Le phénomène Vassula se situe au niveau de l’invasion de l’illuminisme à laquelle nous assistons et qui fait partie intégrante du Nouvel Âge, véritable illustration de la puissance antéchristique. Une femme-écrivain canadienne, Marie-France James docteur ès lettres et spécialiste du nouveau phénomène religieux, a publié une étude critique sous le titre Le phénomène Vassula[1]. C’est à cet ouvrage que nous allons nous référer.
Nous lisons sur la dernière page de couverture : « Mme Vassula Ryden affirme recevoir des messages de Jésus depuis novembre 1985. »
Suite à la première venue au Québec de la protagoniste en avril 1991, le phénomène Vassula a déclenché un véritable raz de marée au sein des milieux catholiques nord-américains, des groupes charismatiques (!) en particulier.
Mystique ou mystification ?
La vitesse à laquelle le phénomène Vassula a acquis l’ampleur qu’on lui connaît aujourd’hui en Amérique du Nord, et au Québec en particulier, est un indice révélateur d’un appétit incontrôlé et d’une alarmante vulnérabilité face à tout ce qui est susceptible de s’inscrire dans le champ du merveilleux religieux, de même que d’un manque de maturité au plan de la foi chrétienne et du type de nourriture et de ressourcement prisé.
La diffusion des messages de Vassula, publiés en quatre tomes sous le titre La vraie vie en Dieu. Entretiens avec Jésus, va bon train […]. Les dits messages ont été traduits en anglais, français, allemand, italien, espagnol ; on attend les traductions en grec, japonais, portugais et russe. L’auteur de l’étude critique parle de l’organisation de groupes de prières, de tournées missionnaires, de conférences et sessions en Suisse et à l’étranger : Québec, Irlande, Angleterre, France, Philippines, USA, etc. La Belgique se voit à son tour envahie. La France de l’Ouest subit le charme. La revue Chrétiens Magazine a publié des articles de l’abbé René Laurentin (aussi fasciné par Vassula que par Medjugorje) dans son numéro 29 (mars 1990, pp. 13 à 17), dans le numéro 43 (15 septembre 1991, pp. 22 à 23) et dans le numéro 46 (15 décembre 1991, pp. 10 à 13).
Vassula est née le 18 janvier 1942 en Égypte, dans la banlieue du Caire, à Héliopolis, de parents grecs établis en Égypte. À l’âge de 15 ans (1957), elle a émigré en Europe et est maintenant domiciliée en Suisse, à Lausanne. Au plan religieux, elle est de confession grecque orthodoxe. Elle s’est d’abord mariée religieusement en novembre 1966 avec un luthérien de l’Église grecque orthodoxe de Lausanne. Ce premier mariage a été suivi d’un divorce en 1980. En 1981, elle s’est remariée civilement avec un autre luthérien suédois, Per Ryden. Le 31 octobre 1990, elle s’est remariée religieusement avec lui à l’Église grecque orthodoxe de Lausanne, (l’Église orthodoxe admet le remariage qui a suivi un divorce). De son premier mariage, elle a eu deux fils, nés en 1971 et en 1976. Professionnellement, Vassula est peintre, et dit sa peinture inspirée ; elle est à l’occasion mannequin.
A 10 et 11 ans, elle eut deux songes curieux rapportés par l’abbé Laurentin : « A 10 ans, un appel du Christ avait traversé son sommeil. Il l’appelait vers Lui, par une force irrésistible. »
L’année suivante, à 11 ans, elle vit en songe son mariage spirituel avec Jésus. La vierge l’attendait les bras ouverts, elle avait préparé ses vêtements et sa coiffure pour ce mariage. Elle en fut si touchée qu’elle en avait parlé avec sa mère, mais cela n’avait pas transformé sa vie. (p. 58 en note.)
Lire les messages de Vassula, c’est retrouver une fois de plus ce à quoi nous ont si bien habitués les puissances occultes : les locutions et visions intérieures sujettes à caution, les transes extatiques, le procédé de l’écriture automatique, bien connu pour être démoniaque… Et Vassula, c’est tout cela.
Au contact de ce merveilleux paré de la séduction du faux Ange de lumière, la sensibilité, la sentimentalité prennent le pas sur la Foi, et insensiblement l’âme change d’univers et se retrouve dans l’univers de l’Autre. Le comportement des victimes de l’illuminisme si cher au New-Age est toujours le même, elles prennent pour norme de la Foi et de la conduite à tenir, les révélations dont elles sont l’objet, et pour grâces divines les expériences charismatiques qui meublent leur vie mystique. Elles ne cessent de s’aboucher aux voix soi-disant célestes ; leurs pensées, leurs décisions, toutes les zones de leur vie, dépendent essentiellement des voix devenues pour elles « la loi et les prophètes ». Ainsi Vassula affirme à propos de Jésus : « Il m’a demandé de ne pas faire un pas sans Lui demander. » (p. 61 en note.) Nous sommes alors en pleine caricature de la vraie foi toute en soumission à la grâce divine.
Procédés spirites de l’écriture automatique
Venons-en maintenant au procédé spirite de l’écriture automatique. C’est par ce procédé survenu à la fin de novembre 1985 que le phénomène Vassula a commencé. Elle a senti comme une vibration qui lui sortait des mains. Nous lisons :
« […] ma main tremblait et le crayon était le plus fort. Il a commencé à écrire des messages spirituels. C’était mon ange gardien. […] Il a écrit (par ma main) : « Je suis ton ange gardien. » […] Si je résiste, cela ne s’arrête pas. Et c’est de même avec Jésus (intervenu à partir de février 1986). Une fois, j’ai commencé à douter, je me disais : « Ce n’est pas possible que de telles choses m’arrivent. » Je voulais lâcher le crayon, mais Jésus, comme pour m’encourager, a pris plus complètement possession du crayon : Il écrivait plus vite comme pour me dire de ne pas avoir de doutes. » (p. 60.)
Nous lisons encore :
« […] Un jour, il (« Jésus ») m’a invitée à me confesser, j’étais contre. Je voulais effacer la phrase commencée, et il m’a bloqué la main. C’était comme si le crayon était tombé dans un trou. Alors j’ai poussé avec l’autre main que je sentais plus libre. Et le crayon n’a fait qu’un tour dans ma main, il a sauté, et ma main s’est renversée en arrière. »
- F. James commente très bien ce passage :
« Signalons que cet incident illustre à merveille la ruse du Malin. D’une part, il s’emploie à édifier en incitant Vassula à se confesser, et à réagir face à son refus ; mais sa réaction en est une qui vise à faire passer allègrement, à légitimer, devrions-nous dire, la technique occulte de l’écriture automatique. » (p. 61 en note.)
C’est tout net, nous sommes en plein régime d’oppression diabolique. Vassula envoûtée par son « ange gardien », et son « Jésus » surgis de l’enfer, se sent incapable de résister à un procédé qui maîtrise sa main, qui la contraint absolument. Écoutons à ce sujet Allan Kardec, spécialiste en la matière :
« Pour se communiquer par l’écriture, les Esprits emploient comme intermédiaires certaines personnes douées de la faculté d’écrire sous l’influence de la puissance occulte qui les dirige, et qui cèdent à un pouvoir évidemment en dehors de leur contrôle ; car elles ne peuvent ni s’arrêter, ni poursuivre à volonté, et le plus souvent n’ont pas conscience de ce qu’elles écrivent. Leur main est agitée par un mouvement involontaire, presque fébrile ; elles saisissent le crayon malgré elles, et le quittent de même ; ni la volonté, ni le désir ne peuvent le faire marcher s’il ne le doit pas. » (p. 97 en note.)
Qui dit écriture automatique, dit nécessairement influence préternaturelle diabolique[2]. Aussi ne faut-il pas s’étonner que l’Église soit intervenue pour condamner un tel procédé. M. F. James écrit à ce propos :
« D’ailleurs, l’écriture automatique, y compris dans les cas où le contenu des messages serait dépourvu de toute erreur doctrinale, a déjà fait l’objet d’une condamnation formelle de la part de la Sacrée Congrégation du Saint-Office en date du 30 mars 1898… » (p. 100.)
En terminant ce point, donnons la principale caractéristique de l’écriture automatique :
« […] son aspect robotique, saccadé, apparenté d’ailleurs à ce que l’on observe à la lecture d’un électrocardiogramme, d’un électroencéphalogramme et, plus spécialement, à la lecture d’un sismographe lors d’une secousse tellurique. » (p. 88.)
Autres phénomènes spirites
Dans le cas de Vassula, le procédé de l’écriture automatique ne suffit pas à son « Jésus ». Celui-ci a recours à un autre moyen de communication : le procédé de la dictée intérieure, laquelle est utilisée en alternance avec l’écriture automatique. Il faut bien se rendre compte que le procédé de la dictée intérieure est tout aussi contraignant que celui de l’écriture automatique, et il a une telle influence sur Vassula que celle-ci réagit à la manière d’une droguée. À la question qui lui est posée : « Y a-t-il des jours où vous n’avez pas de message du tout ? », elle répond : « Non, quand ce ne serait que 3 minutes. Je ne saurais m’en passer. » (p. 61 en note.)
Quant aux visions, elles sont nombreuses ; c’est à croire que le ciel déchire ce qui le voile à nos yeux, car « Dieu le Père » que nul n’a vu, se montre a Vassula :
« Puis Dieu le Père est venu. Yahvé. Il m’a demandé de prier le Notre Père. Je l’ai dit, et Il n’était pas content. » (pp. 73-74.)
Aussi a-t-il fallu reprendre le texte plusieurs fois.
Suivons maintenant le texte de l’auteur :
« Puis, Daniel (l’Ange gardien qui fut au départ le responsable du phénomène de l’écriture automatique) est revenu une semaine durant, le temps de procéder à la purification de notre protagoniste, et avant que, par le travers d’une substitution incognito (en note : « … le jour où Il (Jésus) a pris la place de l’ange, sans que je le sache… »), ce ne soit au tour de « Jésus » d’intervenir : « J’ai eu peur quand Jésus s’est manifesté et que j’ai commencé à comprendre la mission qu’Il me demandait. Quand Il m’a parlé des Églises – Je ne voulais pas. Mais Il m’a dit : « Courage, je t’aiderai. Il faut continuer. Je suis à côté de toi. » […] Elle aurait d’ailleurs été visitée par d’autres saints personnages : la Vierge Marie, François d’Assise, Padre Pio, l’archange Michel, etc., de même que par le démon. Cependant, depuis et jusqu’à maintenant, c’est Jésus qui occupe le haut du pavé en ce qui concerne les rapports entretenus et les messages reçus par notre protagoniste. » (pp. 74-75.)
Voici ce que dit Vassula à propos du démon :
« […] J’ai eu beaucoup d’attaques du démon. Il lui est même arrivé de me donner quatre lignes comme ça, qui tiennent debout. […] mais Jésus m’a enseigné comment le discerner. Quand ce n’est pas Lui, cela me laisse complètement froide. Dès que je m’en aperçois, l’autre part. Un jour il a eu l’audace de venir pendant que Jésus me dictait. Alors Jésus s’est tourné vers lui et lui a dit : « Silence ! » Et alors, il s’est tu. » (p. 74 en note.)
Tout cela ne fait pas très sérieux !…
L’auteur poursuit au sujet de la référence à Jésus :
« Quoique les avis puissent varier en ce qui concerne la véritable identité de son « Jésus », il est unanimement acquis que Vassula se présente comme recevant des messages de « Jésus ». Pourtant et en nous limitant, par la force des choses, aux messages publiés, un survol rapide nous amène à constater que l’entité concernée ne s’identifie généralement pas comme tel, mais s’attribue plutôt, sur une base qui paraît constante, le nominatif : « Je suis. » Ce qui lui permet par ailleurs et en fonction des circonstances, d’en rajouter à sa guise, c’est-à-dire de jongler avec toutes les permutations possibles, de façon à provoquer et à entretenir une confusion certaine autour des grands fondements dogmatiques de la foi chrétienne : la Trinité, la personne de Jésus-Christ, et, par voie de conséquence, la nature humaine et la Création en général.
« Quant à Vassula, elle interpelle toujours ladite entité sous le nom de Jésus, éventuellement en ayant recours au nominatif de Seigneur. Il y a donc ici un important hiatus, conscient et délibéré, que personne, jusqu’à maintenant, n’a éprouvé le besoin de justifier ou d’éclaircir.
« Tout donne même à penser que l’on s’emploie délibérément à entretenir ce hiatus, cette source de confusion, comme tendent à illustrer les entrevues et les interventions publiques de Vassula, de même que divers commentaires de ses accompagnateurs et promoteurs où l’on retrouve confusément, pêle-mêle, aussi bien : Dieu, Yahvé, le Père, le Fils, le Saint-Esprit, l’Esprit, le Seigneur, le Christ, Jésus, le Sacré-Cœur, etc., séparés, reliés, unis, fusionnés, confondus, etc. Ainsi, et en prenant en considération l’ensemble du discours, de prime abord, on est dérouté par une confuse inclination à jouer sur toute la gamme des nominatifs et de leurs rapports ; mais au second abord, on ne tarde pas à pressentir ici une ligne directrice visant à laisser sous-entendre que les distinctions hypostatiques (entre personnes) au sein du Dieu Trinitaire seraient, somme toute, relatives, accessoires, illusoires, et se ramèneraient à un fond moniste identique en lui-même, entendre : « l’Esprit » mis à toutes les sauces. » (p. 75-76.)
- De ce qui précède, retenons ce fait important qui ôte toute possibilité à une divine influence : le caractère contraignant des interventions qu’il faut bien appeler préternaturelles diaboliques. Écoutons Vassula :
« Oui, naturellement, il y a de faux prophètes. Mais il ne faut pas tout rejeter. Il faut d’abord vouloir discerner le vrai du faux. Pour ne pas un jour faire face à Dieu dans les derniers temps du Jugement et s’entendre dire : « Pourquoi as-tu piétiné mon Esprit Saint ? » – C’est le temps des grâces. Il faut étudier chaque cas. Moi, je ne cherchais pas les révélations ; saint Jean de la Croix dit qu’il ne faut pas courir après les révélations. Mais si la révélation tombe sur toi, qu’est-ce que tu fais ? Si elle t’accapare complètement, qu’est-ce que tu fais ? Tu ne peux pas lutter contre Dieu ! » (p. 79.)
L’auteur ajoute :
« Et quand les entités vous obligent, forcent votre volonté et vous talonnent à ce point : près de six heures par jour de dictée automatique ou autre, et requièrent que vous entriez en consultation à chacun de vos pas, il y a là un indice certain que cette pression ne vient pas de Dieu ! » (p. 80.)
- Quant au ton des messages, il est souvent cinglant et assorti de menaces visant ceux qui feraient la moindre opposition. Le fait est bien connu : les griffes du Malin finissent par percer le voile de la séduction !
- Ajoutons enfin que les messages de Vassula sont l’objet de tout un ensemble de remaniements, d’omissions fort importantes, (parfois dues à des critiques auxquelles il ne faut plus donner prise), de certaines hâtes invraisemblables de publication.
- Pour couronner le tout, M. F. James parle des transes extatiques, des ravissements de facture douteuse. Elle écrit :
« Ces transes extatiques, de caractère spectaculaire, adviennent généralement le vendredi, à l’occasion de la récitation des mystères douloureux du Rosaire. » (p. 88.)
Suite, sous une autre plume, un récit du phénomène qui se fait contagieux :
« Sans doute pour éveiller entièrement les cœurs à Son Amour infini, le Seigneur a permis que les retraitants soient témoins des souffrances que vit parfois Vassula le vendredi. Au moment de la récitation des mystères douloureux du chapelet, la mystique grecque orthodoxe a vécu une partie de la Passion de Jésus sous les regards bouleversés et embués de larmes de nombreuses personnes.
Et sans doute pour confirmer l’authenticité de ces événements, ont suggéré certains, l’Esprit Saint a au même moment envahi le Père Parent (responsable spirituel du groupe québécois) qui lui aussi vécut un ravissement, sentant autour de sa tête la pression qu’a dû exercer la Couronne d’épines sur la tête de Jésus. »
Et l’auteur ajoute :
« Information de dernière heure extraite d’un document vidéo : Le visionnement, même incomplet, du ravissement de Vassula confirme que nous sommes ici en présence d’un phénomène qui ne saurait s’inscrire dans la mouvance de Dieu. Quant au ravissement du Père Parent, la scène en a été supprimée sur toutes les versions vidéo en circulation. » (p. 90 en note.)
On est en pleine mystification diabolique : le phénomène Vassula se situe au niveau de la médiumnité, laquelle relève du spiritisme entendu non pas au sens restreint de communication avec les morts, mais au sens plus général de communication avec des esprits déchus, avec des démons.
À ce propos, il est important de remarquer que spiritisme et médiumnité ont été formellement condamnés en 1917 par la Sacrée Congrégation du Saint-Office. M. F. James exprime cette condamnation :
« À la question posée : « Est-il permis de prendre part, soit par Médium, soit sans Médium, en usant ou non de l’hypnotisme, à des entretiens ou à des manifestations spirites, présentant même une apparence honnête ou pieuse, soit qu’on interroge les âmes ou les esprits, soit qu’on écoute les réponses faites, soit qu’on se contente d’observer, alors même qu’on protesterait tacitement ou expressément que l’on ne veut avoir aucune relation avec les esprits mauvais ? » – Il fut répondu en date du 1ᵉʳ juillet 1917 : Non sur tous les points. (pp. 100-101, en note.)
Remontons maintenant au Deutéronome :
« On ne trouvera chez toi personne […] qui pratique divination, incantation, sorcellerie ou magie, personne qui use des charmes, qui interroge les spectres ou les esprits, qui invoque les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination à Yahweh ton Dieu […] » (Deut. 18:10-12.)
Et arrêtons-nous à Jérémie :
« Ainsi parle Yahweh des armées, Dieu d’Israël : Voici ce que vous direz à vos maîtres (Nabuchodonosor, roi de Babylone) […] « N’écoutez pas vos prophètes, ni vos devins, ni vos diseurs de songes, ni vos augures, ni vos magiciens […] car c’est le mensonge qu’ils vous prophétisent. » (Jérémie 27:4, 6, 9-10.)
Vassula et le Nouvel Âge
Par le fait de la médiumnité, Vassula se situe dans la mouvance du Nouvel Âge tout imprégné de spiritisme. La médiumnité devient alors le channeling. – Le mot channel qui, en anglais signifie canal, désigne couramment un médium. On lit dans le Guide du Nouvel Âge : « Les channels prêtent leurs corps à une entité qui s’exprime à travers eux. » (Cité par Arnaud de Lassus dans son ouvrage important Connaissance élémentaire du Nouvel Âge, p. 62.) Dans le spiritisme de Vassula, comme dans le spiritisme du Nouvel Âge, les communications avec l’au-delà sont reçues en général à l’état conscient, ce qui fait une différence avec le spiritisme conventionnel qui se pratique en toute inconscience.
Chose curieuse : lorsque Vassula appelle l’entité qui la visite « Je suis », elle se trouve accordée à la même appellation chère au Nouvel Âge. M. F. James mentionne à ce sujet le groupe « I.A.M. Ascended Master Religious Activity » fondé en 1931 par le couple américain Edna et Guy W. Ballard, ainsi que l’un de ses dérivés : la « Church Universal and Triumphant », aujourd’hui dirigée par l’Américaine Elizabeth Clare Prophet (Ibid. p. 75 en note.)
Le Nouvel Âge projette sa ténébreuse lumière sur le cas de Vassula. Nous lisons sous la plume de notre auteur :
« D’ailleurs, à ne considérer que les médiums déjà célèbres qui ont fait leur marque dans le cadre du mouvement du Nouvel Âge des récentes années : Jack Pursel associé à l’entité « Lazaris », Mme J. Z. Knight en contact avec « Ramtha », Jane Roberts qui a publié, de 1963 jusqu’à sa mort survenue en 1984, des messages dictés par « Seth », le dossier de la médiumnité spirite ou channeling, en l’occurrence par le procédé de l’écriture automatique, est fort bien documenté. Et dans tous les cas signalés, à l’instar de celui de Vassula, le contenu se veut spirituel sans que les protagonistes, si nous nous fions à leurs dires, n’aient entretenu, auparavant, quelque intérêt spécifiquement religieux. »
« Cependant, le best-seller en la matière demeure, « A Course in Miracles » (1975) attribué à « Jésus ». Dicté sept ans durant (1965-1972) à une juive athée, universitaire de carrière, Helen Cohen Schuman, le texte totalise près de 1200 pages. […] Cet enseignement vise à une purification du christianisme. Le lecteur est invité à faire table rase de tout ce qu’on lui a appris sur la question et à se mettre diligemment à l’école de la nouvelle spiritualité » – en note – « … a New Age Bible that misuses Christian terms such as Father, Son, and Holy Spirit and another Jesus. » (Ibid. pp. 97-98.)
Ainsi la Très Sainte Trinité n’est plus celle de la foi catholique, Jésus n’est plus le Verbe fait chair, fils du Père et fils de la Très Sainte Vierge Marie !
Spiritisme de Vassula, spiritisme du Nouvel Âge, tout cela jaillit de la même source démoniaque. Et M. F. James de conclure à propos de Vassula :
« Dans la mouvance de la vaste phénoménologie du Nouvel Âge, nous sommes donc ici en présence d’un phénomène de channeling qui a des accointances certaines avec le Malin. » (p. 102.)
Pour terminer ce point, nous aurons recours à la plume de Jérôme Foulon. L’auteur écrit à propos des conséquences effroyables du channeling des psychotechnologies (état second hallucinatoire, dédoublement de la personnalité) :
« Mais sans aller jusque-là, l’étendue du désastre est déjà considérable : ouverture et focalisation constante sur des entités démoniaques, soumission psychique complète et possession, c’est-à-dire altération profonde du psychisme par intrusion et ancrage permanent d’une entité étrangère. Il nous paraît fort important que l’on essaie, autant que faire se peut, d’imaginer pareil état pour en percevoir la nature exacte : véritable aliénation, au sens étymologique, avec soumission à des entités inconnues et altération permanente de la personnalité. Celle-ci, au lieu de s’ordonner autour de l’adoration de Dieu (ou de ce bas monde et de l’Argent chez le plus grand nombre maintenant) se structure alors autour d’une relation étroite et permanente avec des entités désincarnées. L’attention et l’énergie de l’homme, au lieu d’être orientées vers le Royaume des Cieux, sont alors focalisées sur des messages et des comportements dictés par des guides diaboliques. Toute liberté disparaît. Il s’agit à proprement parler d’un état infernal, dont seul la Grâce peut délivrer, et dans lequel on veut plonger toute l’humanité, au moyen d’une initiation luciférienne planétaire dont nous avons parlé dans un précédent article (Lecture et Tradition, mai 1991.)
« […] Entrer en contact avec une entité réputée bonne c’est laisser pénétrer le cheval de Troie dans la citadelle et ouvrir de manière définitive une brèche dans le psychisme, par laquelle n’importe quoi pourra ensuite passer. L’on sait avec quelle avidité les démons se tiennent à l’affût de pareilles opportunités : on crée ainsi une ouverture psychique qui mènera inévitablement aux manipulations. Enfin, et surtout, nous le rappelons, ceux qui se livrent à ces pratiques, formellement interdites par le Deutéronome sont « en abomination à Yahvé ton Dieu » et enfreignent le premier commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit : voici le plus grand et le premier commandement » (Mt. 22:37-38). En effet, le channeling comme toutes les techniques New Age, amène l’homme à adorer un démon, et surtout à ne plus adorer Dieu et à ne plus le reconnaître comme Tout-Puissant. Cette erreur de perspective, qui transfère la Toute-Puissance de Dieu à d’autres, constitue à proprement parler le polythéisme ; l’homme prend alors pour dieux une multitude grouillante d’entités variées. Le satanisme n’est pas loin : il suffira que l’Adversaire éblouisse le plus grand nombre par ses prodiges pour qu’il se fasse adorer comme Dieu, conformément à la parole de Saint-Paul : « Auparavant doit venir l’apostasie et se révéler l’Homme impie, l’Être perdu, l’Adversaire, celui qui s’élève au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu ou reçoit un culte, allant jusqu’à s’asseoir en personne dans le sanctuaire de Dieu, se produisant lui-même comme Dieu » (1 Thes. 2:3-4). (No 180, février 1992, pp. 9-12.)
Le phénomène Vassula, comme tout ce qui lui ressemble, conduit à la psychocratie totalitaire du Nouvel Âge, lequel doit être marqué par une transmutation psychique globale de l’humanité, et cela au moyen d’une collaboration étroite entre les « channels » (ou médium), et tous les organismes politiques, économique, financiers, sociaux, culturels, religieux, etc. de tous les pays. La psychocratie totalitaire du Nouvel Âge autrement dit du Novus Ordo Saeculorum […] n’est autre que la véritable démonocratie, l’apogée de Lucifer.
Le phénomène Vassula et le règne de « l’Esprit »
Il ne faut pas s’étonner que Vassula se trouve embarquée dans l’histoire du « Troisième Règne » ou « Règne de l’Esprit ». Elle rejoint en cela d’autres âmes dites « privilégiées », tombées comme elle dans le piège du Joachimisme qu’illustre de manière fulgurante le « Renouveau charismatique ».
L’hérésie d’une « Nouvelle Pentecôte », du « temps de l’Esprit », est une vieille chose (comme quoi le démon ne « rajeunit » pas !…) qui depuis le IIᵉ siècle avec Montan, a empoisonné la Sainte Église de manière à dénaturer la vraie foi. Depuis le XIIᵉ siècle, elle a refleuri avec Joachim de Flore (d’où le nom de Joachimisme appliqué à cette hérésie), illuminé et illuministe, lequel avait « prophétisé » la disparition de l’Économie évangélique centrée sur le Christ, et l’étape ultime du Christianisme : la venue de « l’Esprit » succédant au Christ et créant la Religion, l’Église, « supérieures » à la Religion, à l’Église du Christ.
Puis le Joachimisme a continué de cheminer en prenant pour points d’impact des illuminés tels que l’ex-abbé Constant (Eliphas Lévi), Vintras, l’abbé Boullan, etc.
Voyons maintenant ce que nous dit Vassula en bonne disciple de Joachim de Flore :
« Avant, c’était le temps du Père, avec les prophètes. Ensuite le temps de Jésus qui s’est manifesté en plénitude. Maintenant c’est l’Esprit. Il faut compléter la Trinité avant la fin des temps. Parce qu’après la fin des temps, ce sera l’ère de l’Esprit. […] Sur toute l’humanité, il y aura la plénitude de l’Esprit Saint. » (p. 81.)
« Mon retour (c’est le « Jésus » de Vassula qui parle) est imminent. Je vous donne des signes constants pour vous préparer. […] L’Amour reviendra comme Amour sur terre. […] C’est la deuxième Pentecôte. […] Ce sont des temps où mon Saint-Esprit vous tirera hors de votre grande apostasie pour vous épouser. […] Ce sont les temps des noces de mon Saint-Esprit. » (pp. 85-86.)
On retrouve bien dans Vassula l’hérésie Joachimiste des trois règnes ainsi évoqués par Huysmans dans son livre Là-bas :
« Il y a trois règnes […] Celui de l’Ancien Testament, du Père, le règne de la crainte ; celui du Nouveau Testament, du Fils, le règne de l’expiation ; celui de l’Évangile Johannite, du Saint-Esprit, qui sera le règne du rachat et de l’amour. C’est le passé, le présent et l’avenir, c’est l’hiver, le printemps et l’été ; l’un, dit Joachim de Flore, a donné l’herbe, l’autre les épis, le troisième donne le froment. Deux des personnes de la Sainte Trinité se sont montrées, la troisième doit logiquement paraître. »
La grande erreur de la théorie Joachimite est de faire croire à des relations exclusives au Saint-Esprit. Or toute relation à Dieu est relative à la Trinité tout entière. Il n’y a de relation exclusive à l’Une des Personnes de la Trinité Divine qu’entre la nature humaine du Christ Jésus et la Seconde Personne, celle du Verbe du Père. Ladite grande erreur est aussi de faire croire à une action exclusive du Saint-Esprit. Or toute opération divine « ad extra » est commune aux trois personnes de la Très Sainte Trinité. C’est ainsi que la Vierge de San Damiano se prend pour une épiphanie du Saint-Esprit. Elle s’exprime ainsi : « Je suis ici pour vous faire voir le Saint Esprit. » (Cité par Introïbo, No 78, octobre-novembre-décembre 1992, p. 4.) La Très Sainte Vierge Marie ne peut pas plus que nous revêtir le Saint-Esprit. Il faut donc comprendre que San Damiano est une manifestation de la Spirite Sancta, la Sophia des lucifériens.
Il est impossible de séparer le temps du Christ de celui de l’Esprit Saint. Le Joachimisme veut établir une rupture entre le Règne du Christ et le Règne de l’Esprit Saint. Mais que devient l’Esprit Saint sans le Christ ? Ainsi en prônant le fameux Troisième Règne (qui n’est autre que celui de Lucifer), on parvient, si l’on peut dire, à « tuer » un Dieu qui est essentiellement Trois : Père, Fils et Saint-Esprit. La foi catholique se trouve ainsi totalement dénaturée, et se trouve aussi dénaturée la vie chrétienne basée sur cette foi. Dieu n’est plus rien, la foi catholique n’est plus rien, la vie chrétienne qui est une vie de foi entraînant l’espérance et la charité, n’est plus rien. Seul règne la Grande Lumière du Grand Esprit, le Maître des Enfers.
D’un mot, le Christ a pourfendu l’hérésie Joachimite en parlant ainsi du Paraclet à venir : « Lui vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (Jean 14:26). Le Christ est venu, la Divine Parole s’est dite aux hommes ; l’Esprit Saint est là pour éclairer cette Divine Parole, pour la faire aimer, pour aider à l’accomplir, pour en faire goûter la Divine Saveur.
Ainsi, le « phénomène Vassula » est tout simplement redevable au spiritisme, et c’est ce qui en fait la gravité. Mais cette gravité n’est nullement perçue par l’abbé Laurentin : M. F. James parle de « vénération à peine contenue de l’expert attitré en matière de merveilleux religieux contemporain » (Ibid. p. 91). Ladite gravité n’est pas davantage perçue par le nouveau directeur spirituel de Vassula, le Père Michael O’Carrol, théologien octogénaire d’origine irlandaise, membre de la Congrégation des Pères du Saint-Esprit, attaché au Blackrock College de Dublin, spécialiste en mariologie et auteur de nombreux ouvrages théologiques et d’articles de spiritualité. Ce Père écrit à propos des troisième et quatrième tomes de La vraie vie en Dieu de Vassula :
« Il s’agit, à mon avis, d’un document […] de haute valeur, qui transcrit une expérience personnelle, authentiquement mystique. Quoi qu’il en soit du langage utilisé, la valeur en est indiscutable […].
Je suis convaincu qu’on peut s’attendre à un enrichissement de la théologie du cœur au sein de l’Église par ce contact intime et profond des deux traditions, occidentale et orientale. »
Toujours à propos de Vassula, le même religieux écrit :
« Mon opinion mûrie est qu’elle est un instrument très précieux de Dieu pour un apostolat dont nous avons besoin, du Sacré-Cœur de Jésus. […] Sa théologie, dans un contexte existentiel, est parfaitement orthodoxe. Je demande respectueusement qu’on lui fasse confiance, au nom du Saint-Esprit. » (p. 92, en note.)
Et voici que le Père O’Carrol s’enflamme à propos du procédé de l’écriture automatique pourtant condamnée par la Sainte Église :
« Ce qui rend le cas de Vassula si singulier, c’est le fait que même son écriture est directement contrôlée par le Seigneur. Nous avons le récit d’une expérience mystique avec la garantie que le Christ y est engagé jusqu’à l’action physique de mettre les mots sur le papier. » (p. 93.)
Il ne faudrait pas s’étonner de voir Dom Gobbi, du Mouvement Sacerdotal Marial, se lier au phénomène Vassula. Après un premier temps de réserve relative à ce phénomène, il aurait changé de position. Voici ce qui est dit à ce sujet par notre même auteur :
« […] L’abbé René Laurentin devait rapporter que, suite à un examen personnel de la question, le 15 juin 1991, Dom Gobbi aurait mis un terme à ses réserves et encouragé les membres de son mouvement à accueillir les adeptes de Vassula dans leurs réunions de prière (« Cénacles »). Ce revirement favorable aurait entraîné celui du Père J. S., responsable du Mouvement Sacerdotal Marial en Suisse. » […]
« À notre humble avis et sous toutes réserves de la véracité de l’information, ce revirement de position ne peut que contribuer à jeter une ombre de plus sur la crédibilité de Dom Gobbi(…) porteur lui aussi de révélations privées. » (p. 67, en note.)
On ne saurait terminer l’étude du phénomène Vassula sans se reporter, pour respirer l’air si pur de la vraie vie de foi, au grand Docteur Mystique, Saint-Jean de la Croix :
« Quand l’âme s’avance revêtue de la Foi, le démon ne peut ni la voir, ni lui nuire ; elle marche alors en toute sécurité ; cette vertu la protège beaucoup plus que les autres contre le démon, qui est son ennemi le plus redoutable et le plus rusé. Aussi Saint-Pierre, qui n’a pas trouvé de meilleur bouclier pour le repousser, nous dit : « Cui resistete fortes in fide » – « Résistez-lui en demeurant fermes dans la Foi » (I Pierre 5:9). L’âme, pour obtenir la grâce et l’union du Bien-Aimé, ne peut se couvrir d’un meilleur vêtement intérieur que celui du blanc vêtement de la Foi, qui est le principe et le fondement sur lequel reposeront les vêtements de toutes les autres vertus. Car, dit l’Apôtre, sans la Foi il est impossible de plaire à Dieu (Héb. 11:6). Mais avec elle, quand elle est vive, il est impossible de ne pas lui plaire. Il nous dit lui-même par la voix d’un prophète : « Sponsabe te mihi in fide » – « Je t’épouserai dans la Foi » (Os. 2:20). C’est comme s’il disait : « Si tu veux, ô âme, t’unir à moi et me prendre pour Époux, il faut que tu viennes revêtue intérieurement de la Foi. » (La Nuit Obscure, ch. XXI.)
« L’union (à Dieu) ne consiste point dans les jouissances, dans les consolations, dans les sentiments spirituels, mais dans la mort réelle de la Croix, au point de vue sensitif et spirituel, intérieur et extérieur. » (La Montée du Carmel, Livre II, ch. 6.)
Conclusion
En conclusion, l’on peut redire que le phénomène Vassula se rattache à la banalisation de la sorcellerie que représente essentiellement le Nouvel Âge. Lisons tout ce que nous dit à ce sujet Arnaud de Lassus dans sa brochure importante relative à la Connaissance élémentaire du Nouvel Âge. L’auteur parle de la prolifération des médiums (« channels »), de la propagande radio-télévisée du spiritisme, des livres dictés ou inspirés par des esprits, et de l’âge du contact avec les esprits par voie électronique. À propos de ce dernier point, nous transcrivons la citation fort suggestive que voici :
« […] Les esprits, s’exprimant à travers des médiums, pourront proposer de véritables cours à la télévision et sur vidéo-cassettes […]. Pour des millions d’Américains, les esprits sont d’ores et déjà considérés comme des maîtres « sages », bons éducateurs et aussi intéressants à entendre que les maîtres humains. Et si l’on dépense aujourd’hui des centaines de millions de dollars pour écouter des esprits sur des cassettes audio et vidéo, cela signifie que nous sommes parvenus à l’âge du contact avec les esprits par voie électronique. » (p. 28.)
De son côté, M. l’abbé Mouraux écrit à propos de l’électronique au service du Nouvel Âge :
« À l’exemple de Paracelse, les théosophes travaillent à l’électronique. Ils ont installé un canon à laser sur la cathédrale de New-York. Déjà ils produisent des images à trois dimensions dans le ciel, et travaillent à les faire parler. Ainsi ils réaliseront ce qu’annonce l’Apocalypse pour le temps de l’Antéchrist (13:15) : « la puissance donnée à Satan de faire parler les images. » Que de dupes ils se proposent de faire. Quand leurs appareils seront au point, Satan n’aura plus besoin de multiplier les fausses apparitions : ce sont eux qui s’en chargeront […]. (Bonum certamen, Nº 125, Janvier-Mars 1993.)
Le bulletin De Rome et d’Ailleurs a fait paraître dans ses numéros 119 et 120 un article de Jean Vaquié intitulé : « Les finalités révolutionnaires du Nouvel Âge. » Nous lisons dans le second de ces bulletins, ce passage révélateur de l’invasion du New-Age et relatif au channeling :
« Ajoutons pour terminer que, de plusieurs côtés, on signale dans les cours de catéchisme obligatoire des grandes classes (première et terminale) de certaines écoles catholiques, des démonstrations de channeling, avec la participation de femmes-médium américaines. » (Octobre-Novembre 1992, p. 19.)
Dans nos publications précédentes nous avons parlé de l’initiation (laquelle bat son plein dans le Renouveau charismatique). Celle-ci est à rapprocher du channeling. L’initiation et le channeling sont les deux mâchoires qui vont permettre à Lucifer au sein même de son Âge nouveau, de nous dévorer tout à son aise (au moins dans la mesure de la permission divine). Nous lisons encore dans le bulletin précité, ce passage de Jean Vaquié qui synthétise en quelques mots ce qui constitue la substantifique moelle du Nouvel Âge :
« L’instance supérieure […] de qui dépendra le New Age, en dernier ressort, pour sa mise en œuvre, c’est Lucifer opérant par les démons du channeling, et pas seulement par ceux du channeling mais aussi par ceux de l’initiation. » (Ibid. p. 22.)
Jean Lebrand[3]
[1] Marie-France James, Le phénomène Vassula, Nouvelles Éditions Latines, 1993.
[2] Préternaturel : les phénomènes hors du déroulement ordinaire de la nature mais ne provenant pas de Dieu mais du diable.
[3] Jean Lebrand est le nom de plume de deux auteurs catholiques très versés dans l’étude des imitations démoniaques des phénomènes spirituels. Nous les remercions vivement de nous avoir autorisé à reproduire cette étude si bien informée et fort édifiante par la lumière qu’elle apporte à un phénomène spirituel en soi bien sinistre. La reproduction de ce texte n’implique évidemment pas de notre part une quelconque approbation des enseignements erronés de l’Église romaine.