I
Les cieux en chaque lieu
De la gloire de Dieu
Enseignent les humains,
Et leur immensité
Proclame la beauté
De l’œuvre de ses mains.
Un jour à l’autre jour
Raconte son amour
Par longue expérience.
La nuit suivant la nuit
Nous prêche et nous instruit
De sa toute puissance.

II
Il n’y a nation
Ni population
En tous temps en tous lieux
Qui n’entendent les sons,
La très sage leçon
Du langage des cieux.
Ce discours se comprend,
Cette leçon s’apprend
Jusqu’au bout de la terre
Où Dieu pour le soleil
Dresse un dais sans pareil
Dans l’ombre et le mystère.

III
Dont il sort clair et beau,
Comme un époux nouveau
Surgit du lit nuptial,
Comme un champion ardent
Qui court joyeusement
Vers le but, sans rival.
D’un bout des cieux il part,
Il atteint l’autre part
Le soir, tant il va vite.
Qu’il donne la clarté,
Qu’il brûle en été,
Nul être ne l’évite.

IV
La très parfaite Loi
De Dieu souverain Roi
Ranime le mourant ;
Son témoignage sûr
Rend sage avec douceur
Le plus humble ignorant.
Dieu seul est Roi des rois,
Tous ses ordres sont droits,
La joie en est divine :
Les commandements saints
De Dieu sont purs et sains,
Sans cesse ils illuminent.

V
L’obéissance à Lui
Est un très saint appui
A perpétuité,
Et tous ses jugements
Bien véritablement
Sont remplis d’équité.
Ils sont bien plus encor
Désirables que l’or,
Que le fin or de touche,
Et dans un cœur sans fiel
Sont plus doux que le miel,
Que le miel dans la bouche.

VI
Aussi ton serviteur
Qui les porte en son cœur
En est tout éclairé,
Et ceux qui le suivront
Fidèlement seront
Bien richement dotés.
Mais puis-je me vanter
De compter mes péchés,
En ai-je connaissance ?
Certains me sont cachés,
De toute iniquité,
Seigneur, lave l’offense.

VII
Garde-moi des projets
Que par orgueil on fait,
En s’écartant de Toi.
Alors par ta bonté
Préservé du péché,
Je vivrai sans effroi.
Ma bouche ne dira,
Mon cœur ne pensera
Rien qui puisse déplaire
A Toi, mon défenseur,
A Toi, qui rend meilleurs
Ceux qui voudraient bien faire.

Clément Marot

Les Psaumes de David. Adaptation en français actuel par Marc-François Gonin, Vida, Nimes, 1998.