaminé tant les universités – l’influence de Darwin est ici indéniable – que des organisations populaires démagogiques. Cette influence se manifeste depuis des décennies si ce n’est des siècles. N’oublions pas que Hitler avait déjà son parti des verts dans les années trente et que pendant la Révolution française le Comité de Salut public n’avait pas hésité à proposer la réduction de la population de la France d’un tiers pour parer à la crise du chômage.

Des personnes comme Margaret Sanger aux États-Unis, fondatrice en 1942 de l’organisation Planning Familial en Amérique et dix ans plus tard de la Fédération du Planning Familial International, étaient de grands admirateurs du programme eugénique des Nazis, dont le but n’était autre que la création de la race supérieure. L’idéologie de Sanger, tout comme sa méthodologie, peut être résumée en un mot : la mort. C’est elle qui écrivit : « Le plus grand acte de bonté qu’une famille nombreuse puisse accomplir envers un de ses membres les plus jeunes est de le tuer ».

En bons disciples de cet enseignement, le Planning Familial International et ses 90 filiales (ou plus) dans le monde poursuivent et mettent en application une politique véritablement enragée de mise à mort par avortement. En 1984, sa filiale américaine aurait tué quelque 86 947 bébés dans plus de 50 de ses cliniques réparties dans tout le pays.

Et quand je parle de bébés, je ne fais que reprendre le terme utilisé par le Planning Familial, expression qui, d’ailleurs, est également la mienne. En 1963 déjà, il déclara qu’« un avortement tuait un bébé déjà vivant ».

Dans le monde entier, le I.P.P.F. (International Planned Parenthood Federation) forme des gens et fournit du matériel d’avortement pour les pays en voie de développement, même là où la loi interdit ce crime. Son programme inclut aussi l’avortement forcé, pratique qu’il encourage comme c’est le cas pour l’infâme politique chinoise de l’enfant unique. Il appuie également la méthode indienne de contrôle de population par stérilisation forcée, modèle prôné par feu Indira Gandhi.

Mais l’IPPF ne limite pas son action aux pays en voie de développement. Il a aussi des projets pour les peuples des pays industrialisés, tels que les États-Unis et le Japon. En 1969, le directeur de la section de recherches de sa branche américaine, Frederick Jaffe énuméra une liste « de mesures proposées pour réduire la fécondité aux États-Unis ».

Les mesures proposées comprennent : « l’avortement forcé pour les grossesses de femmes non mariées… ; des versements pour encourager l’avortement », ainsi que la stérilisation obligatoire des femmes ayant eu deux enfants. Voici d’autres mesures couramment utilisées pour réduire la population des pays riches, pays pourtant parfaitement capables de subvenir aux besoins d’une population croissante :

  1. L’éducation sexuelle obligatoire, ce qui engendre une activité sexuelle inconsidérée parmi les jeunes gens qui de plus, utilisent des moyens de contraception inefficaces tels le préservatif. Ces derniers sont fournis sur place, par ce qu’on appelle aux États-Unis des cliniques scolaires qui facilitent également les avortements une fois la contraception manquée.
  2. La propagande en faveur de l’homosexualité comme mode de vie alternatif normal.
  3. Ce qui a été appelé l’éducation relative à la mort qui, de manière sournoise, a été introduite dans les programmes de tous les degrés de l’instruction aux États-Unis. Cette éducation encourage – entre autres activités – les jeunes à réfléchir à la manière dont ils pourraient se suicider si l’occasion se présenterait à eux. Il n’est guère alors surprenant qu’aux États-Unis le suicide soit devenu la troisième cause de mort pour les jeunes.
  4. En encourageant les jeunes à retarder leur mariage – ou à ne pas se marier du tout – en imposant plus lourdement les couples mariés que les couples vivant en concubinage.
  5. En exerçant de fortes pressions sur les femmes mariées pour qu’elles prennent un emploi. Un tel choix rend le fait d’avoir des enfants et de s’en occuper personnellement plus difficile. Ces dernières décennies les femmes en Occident ont fait des progrès évidents grâce aux activités du lobby féministe : aujourd’hui elles jouissent du privilège professionnel de pouvoir charger des camions de poubelles et de balayer les rues ; récemment on leur a même généreusement concédé le droit de travailler dans des lieux à hauts risques, emploi autrefois réservé aux hommes.
  6. En décourageant l’acquisition de la propriété familiale et en restreignant la disponibilité et la grandeur des logements.

Mais ces activités de l’I.P.P.F ne représentent que la pointe de l’iceberg en ce qui concerne les démarches sérieuses en faveur du contrôle mondial de la population. Les gros pions dans ce mouvement sont les gouvernements occidentaux eux-mêmes, Japon compris. Les diverses agences de l’ONU et plus particulièrement le Fond de l’ONU pour la Population ainsi que l’Organisation Mondiale de la Santé jouent ici un rôle décisif.

L’Agence Américaine pour le Développement International (A.D.I.) est probablement l’appui individuel le plus important des programmes de planification de la population dans les pays en voie de développement. Les fonds de l’A.D.I. financent les programmes de stérilisation obligatoire lancés dans nombre de ces pays. Au Bangladesh, par exemple, l’équivalent de sept dollars américains est offert aux hommes et aux femmes comme prix de leur virilité. Jusqu’en 1985 où des groupes en faveur de la vie et des droits humains mirent une pression efficace sur le Congrès des États-Unis pour couper ses fonds, l’A.D.I. joua également un rôle très important dans le financement du programme chinois d’avortement forcé.

Les gouvernements d’autres pays, dont le Japon, se sont empressés de remplir la place vide laissée par les Américains et ces programmes iniques et humainement dégradants continuent leur œuvre de massacre dans bien des pays du Tiers-Monde et spécialement en Chine.

Tous ces programmes ont été, et continuent à être poursuivis avec une détermination impitoyable parfaitement digne de celle des pires bourreaux nazis et stalinistes. Mais il existe également des liens historiques objectifs parfaitement identifiables entre notre époque et celle de ces totalitarismes eugéniques. La compagnie Hoechst, par exemple, rejeton de la trop célèbre firme allemande Farben S.A. qui produisit le gaz Zyklon B utilisé dans les camps nazis de la mort, fabrique aujourd’hui une drogue abortive bien plus meurtrière encore, le RU468. Le seul but de ce produit est de détruire des enfants, mais on a récemment constaté en France qu’un de ses effets secondaires serait de tuer la mère également. On estime que si cette drogue était largement utilisée, comme il est prévu de le faire dans les pays du Tiers-Monde où le matériel médical est pratiquement inexistant, un nombre incalculable de femmes en seraient les victimes.

Mais pour nos contrôleurs de population, tels l’Organisation Mondiale de la Santé qui a signé un accord avec le fabriquant du RU468 pour tester et distribuer cette drogue dans les pays en voie de développement, la vie des mères ne vaut manifestement guère plus que celle des enfants qui grandissent dans leur sein.

Les pauvres et les illettrés sont (comme toujours), surtout dans les pays en voie de développement, les cibles privilégiées de ces programmes assassins. On fait pression sur eux pour les amener à utiliser des médicaments et des procédés mortels, souvent interdits en Occident. Il arrive aussi que l’on stérilise des femmes lors d’accouchements sans qu’elles y consentent, ou même qu’elles le sachent.

Ces gens sont des personnes comme vous et moi. Ils devraient bénéficier des mêmes droits et de la même dignité que chacun de nous. Mais leur droit à vivre une existence normale d’être humain leur est refusé par les décisions des dirigeants de notre élite mondialiste. Mère Thérésa a un jour dit que si nos organisateurs mondialistes pensaient que notre terre était trop peuplée, ils pourraient peut-être se considérer comme les premiers à devoir s’en aller.

L’ironie, comme Mère Thérésa l’a également fait remarquer, c’est que notre terre peut largement subvenir aux besoins, mais non à l’avidité de chacun. En Inde on exporte de la nourriture afin de pouvoir acheter des armes et des produits occidentaux de haute technologie. On estime que si le continent africain (moins le Sahara) était correctement cultivé, il pourrait nourrir non seulement sa propre population mais aussi l’ensemble de la population mondiale actuelle. Comme l’a dit un célèbre démographe anglais : « avec chaque bouche vient une paire de bras » (et il aurait pu ajouter un cerveau qui dépasse de loin le plus sophistiqué des ordinateurs). Aucun pays n’a besoin de tuer son propre peuple pour favoriser son développement. Les pays qui sont les plus densément peuplés comme l’Angleterre, les Pays-Bas ou le Japon sont aussi, comme par hasard, ceux qui sont les plus développés.

Les causes de la pauvreté de nombreux pays en voie de développement ont plus à faire avec les religions non-chrétiennes (qui le plus souvent poussent leurs adeptes au fatalisme), les castes, les privilèges et la mégalomanie nationale et internationale qu’avec le nombre d’habitants. On définit la Bolivie comme la misère assise sur une montagne de richesses. Pour prendre un autre exemple, Calcutta est une ville privée des richesses de son arrière-pays naturel.

Sommes-nous engagés sur une voie de progression évolutive ou sommes-nous voués à la révolution ? Souhaitons-nous retomber dans une vie de subsistance quasi animale ou désirons-nous avancer vers une existence plus humaine, plus civilisée ? Dans le second cas nous sommes dans l’obligation de manifester un respect certain tant pour nous-mêmes (comme étant des êtres précieux et uniques) et que pour les autres comme étant nos semblables.

Nous ne pouvons pas édifier notre propre sécurité sur l’insécurité et sur la dégradation de notre prochain. Pas plus que nous ne pourrions construire notre propre richesse sur la pauvreté et la destitution des autres. Mais si nous le faisons, il nous faudra très rapidement nous rendre à l’évidence, à savoir que nous aussi sommes remplaçables. Et cela dès que de plus forts que nous ne trouveront plus aucune utilité ou valeur en nous, ou dès qu’ils estimeront notre existence coûteuse et inutilement dérangeante pour eux.

Une telle situation est maintenant une réalité pour de nombreuses personnes âgées ou chroniquement malades surtout dans les pays occidentaux. La manipulation verbale précède toujours la planification sociale qu’implique ce genre de contrôle des personnes. Une telle déformation du langage est déjà bien avancée dans nos pays industrialisés. Et la pratique de l’euthanasie, dans certains pays du moins, rattrape rapidement la propagande médiatique.

On rapporte qu’aux Pays-Bas 20 % des personnes mourant chaque année sont directement tuées par un médecin. À première vue l’argument qu’une personne détiendrait un droit à mourir semble presque raisonnable. Mais quand on examine ce qui se passe réellement dans un pays comme les Pays-Bas, qui ne limite quasiment plus la pratique de l’euthanasie, on découvre que l’alliance entre cette idéologie mortifère et l’amour de l’argent produit une mixture destructrice de toute raison.

Des groupes de personnes âgées terrifiées et des citoyens inquiets par la détérioration de l’éthique médicale ont commencé à se regrouper aux Pays-Bas. Ils cherchent à sauvegarder le droit à la vie des personnes qui ne désirent pas mourir aux mains de leur médecin. Les histoires de personnes en parfaite santé mourant mystérieusement à la suite d’une visite de leur médecin commencent à se multiplier. D’autres encore sont décédées de la complicité entre médecin et conjoint survivant ; car dans bien des cas, ce dernier ne peut résister à la tentation de mettre ainsi la main sur l’héritage familial.

L’euthanasie est à la porte et certains prédisent que lorsqu’on aura atteint le point culminant de cette vague eugéniste, le massacre actuel des enfants par avortement ne nous semblera plus qu’un jeu d’enfant. Les deux bras de cet étau mortel qui se resserre sur le monde par le biais du contrôle des populations sont l’avortement et l’euthanasie. Cet effort eugénique devrait à la longue réduire la population mondiale, (qui est à présent de 4 à 5 milliards de personnes), à quelque 2 milliards d’habitants apeurés et régimentés. C’est ce qui nous est programmé si les verts et d’autres élites du même acabit parviennent à leurs fins. Et cela risque fort bien d’arriver du vivant de la plupart d’entre nous, à moins qu’une réaction ne s’organise.

Un autre danger provenant de cette politique de contrôle de la population est la double menace de dépeuplement provoquée par les famines et les guerres. Ces moyens sont d’une grande efficacité et permettent de réduire la population d’un pays très rapidement. Nos planificateurs mondiaux tiennent sans doute compte de ces facteurs. La toute récente Guerre du Golfe a bien démontré la remarquable efficacité d’une guerre pour détruire un pays comme l’Irak. En quelques semaines, un pays prospère et sain a été transformé en un peuple dont la survie est aujourd’hui sérieusement compromise. Avant le déclenchement de cette guerre, l’Irak était considéré par nos planificateurs de populations comme ayant une croissance des naissances dangereuse.

L’efficacité remarquable de l’opération militaire montée pour chasser Saddam Hussein du Koweït met, par ailleurs, clairement en évidence le manque de volonté manifeste des pays les plus riches du monde à faire quoi que ce soit d’efficace pour enrayer la famine permanente qui tue des millions de gens en Éthiopie et au Soudan. Avec un milliard de dollars par jour on aurait pu transformer ces pays en oasis verdoyantes. Mais là aussi, il aurait fallu forcer la main à quelques dictateurs pour y parvenir sans parler de la transformation des mentalités !

Il faut également prendre garde à la politique apparemment incohérente de la Banque Mondiale et du Fond Monétaire International à l’égard des pays du Tiers-Monde. Par le passé, ces institutions ont prêté d’énormes sommes à ces pays pauvres sachant parfaitement qu’ils ne seraient jamais en mesure de les rembourser. Le fait qu’aujourd’hui ces banques mettent comme condition au réaménagement de ces prêts l’adoption d’une politique rigoureuse de contrôle de la population montre que ces élites bancaires du mondialisme avaient en tête autre chose que des bénéfices fumeux lorsqu’ils ont entraîné tant de pays – avec leur consentement pécheur, bien sûr – dans ce traquenard.

Si nous devons tenir compte de la dernière-née des institutions bancaires internationales, la Banque de crédit en faveur des Pays de l’Est, nous pouvons nous attendre à un déclin rapide de la sécurité de la vie humaine face à la mort programmée ces prochaines années. M. Jacques Attali, président de cette banque et conseiller personnel du Président Mitterrand, est cité pour avoir dit, entre bien d’autres choses :

« Je crois que l’important dans la vie ne sera plus de travailler mais de consommer, de devenir un consommateur parmi d’autres machines à consommer… Dès qu’il dépasse l’âge de 60 à 65 ans, la vie d’un homme cesse d’être productive. Il devient alors un fardeau coûteux pour la société… L’euthanasie sera une des techniques essentielles de la société de l’avenir… La liberté fondamentale de l’homme, c’est le suicide. »

C’est bien là ce meilleur des mondes, qu’évoquait il y a plus de cinquante ans le célèbre roman d’Aldous Huxley. Nous nous trouvons déjà au seuil du monde que décrit ce célèbre ouvrage de science-fiction tant est rapide le développement des techniques génétiques de reproduction artificielle. Tout ce qui nous reste à faire est d’assurer la prolifération des banques de sperme (pour remplacer les hommes), la multiplication d’utérus artificiels (pour remplacer la femme) et améliorer la qualité des processus de contrôle. On pourra ainsi sélectionner in vitro les meilleurs bébés nécessaires pour peupler la société utopique de M. Attali, société composée de parfaits consommateurs et producteurs.

Ceci est l’essence et le but ultime de ce contrôle de la population que nous avons cherché à décrire.

Que pouvons-nous faire ?

  • Tout d’abord cherchez à rassembler toutes les informations possibles. Vous ne devez aucunement vous contenter de ce que j’ai décrit dans cet article. Il existe de nombreux ouvrages et des vidéos qui peuvent vous renseigner sur les dangers qui guettent votre vie, celle de vos bien-aimés et celle de vos enfants.
  • Réfléchissez sur ce que vous venez de lire et impliquez-vous dans un groupe qui vous aidera à commencer à agir pour contrecarrer ces iniquités qui cherchent à pousser nos sociétés vers la mort.
  • Exprimez sur la place publique votre engagement et vos convictions et faites tout ce qui est en votre pouvoir pour que les personnes qui vous représentent politiquement au niveau local, national ou international puisse en venir à défendre les mêmes valeurs que vous en faveur du respect et la dignité de la vie humaine.

William SHERWIN[1]

[1]      William Sherwin est le Secrétaire de la Fédération Internationale pour le Droit à la Vie. Ce texte est une adaptation du discours qu’il prononça le 26 avril 1991 à Tokyo lors du Congrès Mondial pour la Vie 1991 et publié dans le International Right to Life Bulletin. Traduction de Natacha Berthoud et de Betrand Rickenbacher,