Face à l’affluence de certaines pratiques de l’Orient qui se sont infiltrées un peu partout, sous mille aspects différents et pour la convenance de chacun, il nous paraît judicieux de chercher à mieux comprendre quelle est leur origine et quelle est leur influence réelle à travers les variantes que l’on retrouve même dans les milieux chrétiens.
Nous citerons quelques textes qui nous permettront de mieux saisir le sens et la portée spirituelle des divers mouvements de spiritualité orientale qui ont si fortement marqué l’Occident depuis le début du siècle. Nous nous référons à des études devenues classiques dans ce domaine : celle de Lit-sen Chang, de Maurice Ray et de Denis Clabaine.
La méditation transcendantale
Examinons pour commencer ce que dit Lit-sen Chang[1] de la méditation transcendantale. Nous rappelons qu’avant sa conversion et pendant cinquante ans, il en fut un des promoteurs les plus fervents.
« Les personnes qui réfléchissent, se rendent compte que la culture moderne est malade et n’a plus d’âme. L’homme moderne a réalisé que la course au matérialisme est sans issue et qu’elle devient une menace terrible. Afin d’échapper au démon du désespoir, il est devenu une proie facile aux séductions religieuses de l’Orient. Un nouveau courant d’humanisme a surgi, mettant l’accent sur l’autonomie de l’homme. L’homme-dieu est venu remplacer le Dieu-homme. Il y a une recherche de soi, du monde intérieur, de l’espace sans limite, d’une conscience cosmique. Par la voie de la méditation transcendantale, les faux prophètes ont introduit une drogue et en ont fait la religion du peuple. » (p. VII)
« La méditation est basée sur la répétition de mantras[2]. C’était très important dans les écoles hindoues. Selon la tradition, un mantra est un texte secret, ou même une syllabe prise de leurs écrits. On dit qu’il donne un pouvoir mystique à la personne qui le prononce dans un certain esprit. Il doit être récité continuellement jusqu’à ce que les activités de l’esprit se fixent autour du mantra. Celui-ci est le symbole actif d’une divinité particulière, et si quelqu’un médite et répète un mantra assez longtemps, tout en faisant des efforts pour s’identifier avec lui, celui qui médite devient un avec le dieu. Selon leur croyance, notre énergie spirituelle rayonne normalement vers l’extérieur, mais la méditation est capable de la concentrer vers l’intérieur et de libérer le potentiel spirituel qui est en chacun de nous. C’est ainsi que celui qui médite peut s’identifier à la divinité d’où provient le mantra.
Or, selon la Bible, les dieux que les Hindous adorent sont de faux dieux. Ce sont en réalité des esprits de démons. Le Psaume 96, v. 5, définit clairement le statut des dieux païens : « Tous les dieux des peuples sont des démons » (La Septante).
Les dieux païens des Hindous sont donc des contrefaçons de Satan, des démons en habits divins. Le but du mantra est d’inviter un esprit de démon à prendre le contrôle des facultés. Le mantra (normalement un mot en sanskrit ou une phrase invoquant le dieu hindou) est répété silencieusement à soi-même (ou chanté à haute voix) jusqu’à ce que la conscience du monde extérieur soit fermée. Puis, il élimine petit à petit les pensées. L’altération de la conscience résultant de la suppression de la perception extérieure et des pensées, débouchera finalement sur une expérience soudaine d’unité, dans laquelle le moi semble faire un avec l’univers. La suppression des facultés mentales durant la pratique de la méditation ouvre la personne à l’influence des démons. La recherche de l’état de passivité mentale et physique dans les méditations orientales est une invitation à l’influence et même au contrôle des esprits mauvais. Cela va directement à l’encontre du commandement de Jésus à ses disciples : (Luc 21:36). » (p. 21-22)
Le mot veiller, en grec, est agrupneo. Il signifie être réveillé donc ne pas être endormi. Cela ne laisse aucune place pour un état second ou un état où la conscience est diminuée. Et lorsque l’on a sommeil, c’est une lutte que de rester éveillé ! Il nous faudra toutes nos facultés pour avoir la force d’échapper à toutes ces choses.
« Selon l’enseignement de Maharishi, la MT est le chemin qui mène à Dieu, c’est une très bonne méthode de prière qui nous conduit droit au Créateur. La clé de la plénitude, dans toutes les religions, se trouve dans la pratique régulière et intense de la MT. C’est un processus qui provoque un enchantement croissant à chaque pas. Sur ce chemin de la transcendance, l’emprise de ce charme fait grandir la foi. Plus encore, la MT est telle qu’on peut commencer à la pratiquer quel que soit le degré de foi de la personne, car elle produit la foi à celui qui n’en a pas, et dissipe le doute de l’esprit du sceptique en lui procurant une expérience directe de réalité. » À travers ses enseignements et ses propres paroles, nous pouvons voir directement la vraie nature de la MT. Bien qu’elle se réclame être purement neutre, scientifique et non religieuse, c’est vraiment l’hindouisme déguisé. […] » (p. 22)
« C’est une forme sécularisée de la pratique du yoga. […] par leur stratégie et leur publicité, les partisans de la Méditation Transcendantale essayent de nous faire croire qu’elle n’est pas une religion mais une technique ou une science visant à un repos profond ou à la relaxation. […] Un représentant de la « Fondation Américaine pour la Science de l’Intelligence Créative » (un autre nom pour la MT), proclamait : « La MT n’est pas une religion, mais plutôt une simple tehcnique que n’importe qui peut apprendre et pratiquer pendant 15 à 20 minutes quotidiennement. » (p. 23)
C’est là, curieusement, exactement ce qu’on nous dit et qu’on observe à propos du parler en langues actuel. N’importe qui peut s’y mettre, même un non chrétien ! Bien des catholiques s’y sont mis depuis longtemps, grâce à l’imposition des mains de pentecôtistes. Le résultat ? Un retour et un plus grand attachement aux dévotions traditionnelles de l’Église catholique, dont celles de Marie qui leur parlent en langues et par prophéties[3]. Les parleurs en langues ne doivent surtout pas se poser trop de questions, car, du coup, s’ils devenaient conséquents, il leur faudrait renier certaines doctrines pentecôtistes si chères à leur cœur, et renier toutes leurs expériences ! Comme leur vie spirituelle est basée sur elles, ce serait le désastre et le vide. Ils n’auraient plus rien à quoi s’accrocher, à moins qu’ils ne prient : Que tout ce qui est ébranlable en moi soit ébranlé pour que reste l’inébranlable, c’est-à-dire, Christ et ses commandements. Les vrais nés d’En Haut devront apprendre à s’accrocher sur ce Rocher seul.
« Maharishi Mahesh Yogi devint le leader spirituel, non seulement des Beatles, mais de millions d’adolescents dans le monde entier, en employant les techniques modernes du marketing. » (p. 50-51)
« Bob Larson, un chanteur bien connu, compositeur et guitariste, après sa conversion [au christianisme] […] écrivit plusieurs livres […] dans lesquels […] il explique la nature satanique de ce que les Hippies et les Beatles essayaient d’accomplir, et le dessein du diable, à savoir, comment être un instrument dans sa main pour détruire entièrement le sens moral de cette génération. » (p. 24)
« Du point de vue spirituel et biblique, méditer signifie penser, réfléchir sur la Parole de Dieu, ses lois, ses préceptes, ses statuts, ses commandements, sur les choses qui sont vraies, nobles, justes, pures, aimables et acceptables à ses yeux, ceci accompagné de supplications, de prières, de louanges et d’actions de grâces.
Or, la MT fait exactement le contraire : faire le vide dans son esprit, chasser les pensées, se concentrer sur des sons qui n’ont pas de signification et les répéter indéfiniment.
C’est une fuite, une évasion négative, un culte mystique, une auto-intoxication, et même plus, c’est une technique de suicide intellectuel et une aventure dangereuse qui conduit au suicide spirituel. » (p.55)
Lit-sen Chang nous rappelle comment Dieu a pourvu afin que nous ayons une méditation pure.
Que ce livre de la loi ne s’éloigne point de ta bouche ; médite-le jour et nuit, pour agir fidèlement selon tout ce qui y est écrit ; car c’est alors que tu auras du succès dans tes entreprises, c’est alors que tu réussiras. (Josué 1:8)
Heureux l’homme… qui trouve son plaisir dans la loi de l’Éternel, et qui la médite jour et nuit ! Il est comme un arbre planté près d’un courant d’eau, qui donne son fruit en sa saison, et dont le feuillage ne se flétrit point : tout ce qu’il fait lui réussit. (Psaume 1:2-3)
La loi de l’Éternel est parfaite, elle restaure l’âme ; le témoignage de l’Éternel est véritable, il rend sage l’ignorant. Les ordonnances de l’Éternel sont droites, elles réjouissent le cœur ; les commandements de l’Éternel sont purs, ils éclairent les yeux. La crainte de l’Éternel est pure, elle subsiste à toujours ; les jugements de l’Éternel sont vrais, ils sont tous justes. Ils sont plus précieux que l’or, que beaucoup d’or fin ; ils sont plus doux que le miel, que celui qui coule des rayons. Ton serviteur aussi en reçoit instruction ; pour qui les observe la récompense est grande. Qui connaît ses égarements ? Pardonne-moi ceux que j’ignore. Préserve aussi ton serviteur de l’orgueil, qu’il ne domine point sur moi ! Alors je serai intègre, innocent de grands péchés. (Psaume 19:8-14)
Je serre ta parole dans mon cœur afin de ne pas pécher contre toi… Je médite tes ordonnances, j’ai tes sentiers sous les yeux… Je fais mes délices de tes commandements, je les aime… Que tes compassions viennent sur moi, pour que je vive ! Car ta loi fait mes délices… Combien j’aime ta loi ! Elle est tout le jour l’objet de ma méditation… Je suis plus instruit que tous mes maîtres, car tes préceptes sont l’objet de ma méditation… Je devance les veilles et j’ouvre les yeux pour méditer ta parole. (Psaume 119:11, 47, 77, 97, 99, 148)
Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées. Ce que vous avez appris, reçu et entendu de moi, et ce que vous avez vu en moi, pratiquez-le. Et le Dieu de paix sera avec vous. (Phillipiens 4:8-9)
Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre. (Colossiens 3:1-2)
Cependant, on ne peut pas atteindre Dieu par nos propres efforts ou par la méditation. Cela nous est rendu possible seulement par sa grâce, parce qu’Il nous a sauvés, parce qu’il nous a ressuscités ensemble et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ (Éphésiens 2 : 5-6) et nous a rendus capables de fixer nos cœurs et nos esprits sur les choses d’en haut. C’est la vraie méditation transcendantale. » (p. 56-58)
D’après les Écritures, la méditation chrétienne n’est donc pas une méditation dans le vide. C’est un effort intellectuel qui doit conduire à l’action. Nous devons lire le livre de la loi, le méditer jour et nuit. Autrement dit, nous devons y penser, y réfléchir de façon concentrée, sous le regard de Dieu, afin de nous imprégner de plus en plus de la pensée du Seigneur afin qu’elle devienne la nôtre petit à petit. Pour la jouissance intellectuelle ? Non ! – Afin d’agir fidèlement selon tout ce qui est écrit. C’est en comprenant correctement ses Commandements que nous agirons correctement.
Le yoga
Le yoga, sous forme de gymnastique déguisée, a introduit en Suisse la méditation transcendantale. Maurice Ray, dans son livre, Non au yoga[4], dévoile les dessous de cette pratique et en démontre l’incompatibilité avec la Parole de Dieu. Dix ans auparavant, il avait écrit : L’occultisme à la lumière du Christ[5]. Et comme l’indique l’auteur, après la lecture de son livre, ceux qui avaient eu l’amour de la vérité firent comme les Béréens, ils examinèrent les Écritures pour voir si ce qu’on leur avait dit était vrai, et ils se sont laissés convaincre par la Parole de Dieu. Les autres n’y ont pas pris garde, ils ont trouvé que cette prise de position était sectaire et ils en ont minimisé l’importance.
« Résultat (selon Maurice Ray) : parfois ouvertement, parfois sous des déguisements religieux, l’occultisme a pu continuer son travail de sape ou de corruption de toute spiritualité chrétienne authentique.
C’est ainsi que dans l’espace de ces dix dernières années[6], il a gagné à sa cause des milliers d’adhérents sous une forme séduisante, attractive même, en tout cas nouvelle pour les Occidentaux, alors qu’elle est des plus communes en Orient : le yoga. » (p. 10-11)
Denis Clabaine abonde dans le même sens, dans son remarquable ouvrage Le Yoga face à la Croix[7] :
« Les mots yoga et jungum (joug), viennent de la même racine indo-européenne, avec la signification d’union. Le yoga vise une certaine union divino-humaine. » (p. 3)
« La dynamique spécifique du hatha-yoga n’est pas celle de la gymnastique, mais celle du yoga. […] Le simple fait d’évoquer avec complaisance les pouvoirs et performances des yogins devrait suffire à faire deviner que le fond de la question est bien autre chose qu’une simple gymnastique. Et d’ailleurs, on le dit aussi, mais en se perdant souvent, en Occident, surtout dans les milieux chrétiens, dans un flou pudique où l’on prétend préserver sa foi en flirtant avec les thèmes païens.
Le simple bon sens devrait déjà faire voir que ce qu’on trouve de bienfaits authentiques dans le yoga, gymnastiques ou autres, on peut le trouver ailleurs, avec les méfaits en moins. Il n’est pas nécessaire de faire du yoga pour trouver souplesse, détente, apaisement, concentration, etc. Il suffit de faire n’importe quelle gymnastique saine et naturelle, lente ou rapide selon les besoins, en y mettant tous les moyens appropriés à ce qu’on veut obtenir, sans sortir de ce qui est sain : oxygène, application attentive, etc.
La donnée de base sur ce plan physique, c’est que toute la technique du hatha-yoga est spécifiquement ordonnée à la montée de la kundalini (serpent vibratoire subtil) depuis le bas de la colonne vertébrale jusqu’au cerveau, en ouvrant les uns après les autres les sept chakras (centres vibratoires subtils) de l’ensemble – le premier étant au périnée, le septième étant au sommet du crâne. Toutes les forces du corps (et de l’esprit, au moins au niveau inconscient) sont arc-boutées sur cette propulsion du bas vers le haut. […] Tous les yogas récupèrent l’énergie sexuelle, puisque c’est la base même de la sublimation vibratoire qu’ils recherchent, c’est la vibration de base qu’ils s’appliquent à exploiter, sublimer, exalter. À partir de ce principe commun de base, chacun a sa technique d’exploitation, de sublimation, d’exaltation, tout comme les scientifiques et techniciens dans leurs domaines. Dans le fond, il s’agit toujours de la même chose. Tout comme le soi de l’hindouisme correspond, au fond, au non-soi du bouddhisme, ou encore la plénitude de l’hindouisme au vide du bouddhisme, ou le théisme du yoga de Patanjali à l’athéisme du samkhya et du bouddhisme : ces apparentes oppositions n’opposent que des approches, diverses, parce que profanes au départ, d’un but unique et commun, qui dépassera précisément ces oppositions propres au monde de la dualité. […]
La transposition de l’énergie et de la vibration sexuelles à des niveaux vibratoires inimaginables pour le commun des profanes permet de parler de non-sexe, comme de soi et de non-soi, de plein ou de vide. En fait de non-dualité, on dépasse seulement les dualités du connu, du profane, sans sortir vraiment du monde de la matière et du sexe. […] Ce sexe que l’on prétend sublimer est toujours du sexe, en haut comme en bas, et il n’est pas plus chaste en haut qu’en bas. Il est simplement plus subtil vibratoirement, mais aussi plus intense : simplement, l’orgasme est dans le cerveau au lieu d’être en bas. […] Tous ceux qui font vraiment du yoga mettent en action ce processus vibratoire d’essence sexuelle et de la dynamique magique, qui doit conduire la serpente kundalini jusqu’au sommet du crâne. Ne pas le sentir, ne pas s’en rendre compte, ne pas le savoir, n’est pas la preuve qu’il ne se passe rien… » (p. 8-13)
« Le but du yoga…, est de supprimer la conscience normale au profit d’une conscience qualitativement autre. Patanjali définit ainsi le yoga : « La suppression des États de conscience. » » (p. 23)
« Le yoga ne cherche pas en soi cette santé de l’homme normal, mais au contraire à créer les conditions d’un sur-homme, d’un homme paranormal. Il ne faut donc pas le prendre, ni au point de vue gymnastique, ni au point de vue respiratoire, ni à aucun point de vue, comme une norme, mais comme une paranorme. Et ce surhomme, ce para-homme, cette paranorme, ne sont pas de Dieu mais du Serpent, de Satan […].
Le yoga renverse donc cette hiérarchie si saine, et privilégie l’inconscient par rapport au conscient, le sensitif par rapport au logique, le subjectif par rapport à l’objectif, etc. Non seulement nous n’exagérons rien en disant cela, mais les spécialistes eux-mêmes le disent et en font un principe explicite. Et non seulement ceux du yoga mais de toutes les mystiques d’en bas, sous la réserve qu’elles se prétendent plus souvent d’en haut que d’en bas, et aussi objectives que subjectives… » (p. 25-26)
Venons-en à la méditation.
« Primitivement, en effet, méditer signifie en quelque sorte ruminer, répéter, remâcher. Le sens psychologique en dérivant signifie évidemment remâcher une idée, d’où : réfléchir, penser, de façon concentrée, et surtout sur un thème donné. Mais le sens mécanique, pour parler comme Maharishi, indique la répétition non d’une idée mais d’un mot, au sens matériel et phonétique du mot, même s’il n’est prononcé que mentalement. On peut répéter non seulement des mots, mais de simples syllabes, des phonèmes. Et ce qu’on fait sur le plan du son (audible ou mentalisé), on peut le faire tout autant sur le plan de l’image : on peut se concentrer sur un point fixant le regard, physiquement ou mentalement, en partant d’une image plus complexe ou non, perçue extérieurement par les yeux ou intérieurement par visualisation imaginative. (p. 29)
« Le yoga éveille le Léviathan, la Kundalini, le Serpent… Sa vraie conscience vraiment spirituelle (du yogin), son vrai moi, son âme spirituelle faite à l’image de Dieu, sont endormies, plongées dans une léthargie digne du Léthé infernal. Au profit d’une autre conscience, pas vraiment spirituelle mais charnelle, quoique habitée par un esprit, l’esprit de la chair. » (p. 55) […] D’où ces prodiges qui veulent se faire passer pour des miracles de Dieu, comme les états vibratoires subtils que le démon anime dans le vécu psychique veulent se faire passer pour l’état de grâce du vrai Dieu. […] Le démon a beau jeu de faire passer ses super-sensations subtiles pour la vie super-spirituelle de la vraie grâce divine, surnaturelle et inaccessible aux sens et à toute connaissance purement naturelle, révélée par la foi mais doublement cachée et inconnue à ceux qu’il détourne non seulement de la vraie foi mais même de la saine nature…
« Méfiez-vous des faux-prophètes ! […] C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez » (Mt. 7:15-16). Ces fruits ne sont pas ces miracles, puisqu’ils « opéreront de grands signes et prodiges, de façon à égarer, si possible, même les élus » (Mt. 24:24). Ce sont donc des fruits intrinsèquement spirituels, de l’ordre donc de la vérité et de l’amour (et autres par surcroît) ; objectivement contrôlable, et non pas seulement subjectivement : autrement il n’y a plus de critère valable pour juger de ces fruits, mais pure subjectivité universelle, pure arbitraire, déchéance radicale du royaume de la vérité, qui est un royaume d’objectivité, de cohérence logique, de lumière, etc. » (p. 58-59)
Penchons-nous sur les états altérés de la conscience.
« Nous avons abondamment développé le caractère dépersonnalisant, indifférenciateur, asservissant, diabolisant, etc., du yoga et de ce qui lui ressemble, […] nous ajouterons ici le point de vue de la neurologie et celui de la psychologie. On pourrait citer en détail les ouvrages traitant de la drogue. Les minutieuses descriptions cliniques des effets des diverses drogues rappellent étrangement celles des états seconds obtenus par diverses techniques du genre yoga. Ce n’est d’ailleurs pas un mystère pour ceux qui en ont la double expérience. […]
Le livre de Marlyn Ferguson, La révolution du Cerveau (Calmann-Lévy), nous renseigne extrêmement bien sur ce sujet. Ce livre est centré sur l’étude des états altérés de la conscience, lesquels sont essentiellement, avec le sommeil, ce qu’on appelle les états seconds, avec tout l’aspect performances qui s’y rattache, et qui leur vaut, de la part de l’auteur, un préjugé favorable qui rend d’autant moins suspectes ses affirmations.
Marlyn Ferguson développe donc les rapprochements qui s’imposent entre les états altérés de la conscience qui « peuvent être déclenchés par l’hypnose, la méditation, les drogues psychédéliques, l’état d’oraison (il s’agit plutôt d’états parents de l’état de transe, l’agitation en moins en général, pas toujours), un isolement sensoriel, comme par l’approche d’une psychose aiguë. Le manque de sommeil et le jeûne peuvent les inciter. Les épileptiques… Une monotonie hypnotisante… Une stimulation électronique du cerveau…, etc. » (La révolution du Cerveau, p. 63)
À la page 64, nous lisons : « Dans les comptes rendus des sensations en état altéré, sous hypnose, drogue, dans une plongée mystique, etc., on est frappé par l’air de famille qui leur donne leur unité : perte des frontières du moi, et identification soudaine avec la totalité des vivants (sensation de se fondre dans l’univers) ; sensation de lumière ; perception altérée des couleurs ; exaltation ; sensations électriques ; impression de se dilater comme une bulle, ou de bondir très haut ; disparition de la peur, de la peur de la mort notamment ; bruits de tonnerre ; vent ; impression d’être séparé de son enveloppe charnelle ; béatitude ; perception précise de schéma, de modèle, de l’image accessible d’un ensemble échappant à la perception (patterns) ; sensation de libération ; interprétation des sens (synesthésie), comme quand on entend les couleurs en voyant les sonorités ; une impression de devenir océan ; l’impression que l’on vient de s’éveiller, que la conscience quotidienne n’en est qu’une ombre plate ; une sensation enfin de transcender le temps et l’espace. » Et plus loin, dans une technique du genre yoga mantra : « … l’individualité semble se dissoudre et se fondre dans un être sans limites… » (Nous savons que penser de cet « être ».) (p. 187-189)
« Signalons en passant que le phénomène matériel de résonance (vibratoire) entraîne des sensations d’unisson pouvant aller jusqu’à la sensation d’identité (= vibratoire). Si l’individu est alors complètement immergé dans son « état second » comme dans un rêve, ne pouvant plus prendre du recul (par son intelligence critique) par rapport au sensible, il s’identifie psychologiquement au senti, à la vibration qu’il est en train de vivre : d’où les sensations de fusion avec l’univers, ou avec tous les vivants, ou avec tel personnage du passé… dont il se croit la réincarnation… » (p. 196-197)
Combien de fois n’avons-nous pas entendu les mêmes descriptions à propos d’expériences charismatiques ! Dans la recherche du baptême du Saint-Esprit, des langues, et d’autres expériences. Un médecin anglais, Patrick Dixon, a écrit un livre sur la bénédiction de Toronto et y est favorable. Il a remarqué que tous les gens qui vivent ces moments ont un seuil de conscience légèrement diminué par rapport à la norme. Comme dans ces états, on est très vulnérable, il comprend très bien qu’il y ait des gens qui s’occupent d’eux et soient spécialement formés pour cela. (!)
« Du côté de la folie et de la drogue, on enregistre des descriptions et des phénomènes correspondant exactement aux expériences et assertions de l’hindouisme, du bouddhisme, du jaïnisme. Certes, chacun ressort ce qu’il a en lui : un chrétien ressortira des thèmes chrétiens dans sa folie ou dans sa drogue. Il ne faut donc pas s’arrêter à ce qui ressort du fond de chacun : ce n’est pas spécifique puisque ce n’est que la montée à la surface, et en ébullition, de ce qui était déjà en lui. Ce qui est spécifique, et ce qui doit être retenu, c’est la manière nouvelle dont c’est vécu, et les éléments nouveaux qui se présentent. Et là, on retrouve l’énumération des caractéristiques des états altérés, telle que nous l’avons déjà reproduite plus haut. » (p. 207)
Nous constatons également que dans le parler en langues actuel, ou dans ce qu’on appelle prophéties, chacun ressort ce qu’il a en lui. Un catholique sera toujours plus fervent pour son église, il s’adressera à la Vierge, et celle-ci s’adressera à lui par des prophéties (cf. l’histoire du Renouveau charismatique chez les catholiques, qui ont eu cette deuxième expérience grâce à l’imposition des mains des pentecôtistes[8]). Les pentecôtistes et les charismatiques ressortiront ce qu’ils y avaient en eux avant leur seconde expérience. Leurs prophéties iront du biblique au n’importe quoi… Les vrais nés de nouveau auront une peine immense à lire la Bible, à prier normalement, ils seront en proie à des attaques violentes de la part de l’ennemi de nos âmes. Mais ils seront rassurés par une de leurs phrases clé : Les pensées de blasphèmes, toutes sortes de mauvaises idées les conduiront ou non dans le péché. Ceux qui aiment le Seigneur feront tout pour conformer leur vie à la Parole de Dieu, mais ils seront quand même étonnés de voir dans leur vie une tendance dépressive et des réactions quelque peu bizarres et incontrôlables. Les erreurs doctrinales peuvent conduire assez rapidement à l’adultère spirituel, puis à l’adultère tout court. Tout l’Ancien Testament nous le montre.
Nous ne voulons pas dire que les non charismatiques sont meilleurs par eux-mêmes. La seule façon d’être un disciple de Christ, c’est d’être attaché à Lui seul et à sa Parole écrite. Et c’est souvent le travail de toute une vie que d’amener toutes nos pensées, notre volonté et nos sentiments à l’obéissance de Christ. Lui seul peut faire ce travail en nous, si nous crions à lui, si nous sondons les Écritures pour comprendre ses commandements et les mettre en pratique, assistés par l’Esprit Saint.
Reprenons notre lecture de Clabaine :
« Nous lisons à la page 103 du livre de Marlyn Ferguson (qui semble penser que les états altérés du cerveau sont des états supérieurs, et beaucoup le pensent comme elle) : « Le conseil classique pour modifier l’état de conscience (entendez : pour entrer dans l’état second commun à la transe, à la MT, à la drogue, etc.) a été formulé par William James, bien longtemps avant l’invention de l’électroencéphalogramme (EEG) (William James, qui professait à l’université de Harvard et pratiquait la psychologie expérimentale, est mort en 1910) :
« La voie de la réussite passe par la capitulation, la passivité, et non par une activation. Se relaxer et non se concentrer, doit désormais devenir la règle. Renoncer au sentiment de responsabilité, laissez-vous aller […]. Il ne s’agit que de donner un peu de repos à votre moi personnel et convulsif, pour découvrir la présence d’un Soi plus grand…» » (p. 210)
« Nous insistons sur le fait que le vrai Dieu ne peut se trouver là où se trouve la contradiction interne. Et nous les invitons ensuite à comparer sérieusement cette mystique avec, d’une part, la drogue, dont la déchéance est difficilement attribuable au vrai Dieu, d’autre part l’Évangile, qui prêche la Croix et toute une doctrine diamétralement opposée (distinction entre Dieu et créature, péché et rédemption, nature et grâce, etc.). » (p. 198)
Et la psychologie !
La psychologie ne se place pas, elle non plus, sur un terrain neutre. Elle fait largement appel à la mythologie grecque pour expliquer les comportements-types de l’homme. Or, nous connaissons suffisamment l’histoire des dieux grecs pour savoir qu’ils étaient livrés à leurs passions sans frein, n’ayant pas la loi mosaïque pour les retenir.
Jung et Freud ont tout deux baigné dans un arrière-plan occulte. Freud, dans la cabale juive, Jung, dans l’ésotérisme et les religions orientales. Jung, entre autres, affirme avoir reçu des révélations d’esprit des morts pour la rédaction des Sept sermons sur les Morts.
« Freud a choisi la pire des névroses – le complexe d’Œdipe – comme norme absolue des structures de tout psychisme. Or, celui-ci n’est pas structuré par le péché ou ses maladies, mais par l’ordre des commandements de Dieu. Les bornes du bien et du mal, du vrai et du faux, de la vérité et du mensonge, ont été déplacées, et l’homme, croyant ainsi se faire le maître de son destin, a érigé lui-même de nouvelles bornes et s’est perdu. Mais ces bornes anciennes demeurent… C’est à ces bornes anciennes que nous devons revenir[9]. »
Dans son ouvrage, Clabaine se réfère au schéma psycho-mythique de la Grande Déesse : Fusion, Nirvana, Néant fort bien décrit par J. J. Walter dans son livre, Psychanalyse des Rites. Clabaine écrit :
« Dans la ou les psychanalyses, nous dénonçons précisément le même mal que dans le yoga et le psychédélisme, à savoir le déchaînement de l’inconscient et du moi inférieur contre la suprématie du conscient et du moi supérieur. Mais justement parce que la psychanalyse navigue constamment dans ces bas-fonds, elle donne un regard fort expert à en reconnaître les méandres partout où ils se trouvent (et même, hélas ! souvent là où ils ne se trouvent pas). Il faut reconnaître que la démarche de J. J. Walter est ici très saine, car il dénonce justement cette plongée vers le bas, cette fusion dans la mère-matière-inconscient, dont les rites païens nous donnent le spectacle par trop irrécusable et répugnant.
À propos de l’hindouisme et du yoga, qu’il exécute magistralement en quelques pages, brèves mais décisives sur le plan psychologique, il ne craint pas d’écrire : « C’est une marche au néant qu’offre la Grande Déesse à ses adeptes, sous forme de mythes, et que les métaphysiciens hindous ont mise en concepts. Nous la nommons le courant fusionnel… Fusionnel parce que la fusion est l’ultime étape avant le néant… Ce courant fusionnel est le nirvana de Freud, il offre la tranquillité, la jouissance et l’indistinction, suivant les mots de l’Upanishad, mais, derrière ces apparences de bonne fortune, se cache, ou ne se cache pas, son offre fondamentale, celle qui fait son attrait : la mort du moi. » (p. 138) Nous ajoutons pour notre part : cet attrait n’est pas purement psychologique, comme semble le croire J. J. Walter.
Il est aussi une fascination exaltante du Serpent qui, tout en signant toutes ses œuvres de sa signature de mort, s’ingénie à la faire passer pour la vie, à présenter ce non-moi pour un super-moi (il en tient lieu lui-même, en effet), cet anéantissement pour un sur-être (son propre envahissement), cette démission pour une promotion, cet orgueil de se diviniser pour une humilité de s’effacer (… en lui, qui est… l’Orgueil !), cet asservissement (à lui et aux pulsions) pour une libération (de la condition ordinaire… hélas), cette super-mort (psychique, plus ou moins physique, et surtout spirituelle), pour une super-vie…
Il est vrai que cette séduction du Menteur exploite des mécanismes psychologiques, ceux du mauvais moi, de la pesanteur vers le bas, vers l’infra-moi, mécanismes libérés par le Péché originel et activés par tous les péchés et désordres et par les impulsions du Diable.
C’est pourquoi J. J. Walter rejoint valablement l’aspect religieux par l’aspect psychologique. Voici quelques lignes fort éclairantes pour notre sujet, et qu’on pourrait intituler : n comme négatif et comme néant :
« Le n de nirvana vient d’une racine indo-européenne que l’on retrouve dans le français non, le russe niet, l’allemand nein, l’italien no, etc., et signifie cessation, ici de tout désir… C’est la jouissance, la tranquillité et l’indistinction, c’est-à-dire que Freud désigne la pulsion de mort par un terme (principe de Nirvana) qui signifie le plus grand plaisir concevable, celui de la fusion. » (p. 108) Freud écrivait : « Il semble précisément que le principe de plaisir soit au service des instincts de mort. » Et Walter écrit : « Le principe de plaisir est la partie visible de l’instinct de la mort, il est l’instinct de mort lui-même. »
Cela s’oppose au sens chrétien de la Croix de toute la force qui oppose diamétralement l’esprit de sacrifice au principe de plaisir et à la pulsion de jouissance… Cette opposition diamétrale fait bien ressortir la différence radicale entre les deux moi et leurs deux morts. Le moi-esprit tue le moi-chair par le sacrifice ; c’est la Croix, le vrai Dieu, le christianisme. Le moi-chair tue le moi-esprit par le plaisir : c’est le Serpent, le faux-dieu, le paganisme. » (p. 215-216)
Dans son ouvrage Non au yoga, Maurice Ray va dans le même sens que Denis Clabaine. Les moyens qui accompagnent la gymnastique du yoga et recommandés pour arriver à l’état de grâce, à l’illumination, au ravissement intérieur, à l’absolu, au monde des esprits, sont les mêmes :
- Chasser les pensées.
- Se concentrer sur un objet, une image (pieuse ou non), visualisation.
- Répéter indéfiniment des mots.
Écoutons Maurice Ray :
« Les chrétiens revigorés par le yoga se recrutent chez les catholiques romains et les protestants plus soucieux d’humanisme chrétien que de fidélité au Christ de l’Écriture. » (p. 60)
« La technique même du yoga comporte un temps de vide intérieur, de passivité conduisant à selon le langage propre à l’occultisme[…] Dans un monde soumis à des puissances surnaturelles ennemies de l’Écriture, l’intuition pure et consentante n’ouvre pas la porte à l’Esprit Saint, mais à son contraire. » (p. 64-65)
Qu’il (celui qui veut faire du hatha-yoga) ne s’imagine pas avoir la liberté de mettre lui-même une limite aux effets possibles des pratiques auxquelles il va consentir[…] Il ne sait pas que ces pratiques de dépassement de l’humble condition humaine conduisent leurs adeptes à éprouver des états extatiques, en tout cas paranormaux, dont le mécanisme une fois déclenché échappe à leur contrôle[…] Il connaîtra, comme le dit l’un des Maîtres, que « quiconque pratique un peu sérieusement le hatha-yoga se voit mis au bénéfice de facultés nouvelles comprenant la télépathie, la clairvoyance, la divination, et tous les pouvoirs d’un état de vie transcendant indispensable aux actions occultes… » (p. 82)
Le yoga a trouvé en Suisse un regain d’intérêt grâce, entre autres, à un professeur de théologie qui, lors d’une table ronde à la télévision, a déclaré :
Maurice Ray continue :
« Qu’en conclure, sinon que l’un de nous deux se trompe dans son interprétation de la vérité chrétienne… Il serait tout de même important de discerner qui, en l’occurrence, fait le jeu de l’Ennemi. Car si le yoga est à ranger au nombre des exigences compatibles avec l’Évangile, il devient absurde, sinon scandaleux de réprimander ses adeptes. Mais si, pour reprendre l’expression connue de Paul aux Corinthiens, mes contradicteurs usent de raisonnements qui s’élèvent contre la connaissance de Dieu, c’est d’une extrême gravité, et pour eux, et pour ceux qu’ils égarent.
En aucun moment, nous n’oublions les recommandations de Paul à Timothée (II Tim. 2:23) : Il ne s’agit pas ici de questions oiseuses et de disputes de mots[…] d’où naîtraient de mauvais soupçons et de vaines discussions. Il s’agit de veiller sur le contenu de notre enseignement selon l’avertissement apostolique : quelqu’un enseigne différemment, s’il répand des hérésies ou introduit des innovations, il s’écarte par là des saines paroles de notre Seigneur Jésus-Christ et de la doctrine qui conduit à la vraie piété[…], il risque « d’avoir cru en vain. » » (p. 4-6)
Que recherche un chrétien dans le yoga ?
« Monsieur l’abbé Déchanet[…] ne demande pas au yoga le salut, il attend simplement de cette ascèse[…] qu’elle le mette en état de réceptivité vis-à-vis de la foi, de la grâce, de l’amour de Dieu[…], qu’elle le rende réceptif à certains appels du Christ (la douceur, la justice, la paix, le respect des autres) parfois oubliés des chrétiens[…], qu’elle assure à son corps une bonne santé afin d’en faire un bon instrument de prière[…], qu’elle lui procure la paix du cœur sur laquelle puisse se greffer la paix du Christ[…], qu’elle éveille en son esprit certaines énergies cachées pour une meilleure connaissance, une perception plus aiguë du mystère de Dieu. » (p. 11)
Réponse de Maurice Ray :
« On nous dit bien que le salut de l’homme est l’œuvre du Christ. Mais à partir de ce salut donné gratuitement par Dieu et reçu par l’homme, la vie et l’affermissement de cet homme dans la foi recherchent ailleurs que dans les chemins tracés par Dieu l’équipement nécessaire à son maintien sous la grâce. L’Église primitive persévérait dans la doctrine et l’enseignement des Écritures, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, dans les prières… Il apparaîtrait donc que ni l’Église primitive, ni l’apôtre Paul n’avaient découvert la totalité des méthodes de l’Esprit. Oui, il apparaîtrait qu’une dernière méthode devait être mise à jour et portée à la connaissance des chrétiens.
Fidèles à la révélation de l’Écriture, nous avions cru jusqu’ici qu’à cause du Christ mort pour nos offenses et ressuscité pour notre justification, le Saint-Esprit, non seulement faisait de nous de nouvelles créatures, mais que lui seul, après avoir commencé en nous cette bonne œuvre, pouvait la mener à achèvement… » (p. 12-14)
« […] Le recours aux techniques orientales pour mieux approcher le Seigneur et revigorer une Église fossilisée pourrait être tenu pour un blasphème. Quand une église est fossilisée, c’est qu’elle a plus vécu de tradition, de propre justice, de moralisme, de formalisme que de la Parole de son Seigneur vivant. À l’heure où elle en prendrait conscience, ce ne sont pas les techniques, fussent-elles orientales, qui la rapprocheraient de Son Dieu. Ésaïe annonce : Je suis avec l’homme contrit et humilié, afin de ranimer les esprits humiliés, afin de ranimer les cœurs contrits.
C’est de repentance, et non de techniques, fussent-elles spirituelles, qu’a besoin l’Église réputée vivante et en train de mourir.
Cette nouvelle vie spirituelle que cherchent les hommes, Christ la donne. C’est par l’Esprit qu’il convainc de péché, conduit dans la vérité, nous relève d’entre les morts, nous rend sages, paisibles, aimants, nous fait croître jusqu’à sa structure parfaite. C’est le Saint-Esprit qui prend ce qui est à Christ et nous le communique. Jésus n’a jamais laissé entendre que cette communication serait facilitée par une quelconque technique. Par ailleurs, il est dit avec clarté dans l’Écriture que l’Esprit est donné à ceux qui le demandent. Si quelqu’un se plaisait à dire qu’il est donné et reçu sous certaines conditions seulement, et s’il suggérait par là que la pratique du yoga faciliterait l’accueil de l’Esprit – nous lui répondrions selon les Évangiles, que l’Esprit est donné d’abord à cause de l’amour du Père, que Christ en est le donateur, enfin, qu’il se reçoit par la foi. Cette foi ne consiste pas en efforts yogiques pour nous saisir de l’Esprit mais, selon Actes 10:44 et 5:32, en un crédit pratique et quotidien que le cœur et l’intelligence régénérés font à la Parole du Seigneur, à ses promesses, à ses ordres. » (p. 20-21)
Ces textes de Maurice Ray sont excellents. C’est toujours d’actualité pour le yoga et la MT. Mais d’autres pratiques sont entrées dans la chrétienté un peu avant le début du siècle. Elles ont pénétré tous les milieux. Il n’y a pratiquement plus d’opposants. Ceux qui n’y sont pas rentrés, restent ouverts…
Le rêve de ceux qui y ont travaillé à leur propagation s’est enfin réalisé ! Ils en sont reconnaissants au Seigneur. Ces pratiques sont : la recherche du baptême du Saint-Esprit comme deuxième expérience, le parler en langue actuel[10], la prophétie, la guérison intérieure, l’exorcisme et les guérisons en série avec impositions des mains à volonté, des expériences de tous genres, dont la dernière, celle de Toronto.
Essayez de remplacer, dans les exhortations de Maurice Ray aux pages 7 et 8, les mots yoga, hatha-yoga et pratiques orientales, par ceux cités plus haut… C’est curieux de voir comme ils collent bien au texte. Que ceux qui veulent comprendre comprennent !
Il est juste de signaler que Maurice Ray ne serait pas d’accord avec l’application que nous faisons de ce qu’il a écrit sur le yoga, aux phénomènes charismatiques, dont leur point culminant : Toronto.
Autres pratiques religieuses actuelles
Pourquoi avoir fait parler si longuement différents auteurs sur la méditation transcendantale, le yoga ? Tout simplement parce qu’il faut connaître un peu la tactique de l’ennemi si l’on ne veut pas se laisser berner, ou pour sortir du piège si l’on a été pris.
Nous sommes stupéfaits de voir avec quelle rapidité une grande partie du monde évangélique se précipite dans des expériences de plus en plus irrationnelles, ou du moins, est ouverte à recevoir n’importe quelle bénédiction, si Dieu le veut. Certains réformés, considérés comme des gens plus réfléchis, suivent le même chemin. On en vient à ne plus reconnaître la voix du Bon Berger. Pourtant, Jésus a dit : « Mes brebis entendent ma voix et elles me suivent. » Les brebis sont errantes (on ne sait plus où est la vérité, on court à tous les shows évangéliques), languissantes (malades, en dépression plus ou moins profonde), affamées (jamais rassasiées, toujours à l’affût d’un plus). Lorsqu’un loup déguisé en berger surgit et leur offre de la nourriture empoisonnée, pourvu qu’il leur promette joie, amour et guérison, elles s’y précipitent, les yeux fermés.
Toute sagesse, toute réflexion, tout bon sens a disparu ! C’est le chaos, il n’y a plus de discernement ! « Mon peuple périt faute de connaissance » (Osée 4:6-10), mais cette connaissance, il ne la veut pas, et il préfère courir après une foule de docteurs selon sa convoitise.
Il est vrai que lorsque l’on s’éloigne de Dieu et de la pratique de ses commandements, on devient de plus en plus aveugle.
Mais comment se fait-il que les choses se précipitent si rapidement ? Qu’est-ce qui a activé le processus ? Qu’est-ce qui a préparé le terrain ? Qu’est-ce qui a fortement influencé notre monde et la chrétienté depuis quelques décades ? Ce sont bien ces pratiques venues de l’Orient (Apocalypse 16:12-14).
Les pratiques qui accompagnent le yoga ou la MT se retrouvent dans toutes les activités occultes, fussent-elles enrobées de vocabulaire biblique.
Il est évident que la recherche du prétendu baptême du Saint-Esprit comme deuxième expérience et le parler en langue actuel n’ont rien à voir avec l’enseignement de la Bible[11]. Ce sont des expériences initiatiques avec mantras charismatiques, soit humaines, soit occultes (mais on sait où mènent la passivité et la répétition, même si, initialement, il s’agissait d’une fabrication humaine). Elles sont obtenues exactement comme les mantras orientaux : faire le vide, ne plus raisonner (nous connaissons quelqu’un qui a été exorcisé du démon de la réflexion, car c’était un obstacle à sa réception du baptême du Saint-Esprit), abandonner toute résistance, se laisser aller, se concentrer sur ce que l’on désire, le visualiser, répéter quelques mots indéfiniment (il faut venir en aide au Saint-Esprit). Il suffit de deux ou trois mots qui reviennent, et c’est bon, ça marche !, nous a-t-on dit maintes fois.
Voici ce qu’écrit Fernand Legrand à ce sujet :
« Feu Thomas Roberts, incontestablement un des leaders pentecôtistes du monde francophone, disait haut et clair, que, vu son âge avancé et la fatigue occasionnée par ses nombreuses prédications, il lui suffisait de parler en langues quelques instants pour être renouvelé dans son corps. Ainsi, il saluait le don des langues et le recommandait comme défatiguant. Tel était l’usage qu’il faisait de ce don de l’Esprit.
Mais tous les records du rocambolesque sont battus par Gaston Ramseyer[12], prédicateur pentecôtiste très écouté qui jouit d’une large audience et a ses entrées dans des églises autres que celles du Réveil. Dans son livre intitulé Vous raisonnez trop, à côté de quelques pages de bon sens, on est consterné de lire la recommandation qu’il fait du parler en langues. Il traite l’insomnie par le don des langues en des termes que chacun peut vérifier !
« Je dis donc à tous ceux qui ont des problèmes d’insomnie faute de pouvoir stopper leurs pensées et raisonnements : Parlez en langues et vous dormirez. Si vous n’avez pas encore reçu le cadeau divin, demandez-le à Dieu, Il vous l’accordera. Si vous parlez en langues intérieurement sur votre couche, vos raisonnements cesseront et vous ne tarderez pas à dormir. […] Permettez-moi d’insister. Au lieu de vous retourner dix fois dans votre lit, parlez en langues, et priez Jésus. Vous n’aurez plus besoin de somnifère. Le remède est infaillible. » Rejoignant en cela Thomas Roberts, il ajoute :
[…] Et ce sont ces gens qui prétendent nous expliquer la Bible[…] Roberts et Ramseyer, pour ne citer qu’eux, tombent dans la triste catégorie de ceux qui changent les choses sacrées en choses profanes et qui, d’un don spirituel destiné à être un signe public pour l’Israël incroyant quant au salut des païens, en font une absurde ordonnance de médecine parallèle[13]. »
« Thomas Roberts, décédé récemment, fut un prédicateur apprécié issu du pentecôtisme modéré. Avec les années, il devint le fer de lance du charismatisme francophone. Il fut le vecteur de l’expérience pentecôtiste dans les milieux catholiques. Il vit s’y produire sa seconde bénédiction avec les signes qui l’accompagnent. Il a travaillé inlassablement à promouvoir l’intercommunion entre les charismatiques protestants et catholiques au niveau de la Sainte Cène chez les premiers et de l’Eucharistie faussement nommée chez les seconds. Il s’y donna tant et si bien que son identité évangélique finit par se diluer. Voyant sa progéniture spirituelle s’adresser miraculeusement en langues à la Sainte Vierge Marie, il pouvait d’autant moins s’y opposer que c’était par son ministère et l’imposition de ses mains que ces catholiques avaient reçu ce don. N’ayant jamais contesté sa propre expérience, il ne pouvait contester la leur sans se renier lui-même. Il se retrouva comme une poule qui a couvé des œufs de cane et qui suit ses canetons jusqu’à se tremper dans l’eau. Il s’y est si bien trempé qu’il a fini par s’y noyer.
Puisque ses enfants spirituels, animés du même esprit que le sien, priaient la Vierge, il en fit autant. Un de mes amis lui en fit sérieusement la remarque et le reproche. Il ne nia pas la chose, mais il tenta de l’atténuer en disant qu’ : « il ne fallait pas voir la prière que l’ON POUVAIT ADRESSER A MARIE comme la voient les catholiques mais comme une louange à Dieu pour le service de cette humble servante. »
Quelque tirée par les cheveux que soit son explication, le fait est qu’il s’adressait à elle. Faut-il rappeler qu’au-delà de ce très grave péché doctrinal, on y trouve le péché d’abomination qui consiste à s’adresser à l’esprit d’une morte. Et cette morte, fut-elle une sainte, ne change rien à une affaire qui a des senteurs de nécromancie (Deutéronome 18). Comme l’avait très bien compris en son temps D. Cormier, l’esprit qui pousse les âmes dans cette direction ne peut être le Saint-Esprit.
Non, l’erreur n’est jamais gratuite. Il y a toujours une relation de cause à effet. Une doctrine qui tord les textes de l’Écriture, qui en passe d’autres sous silence et qui privilégie l’expérience à la Bible peut, dans l’immédiat, paraître agréable au palais, mais elle finira par être amère aux entrailles. Les pères du parler en langues ont mangé des raisins verts et maintenant, les dents de leurs enfants sont agacées. Nous venons d’en donner un aperçu ; voyons où cela va conduire à plus longue échéance. »[14]
Thomas Roberts était très bien connu des habitués des retraites de L’Union de Prière de Charmes, avec Louis Dallière, et de la Porte Ouverte[15]. Beaucoup de pasteurs réformés et évangéliques, beaucoup de fidèles, ont été influencés par lui et par ces milieux. Et nous pouvons observer que ceux qui avaient à l’époque un message fidèle, clair et percutant, ne l’ont plus aujourd’hui. Il est dilué et sans puissance. Et face à des expériences religieuses de tous genres, on ne sait plus distinguer l’Esprit Saint, de l’esprit qui contrefait. Au mieux, on conseille d’être prudent. Fallait-il être prudent avec la méditation transcendantale et le yoga, ou fallait-il couper net pour ne pas participer aux œuvres du diable ?
C’est dans ces milieux (et aussi grâce à Jeunesse en Mission) que se sont incubés lentement, mais sûrement, l’ouverture au catholicisme et à toutes les dénominations protestantes, la vision de l’Église Universelle, l’œcuménisme autour de l’AMOUR et des « CHARISMES ». On n’y parle plus de ce qui sépare. C’est contraire à l’amour. Il faut s’aimer ! On veut se réunir autour du Christ vivant et non autour de la doctrine, car c’est la lettre qui tue et qui divise. Hélas ! Un Christ vidé de sa doctrine est un Christ qui n’a rien à dire. C’est une idole muette. Ce n’est pas le Christ de la Bible ! On ne veut plus parler de l’enfer, cela susciterait des craintes. Aux Juifs, il ne faut plus leur parler de repentance, c’est le peuple de Dieu ! Il faut moins parler aux hommes de leurs péchés que de leur Sauveur et de son dernier avènement.
Un auditoire à qui on ne parle plus de la loi par laquelle il peut prendre connaissance du péché ne parvient plus à saisir le sens de ce mot. Encore moins celui de repentance ! Se repentir de quoi ? Être sauvé de quoi ? On veut bien entendre le mot amour. On veut bien essayer une expérience qui pourrait nous l’apporter. On peut tellement mieux sentir Dieu dans la louange, les prières, les charismes les tomber de tous genres et les guérisons.
On en vient insensiblement à prétendre que les juifs, les hindous, les musulmans et les chrétiens ont le même Dieu. Or, Jésus a dit aux juifs incrédules : « Vous avez pour père le diable » (Jean 8:42-44) ; « Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son nom, vous le recevez. » Et à ses disciples : « celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé » (Jean 13:20). Donc, celui qui ne le reçoit pas, ne reçoit pas son Père.
Quant aux autres religions non chrétiennes, que nous dit encore l’Écriture ?
Certains s’exclameront : « Encore des versets bibliques ! » Pouvons-nous faire mieux que Christ ? Il citait l’Ancien Testament. Les prophètes de l’Ancienne Alliance n’invitaient pas le peuple d’Israël à entrer dans l’expérience des religions des peuples qui les entouraient. Au contraire, ce peuple devait rester à l’écart de tout ce qui touchait aux cultes des idoles. S’il désobéissait et ne revenait pas à Dieu, il avait la promesse de ses jugements. Et quel drame, le récit de cette nation avec les différentes prophéties annonçant les déportations et leurs accomplissements ! Quelle horreur de lire les circonstances de la prise de Jérusalem en l’an 70, décrites par l’historien de l’époque, Flavius Josèphe. Que d’avertissements n’avait-il pas reçus ? Quelle tragique histoire que celle de ce peuple. Et nous ne sommes pas meilleurs. Ceci est pour notre instruction !
C’est la course ! La course à ce qui ne rassasie pas.
On court après les faiseurs de miracles, les donneurs de sensations. Quand on ose faire objection, on nous répond : « Dieu doit s’adapter à notre époque, les jeunes cherchent à s’éclater dans la drogue, le sexe, etc., il faut peut-être que Dieu les fasse passer par une expérience forte pour les toucher. » (Un ancien d’une église évangélique nous répétait cette phrase clichée, « Le parler en langues est le pendant de la drogue, c’est pourquoi un drogué qui parle en langues est guéri de sa drogue. »
Et que dire des écoles de louange ? Il paraît qu’on arrive à tout par la louange ! Mais par la pensée positive aussi ! On loue Dieu jusqu’à ce que l’atmosphère chauffe, qu’on se sente joyeux, euphorique, en transe, disent tous ceux qui ont pratiqué l’occultisme auparavant (ils reconnaissent la chose de suite), on se donne la main, on ressent quelquefois un courant électrique. On a une sensation de bien-être, de plénitude. On croit qu’on a senti Dieu. Est-ce vraiment le but ? Oui, car ces groupes de prières et de louange sont devenus un moyen pour prouver l’existence de Dieu par le toucher ou le senti. On invite des non-croyants à y participer. S’ils acceptent de se laisser aller, ils rentrent dans le circuit, ils peuvent alors avoir toutes sortes d’expériences (cris, tremblement, extase, tomber par terre, etc.). Les chrétiens qui vivent ouvertement dans le péché ressentent également ce genre de choses qu’on leur dit venir de Dieu. Ce qui peut aller jusqu’à les confirmer dans leur péché.
Est-ce l’enseignement des Écritures Saintes ? Le Psaume 33, v. 1 nous dit : « La louange sied aux hommes droits. » Cela est encore de l’intellectualisme, diront certains, on raisonne trop, et ce n’est pas le sens de ce verset !
Et que penser des écoles de prophètes où l’on apprend à développer le don de divination, à visualiser (il ne nous est pas demandé de marcher à coups de révélation, mais de demander la sagesse, Jacques 1:5) ; les séances de relation d’aide basées sur la recherche de la pensée du Seigneur (inspiration soudaine) et la psychologie. On y retrouve toutes les thérapies à la mode et qui serviraient à nous libérer.
Par ailleurs, beaucoup de nos problèmes physiques seraient dus à une jambe trop courte. Il faut la rallonger, et le Dr Jésus va le faire. Lors d’une séance d’évangélisation, avec démonstration sur l’estrade, ce Jésus avait si bien travaillé que la jambe était devenue trop longue. L’évangéliste dut re-prier, avec l’aide de tout l’auditoire, pour qu’Il la raccourcisse !
La plupart de nos problèmes psychiques seraient dus, quant à eux, à un traumatisme du passé. On fait groupe de prière sur groupe de prière. On se concentre, on est à l’écoute du Seigneur jusqu’à ce qu’on entende la petite voix et que toutes sortes d’idées et d’images affluent au cerveau (et c’est toujours la même chose, qu’on soit en Amérique, en Nouvelle-Zélande ou en Europe, c’est toujours la faute du père !). Comme on est bourré de psychologie, on interprète tout selon la psychologie qui a remplacé la Parole de Dieu.
Il ne nous est pas demandé de regarder en arrière et de fouiller dans notre passé, mais :
Rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards sur Jésus. (Hébreux 12:1-2)
Désormais, le regard devrait être en avant, les yeux fixés sur Jésus !
Or, chacun est sous un poids, sous un fardeau immense… Il y a de quoi, si on a pratiqué la MC (méditation charismatique) et qu’on essaie de toutes ses forces de rester attaché au Seigneur, malgré les attaques violentes de l’ennemi qui réclame ses droits.
Ils seront frappés de langueur pour leurs iniquités (Lévitiques 26:39).
Comme chrétien, chacun se sent frustré à fond, et pour cause ! Les prophètes et évangélistes à la mode promettent succès, richesse, joie, amour, paix, extase, guérison, plus tous les dons spirituels. On convoite toujours plus, aidé par la phrase–type qui donne tous les espoirs : « Que ceux qui veulent faire un pas de plus avec le Seigneur, ou recevoir quelque chose de plus pour mieux aider les autres, se lèvent ! Que ceux qui se sentent agressés restent assis ! » (Authentique, nous l’avons vécu.) Il faut du courage pour rester assis, alors que la masse, comme un seul homme, se lève.
Pour faire une cure de Jouvence, on court à Toronto ou à ses succursales. L’impression de se retrouver à Cery (hôpital psychiatrique) ne gêne pas longtemps. Le tentateur leur souffle : « Les voies de Dieu ne sont pas nos voies ; ne résiste pas au Saint-Esprit, laisse-toi aller ». Et on est pris !
On n’arrive plus à réfléchir sur la légitimité d’une expérience. Pourquoi ? Parce que ça marche ! La fin justifie les moyens. On voulait être revigoré, on soupirait après une communion intense avec Dieu à n’importe quel prix. On l’a eu.
Le genre d’expérience était inattendu (se tordre de rire alors qu’il n’y avait pas de quoi, tomber à la renverse ou en avant, les uns sur les autres, hurler, crier, marcher à quatre pattes, avoir des sensations d’ivresse, marcher sur les épaules, les jambes en l’air…). Mais Dieu a parlé, il a rempli de son amour, il a même joué au Père lion s’amusant avec son lionceau et lui a appris à rugir. Quel privilège ! Et de plus, il a même expliqué psychologiquement l’amour du Père, pour être sûr d’être compris. Rien ne manquait, même le tapis y était !
Ne nous étonnons pas si dans toutes ces combines qui mènent à l’amour enivrant, ou à la délivrance, la psychologie vient se mêler, puisqu’elle va puiser dans la mythologie et les révélations occultes. Qui se ressemble s’assemble.
On nous fait croire que pour être un chrétien spirituel normal il faut demander des signes, rechercher les dons (et c’est toujours les mêmes, langues, prophéties, miracles ; les autres, on s’en moque !)
D’ailleurs, actuellement, quand il y a des manifestations de ce genre, en chaîne, on dit : ça bouge ! Il y a des feux allumés un peu partout, c’est le réveil ! Vraiment ? Est-ce possible, lorsque l’on voit la déprime qui s’installe partout (sans parler du péché, des divorces, de la débauche dans l’église ; mots que l’on ne doit plus prononcer : on manquerait d’amour) et tous les moyens de fuites (de plaisir) employés pour s’en sortir.
Paul dit à l’Église de Dieu qui est à Corinthe, et à tous les saints qui sont dans l’Achaïe (il parle à des chrétiens qui acceptaient facilement un autre Jésus ou un autre esprit. Si cela arrivait du temps de Paul, pourquoi serait-ce impensable à notre époque ? C’est toujours d’actualité, ou serions-nous meilleurs que ceux ?) :
Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l’égard de Christ. Car, si quelqu’un vient vous prêcher un autre Jésus que celui que nous avons prêché, ou si vous recevez un autre esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre Évangile que celui que vous avez embrassé, vous le supportez fort bien. Or, j’estime que je n’ai été inférieur en rien à ces apôtres par excellence. Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres du Christ. Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice. Leur fin sera selon leurs œuvres. (II Corinthiens 11:1-5 ; 13-15)
Notre fondement est-il le Christ de la Bible ou un autre ? Il faut avoir le courage de se remettre en question.
Personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ. Or, si quelqu’un bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’œuvre de chacun sera manifestée ; car le jour la fera connaître, parce qu’elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun. Si l’œuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si l’œuvre de quelqu’un est consumée, il perdra sa récompense ; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu. (1 Corinthiens 3:11-13)
On se demande si le Seigneur peut quand même agir dans un milieu rempli de confusion. Oui, car il s’occupe des siens, de ceux qui sont séduits pour un temps, afin qu’ils soient épurés, purifiés, blanchis (Daniel 11:35 ; 13:10).
Il peut même employer un faux docteur. Il a bien employé un âne pour parler à Balaam. Il emploie qui il veut, à un moment précis, pour une personne précise. Et en un temps d’apostasie, il permet à l’Ennemi de nos âmes de semer l’ivraie abondamment. La confusion et la séduction sont d’autant plus grandes. Mais ceux qui auront reçu l’amour de la vérité seront sauvés. La difficulté sera grande pour s’en sortir, comme avec l’occultisme traditionnel. Les autres, ceux qui se croient riches, continueront à croire au mensonge (II Thes. 2:9-12).
Crions à Dieu pour qu’Il nous donne cet amour de la vérité !
Il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication (I Corinthiens 1:21). C’est tellement une folie que le chrétien sera toujours tenté d’employer d’autres moyens pour amener les gens à Christ. Les Juifs incrédules du temps de Jésus demandaient des miracles ; les gens religieux et incrédules de notre temps demandent aussi la même chose. Rien n’a changé ! Moins on s’attend à Dieu, plus on recherchera tous les trucs à la mode. Or, tous ces trucages ne serviront à rien qu’à remuer les sentiments éphémères des gens. Une foule enthousiaste pour Jésus ne signifie absolument rien. Jésus le savait bien quand il entrait à Jérusalem sur le petit d’un ânon. Tout le monde l’acclamait. Mais quelques jours après, ils ont tous crié : « Crucifie-le ! »
Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais, pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu. (I Corinthiens 1:18)
Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse, mais nous, nous prêchons Christ crucifié ; scandale pour les Juifs et folie pour les païens. (I Corinthiens 1:23)
Vouloir demander des signes, c’est marcher par la vue. Jésus a dit : Cette génération est une génération méchante, elle demande un miracle ; il ne lui sera donné d’autre miracle que celui de Jonas (Matthieu 12:39). Jésus les ramène à l’Écriture : « Croyez d’abord à ce qu’elle dit ! »
Sous l’Ancienne Alliance, les cultes de Baal étaient souvent mêlés au culte du vrai Dieu (et c’est toujours d’actualité). Toute la Bible nous en parle pour nous en détourner.
Même si un signe ou un miracle s’accomplit, ce n’est pas la preuve que c’est de Dieu.
« S’il s’élève au milieu de toi un prophète ou un songeur qui t’annonce un signe ou un prodige, et qu’il y ait accomplissement du signe ou du prodige dont il t’a parlé en disant : « Allons après d’autres dieux, – des dieux que tu ne connais point – et servons-les ! tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce songeur, car c’est l’Éternel, votre Dieu, qui vous met à l’épreuve pour savoir si vous aimez l’Éternel, votre Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme. Vous irez après l’Éternel, votre Dieu, et vous le craindrez ; vous observerez ses commandements, vous obéirez à sa voix, vous le servirez, et vous vous attacherez à lui. » (Deutéronome 13:1-4)
Mais comment reconnaître alors la chose ? Dieu nous tend-Il un piège ?
Non ! Toutes les pratiques qui ne sont point dans Sa Parole, mais surtout qui sont le propre de l’occultisme ne sont pas de Dieu. Si Israël devait faire exactement ce que lui prescrivait l’Éternel, ce n’était pas pour rien. On s’imagine toujours être plus malin. Ce n’est pas impunément qu’on croit avoir le discernement infus et diffus, et qu’on peut se passer de la Parole de Dieu.
Revenons aux signes.
Si le chrétien ne doit pas rechercher des signes et des miracles, que doit-il faire pour se distinguer du monde ?
Il doit être lui-même un signe et un miracle.
Dans un monde enténébré et perverti, n’est-ce pas extraordinaire et miraculeux d’avoir passé de la domination de Satan au Royaume de Dieu et d’avoir une vie transformée ? N’est-ce pas extraordinaire d’oser vivre différemment des autres et d’être capable de le faire de mieux en mieux avec l’aide du Saint-Esprit ? C’est plus facile de passer inaperçu et d’agir comme monsieur tout le monde.
N’est-ce pas un témoignage extraordinaire, le fait de ne pas voler, d’être honnête, de ne pas tricher, d’essayer de faire son travail au mieux, de ne pas jurer, de ne pas mettre son cœur dans ce qui fait la gloire des païens, les possessions, les amusements de toutes sortes ? N’est-ce pas un témoignage extraordinaire que de ne pas être adultère, concubin, de ne pas faire d’avortement, de refuser l’homosexualité, d’être chaste avant le mariage, d’avoir des enfants qui marchent selon le Seigneur ? Dans un monde où il nous faut aller à contre-courant, il nous faut lutter, persévérer, tenir ferme. Le combat est dur, acharné, mais la tentation n’est jamais trop forte. La victoire nous est assurée. Si nous acceptons la communion des souffrances du Christ (1 Cor. 10:13), Il nous préparera le moyen d’en sortir (Phil. 3:10).
La Pastorale du Renouveau, présidée par le groupe de prière et de discernement, s’est réunie à Lausanne, le 23 mars dernier, pour faire le point sur le phénomène de la bénédiction de Toronto. Qu’est-elle, en fait, cette bénédiction ?
Selon les responsables, ce n’est pas un réveil, celui-ci étant caractérisé par la repentance, la recherche de la sainteté et l’engagement.
Mais qu’est-elle donc ? Selon eux, c’est :
« … plutôt une préparation à un réveil qui vient. Ce sont les signes avant-coureurs. L’Église d’aujourd’hui n’est pas en état de vivre un réveil. Si on lui disait : elle répondrait : C’est pourquoi les chrétiens doivent d’abord être revigorés et se laisser soigner par l’amour du Père… »
pour avoir l’énergie de se repentir plus tard… !
Cette explication est assez étonnante. Mais elle est tout à fait dans la ligne du christianisme actuel. Quelle incompréhension totale de l’œuvre de la croix de la part de pasteurs évangéliques. Cette attitude témoigne d’un retour de ces milieux à la doctrine catholique du salut par les œuvres, ainsi que du culte qu’ils rendent selon le faux évangile de l’abondance dans tous les domaines.
Trouver une base biblique qui justifie tous ces phénomènes serait bien difficile. Cependant, les promoteurs de ces expériences en ont trouvé plusieurs.
Le verset très prisé et qui anesthésie presque définitivement la réflexion de ceux qui ne demandent qu’à l’entendre :
Qui d’entre vous donnera une pierre… un serpent… un scorpion… à son fils s’il demande du pain… À combien plus forte raison le Père Céleste donnera-t-Il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent (Luc 11:11-13).
C’est le verset passe-partout qui ouvre la porte à n’importe quoi. Et on n’a pas tout vu. Les richesses du Seigneur sont infinies ! Un autre verset cité :
Nul ne peut dire que Jésus est le Seigneur si ce n’est par le Saint-Esprit (1 Cor. 12:3).
Que voulait-il dire, Paul ? En tout cas pas dire qu’il suffisait de prononcer la phrase Jésus est le Seigneur pour rendre crédibles toutes les prétentions et actions de la personne qui la prononce.
Ils sont ivres, mais ce n’est pas de vin ; ils chancellent, mais ce n’est pas l’effet des liqueurs fortes. (Ésaïe 29:9)
Ce verset (tiré d’un contexte qui parlait de jugement) a été cité par une conseillère de paroisse lors de ce rassemblement. Personne n’a réagi. La plupart ayant pris ces phénomènes comme venant directement de Dieu, il n’était pas question d’avoir des contradicteurs, ils auraient semé le doute et éteint l’Esprit. La grande question finale qui est ressortie de cette réunion : « Comment gérer tous ces phénomènes ? » En fait, comment gérer toutes ces bénédictions, car on risque d’être dépassé ! Quelques-uns ont conseillé la prudence… – Ceux qui font de l’occultisme savent qu’il faut être prudent et que les personnes au psychisme fragile ne doivent pas s’y aventurer. Eh bien, c’est ce conseil qui a été donné ! – Un seul a eu le courage de dire : « C’est un autre Évangile ! » Face à une telle opposition qui paralyse presque physiquement et intellectuellement une personne qui voudrait réagir, combien grande n’a pas été l’assistance de l’Esprit Saint à son égard. Mais la conclusion fut : L’AMOUR et l’UNITÉ ! Ils sont dans le vent. Cette recherche, on la voit partout, même dans le domaine profane. Comme moyen de séduction, le diable n’aurait pas mieux choisi ! Il a choisi ce que Christ demandait à son Père pour que le monde croit en Lui…, sans la vérité (Jean ch. 17).
Et le Christ dit aussi dans le même chapitre :
J’ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m’as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés ; et ils ont gardé ta parole (v. 6).… C’est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés parce qu’ils sont à toi… (v. 9) Je leur ai donné ta Parole ; et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde (v. 14).… Sanctifie-les par ta vérité : ta parole est la vérité (v. 17).
Jésus prie seulement pour ceux que le Père lui a donnés et qui gardent sa Parole. Nous méritions tous la mort. Il lui a plu d’en sauver quelques-uns en livrant sa vie en sacrifice pour eux.
Pour revenir au verset, d’Ésaïe 29:9, comment pouvaient-ils contredire la personne qui l’a cité ? Ils l’auraient peinée et auraient renié tout ce qu’ils avaient vécu, puisque l’expérience est au-dessus de la Parole. Ils ne font pas mieux que les catholiques avec leur tradition.
Voyons ces versets dans leur contexte. Ils sont très simples à comprendre. En plus, tous les commentateurs sont d’accord pour dire que les versets 9 à 14 sont des versets annonçant le jugement.
Que dit la Bible Annotée ?
« Ésaïe 29:9-14 : Aveuglement des habitants de Jérusalem ; Dieu continuera de les frapper de ses jugements.[…] Versets 9-10 : Soyez stupéfaits et étonnés[…]. Le peuple accueille le discours du prophète avec une incrédulité mêlée de surprise. La foi, qui leur manque, serait nécessaire pour comprendre et accepter ces prédictions étranges[…]. Le prophète leur annonce comme châtiment de leur aveuglement volontaire, un aveuglement plus complet dont Dieu les frappera.
Verset 10 : Les prophètes sont appelés ici les yeux, les têtes de la nation ; ils devraient voir pour les autres, les éclairer et les conduire ; mais ce sont eux, au contraire, qui les égarent…
Versets 11-12 : Les révélations des vrais prophètes sont pour eux comme un livre scellé, ou un livre qu’on est incapable de lire. – Ceux qui savent : les prêtres, les prophètes. S’ils ne comprennent pas la prophétie, ce n’est pas faute de connaissance, mais parce que leur incrédulité leur en voile le sens divin[…] S’ils voulaient comprendre, ils le pourraient. Il en est autrement de la foule désignée dans les mots suivants : ceux qui ne savent pas lire : c’est la multitude ignorante, qui ne peut que se laisser égarer par les précédents ; car elle n’a pas même l’intelligence la plus extérieure des paroles prophétiques. »[16]
Le verset 14 nous dit : C’est pourquoi, je frapperai ce peuple avec des prodiges et des miracles (voir, Deut. 28:45-46 ; 58-59)
Bien sûr, pour ces lecteurs qui ne savent guère tenir compte du sens précis des textes qu’ils citent (et de leur contexte), les mots prodiges et miracles ont toujours un sens positif, et ces commentateurs de la Bible Annotée, ce sont des intellectuels, des théologiens qui n’ont pas l’Esprit et qui se sont de nouveau trompés.
Est-il nécessaire d’en rajouter pour démontrer que c’est un autre Évangile ?
Dieu n’a prévu aucune expérience ou technique pour nous revigorer, sinon la repentance et l’obéissance à sa Parole.
Comment être libéré ou affranchi du péché ?
C’est Christ et sa Parole qui nous libère. Jésus a dit à ceux qui avaient cru en lui :
« Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira (vous rendra libres) » (Jean 8:31-32).
C’est par la repentance et un retour à la pratique de la Parole de Dieu que nous seront libérés. La vraie connaissance de Christ qui est le chemin, la vérité et la vie, passe par la connaissance de sa Parole et sa mise en pratique.
Quand nous naviguons dans ces eaux troubles de l’Évangile tronqué, nous sommes incapables de comprendre, même si la chose est écrite noir sur blanc (et je sais de quoi je parle pour y avoir été un temps). On est tellement pris par l’expérience qui nous donne une réelle sensation de communion avec Dieu (comme la MT), que notre logique est bloquée, comme paralysée. Il faut prendre son courage à deux mains, avoir un esprit de décision, se faire violence – ce sont les violents qui s’emparent du Royaume de Dieu – et se mettre à rechercher la pensée de Dieu dans sa Parole. L’Esprit Saint viendra à notre secours. Et cela prendra peut-être du temps. Qu’importe !
Ce n’est pas de l’intellectualisme. C’est un acte d’obéissance que de chercher à comprendre. Et surtout, ne dites pas, je vais voir ce que le Seigneur me dira dans la prière. Ce serait le meilleur moyen pour augmenter la confusion. Vous feriez alors comme ces deux dames qui, étant enceintes, ne savaient pas si elles pouvaient interrompre leur grossesse ou non. Elles décidèrent de rechercher la pensée du Seigneur dans la prière. Le Seigneur dit à l’une : « Tu peux le faire », et à l’autre, « Tu dois garder et enfant. » (!)
Nous n’avons pas à rechercher dans la prière la pensée du Seigneur sur un sujet qui nous dérange, alors qu’Il nous l’a clairement révélé dans Sa Parole.
C’est seulement lorsque nous diminuons que Christ peut grandir en nous. À moins d’accepter de porter notre croix chaque jour, nous ne pouvons être ses disciples. Porter notre croix, c’est être dans la position du condamné qui allait être crucifié et qui devait porter sa croix jusqu’au lieu du supplice. C’est accepter de mourir à nous-mêmes, tous les jours, pour Jésus (Mat. 16:24-25). Nous ne sommes pas seuls, Jésus, le Fils de Dieu, Dieu lui-même, est avec nous ! J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi (Galates 2:20). Un christianisme de convoitise et d’épanouissement de la chair est un autre évangile. Je regarde toutes choses comme de la boue[…] afin de connaître Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort[…] (Phil. 3:10)
Ce n’est pas de la mortification malsaine. Nous n’avons pas à rechercher la souffrance. Elle est là un jour ou l’autre. C’est le lot de tous sur cette terre. C’était celui de Christ et ses disciples et nous ne sommes pas plus grands que notre Maître. Le Saint-Esprit nous a été donné, entre autres, pour être capable de la supporter.
Écoutons les exhortations de J. Penn-Lewis :
« Je porte toujours en mon corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus puisse aussi être manifestée en moi (2 Cor. 4:10).
Que signifient ces paroles ? Pourquoi est-il nécessaire de porter toujours en son corps la mort de Jésus ? – Parce que le corps est exposé aux attaques du monde, de la chair et du diable, bien qu’en esprit le racheté soit déjà dans les lieux célestes, uni au Seigneur ressuscité, et partageant son trône. Par cette mort quotidienne, le croyant est rendu de plus en plus conforme à la mort de son Sauveur, tandis que la vie spirituelle en lui, la vie selon l’Esprit, se fortifie de plus en plus.
Notre plus grande victoire, c’est de mourir avec Christ en sa mort. C’est la condition même de la manifestation de la vie divine en nous.
Et pour qu’il y ait une continuelle manifestation de la vie de Jésus en son racheté, il faut aussi que la mort agisse constamment en lui.
Si les racines du croyant sont faibles et insuffisamment développées, si l’accent est mis sur la vie, plutôt que sur la mort en Christ, cette vie reste frêle et se trouve exposée à toutes les ruses de l’ennemi dans le domaine spirituel.
Maintenir l’attitude de mort[17] permet à la vie de se manifester. La mort agit en moi, et la vie en vous, dit l’apôtre (II Cor. 4:2). La mort à l’œuvre ? La mort agissante ? Oui, il en est bien ainsi ; car il s’agit ici de la mort de Christ. Ce ne fut pas une mort ordinaire. Elle est active ; par elle nous avons la délivrance ; elle opère la séparation d’avec le péché ; elle fait mourir l’activité charnelle, et rend conforme au Seigneur en sa mort.
La vie qui jaillit de l’union au Christ en sa mort développe magnifiquement le croyant… La vie nouvelle ne détruit pas la personnalité ; elle la développe au maximum[18] à la louange de Christ qui communique sa vie.
Un jaillissement de puissance[19], c’est bien là ce dont l’Église a besoin. La mort en Christ, avec Christ, fait jaillir la vie. Mais cette vie, point culminant de la vie de résurrection, ramène à la Croix. L’action de celle-ci est constamment nécessaire pour séparer du péché : « Le sang de Jésus nous purifie de tous péchés » (I Jean 1:7).
[…] Si tous les membres du Corps de Christ voulaient, unis au Chef, vivre d’une vie crucifiée (conformité en sa mort), ils y trouveraient cette plénitude glorieuse, ces fleuves d’eau vive dont le monde a tant besoin.
Cachés en la mort de Jésus, ils trouveraient aussi un refuge assuré contre tous les pièges du Diable. À la Croix, il est vaincu. »[20]
Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais PRENEZ COURAGE, J’AI VAINCU LE MONDE. (Jean 16:33)
Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi à l’heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre. (Apocalypse 3:10)
C’est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi en Jésus. (Apocalypse 14:12)
La vérité est claire et lumineuse. Mais, à cause de notre nature pécheresse, à cause de nos propres péchés, à cause d’idées fausses reçues, ou à la maison, ou à l’église, ou à l’école, ou à l’université…, ou par différents faux docteurs (on est tous à la même enseigne), la vérité est voilée et salie. Et c’est par beaucoup de recherches (cf. la perle de grand prix) et de tribulations, en sondant les Écritures avec l’aide du Seigneur qui ne nous abandonne pas, que nous apprenons à connaître Christ, afin d’amener toute pensée captive à Son obéissance.
Rose-Marie Berthoud
[1] Lit-sen Chang : Transcendental Meditation, Presbyterian and Reformed, Nutley, New Jersey, 1978.
[2] Mantra : mot sanscrit signifiant formule sacrée (Larousse).
[3] Fernand Legrand, Le signe du parler en langues, Ed. de Bérée, Juriens, 1990.
[4] Maurice Ray : Non au yoga, p. 10, 11, Ligue pour la lecture de la Bible, Lausanne, 1969 (épuisé).
[5] Ligue pour la lecture de la Bible, Lausanne, 1959.
[6] Il y a 26 ans que ce livre a été écrit. Cette invasion spirituelle daterait de la fin des années cinquante.
[7] Denis Clabaine : Le Yoga face à la Croix, p. 3, 8, 9, Auteur-éditeur, 1980.
[8] Dans l’excellent livre de F. Legrand cité ci-dessus.
[9] J-M Berthoud, Jacques Ellul entre Marx et Calvin, p. 13, A.V.P.C., Lausanne.
[10] Le parler en langues actuel par opposition au parler en langues à l’époque de Paul.
[11] Les langues de l’église primitive étaient de vraies langues, parlées dans les nations. C’étaient des ACTIONS de GRÂCES ADRESSÉES A DIEU – et non une exhortation, ou autre chose, adressée aux hommes ! Voir I Cor. 14, et notez vous-mêmes les versets qui en parlent. Le BUT de ces langues (annoncées par une prophétie dans Ésaïe 28:11, et qui eut son accomplissement à l’époque de Paul – c’est lui qui le dit : I Cor. 14:21) était d’être un signe de jugement pour les juifs incrédules (I Cor. 14:22). Ce signe était nécessaire pour démontrer publiquement qu’on pouvait désormais louer Dieu, le Dieu des juifs, dans les langues des nations, car maintenant, le salut était aussi pour les païens. Ce signe fut compris. Depuis lors, toute l’histoire de l’Église nous montre que juifs et païens se réunissent ensemble pour adorer le même Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Ce signe n’est donc plus nécessaire.
[12] Décédé aussi récemment à l’IBETO, Orvin.
[13] Fernand Legrand, Le signe du parler en langues, Ed. de Bérée, 1326 Juriens, Vaud., p. 161, 162.
[14] Ibid. p. 176, 177.
[15] Il est très instructif de lire la petite biographie de Thomas Roberts éditée dans un supplément au numéro 59 de la revue Tychique, revue œcuménique au service des groupes de prière et communautés du renouveau charismatique catholique.
[16] La Bible Annotée, Ancien Testament, Les Prophètes, Volume I, p. 154-155.
[17] Ce n’est pas de la passivité, ou une démission de la raison, c’est une soumission active et réfléchie à Christ et à sa doctrine. Un Christ sans doctrine n’est pas le Christ de la Bible.
[18] C’est toujours nous, mais rendus conformes à Christ.
[19] Il ne s’agit pas, bien sûr, de la puissance selon le train de ce monde et encore moins de puissance selon Wimber et ses disciples.
[20] J. Penn-Lewis : Le parfait développement de la vie de résurrection dans le racheté, Imprimeries Réunies, Valence-sur-Rhône, 1951 (épuisé).(Nous ne cautionnons pas tous les écrits de cet auteur.)