Les Princes m’ont à tort persécuté,
Mais n’ai craint leur effort et puissance ;
Plutôt, Seigneur, ton dire ai redouté.
Je ne reçois [pas] moins de réjouissance
Par tes propos que si j’avais trouvé
Quelque butin, ou bien grande chevance [fortune].

Je hais surtout un rapport controuvé [falsifié],
N’estimant chose au monde plus méchante.
Mais ta Loi est mon plaisir approuvé.
Sept fois le jour, o Dieu, ton los [louange] je chante,
Considérant les actes merveilleux
De ta Loi en l’univers régnante.

Paix très paisible et ordonnée à ceux
Qui ta Loi sainte aiment et tiennent chère,
Et n’y a rien qui leur soit périlleux.
De toi, mon Dieu, mon vrai salut j’espère ;
Tachant surtout de pensée et de fait,
De faire tant qu’à tes lois obtempère [soumet].

Mon cœur a mis tes édits en effet
Soigneusement, me gardant de méfaire,
Car je leur porte amour vrai et parfait.
Tes mandements je suis en toute affaire,
Car, quoi que j’ai jamais pensé et fait,
Tes yeux en ont connaissance très claire.

Théodore de Bèze

Les Psaumes mis en rime française par Clément Marot et Théodore de Bèze, Genève 1565, Kassel, 1935.