Le Conseil Œcuménique des Églises s’efforce de promouvoir une religion universelle

par | Résister et Construire - numéros 18-19

Vers un Nouvel Ordre Mondial

Les récents événements, y compris la désintégration du Pacte de Varsovie et la Guerre du Golfe, nous ont rapproché du plongeon du monde dans le Nouvel Ordre Mondial. Le président américain George Bush en parle constamment.

« Cette crise dans le Golfe persique, aussi grave qu’elle soit, nous offre aussi une chance rare de nous rapprocher d’une période de coopération historique. De ces temps troublés peut émerger notre objectif : un Nouvel Ordre Mondial. Aujourd’hui, ce Nouvel Ordre Mondial se bat pour naître. Un monde tout différent de celui que nous avons connu. » (Discours au Congrès du ll.9.90)

« Nous avons une chance réelle de voir un Nouvel Ordre Mondial, un monde dans lequel une ONU crédible pourra jouer son rôle de pacificatrice et réaliser la vision de ses fondateurs. » (Bush, discours à la nation au début des bombardements en Irak, l6.l.9 l)

« Un acte de terrorisme a été perpétré contre l’émergence du Nouvel Ordre Mondial. » (Ed. Chevardnadze, alors ministre des Affaires étrangères de l’URSS, discours à l’ONU du 25.9.90, en se référant à l’invasion du Koweit par l’Irak.)

« Le président des États-Unis George Bush et le président soviétique Mikail Gorbatchev sont arrivés hier sur cette île de la Méditerranée (Malte) pour une conférence au sommet au cours de laquelle tous deux espèrent donner le départ à un Nouvel Ordre Mondial. » (New York Times, l.l2.89)

Partie intégrante de ce Nouvel Ordre Mondial, une religion mondiale est en train de se créer sous la responsabilité du mouvement œcuménique dirigé par le Conseil œcuménique des Églises. Ce plan consiste dans la création d’une Église unique, ensuite d’une religion mondiale et, finalement, d’un gouvernement mondial. Il apparaît clairement que le Conseil œcuménique n’attend pas que le premier but soit atteint pour s’attaquer au second. Il travaille déjà sur ces trois plans quoique pas nécessairement à la même vitesse.

En vue d’unifier toutes les religions, le Conseil œcuménique des Églises (COE) doit détruire d’abord toutes les croyances qui distinguent le christianisme des autres religions. Il nie pour commencer que Dieu aie parlé aux hommes exclusivement par Jésus-Christ. Cette négation soulève des questions fondamentales : Comment pouvons-nous être sûrs de ce que Dieu a dit ? Si nous ne sommes pas sûrs de ce que Dieu a dit, comment pouvons-nous être sûrs que Dieu existe ? Le COE travaille-t-il sur la base que Dieu existe vraiment ou accepte-t-il la conception marxiste selon laquelle Dieu n’est rien d’autre qu’une fiction de l’imagination humaine ? Si Dieu n’est qu’une fiction, toutes les religions ne sont alors fondées sur rien de plus que des souvenirs de l’éveil de la conscience religieuse de l’homme. Si l’on accepte cela, il n’est pas difficile d’harmoniser et plus tard d’unir toutes les religions, ce que le COE tente certainement de faire.

La Bible nous avertit d’une vaste apostasie d’une grande partie de l’Église chrétienne (II Thess. 2:3). L’apostasie est définie comme l’acte de chrétiens qui, en toute connaissance de cause et délibérément, rejettent la vérité révélée, en particulier la divinité du Christ et la rédemption à travers Son sacrifice, tout en continuant de professer extérieurement leur foi.

Lisez soigneusement ce qui suit et décidez pour vous-mêmes si le COE a commis une apostasie ou est en train de la commettre. Si la réponse est « oui », alors la Bible est très claire : « Sortez du milieu d’eux et séparez-vous » dit le Seigneur (II Cor. 6:17). « Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés. » (Ap. 18:4)

Quelle devrait être notre réponse à la religion mondiale et à l’apostasie ? Paul dit : « Retiens le modèle des saines paroles que tu as reçues de moi. » (II Tim. 1:3). En d’autres termes, retourne à la Bible et affirme qu’elle est la Parole inerrante de Dieu, notre guide autorisé dans toutes les matières de foi et de conduite. « C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu afin de pouvoir résister dans les mauvais jours » (Eph. 6 : l3).

Septième Assemblée du Conseil œcuménique des Églises à Canberra, Australie, du 7 au 20 février 1991.

La récente Assemblée du COE confirme que ce Conseil cherche à promouvoir une religion unique comme pilier principal du Nouvel Ordre Mondial. Deux choses sont nécessaires pour créer une religion mondiale unique. Tout d’abord il faut détruire la révélation donnée par Dieu en Jésus-Christ et enregistrée dans la Bible. Ensuite il faut introduire dans la foi chrétienne des pratiques et des conceptions d’autres religions afin d’en faire un amalgame. Le COE fait les deux.

Le thème général de la Septième Assemblée du COE qui s’est tenue à Canberra du 7 au 20 février 1991 était : « Viens, Esprit-Saint, renouvelle toute la Création ». Ce thème fut ensuite divisé en quatre sections : « Dispensateur de Vie, soutiens ta création ! », « Esprit de vérité, libère-nous », « Esprit d’unité, réconcilie ton peuple » et « Saint-Esprit, transforme et sanctifie-nous ».

La section « Esprit d’unité, réconcilie ton peuple » n’était pas un appel à l’unité des chrétiens. C’était un appel à l’unification des peuples de toutes les religions. Même ceux qui n’ont pas la foi, c’est-à-dire les athées. En d’autres termes, le COE veut unir toute l’humanité !

Pratiques païennes à l’Assemblée

Le COE tenait beaucoup au contact avec les Aborigènes d’Australie qui adorent leurs ancêtres et des esprits démoniaques. Le culte d’ouverture de l’Assemblée débuta par une cérémonie de purification consistant entre autres en une fumée provenant de la combustion de feuilles de gommier et en un rite traditionnel du « bâton de message » par lequel les Aborigènes autorisaient les participants à entrer en Australie. Tandis que les Aborigènes peints et presque nus trépignaient, les délégués à l’Assemblée et les visiteurs furent contraints de passer à travers une fumée opaque. Selon le service de presse œcuménique, « ce rite était lié à la conception chrétienne du feu purificateur du Saint-Esprit ». Les participants furent informés qu’en passant à travers la fumée ils seraient purifiés, la spiritualité chrétienne et aborigène se rejoignant ainsi !

« Le sang de Jésus-Christ, son Fils, nous purifie de tout péché » dit Jean (I Jn. 1:7). « Le Christ s’est livré Lui-même pour elle (l’Église) afin de la sanctifier après l’avoir purifiée par l’eau et la parole » dit la lettre aux Éphésiens (Eph. 5:26).

Nous ne pouvons pas être purifiés ou sanctifiés par une fumée païenne.

« L’esprit des victimes de morts tragiques »

Mademoiselle Chung Hyun Kyung, professeur de théologie et pasteur de l’Église presbytérienne en Corée du Sud, donna le ton dans la seconde partie de l’introduction théologique au thème de l’Assemblée. Elle arriva sur la scène en dansant avec deux Aborigènes peints et vêtus d’un pagne et de 16 Coréens avec gongs, tambours et bannières. Elle invita l’audience à « entrer avec moi sur le sol sacré en enlevant vos chaussures pendant que nous dansons pour préparer le chemin à l’Esprit ». Beaucoup le firent.

Ensuite, avec un cierge allumé à sa gauche et à sa droite, elle invoqua l’esprit des morts en lisant leurs noms sur une liste imprimée. Parmi ces esprits défunts, elle invoqua Agar, Urie, les enfants tués par Hérode, Jeanne d’Arc, les Juifs tués dans les chambres à gaz, le Mahatma Gandhi, Stève Biko, Martin Luther King, Malcolm X et finalement « l’esprit du libérateur, notre frère Jésus, torturé et tué sur la croix ». Elle brûla ensuite sa liste et en souffla les cendres dans l’air.

« Dans ma tradition, les gens qui sont tués ou meurent injustement deviennent des esprits montés par Han », dit-elle dans son discours théâtral.

« Ils sont partout, cherchant l’occasion de remettre de l’ordre dans ce qui va mal. Par conséquent, c’est la responsabilité des vivants d’écouter les voix des esprits montés par Han… Ces esprits montés par Han ont été dans l’histoire de notre peuple les agents à travers lesquels le Saint-Esprit a communiqué sa compassion et sa sagesse. Sans entendre les cris de ces esprits, nous ne pouvons pas entendre la voix du Saint-Esprit. »

Après avoir continué d’expliquer différents aspects du spiritisme coréen et relever leur équivalence avec le message chrétien, elle conclut :

« Pour moi, l’image du Saint-Esprit vient de l’image de Kwan In qui est vénérée comme déesse de la compassion et de la sagesse dans la religion populaire des femmes de l’est asiatique. Elle peut atteindre le Nirvana (une conception hindoue du paradis) aussi souvent qu’elle le veut mais refuse d’y aller. Sa compassion pour les souffrances des êtres vivants la fait rester dans ce monde pour aider d’autres êtres vivants à parfaire leur illumination. Elle attend et attend que l’univers entier, les gens, les arbres, les oiseaux, les montagnes, l’air, l’eau soient illuminés. Ils pourront alors aller ensemble dans le Nirvana où ils pourront vivre collectivement dans une éternelle sagesse et compassion. Cela pourrait aussi être une image féminine du Christ qui est la première née d’entre nous, qui marche devant nous et attire les autres à elle. »

« Je ne crois plus en un Dieu guerrier tout puissant et macho qui sauve les bons gars et punit tous les mauvais gars… Les théologiens de la libération… relisent la Bible et réinterprètent la tradition de la théologie chrétienne d’après leurs expériences de l’oppression et de la libération. (Mais) nous devons relire la Bible dans la perspective des oiseaux, de l’eau, de l’air, des arbres et des montagnes, les plus pitoyables sur la terre aujourd’hui. Apprendre à penser comme une montagne, changer notre centre d’êtres humains en celui de tous les êtres vivants est devenu notre responsabilité si nous voulons survivre. »

Son discours s’est terminé par une danse avec un Aborigène que « la décence interdit de décrire » a dit un visiteur. L’Assemblée plénière s’est tout de même levée pour l’applaudir !

On peut dire beaucoup de choses au sujet de cette mixture blasphématoire de christianisme, de concepts asiatiques et du Nouvel-Âge. D’abord Jésus n’est pas mort. Il est sorti du tombeau et est entré dans Sa gloire. Il y a de graves avertissements dans la Bible au sujet de l’invocation des morts. Les esprits des morts ne rôdent pas sur la terre. Les morts croyants vont directement dans la présence du Seigneur (II Corinthiens 5:8). Les incroyants vont en enfer en attendant le jugement dernier (Apocalypse 20:11-15). Jésus a dit que le Saint-Esprit prendra de ce qui est à Lui et l’annoncera à ses disciples (Jn. 16:15). On ne peut pas confondre le Saint-Esprit avec une déesse du folklore asiatique. Et Sa voix ne peut pas être entendue à travers les cris fâchés de l’esprit de Han. De plus, Mlle Chung a été étrangement silencieuse au sujet de ceux dont les corps sont déchirés par les douloureux et cruels avortements. Dieu est certainement compatissant, tellement compatissant qu’à un très grand prix personnel Il a ouvert à l’humanité pécheresse le chemin de la réconciliation avec Lui. Ceux qui méprisent son amour se sont condamnés eux-mêmes (Jean 3:18) et s’exposeront à la colère de Dieu (Hébreux 10:31 ; Romains 1:18).

Par-dessus tout, la caution donnée par le COE à la présentation de Mlle Chung est une confirmation qu’il s’efforce de mélanger les conceptions et les pratiques chrétiennes et païennes en vue de créer une religion mondiale. Cet amalgame a aussi été mis en lumière par une image du calendrier 1991 du COE.

Représentants d’autres religions

Dix hôtes officiels de l’Assemblée du COE venaient de religions non-chrétiennes. Il s’agissait d’hindous, de juifs, de bouddhistes, d’un musulman, d’un sikh et d’un shintoïste. Selon le Dr Wesley Ariarajah, directeur du Dialogue interreligieux du COE,

« Ma compréhension de l’amour de Dieu est trop large pour que je crois que seul l’étroit segment appelé l’Église chrétienne sera sauvée… Si vous êtes chrétiens, vous devez être ouverts et larges de vue et non pas étroits et exclusifs. »

« La présence de représentants d’autres religions du monde en tant qu’hôtes de l’Assemblée nous rappelle le besoin croissant de respecter l’image de Dieu dans tous les peuples, de nous accepter les uns les autres comme des voisins et d’admettre notre responsabilité commune vis-à-vis de la création de Dieu, y compris de l’humanité »

a proclamé l’Assemblée dans un message à tous les chrétiens et à toutes les Églises.

Il n’est pas étonnant que le journal The Australian ait donné pour titre à un article du 11 février 1991 : « Toutes les croyances sont une en Dieu : COE ». Cet article commence ainsi :

« Le COE a poussé l’œcuménisme jusqu’à ses extrêmes limites ce week-end, suggérant que les musulmans, les hindous et les autres obtiennent le salut comme les chrétiens et en mettant en garde ces derniers contre l’étroitesse de la pensée. »

Réponse chrétienne

La foi chrétienne est étroite et exclusive parce que son fondateur était étroit et exclusif ! Jésus a dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14:6). Paul se fait l’écho d’un même sentiment. « Car il y a un seul Dieu et un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme qui s’est donné lui-même en rançon pour tous » (I Tim. 2:5). Et dans sa lettre aux Hébreux, ce même auteur dit : « Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils » (Hébreux 1:1-2). Dieu n’a pas parlé par Mahomet, ni par Bouddha, ni par l’esprit des morts !

Il est vrai que tous les hommes ont été créés par Dieu. Mais ce sont seulement ceux qui se sont repentis de leurs péchés et ont reçu Jésus comme Sauveur et Seigneur (Jean 1:12) qui sont les vrais enfants de Dieu. Ceux qui refusent de plier le genou devant Jésus sont en rébellion contre Dieu (Éphésiens 2:2). C’est pourquoi la colère de Dieu vient sur eux (Éphésiens 5:6, Col. 3:6). Ils sont aussi appelés « Les enfants de la colère (de Dieu) » (Éphésiens 2:3).

Le Conseil œcuménique des Églises doit mourir !

« Peut-être que l’Esprit dit aux Églises que le COE a rempli son but et doit maintenant mourir » a déclaré George Austin, l’archidiacre d’York, dans un article du Journal de l’Église d’Angleterre (22.9.91).

« Le syncrétisme, l’animisme, le spiritisme et plus d’un signe de connivence avec l’hérésie du Nouvel Âge étaient clairement présents dans les sermons et dans les exposés » écrit le délégué de l’Église d’Angleterre, très préoccupé. « Les chrétiens traditionnels étaient choqués de voir combien ces influences étaient bienvenues et acceptées par beaucoup de délégués et de visiteurs. »

Il ajoute :

« Si une assemblée chrétienne ne peut pas apporter aux problèmes du monde une solution fondée sur la Parole de Dieu, on peut se demander pourquoi quatre millions de Livres sterling ont été dépensés par les Églises pour nous réunir à Canberra. »

Les orthodoxes expriment leurs craintes

« Le temps est-il venu pour les Églises orthodoxes et d’autres Églises membres de revoir leurs relations avec le COE ? » ont demandé des participants orthodoxes de pays de l’Est et d’Extrême-Orient qui partageaient les soucis de l’archidiacre Austin.

Ils mettent en question « la véritable nature et identité du COE » dans une déclaration parue à la fin de l’Assemblée. Leur préoccupation venait du fait « d’un éloignement croissant des conceptions chrétiennes fondées sur la Bible » au sujet a) du Dieu trinitaire ; b) du salut ; c) de la bonne nouvelle de l’Évangile lui-même ; d) des êtres humains créés à l’image de Dieu ; e) de l’Église, entre autres.

Les orthodoxes se sont plaint que le COE,

« … tendait à devenir un forum pour un échange d’opinions sans base théologique spécifiquement chrétienne. Dans un tel forum, la prière commune sera de plus en plus difficile et deviendra même impossible puisque manquera jusqu’à une vision théologique de base. »

Cette déclaration exprimait aussi « une certaine inquiétude » au sujet des relations avec les autres religions à cause du manque d’un témoignage de l’intégrité de leur foi.

« La foi biblique en Dieu ne doit pas être changée. »

Les orthodoxes ont aussi exprimé leur inquiétude au sujet de certains exposés qui affirmaient avec une grande facilité,

« … la présence du Saint-Esprit dans beaucoup de mouvements et de réalisations sans discernement.… Nous devons nous garder d’une tendance à substituer un esprit privé, l’esprit du monde ou d’autres esprits, au Saint-Esprit qui procède du Père et a été remis au Fils… Nous estimons impossible d’invoquer les esprits de la terre, de l’air, de l’eau et de la montagne en tant que créatures. »

Pas de protestations de la part des évangéliques

Et cependant, en dépit des tentatives évidentes du COE de rejeter la Bible et d’unir toutes les religions en une seule religion mondiale, malgré les graves préoccupations exprimées par les anglicans et les orthodoxes, la délégation évangélique n’a vu aucune nécessité de protester. Au contraire, elle a fait appel aux évangéliques pour qu’ils s’engagent davantage dans le COE !

« J’ai un sentiment très positif, ici… et, en rentrant chez moi je me ferai l’avocat du COE », a déclaré le Rév. David Coffey, futur secrétaire général de l’Union Baptiste d’Angleterre. « Je n’ai pas de problèmes avec les gens qui pensent comme moi » a remarqué Peter Kuzmic, un pasteur pentecôtiste de Yougoslavie. Le baptiste argentin René Padilla a reconnu que la plupart des évangéliques d’Amérique latine connaissaient peu le COE mais que « ceux d’entre nous qui le connaissent ont fait des expériences très positives en travaillant avec ceux qui sont engagés dans le mouvement œcuménique ».

La courageuse prise de position du Dr Carl Mc Intire, président du Conseil International des Églises chrétiennes (ICCC) contre le COE offrait un contraste saisissant avec le soutien donné au COE par les participants évangéliques.

« La position du COE selon laquelle (les adeptes) des religions païennes iront au ciel sans Jésus-Christ, fait du Christ Lui-même un traître quand Il dit : Personne ne vient au Père que par moi »,

a dit le Dr McIntire qui a apposé une affiche de protestation à l’extérieur du centre de conférence.

« Paul a donc perdu son temps et ses lettres en répandant le christianisme dans le monde romain ; la Bible est dans l’erreur en rejetant les idoles dans le second commandement. Le COE rabaisse Jésus-Christ au rang des chefs païens et fait de Lui seulement l’un des nombreux chemins qui mènent à Dieu… L’ICCC refuse cela et appelle tous les chrétiens qui croient à la Bible à prendre position à ses côtés partout, pour toute la Bible et toute l’Église. Que le Seigneur nous aide à rester fermes dans la foi dans ces jours de compromission et d’éloignement du Christ et de Écritures. »

Changer la doctrine chrétienne

Le salut universel

Lors d’un colloque spécial du COE sur la « Théologie des Religions » qui s’est tenu à Baar en Suisse, en janvier 1990, un document de 2500 mots sur « La pluralité religieuse : Perspectives et affirmations théologiques » a été établi dans lequel le salut est présenté comme l’équivalent du « bien-être, ou illumination, ou direction divine, ou repos, ou libération. » Ce document faisait partie des sujets discutés à la Septième Assemblée du COE. Il a été résumé dans l’édition de mars 1990 de « Terre Nouvelle », la revue mensuelle du COE.

« Nous nous voyons dans l’obligation de reconnaître le mouvement qui va au-delà d’une théologie confinant le salut à l’engagement personnel explicite à l’égard de Jésus-Christ » dit ce document. « Le salut peut être accessible à ceux qui ne font pas partie des fidèles de Jésus-Christ, par des moyens que nous ne pouvons pas comprendre, s’ils vivent des vies fidèles et honnêtes dans leur situation concrète et dans le cadre de traditions religieuses qui les guident et les inspirent. »

La citation ci-dessus est en parfaite contradiction avec la révélation biblique selon laquelle le salut vient exclusivement de la repentance et d’une foi personnelle et consciente en Jésus-Christ. La reconnaissance du fait que le salut ne vient que par Jésus-Christ a été le moteur du mouvement missionnaire. Il est souligné par des passages tels que : « Comment croiront-ils en Celui dont ils n’ont pas entendu parler ? » (Romains 10:14-15). Parlant de peuples religieux marchant à tâtons vers le Dieu créateur dans des religions non-chrétiennes, Paul dit : « Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu’ils aient à se repentir » (Actes 17:30-31). Pierre rejette la religion juive comme étant « une vaine manière de vivre que vous avez héritée de vos pères » (I Pierre 1:18).

Après avoir cité Actes 4:12 (« Il n’y a de salut en aucun autre »), le document cite d’autres passages des Écritures pour défendre l’affirmation qu’il est « inconcevable pour nous que l’activité de salut de Dieu soit confinée à un seul continent, type culturel ou groupe de peuple. » Et, implicitement à une seule religion. Cette interprétation est confirmée par ce même document quand il affirme que Dieu est « présent et au travail dans les peuples d’autres religions. »

L’idée qui sous-tend cet argument est une compréhension erronée de la Bible. Elle nie que toute l’Écriture soit d’inspiration divine. En d’autres termes, elle prétend qu’un verset en contredit un autre. Les chrétiens qui croient à la Bible maintiennent que lorsqu’une parole est comparée avec une autre et qu’un passage est utilisé pour en éclairer un autre, il n’y a pas de contradiction et nous acquérons une meilleure compréhension du message divin.

Le fait que Dieu est le Créateur de toutes choses ne l’oblige pas à être le Sauveur de tous les peuples sans égard à leurs croyances et leurs actions.

Le COE a volontairement tourné le dos à la révélation de Dieu et conduit les peuples à l’apostasie

Le document de Baar relie le dialogue entre les différentes croyances religieuses avec la libération humaine, c’est-à-dire la création d’un Nouvel Ordre Mondial.

« Nous devons évoluer vers une théologie dialoguée dans laquelle la praxis du dialogue avec celle de la libération humaine constitueront… à la fois une source et une base pour le travail théologique. »

Cette phrase est une phrase clef parce qu’elle lie les deux aspects du travail du COE. Il est décidé à trouver un système de croyance (dialogue) qui puisse rassembler toutes les religions et les idéologies du monde. Le but, c’est « la libération humaine », une expression code du COE pour le Nouvel Ordre Mondial ou gouvernement mondial. Apocalypse 13 indique clairement une alliance entre un gouvernement mondial satanique et une Église apostate qui, tous les deux, persécuteront les vrais croyants.

Le Saint-Esprit opère dans toutes les croyances

Dès le début des années 70, la sous-section du COE pour le Dialogue avec les peuples des différentes religions vivantes a organisé des rencontres internationales entre des chrétiens et des adeptes d’autres religions, en particulier avec des bouddhistes, des hindous, des juifs et des musulmans.

« Nous devons reconnaître dans nos voisins la présence du divin, exprimée de différentes manières, dans différentes traditions : le Shekinah dans la tradition juive, le Saint-Esprit du Dieu Trinitaire chez les chrétiens, le Atman des hindous et des sikhs, le Ruh des musulmans. »

C’est ce que dit un message d’un colloque multi-religieux tenu à Hong-Kong en août 1990. Ce colloque, qui a fait l’objet d’un article de « Terre Nouvelle » (novembre 90), visait à mettre en valeur l’intervention de peuples d’autres religions à l’Assemblée du COE de Canberra. Ces participants comprenaient des bouddhistes, des confucianistes, des hindous, des juifs, des musulmans, des sikhs et des zoroastriens, un shintoïste et un taoïste.

Une fois de plus, le message consiste à dire : toutes les religions sont les mêmes et le Saint-Esprit est également présent dans toutes.

Cette interprétation est confirmée par le document de Baar : L’Esprit Saint,

« a été à l’œuvre dans la vie et les traditions des religions vivantes… C’est dans le domaine du Saint-Esprit que nous sommes capables d’interpréter la vérité et la bonté des autres religions… Le Saint-Esprit… nous conduira… vers la découverte fraîche et inespérée d’une nouvelle sagesse et perspicacité à mesure que nous connaîtrons mieux nos voisins d’autres religions. »

Selon le COE, ce document se limitait aux « gens de foi ». Il ne s’occupait pas de savoir si, ou comment, Dieu est présent et actif parmi les agnostiques, les humanistes séculiers, les adeptes de différentes idéologies, les athées qui ne témoignent pas d’avoir rencontré aucun « sens du divin ».

La brochure du COE « L’Esprit parle aux Églises » suggère clairement que le travail principal de « l’Esprit » est de motiver les peuples pour qu’ils luttent pour la justice et la paix, qu’ils soient chrétiens, adeptes d’autres religions et idéologies ou sans foi (par exemple marxistes). Ainsi les chrétiens « doivent discerner l’Esprit au travail à des endroits où le nom du Christ n’est pas explicitement invoqué » (p. 16). Incroyable ! Le COE croit que le Saint-Esprit travaille à travers ceux qui sont en rébellion contre Dieu !

L’esprit auquel se réfèrent ces citations n’est pas l’Esprit de Dieu, le Saint-Esprit. C’est « l’esprit qui travaille maintenant dans les fils de la rébellion » qui est comme « le prince de la puissance de l’air » (Éphésiens 2:2). C’est l’esprit du monde (I Cor. 2:12). C’est « un autre esprit » (II Cor. 11:4). Il ne vient pas de Dieu. Il ne confesse pas que Jésus-Christ est venu en chair parmi nous. C’est l’esprit de l’anti-Christ (I Jean 4:3).

Le Rév. George Austin a vu clairement la direction dans laquelle se dirige le COE.

« Quelques images divines dans la description du Saint-Esprit ont servi d’excuse pour changer le genre de l’Esprit-Saint et passer de Il à Elle. Naturellement le but véritable est de préparer un changement plus fondamental dans la doctrine de Dieu de façon à ce que Père et Fils soient entièrement supprimés en temps voulus. »

Dans une pièce de théâtre sur l’histoire des Aborigènes présentée par le Conseil des Églises australien, on parla à l’Assemblée du,

« rêve d’une communauté juste dans laquelle les gens ne seraient pas jugés à cause de leur race ou de leurs traditions culturelles, mais dans laquelle les peuples seraient mis en valeur parce qu’ils sont tous des enfants de Dieu ».

La brochure « L’Esprit parle aux Églises » suggère qu’il était faux de la part du peuple d’Israël de l’Ancien Testament de se considérer comme une nation élue ou de la part des chrétiens du Nouveau Testament de se considérer comme le peuple de Dieu. Au lieu de cela,

« les pauvres sont le peuple de Dieu et nous devons penser à la communauté humaine dans le sens le plus large comme à tout le peuple de Dieu. Cette nouvelle manière de voir devrait guider notre réflexion sur le sens de la réconciliation, comme aussi notre compréhension de l’Église et de sa tâche dans le monde. »

Il s’agit là d’un appel très clair en vue d’une religion unique englobant toute la race humaine. Quel contraste avec la Bible ! Pierre a expliqué clairement que ceux qui croient en Jésus-Christ forment le peuple de Dieu (I Pierre 2:9).

Construire une société juste

« La puissance de l’Esprit nous presse de construire des sociétés justes dans le contexte local, régional, national et international » affirment les directives données dans le programme 1990 du COE. « La sagesse de toutes les traditions religieuses est nécessaire pour éclairer – et dans certains cas pour contester – les abus de la science et de la technologie »

dit le message issu d’une conférence multi-religieuse tenue à Hong-Kong. La culture du dialogue « nous conduit à une activité commune et vers un avenir commun. »

« L’oikumene comprend toute la terre habitée avec toutes ses formes de vie et toutes ses familles religieuses. Les « paix, justice et intégrité de la création » tant espérées concernent inévitablement tous les êtres humains et doivent être cherchées dans le dialogue avec les adeptes des autres religions aussi bien qu’avec ceux qui ne professent aucune foi. »

Oikumene est le mot grec pour terre habitée, comme dans Luc 4:5 d’où est tiré le mot œcuménique.

Aucune autre déclaration ne pourrait résumer plus clairement le but du COE. Il cherche à unir tous les peuples (même ceux qui refusent de reconnaître aucun Dieu) dans un même système mondial.

Le COE en conflit avec la Bible

La Bible enseigne que la seule activité du Saint-Esprit parmi les hommes non régénérés est de les convaincre du péché, de la justice et du jugement (Jean 16:8-11) pour les conduire à la repentance et à la foi au Christ. Le Saint-Esprit entre seulement dans une personne qui reçoit Jésus et obéit à Dieu (Actes 2:38 ; 5:32). De plus, ceux qui sont conduits par le Saint-Esprit sont fils de Dieu (Rom. 8:14). En conséquent, il y a ceux qui n’ont pas le Saint-Esprit (Rom. 8:9).

L’Assemblée n’a donné aucune indication attestant que le COE se préoccupe du salut personnel ou qu’il y ait un paradis à gagner et un enfer à éviter. C’est pourquoi il n’est pas tout à fait vrai que le COE enseigne que toutes les religions conduisent au paradis. Le COE n’a aucun intérêt pour le paradis et pour le moyen de l’atteindre. Il est totalement accaparé par la reconstruction de la société terrestre.

Le COE paraît avoir la conception de Dieu que Karl Marx a propagée si vigoureusement, c’est-à-dire que Dieu n’existe pas véritablement. Selon Marx, Dieu est simplement une fiction inventée par l’homme. Les différentes religions (différentes conceptions de Dieu) s’expliquent par les situations économiques, sociales et politiques variées des peuples chez qui elles ont pris racine.

Si l’on accepte cet enseignement, les deux conditions fondamentales d’une religion mondiale sont remplies. Puisque Dieu n’existe en fait pas, Il n’a pas pu donner une révélation de Lui faisant autorité, comme les chrétiens qui croient à la Bible le prétendent. Par conséquent, la Bible ne fait pas autorité. Comme n’importe quel autre livre sacré, elle contient seulement les idées de certains hommes et est largement conditionnée par la culture de ses auteurs. Ainsi, selon cet enseignement, loin de prendre la Bible dans son sens littéral, nous devons en éliminer toutes les épaisses couches culturelles pour atteindre les vérités divines essentielles qui sont cachées dessous. En un mot, l’intellect humain et les partis-pris contemporains deviennent les facteurs déterminants pour décider ce qui est acceptable dans la Bible et ce qui ne l’est pas.

Une autre stratégie a été lancée simultanément pour concilier les différentes conceptions religieuses. Elles peuvent se fondre ensemble par la création d’un environnement économique, social et politique mondialement homogène. Si les différentes religions se sont développées à partir de cultures différentes, une culture uniforme fera émerger une religion unique.

La population idéale de ce Nouvel Ordre Mondial sera une masse humaine amorphe et sans racines, obéissant seulement à l’autorité centrale. Ainsi les rôles distinctifs des hommes et des femmes doivent être éliminés. La cellule familiale doit être détruite. La loyauté et l’amour envers une nation, une race, une culture et une langue doivent être supprimés. D’où la poursuite sans relâche du Programme de lutte contre le racisme du COE. Il faut détruire la capacité d’une nation de se défendre elle-même. Ceci explique l’opposition du COE à l’armée. Le capitalisme, représenté par les sociétés multi-nationales, doit être remplacé par le socialisme. En réalité, l’indépendance économique de l’individu créée par l’initiative personnelle doit être remplacée par une société d’esclaves sans classes dans laquelle la population dépend totalement de l’État pour ses besoins.

C’est cela que le COE a en tête quand il parle d’une société juste et pacifique, avec de nouvelles valeurs sociales, économiques et politiques !

Restructuration de la société avec l’aide des Nations Unies

Le but du COE est d’unir toutes les religions dans une super-religion mondiale. Mais cela fait partie d’un but plus large. Promouvoir « une famille humaine dans la justice et la paix » fait partie des « fonctions et buts » du COE inscrits dans sa constitution. En d’autres termes, il s’agit de la création d’une seule société homogène dans le monde entier, dans laquelle les distinctions comme la fierté nationale, l’amour d’une race ou d’une langue et les différences fondées sur le sexe et la fortune disparaîtront. Ces choses créent des conflits selon le COE. Ainsi, quand elles auront disparu, la guerre aussi disparaîtra. Et qui sera le grand pacificateur ? Vous l’avez deviné : l’ONU ! Voyez ce que dit le COE.

Un rapport accepté par l’Assemblée du COE demande avec insistance, « un nouveau type de mission, non plus dans les pays étrangers mais dans les ‘structures’ étrangères. Par ce terme, nous voulons parler des structures économique, sociales et politiques qui ne sont pas conformes aux normes morales du christianisme ». Ce rapport demande un « changement du style de vie personnel et syndical dans les relations sociales et dans tout le système économique ». Il attaque « le matérialisme économique » et « l’individualisme orienté vers le succès » comme des « idéologies cachées qui brisent d’une manière agressive les valeurs libéralisatrices des deux Tiers-Mondes ».

Un autre rapport prie instamment les membres du COE de s’occuper des divisions causées par la langue, la race, le sexe, la caste et le statut économique qui vont à l’encontre de « l’amour inclusif » de Dieu. L’Assemblée a aussi approuvé le contenu du rapport « Esprit de vérité. Rendons-nous libres » qui se réfère aux « contradictions et déséquilibres qui prévalent dans le système économique mondial » et appelle « le racisme un des terribles péchés de l’humanité ». Il demande aussi aux membres du COE d’être très conscients des dangers potentiels de l’accroissement des tensions raciales.

« Aujourd’hui l’Esprit nous conduit vers une nouvelle compréhension de la communauté qui transcende les barrières de culture, de race, de sexe et d’autres facteurs qui nous divisent. » (« L’Esprit parle aux Églises »).

Pour « transcende », lisez « détruise » !

Toutes les divisions (langue, race, sexe, situation économique) sont mauvaises et doivent être supprimées. Comme aussi le désir d’améliorer sa situation (« individualisme orienté vers le succès »). L’ambition doit être remplacée par la conception utopique du marxisme selon laquelle chacun travaillera de manière désintéressée pour le bien de la société.

Et comment le système économique doit-il être changé ? Eh bien, par le socialisme en faillite, naturellement ! Écoutez ce que dit un autre livre du COE : « Une communauté de clowns » :

« Nous sommes pour le socialisme… Nos tentatives de construire une société socialiste font partie d’un combat global pour une alternative à la société capitaliste. »

Et tout cela est fait au nom de Dieu !

Le but ultime du COE a été résumé dans les paroles du message de clôture de l’Assemblée : « à toutes les Églises, tous les chrétiens et tous les peuples ». « Comme nous continuons notre chemin vers l’unité de l’Église et de l’humanité sous le commandement de Dieu. » L’unité de l’Église et l’unité de l’humanité signifient une religion mondiale et un Nouvel Ordre Mondial !

La position de l’ONU « en tant que garant d’un vaste ordre pacifique international » devrait être renforcée « pour le bien de la paix du monde, pour le bien du règne du droit » disait une déclaration antérieure sur la guerre du Golfe. Elle disait que la guerre n’était « pas dans l’intérêt d’un ordre international fondé sur la paix et le droit. »

Une brochure éditée en vue de préparer les Églises à l’Assemblée générale du COE regrettait que le Nouvel Ordre Mondial de l’Information et de la Communication promulgué par l’UNESCO et approuvé par l’ONU en 1980 ne soit pas entré en vigueur. Il n’est donc pas surprenant que, dans ses recommandations, l’Assemblée appelle de ses vœux un Nouvel Ordre Mondial de l’Information et de la Communication et demande à l’ONU de promouvoir la paix et la justice parmi les nations du monde !

La dictature bureaucratique du COE

« Je m’attendais en y allant à ce qu’une organisation qui parlait avec tant de sentiment en faveur des oubliés du monde donnerait la parole à tous les points de vue mais j’ai rencontré très peu de participation véritable et beaucoup d’intolérance, en particulier de la part des voix dominantes des libéraux nord-américains. »

a dit George Austin, archidiacre d’York, en parlant de la manière dont l’Assemblée du COE de Vancouver en 1983 cachait ses conceptions erronées.

« Les sessions plénières finales, à Vancouver, ont été marquées par des révoltes foncières contre les manipulations des dirigeants… J’avais fait partie d’un groupe qui avait travaillé très sérieusement le sujet des communications et se heurta à un refus clair et net des organisateurs de présenter le travail que nous avions préparé. Nous n’étions pas les seuls frustrés ; le sentiment d’une participation illusoire était partagé par de nombreux autres groupes de travail, et nous en avons conclu que la démocratie fonctionnait bien mais pas au COE ! »

L’archidiacre Austin est venu à Canberra dans l’espoir que les choses seraient différentes. Mais,

« malheureusement, il y a peu de preuves que le principe de la participation puisse s’appliquer au travail interne du COE. À la fin de la première semaine, les délégués de toutes les parties du monde étaient frustrés et fâchés. La seule leçon qui semble avoir été apprise était celle du perfectionnement des méthodes de manipulation chez ceux qui tirent les ficelles. »

Un fonctionnaire du COE expliqua en détail ce que le sous-groupe auquel participait le Rév. Austin devait inscrire dans son rapport, et cela dès avant le début des discussions !

« Quand notre modérateur tentait de conduire le groupe vers une considération biblique particulière, le ‘maître à penser’ du COE chargé de s’assurer que nous gardions bien la ligne du parti explosait de colère devant un tel exemple d’ ‘impérialisme’ chrétien. »

Le Rév. Austin se plaignit de la brièveté du temps accordé à la discussion lors des sessions plénières et conclut : « Le message très clair que les délégués ont reçu, c’est que le COE se considère comme au-dessus de toute critique. »

Notons que des 150 membres du comité central du COE, seuls 28 furent réélus à Canberra. Avec plus de 80 % de membres nouveaux au comité central, la seule continuité repose sur les fonctionnaires permanents qui sont en position de force pour manipuler les nouveaux-venus !

Bien que 800 délégués aient participé à l’Assemblée, tous n’étaient pas présents à toutes les sessions plénières. Certaines résolutions n’ont été votées que par 286 délégués.

Les catholiques romains jouent un rôle majeur dans le COE

Officiellement l’Église catholique romaine n’appartient pas aux 317 Églises membres du COE. Les catholiques romains jouent cependant un rôle majeur dans les affaires de cette organisation.

Bien que 315 cadres supérieurs du COE viennent de 89 Églises dans 63 pays, selon le livre du COE, « De Vancouver à Canberra 1983-1991 », 25 % d’entre eux appartiennent à la seule Église catholique romaine ! Bien que ce livre ne donne pas d’autres précisions quant à la proportion des cadres du COE par Église membre, il est cependant fort peu probable qu’une autre Église, membre du COE, ait une proportion aussi importante de cadres parmi ses délégués. Le COE attache une grande importance à la répartition géographique des cadres pour éviter toute domination d’une région. Vu la critique très répandue du pouvoir et de l’intolérance des cadres du COE, la grande proportion des catholiques romains est très significative.

De plus, le Vatican nomme 12 des 120 membres de la commission œcuménique « Foi et Société ». D’autres Églises membres du COE sont-elles représentées dans de telles proportions ? Le Vatican envoie aussi 22 observateurs à l’Assemblée.

« La participation catholique romaine au mouvement œcuménique est devenue un fait normal » affirme le groupe de travail conjoint Vatican-COE dans son rapport à l’Assemblée après avoir remarqué que la plupart de ses mandats originaux avaient abouti. L’Assemblée enjoignit le groupe de travail Vatican-COE à se concentrer sur les derniers obstacles qui empêchent une collaboration totale entre le Vatican et le COE. Elle espère que ces deux entités pourront « se mettre d’accord sur un nouveau cadre pour leurs relations réciproques. » Un groupe de coordination plus restreint pourrait promouvoir une coopération régulière entre certains départements du Vatican et du COE.

L’Assemblée a convenu de mettre sur pied des groupes de travail similaires dans les organisations œcuméniques régionales et de se consulter en profondeur avec les quelque 30 conseils d’Églises nationaux qui incluent déjà des membres catholiques romains. Trois des huit organisations régionales du COE – celle des Caraïbes, du Pacifique et du Moyen-Orient – comprennent aussi des juridictions catholiques romaines en tant que membres à part entière. En d’autres termes, en dépit de l’absence d’un lien formel au plus haut niveau entre le COE et l’Église catholique romaine, cette dernière est parfaitement intégrée dans les structures du COE au niveau local et régional ! Ce fait a été noté dans le rapport de l’Assemblée : « L’œcuménisme est vivant à la base, là où le peuple vit et lutte ensemble. »

Le pape insista à plusieurs reprises sur la nécessité de « progrès vers la restauration de l’unité parmi les chrétiens » dans le message qu’il envoya à l’Assemblée. Il avait vu « des aspects positifs dans notre recherche d’unité visible de la foi » dans sa visite au COE de 1984 « et votre visite subséquente à Rome ».

Cet appel pour l’unité visible a été repris par l’archevêque H.E. Kirill, chef du département des affaires extérieures de l’Église orthodoxe russe. « Nous voyons le COE comme le berceau d’une Église unique à laquelle nous travaillons tous. Le COE est notre maison. Nous avons une responsabilité particulière à l’égard du COE. » L’archevêque est membre du comité central et du comité exécutif du COE.

Edward Cain[1]

[1]      Article traduit par Sophie Perrenoud de la revue sud-africaine, Signposts, No 3, 1991.