L’Assomption de la Vierge Marie ou la proclamation d’un nouvel évangile
Remarques sur les propos du Père Jean-Robert Armogathe sur la fête de l’Assomption de la Vierge Marie, publiés dans Le Figaro du 15 août 2001
La fête du 15 août est très particulière : les Catholiques célèbrent œ jour-là L’Assomption de la Vierge Marie, la mère de Jésus. Suivant de très anciennes traditions, l’Église enseigne que Marie n’a pas connu la mort ni la corruption du tombeau. Elle serait montée au ciel dans son corps, comme la tradition juive l’affirme de Moïse et d’Élie. La raison de cette affirmation est que Marie est la mère de Dieu, et que cette chair qui a donné vie à Dieu dans l’humanité ne peut pas connaître le sort commun des mortels. On s’est parfois étonné, ou scandalisé, ou amusé, de ce privilège réservé à Marie. (J.-R. A)
Dans l’éditorial du 15 août 2001 le père Armogathe précise que la fête du 15 août est très particulière, car dit-il, les Catholiques célèbrent ce jour-là l’Assomption de la vierge Marie.
Il serait intéressant de savoir quel est le sens que l’auteur de cet éditorial, éminent universitaire et religieux de son état, donne au terme « particulier ». En quoi cette fête est-elle particulière ? S’appuie-t-elle sur une vérité scripturaire éminente ? ou bien a-t-elle son origine dans d’autres sources et, dans ce cas, quel est son caractère « particulier » par rapport à l’Écriture, Parole de Dieu ?
Dans l’Ancien Testament, première partie de la révélation de Dieu aux hommes, le livre du Lévitique au chapitre 23 nous enseigne que les fêtes sont voulues de Dieu, qu’il les qualifie de « saintes convocations ». À ces moments uniques, Dieu convoque le peuple qu’il a élu pour qu’il apprenne à reconnaître tous les bienfaits qu’il reçoit au cours de l’année de la part du seul Dieu Créateur Souverain et qu’il puisse ainsi rendre gloire à lui seul. Dieu n’a-t-il pas dit en effet « Je ne donnerai ma gloire à aucun autre » (Ésaïe 42:8).
Au chapitre 19 du même livre du Lévitique Dieu a fait connaître au peuple élu l’exigence à laquelle il doit se conformer tout au long de son existence : « Soyez saints, car je suis saint, moi, l’Éternel, votre Dieu. » (Lévitique 19:2)
Ce Dieu Souverain appelle donc son peuple à vivre en union parfaite avec sa volonté. Beaucoup plus tard Jésus, lui-même vrai Dieu et vrai homme, qui a dû « apprendre, bien qu’il fût le Fils de Dieu, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes » (Hébreux 5:8) nous rappellera que nulle volonté aussi justifiée soit-elle, ne peut dominer sur celle du Dieu unique et Souverain. « Puis ayant fait quelques pas en avant, il se jeta sur sa face et pria ainsi : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » » (Matt. 26:39)
Est-ce que la fête de l’Assomption – cette fête qui est très particulière – est conforme aux principes de la volonté de Dieu tels qu’il nous les a fait connaître dans l’Écriture ? La célébration de cette fête est-elle une « sainte convocation » ? Ceux qui la célèbrent obéissent-ils à l’exigence divine d’être « saints » comme le Père est saint ? Se soumettent-ils à la volonté de Celui qu’ils appellent pourtant aussi « Père » ?
Il y a une trentaine d’années lorsque le catholicisme romain coti oyait d’une manière très intime les pensées marxistes Maurice Clavel, philosophe catholique publiait un ouvrage au titre retentissant : Dieu est Dieu, nom de Dieu ! (Grasset 1976). Ce cri fait encore écho aujourd’hui, mais pour être retentissants, il y a des cris que beaucoup d’oreilles ne perçoivent pas. Jésus ne disait-il pas lui-même « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende » (Marc 11:29) et, il s’adressait néanmoins lui, « doux et humble de cœur » à des docteurs de l’Écriture !
À décrocher ainsi de l’obéissance due à Dieu et à sa Parole on aboutit au cours du temps à créer des systèmes qui, derrière une façade de religiosité, ne véhiculent que les pensées des hommes et perdent toute crédibilité pour ceux qui ont des oreilles et qui, attentifs à l’admonestation divine, cherchent à s’en servir du mieux possible.
Dès les premiers temps de l’Église, Corps de Christ, l’apôtre Paul mettait bien en garde les Chrétiens de Galatie :
« Je m’étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelé par la grâce de Christ, pour passer à un autre Évangile. Non pas qu’il y ait un autre Évangile, mais il y a des gens qui vous troublent et qui veulent renverser l’Évangile de Christ. Mais quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème ! Nous l’avons dit précédemment, et je le répète à cette heure : si quelqu’un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème.
Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire, ou celle de Dieu ? Est-ce que je cherche à plaire aux hommes ? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ. »
Si les temps présents ne nous apprennent rien de nouveau sur la manière dont l’Écriture est trop souvent présentée, de même la proclamation d’un nouvel évangile semble elle aussi bien être un fait permanent.
Joseph Picard