Michael GREEN. Mon Dieu, Préverenges, La Maison de la Bible, 1995.
La Maison de la Bible a récemment traduit (1995) un petit opuscule de 48 pages intitulé Mon Dieu. D’un prix très abordable et manifestement destiné à l’évangélisation, il a tout naturellement retenu notre attention.
Quelle ne fut pas notre déception en constatant que l’auteur, loin de suivre les sentiers bibliques, s’égarait dans les méandres d’une foi chrétienne teintée d’humanisme.
Il nous semble indispensable de brièvement rappeler comment l’apôtre Paul, en parfaite conformité avec les enseignements du Christ, avait coutume de présenter l’Évangile. L’épître aux Romains nous fournit un excellent exemple, parmi tant d’autres.
Paul consacre les trois premiers chapitres de cette épître à montrer d’une part qu’il y a un Dieu ; d’autre part, à rendre son lecteur attentif que loin de le sauver, cette connaissance naturelle de Dieu le condamne : « La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, car ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, car Dieu le leur a manifesté » (Ro. 1:18-19).
Et Paul de développer son propos en affirmant que nul homme ne peut espérer trouver le salut en lui-même : « Or, nous savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à ceux qui sont sous la loi [c’est-à-dire tous les hommes, sans exception], afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu » (Ro. 3:19).
Le constat n’est guère réjouissant, mais il correspond à la réalité. Cela, nos contemporains doivent le comprendre. Fort heureusement, Paul ne s’arrête pas là : Dieu a pourvu au salut des hommes. C’est ce qu’il explique aux Romains, dans les chapitres 3:21 à 25. Ainsi, « c’est Jésus-Christ que Dieu a destiné comme moyen d’expiation pour ceux qui auraient la foi en son sang, afin de montrer sa justice » (Ro. 3:25).
Paul commence donc par exposer la gravité du péché de l’homme, ainsi que le jugement et la condamnation qui en découlent. Puis, il proclame le glorieux message de la justification par pure grâce, au moyen de la foi.
Malheureusement, nous ne voyons rien de pareil dans notre petite brochure. C’est en effet à peine si les mots de péché et de jugement de Dieu apparaissent (page 28). Selon M. Green, « Dieu est rempli d’un amour constant pour nous, même si nous refusons de Le reconnaître ou de Lui obéir » (page 24). Nous avouons éprouver quelque peine à trouver le moindre point commun entre l’évangile romantico-humaniste de M. Green et l’Évangile du Christ. Force est de constater que Green et Paul ne tiennent pas vraiment le même discours !
Puis, dès la page 33, M. Green se demande quels sont les avantages de la foi en Dieu. Notre réponse, qui nous semble être conforme au contenu des Écritures, serait la suivante : c’est que par pure grâce, et au moyen de la foi, nous échapperons au juste jugement de Dieu sur le péché. Bien entendu M. Green ne mentionne pas même cela. A l’encroire, les principaux avan-tages découlant de la foi en Dieu sont d’ordre avant tout psychologiques : Dieu donne un sens, du bonheur, de la puissance à nos vies. En substance : devenez chrétiens, et tout sera super !
Cette brochure est navrante. S’il est certes moins agréable d’annoncer à nos contemporains qu’ils sont sous la colère de Dieu tant qu’ils ne plient le genou devant leur Créateur que de leur promettre monts et merveilles, il en va de notre fidélité au message évangélique. Une conversion sans repentance n’existe pas, pas plus qu’une repentance sans conscience du péché. Or, cet enchaînement est le grand absent de Mon Dieu.
Cette brochure est, à nos yeux, un exemple typique de fruit empoisonné que produit l’arminianisme (un arminien croit que l’homme doit, à partir d’une décision libre, choisir Dieu). En effet, s’il est du ressort de l’homme de choisir Dieu, de prendre une décision pour Christ, le chrétien ne résistera pas longtemps à la tentation d’édulcorer l’Évangile, dans le but de le rendre plus acceptable aux yeux du monde et de forcer ainsi quelques décisions pour Dieu. N’est-il pas plus revalorisant pour l’homme de s’entendre dire que ça ne va pas mal, mais que ce pourrait être encore beaucoup mieux avec Dieu, que d’être exhorté à se repentir et à fuir la colère de Dieu ?
Annoncer l’Évangile est un devoir impératif que le Seigneur à confié à chacun de ses disciples. Ce commandement pressant ne doit cependant pas nous pousser à tronquer la Parole de Dieu pour, croît-on, en faciliter la diffusion.
Nous encourageons par contre nos lecteurs à utiliser : Les Questions fondamentales de John Blanchard (Brochure parue chez Europresse) qui est un bien meilleur support pour l’évangélisation.