Pour une évangélisation orthodoxe

par | Résister et Construire - numéros 30-31

Introduction

Nous allons aborder le sujet de l’évangélisation. Évangéliser : oui, mais pas n’importe comment en disant n’importe quoi. Dans la Bible, on ne trouve pas de liste de commandements précis concernant l’évangélisation, du genre :

  1. faites comme ceci ;
  2. comme cela ;
  3. puis encore comme ça.

La Bible nous donne des exemples à méditer, à suivre. Dans les Évangiles nous découvrons le Seigneur Jésus-Christ à l’œuvre dans ses actes et ses paroles. Dans le livre des Actes et dans les Épîtres, des chrétiens comme Philippe ou les Apôtres nous servent d’exemples. Dieu ne nous a donc pas donné une sorte de guide pratique qui énumère point par point la démarche à suivre pour pratiquer une évangélisation efficace, mais des exemples à méditer, à suivre.

Walter Chantry dans son livre « Le Maître à l’œuvre » (Europresse, 1991, 95 p.), décrit la façon d’annoncer l’Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ lors de sa rencontre avec le jeune homme riche. En voici un bref résumé. Tout d’abord, le Seigneur présente au jeune homme un attribut de Dieu : Dieu seul est bon. Ensuite Il lui parle de la Loi en énumérant les dix commandements. Puis Il l’appelle à la repentance : « Vends tout ce que tu as et suis-moi. »

  • Dieu et Ses attributs.
  • La Loi de Dieu, les dix commandements.
  • Appel à la repentance.

Pas de traces d’un Évangile humaniste ou sentimental. Dans la bouche du Sauveur, le message du salut n’est ni dilué, ni amenuisé, ni mis au goût du jour. Le Seigneur Jésus-Christ ne dit pas de belles paroles pour plaire à ce jeune homme qui se trouve en face de Lui. Il lui annonce le vrai Évangile, proclamation fidèle du message du salut.

Walter Chantry se penche sur la manière d’agir de notre Seigneur Jésus-Christ, mais regardons maintenant une autre figure de la Bible dans le feu de l’action : l’apôtre Paul. Y a-t-il eu plus grand évangéliste que ce saint serviteur de notre Dieu ? À son époque, l’apôtre Paul ne dispose pas des médias et encore moins d’écrans géants, pourtant son évangélisation est efficace, car il compte sur l’aide du Saint-Esprit. Paul, apôtre de Jésus-Christ, un exemple à méditer, à suivre. Nous chrétiens de la fin du XXᵉ siècle, si nous voulons évangéliser fidèlement, il nous faut absolument revenir à l’enseignement de la Parole de Dieu. Sommes-nous plus intelligents, plus évolués que l’apôtre ? Son exemple, son enseignement restent toujours d’actualité. Au XXᵉ siècle, l’homme pécheur, séparé de Dieu, a toujours le cœur aussi tortueux qu’à l’époque de Paul. L’homme ne s’améliore pas. Par sa divine grâce Dieu ne nous laisse pas les mains vides pour l’annonce de sa Parole dans notre monde dit moderne. Il nous donne, à travers la Bible, des exemples à méditer, à suivre. Car la Bible est la seule norme de référence pour notre foi, pour toute notre vie chrétienne, et aussi pour l’évangélisation.

Ouvrons donc notre Bible à la première lettre de Paul aux Corinthiens et au premier chapitre. Avant d’étudier le texte, nous allons brièvement le situer dans son contexte. Nous trouvons dans le dix-huitième chapitre des Actes le récit de l’origine de l’Église de Corinthe. L’apôtre Paul écrit à cette Église quelques années plus tard. Nous n’allons pas maintenant aborder tous les problèmes que lui posaient les Corinthiens, mais nous contenter de celui largement exprimé au premier chapitre. Ce problème conduit Paul à leur rappeler de quelle manière il leur avait annoncé l’Évangile en rappelant à ces croyants de Corinthe d’où ils viennent et qui ils sont. Les versets 10-14 nous montrent des divisions parmi ces chrétiens. Ces divisions portent sur des personnes : Paul, Pierre et Apollos, bien qu’il n’y ait pas de conflit doctrinal entre elles, chacun annonçant fidèlement le même Évangile. Les membres de l’Église de Corinthe se réclament de l’un ou de l’autre de ces serviteurs de Dieu ; il y en a même qui se réclament exclusivement de Christ. Pourquoi ? Sans doute qu’Apollos est plus éloquent que Paul ; Pierre, lui, est le grand apôtre qui a connu le Seigneur personnellement, son autorité est reconnue. Quant à ceux qui se réclament de Christ, ils pensent peut-être ainsi ne pas devoir se soumettre à l’autorité des Apôtres.

Aujourd’hui, ce danger existe encore. Un peu comme si dans une communauté certains se réclamaient de tel ancien, pasteur ou membre, parce que l’un prêcherait mieux, l’autre écrirait mieux… L’apôtre Paul les reprend pour de telles attitudes en rappelant à l’Église de Corinthe, et à nous aujourd’hui, que Christ n’est pas divisé. Il rappelle aussi quelle mission le Christ a confiée à l’Église : celle d’annoncer fidèlement la Parole de Dieu. L’apôtre Paul demeure un exemple à méditer, à suivre.

Pour une évangélisation orthodoxe ou conforme à la doctrine biblique

  1. Quel moyen Paul utilise-t-il ?
  2. Quel message Paul annonce-t-il ?
  3. Notre évangélisation est-elle orthodoxe ?

Quel moyen Paul utilise-t-il ? (1 Corinthiens 1:17-20 et 2:1-5)

Paul explique son ministère (v. 17). Il n’est pas venu pour baptiser, mais pour annoncer l’Évangile. C’est pour cela que le Seigneur l’a choisi (cf. Actes 9:15). L’apôtre fut choisi par Jésus-Christ pour porter son Nom devant les nations, entre autres à Corinthe, et devant les rois et les fils d’Israël. Quel programme ! Par quel moyen Paul va-t-il porter le Saint Nom de notre Seigneur ? Observons notre texte, tout d’abord les versets 17 à 21 du chapitre un. Le langage de l’apôtre ne permet aucun doute quant au moyen utilisé v. 17 : annoncer v. 18 : la Parole de la croix v. 21 : il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication v. 23 : nous prêchons ch. 2, v. 1 : ce n’est pas par une supériorité de langage que je suis allé vous annoncer… v.4 : ma parole et ma prédication. Le moyen employé par l’Apôtre est clair. Pour annoncer l’Évangile, Paul utilise la prédication. Ce choix ne vient pas de lui, il vient de Dieu (cf. v. 21).

Dieu n’a pas choisi les arts pour annoncer l’Évangile, que ce soit la musique, la peinture, le théâtre ou autre. L’art, comme tout ce que fait l’homme, doit glorifier le Créateur. Un artiste chrétien sert son Seigneur ; par son art il peut témoigner de la grâce de Dieu. Il faut nous rappeler que tout ce qui existe a un but et que ce but c’est la gloire de Dieu. Si Dieu sauve un peuple, ce n’est pas avant tout pour l’homme lui-même, mais à cause de Son propre Nom qu’Il veut glorifier. L’histoire du monde a comme but final le renouvellement de toutes choses grâce à l’œuvre parfaite du Seigneur Jésus-Christ à la croix, et cela pour la gloire de Dieu. Il est heureux que l’art existe et il doit continuer à exister, mais dans Son infinie sagesse Dieu a choisi une autre forme d’action pour l’évangélisation : c’est la prédication. Dieu ne se conforme pas à la sagesse de ce monde, il a fait un choix souverain et cela de toute éternité : pour sauver les croyants, Dieu a choisi la prédication de sa Parole.

La prédication. Aujourd’hui beaucoup de chrétiens véritables et nombre de ceux qui se disent l’être, ne croient plus à l’efficacité de cette façon d’agir. Ils ont recours à d’autres moyens, à leurs yeux plus raisonnables, moins ennuyeux, que ne l’est un sermon. Alors on voit des croyants présenter des mimes dans les rues, organiser toutes sortes de marches, de spectacles et de clowneries en tous genres pour toucher l’homme si évolué de nos temps modernes. Pourtant l’Écriture n’est-elle pas claire ?

Aux versets 18 et 21, Paul parle de la folie : – la Parole de la croix est une folie – c’est la folie de la prédication. Pour qui est-ce une folie ? Pour ceux qui se perdent, pour un monde qui se croit sage. Aux versets 13 à 20, Dieu rend folle la sagesse de ce monde. Il détruit la sagesse des sages, il anéantit l’intelligence des intelligents. D’où les questions qui suivent : Où est le sage ? Où est le scribe, celui qui sait et qui enseigne ? Où est le contestataire ou le raisonneur de ce siècle ?

L’homme, par la providence de Dieu, possède bien une certaine sagesse et des connaissances indéniables, mais il s’en satisfait. Sa sagesse et sa connaissance sont à ses yeux suffisantes. Pourtant elles ne lui permettent pas de connaître Dieu. Malgré tout son savoir, l’homme, séparé de Dieu à cause de son péché, ne parvient pas et surtout ne veut pas connaître Dieu. Alors Lui, dans Sa sagesse infinie, appelle Ses élus par le moyen de la prédication.

L’apôtre Paul prêche l’Évangile. Sa prédication est simple sans les attraits de la sagesse du langage. Cela ne veut pas dire que Paul utilise un langage bêtifiant, simpliste, adapté de manière abusive au niveau culturel de ses auditeurs, contextualisé jusqu’à l’extrême ; non : Paul prêche simplement. Il annonce l’Évangile du salut.

Au chapitre deuxième, les versets 1 à 5, nous trouvons d’autres précisions.

  • 1 : la prédication de l’Apôtre ne s’appuie pas sur une supériorité de langage, une sorte d’intellectualisme philosophique ou une quelconque sagesse humaine. Paul présente l’Évangile sans emballage, car c’est cela qu’il appelle le témoignage de Dieu.
  • 2 : le centre du message : le Christ. Le Seigneur Jésus-Christ centre du message chrétien.
  • 3 : ce verset nous décrit Paul comme le contraire même de l’évangéliste superstar au sourire parfait pour une publicité de dentifrice. L’état dans lequel se trouve l’Apôtre peut nous sembler étrange : faiblesse, crainte, grand tremblement. Cela n’a rien à voir avec ce que le monde attend. L’homme aime les leaders qui paraissent et qui savent parler, qui parviennent à dire les choses comme le monde aime les entendre. L’homme aime le leader « charismatique » comme on l’appelle aujourd’hui. Mais l’Apôtre n’est pas là pour galvaniser les foules. Il prêche l’Évangile de Jésus-Christ.
  • 4 : sur quoi repose sa prédication ? Sur de beaux discours persuasifs afin de convaincre à tout prix des hommes si sages et raisonnables de choisir Christ ? Non, absolument pas ! Sa prédication repose uniquement sur l’œuvre du Saint-Esprit qui lui seul convainc les hommes de péché, les conduit à la repentance et transforme leur vie.

Attention : la prédication de l’Évangile, si elle se veut fidèle, ne doit pas être simpliste ou bêtifiante, mais simple et claire. Nous devons, comme l’apôtre Paul, prêcher la croix de Jésus-Christ. Cela nous conduit au deuxième point.

Quel message Paul annonce-t-il ? (1 Corinthiens 1:22-31)

Paul prêche Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié. Nous avons vu que son message simple et clair repose sur l’œuvre parfaite du Saint Esprit. Nous ne trouvons pas chez Paul un discours élégant avec de belles et longues phrases ne voulant en fait pas dire grand-chose. On peut encore se demander pourquoi l’Apôtre n’utilise pas les formules si actuelles dans l’évangélisation, du style : Jésus t’aime, Dieu te cherche ou Dieu a besoin de toi… ? Raconte-t-il des anecdotes amusantes en donnant son témoignage ? Joue-t-il avec les sentiments de ses auditeurs ? À la fin de son prêche, fait-il des appels incessants et larmoyants avec en toile de fond une musique douce ? Tient-il un langage psychologique où le mot péché se transforme en blessure ? Avec ce que nous avons déjà vu, il semble bien que non. Cependant, regardons notre texte : le chapitre premier, les versets 22 à 31 :

  • v. 22 : les Juifs demandent des miracles, les Grecs cherchent la sagesse.

Aujourd’hui, rien n’a changé. Nous rencontrons toujours des personnes qui demandent des miracles : « Si Jésus existe, qu’Il m’apparaisse maintenant, qu’Il me guérisse tout de suite… alors je croirai. » Nous rencontrons toujours des gens qui cherchent la sagesse dans la pseudo-science évolutionniste, dans le Nouvel Âge, dans les philosophies, dans les religions, etc. Pour eux, la Bible ne tient pas debout ; pour eux, la foi en Jésus-Christ est une folie. Si parmi nous, ce matin, il y a quelqu’un qui demande des miracles ou qui cherche une quelconque sagesse humaine à prétentions raisonnables dans le but d’être convaincu de la crédibilité de la foi chrétienne, il fait fausse route. Le message chrétien, c’est Jésus-Christ, Son incarnation, Sa mort sur la croix et Sa résurrection le troisième jour. L’œuvre parfaite du Sauveur, seul moyen de salut, est le message de l’apôtre Paul, celui de la Bible tout entière et celui de l’Église fidèle à travers les siècles.

  • v. 23 : voyez-vous, Paul sait fort bien que ce message dérange. Scandale pour les Juifs qui aspirent au règne politique et terrestre du messie qu’ils attendent. Folie pour les Grecs si orgueilleux de leurs penseurs philosophes, hommes si sages et si éloquents. Paul n’adapte pas son message à ces gens. Car pour ceux qui sont appelés (v. 24), pour les élus, le Christ prêché par l’Apôtre est la puissance de Dieu qui transforme les vies, faisant passer le pécheur repentant de la mort à la vie. Le Christ prêché par Paul n’est autre que la sagesse même de Dieu. Car le Père Céleste, dans Son infinie sagesse, a envoyé Son Fils unique et éternel mourir sur une croix pour le salut de Son peuple. La croix représente pour les uns un échec, un scandale, une folie, une faiblesse ; mais pour les autres, les appelés, la croix est une puissance, une sagesse de Dieu. Qui sommes-nous, petites créatures, pour juger les Saintes décisions du Créateur ?
  • v. 25 : la folie de Dieu, plus sage que les hommes. Le choix de Dieu d’envoyer Son Fils est une folie divine, c’est l’amour de Dieu pour Son peuple. Pouvons-nous comprendre un tel amour ? La faiblesse de Dieu, la croix, resplendit dans toute sa force face à nos actes les plus splendides. Le message de Paul : simple, clair, percutant, fou ; il prêche la croix.

Dans les versets 26 à 31, l’Apôtre rappelle aux Corinthiens qui ils sont et d’où ils viennent. Le choix de Dieu pour le salut de Son peuple, la croix, est une folie. L’Église de Corinthe le confirmera bien. Il n’y a pas parmi eux beaucoup de sages selon la chair, c’est-à-dire des intellectuels. Il y en a, mais ils ne sont pas nombreux. Il n’y a pas non plus beaucoup de puissants ni de gens influents. Cela s’accorde pleinement avec l’enseignement du Seigneur dans Matthieu 11 : Dieu l’a voulu ainsi.

  • v. 27 : Dieu renverse la vapeur. L’homme aime ce qui a de l’envergure, ce qui est sage ou fort. Dieu, Lui, choisit « les choses folles pour confondre les sages, les choses faibles pour confondre les fortes ».
  • v. 28 : les choses viles, méprisées, qui ne sont pas, pour réduire à rien celles qui sont. Pourquoi ?
  • v. 29 : afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu.

Voilà qui sont les chrétiens de Corinthe. Cela n’a rien à voir avec l’orgueil arriviste du monde. Ces chrétiens sont à l’image du message de Paul : sans dorures, ni emballages. C’est pourquoi ils doivent considérer comment ils ont été appelés. Eux qui ont répondu à la prédication de Paul n’ont à se prévaloir d’aucune gloire personnelle car leur salut vient de Dieu.

  • v. 30 : par Dieu, nous sommes en Christ, qui a été fait sagesse pour nous. Christ, notre rédempteur, a porté nos péchés à la croix.

Christ a parfaitement obéi à la Loi. Il s’est soumis volontairement à Son Père et cela jusqu’à la mort sur la croix. Christ a parfaitement accompli la Loi. Donc le chrétien, s’il veut se glorifier, qu’il se glorifie dans le Seigneur Jésus-Christ et pas ailleurs. Le message de l’apôtre Paul ne diffère pas de celui que Jésus proclamait face au jeune homme riche. Paul ne peut pas parler de la croix sans parler des attributs de Dieu, sans parler de cette Loi qui, transgressée par l’homme, demande que justice soit faite. Cette justice seul le Seigneur Jésus-Christ l’a accomplie en obéissant parfaitement à la Loi et l’a subie en mourant pour nos péchés sur la croix. Paul ne peut pas laisser de côté l’appel à la repentance. Dans l’œuvre parfaite et toute suffisante de notre Seigneur se trouvent le pardon des péchés et la justification.

L’apôtre Paul annonce l’Évangile sans la sagesse du langage, sans grand spectacle, afin que la croix du Christ ne soit pas rendue vaine. Il ne veut pas d’un message tronqué, rendu plus acceptable, plus « intelligent », plus beau. Un message qui tournerait au divertissement par l’adjonction de toutes sortes de « shows », de chansonnettes, de sketches, de mimes, pour plaire aux hommes, produirait en effet rien d’autre qu’un rejet du véritable Évangile. Il n’en resterait plus qu’une théologie morte. Les Églises se rempliraient peut-être, mais se rempliraient-elles de vrais croyants ? Combien y a-t-il dans nos églises de croyants qui aiment et s’attachent à la saine doctrine biblique ? Et combien persévèrent dans la sanctification ? La question est grave, il faut se la poser. Nous arrivons à la conclusion.

Conclusion : Notre évangélisation est-elle orthodoxe ?

Résumons : Paul annonce, il prêche. Le moyen qu’il utilise pour porter au monde le nom du Seigneur Jésus-Christ est la prédication. La prédication est le choix de Dieu pour sauver les croyants. La prédication simple et claire de l’Apôtre s’appuie sur l’œuvre du Saint-Esprit. Son contenu : le Christ crucifié. Prêcher la croix, c’est dire aux hommes qui est Dieu, présenter la Loi, appeler à la repentance, la croix étant le centre de tout cela. Sans la croix, cette prédication ne veut plus rien dire. Alors, quel est notre message ?

Si parmi nous, certains craignent de parler de l’Évangile au travail avec des collègues, à la maison avec les voisins, au parc avec d’autres mamans ; si vous avez peur ne vous trouvant soit pas très convaincant dans vos paroles, ou pas assez éloquent, méditez sur ce que l’Apôtre affirme. Pas besoin d’être un grand philosophe, pas besoin de beaux discours persuasifs. Ce qu’il faut c’est dire simplement les choses.

Aujourd’hui, notre monde traverse une crise dans tous les domaines : éducation, politique, famille, chômage, guerres, violence, avortement… Il existe en conséquence un immense choix de sujets pour entamer une discussion en rappelant, ou plutôt en apprenant, aux gens qui est Dieu, le Dieu de la Bible ; ensuite, en proclamant les enseignements de la Loi qui touchent, souvent explicitement, à tous ces sujets de crise et, enfin, en appelant ceux avec lesquels on parle à la repentance en leur présentant l’œuvre du Christ à la croix. Cela prend du temps, nous ne pouvons pas tout dire en une rencontre. Mais dans la prière, nous exerçant à l’amour pour les perdus, prenons patience et discutons tranquillement. Ce n’est pas par les effets persuasifs de nos discours que nous convaincront jamais une personne de son péché, mais c’est l’œuvre du Saint-Esprit, qui Lui seul peut appliquer au cœur de la personne ce qu’elle entend.

Si parmi nous il y a des croyants qui ont de la facilité pour annoncer la Bonne Nouvelle, si vous brûlez de témoigner autour de vous, prenez le temps de méditer l’exemple de Paul. Qu’annoncez-vous ? Sur quoi repose votre message ? Annoncez-vous un message simple, clair avec le Christ au centre ? N’utilisez-vous pas les formules en marge de la Bible du style : Jésus t’aime ? Avez-vous mis toute votre confiance en Dieu qui seul peut incliner le cœur de la personne qui est en face de vous à croire l’Évangile ? Prenons garde que notre message ne rende pas vaine la croix de Jésus-Christ. Évangéliser : OUI, mais pas n’importe comment en disant n’importe quoi.

Évangéliser : OUI, mais en prêchant le Christ, et le Christ crucifié, nous appuyant sur l’œuvre du Saint-Esprit. C’est une grâce de pouvoir annoncer fidèlement l’Évangile, Dieu nous la donne pour Sa gloire. Soyons donc pour l’évangélisation, mais une évangélisation orthodoxe, conforme à l’enseignement de la Bible. Méditons les exemples que Dieu nous donne dans Sa Parole et suivons-les.

Patrick CHENAUX[1]

[1]      Prédication prononcée le 28 mars 1993 dans l’Église Évangélique Baptiste de Lausanne. Patrick Chenaux est étudiant à la Faculté libre de Théologie réformée d’Aix-en-Provence.