De Wladimir Guettée
Avertissement adressé par l’Apôtre Paul à l’Église de Rome
Tu diras donc : des branches [celles d’Israël incrédule] ont été retranchées, afin que moi [l’Église de Rome], je sois greffé. Fort bien ; elles ont été retranchées à cause de leur manque de foi, et toi tu subsistes par la foi. N’aie pas des pensées hautaines, mais de la crainte ; car si Dieu n’a pas épargné les branches naturelles, il ne t’épargnera pas non plus. Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu : sévérité envers ceux qui sont tombés, et bonté de Dieu envers toi, si tu demeures dans cette bonté ; autrement toi aussi tu seras retranché.(Romains 11 : 19-22)
Né en 1830 à Blois, en France, René-François Guettée devient prêtre en 1839. Il meurt en 1892.
Son infatigable quête de la vérité le poussera à faire des recherches sur les dogmes de l’Église Catholique Romaine, dogmes dont les « ultramontains[1] », farouches gardiens de la papauté, se sont fait les ardents défenseurs.
Son cheminement, dur labeur qui le fait passer ses journées dans les bibliothèques, l’amènera dans un premier temps à rejoindre cette branche de l’Église Romaine peu ou pas convaincue de la suprématie du premier évêque de Rome. Au sein du Catholicisme Romain cette branche se situe dans cette partie de l’Église de France qu’on appelle « Gallicane ». Puis, dans un deuxième temps, il se séparera définitivement de la tutelle de Rome pour entrer dans l’Église Orthodoxe Russe, qu’il croit être resté fidèle au dépôt apostolique et où il prendra le prénom de Wladimir ; cela tout en restant en France.
Ce livre de Wladimir Guettée, De la Papauté[2], plongé comme il l’est dans ce qu’il y a de meilleur dans la dogmatique orthodoxe, nous livre d’un bout à l’autre le témoignage passionné (et passionnant) d’un combat doctrinal et spirituel acharné. C’est un livre qui s’attaque à tous les nouveaux dogmes inventés par les papistes (surtout à partir du neuvième siècle) où l’on attribue un rôle de plus en plus déplacé à l’évêque de Rome, au détriment des évêques d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem.
Son ouvrage commence par un procédé tout à fait biblique, car il donne à son premier chapitre le titre suivant : « L’autorité papale condamnée par la Parole de Dieu ». En lisant ce chapitre nous sommes heureux de découvrir des phrases comme celle-ci :
Nous allons exposer les preuves à l’appui de ces conclusions. Mais avant de les présenter, nous croyons utile d’interroger la Sainte Écriture, et d’examiner si les prétentions de l’évêque de Rome à la souveraineté universelle de l’Église ont, comme il l’affirme, leur fondement dans la Parole de Dieu. (Page 35)
Il n’est pas seulement parlé de la Bible dans cet ouvrage mais l’auteur en relève toute l’importance. L’utilisation qu’il prévoit de celle-ci est bien la seule qui soit véritablement acceptable. Écoutons-le encore :
Le meilleur interprète de l’Écriture est l’Écriture elle-même. (Page 39)
Ou encore :
Notre interprétation ressort nécessairement de la comparaison des divers textes de l’Écriture relatifs au même sujet. (Page 41)
Le but de son livre, nous l’avons vu, est de défendre l’Église véritable face aux attaques que lui livre par ses faux enseignements l’Église de Rome. Wladimir Guettée se sert donc du meilleur outil que Dieu ait donné aux hommes pour défendre la foi : la Bible.
Mais Wladimir Guettée fut aussi un grand historien. Il écrivit en plusieurs volumes un ouvrage détaillé consacré à « L’histoire de l’Église de France ». Il connaissait à fond l’histoire de l’Église ainsi que celle de ses dogmes. Il ne s’agit pas d’un historien tendancieux. En effet, lorsqu’il se décida d’étudier la papauté, il le fit, non à partir d’ouvrages rédigés contre elle, mais il choisit sa documentation surtout dans les livres écrits parmi les plus fervents défenseurs de ses dogmes, c’est-à-dire parmi les auteurs du parti ultramontain. C’est donc en connaissance de cause que notre auteur écrivit ses livres. C’est en historien confirmé qu’il parvint à combattre avec une telle ténacité ces docteurs catholiques romains en retournant leurs propres arguments. Il connaissait la pensée de ses adversaires peut-être mieux encore qu’ils ne la connaissaient eux-mêmes ! D’ailleurs peu d’hommes n’avaient l’envergure nécessaire pour se mesurer à lui. Mais la seule réponse qu’il reçut en échange de son argumentation intelligente fut des menaces. Quand on ne sait plus quoi répondre il ne reste plus que le recours à la violence verbale.
Si pour être un bon historien de l’Église il faut connaître la Patristique, alors Wladimir Guettée fut un excellent historien. Il ne condamna pas seulement la papauté de Rome par le recours à l’Écriture, mais il utilisa également les écrits des Pères de l’Église. Les auteurs catholiques Romains préférant le plus souvent recourir à la tradition des Pères qu’à l’Écriture Sainte elle-même. Wladimir Guettée frappera fort dans ce domaine. Son livre nous fait mieux connaître l’avis des Pères sur la question de la hiérarchie ecclésiastique, car au fil des pages nous nous apercevons qu’ils insistaient sur la collégialité dans la direction de l’Église, plutôt que sur la suprématie du seul siège romain. Nous pouvons y lire des témoignages de ces docteurs de l’Église ancienne que Jean Calvin utilisa lui aussi dans son Institution de la Religion chrétienne, des écrits d’hommes de Dieu tels Irénée, Hilaire de Poitiers, Jean Chrysostome, Ambroise de Milan, parmi d’autres.
Ne s’arrêtant pas à cette portion de l’histoire, Guettée questionna aussi les formulations dogmatiques des Conciles Œcuméniques pour voir s’il pouvait y trouver des textes en faveur des positions de Rome.
Le prêtre Guettée consacrera un long chapitre pour nous dévoiler un fait très intéressant. Il nous y apprend que la première à avoir condamné la prétention à la supériorité d’un évêque sur un autre était en fait l’Église Catholique Romaine elle-même. Dans une abondante correspondance avec l’évêque Jean de Constantinople (un oriental) qui voulait se prévaloir d’être le premier des évêques, le pape Grégoire le Grand, qui vécut au sixième siècle le supplia de se rallier à des sentiments plus modestes. Le comble fut donc que la propre histoire de Rome ne put lui servir de leçon pour les siècles à venir.
Ce pape, Grégoire le Grand, avait su comprendre le danger qu’il y avait d’élever un homme à une position de domination universelle. Voici un bref extrait d’une des nombreuses lettres qu’il adressa à Jean de Constantinople :
Réfléchissez donc, je vous en prie, que, par cette présomption téméraire, la paix de l’Église entière est troublée, et que vous êtes ennemi de la grâce qui a été donnée à tous en commun. Plus vous croîtrez en cette grâce, plus vous serez humble à vos yeux ; vous serez d’autant plus grand que vous serez éloigné d’usurper ce titre extravagant et orgueilleux. Vous serez d’autant plus riche que vous chercherez moins à dépouiller vos frères à votre profit. Donc, très cher frère, aimez l’humilité de tout votre cœur ; c’est elle qui maintient la concorde entre les frères, et qui conserve l’unité dans la sainte Église universelle.
Lorsque l’apôtre Paul entendait certains fidèles dire : Moi, je suis disciple de Paul, moi d’Apollos, moi de Pierre, il ne pouvait voir sans horreur déchirer ainsi le corps du Seigneur, en rattacher les membres à plusieurs têtes, et il s’écriait : Est-ce Paul qui a été crucifié pour vous ? Ou bien avez-vous été baptisés au nom de Paul ? S’il ne voulait pas que les membres du corps du Seigneur fussent rattachés par parties à d’autres têtes qu’à celle du Christ, quoique ces têtes fussent des apôtres, vous, que direz-vous au Christ, qui est la tête de l’Église universelle, que lui direz-vous au dernier jugement, vous qui, par votre titre d’universel, voulez vous soumettre tous ses membres ? Qui, dites-le-moi, je vous prie, qui imitez-vous par ce titre pervers, si ce n’est celui qui, méprisant les légions des anges qui étaient ses compagnons, s’efforça de monter au fait pour n’être soumis à personne et être seul au-dessus des autres ; qui dit : Je monterai dans le ciel ; j’élèverai mon trône au-dessus des astres du ciel ; je placerai mon siège sur la montagne de l’alliance, dans les flancs de l’Aquilon. Je monterai au-dessus des nuées ; je serai semblable au Très-Haut ?(De la Papauté, page 117)
Il vaut la peine de lire ces lettres jusqu’au bout pour bien comprendre que le Clergé Romain d’hier n’était pas celui que nous voyons aujourd’hui.
Comment donc, nous interpelle Guettée, pouvons-nous parler d’une tradition fidèlement conservée par l’actuel Clergé de Rome, si elle change au détriment des anciens Pères, qui, lors des conciles, déclarèrent l’anathème sur ceux qui auraient la prétention de changer quoi que ce soit aux anciennes confessions.
Dans ses écrits, l’abbé Guettée nous apprend comment Rome a procédé pour faire changer des doctrines immuables en prétendant expliquer qu’elle ne faisait rien d’autre que de préciser ce qui avait depuis toujours été tacitement reconnu par l’Église.
La seconde moitié de son réquisitoire contre Rome la Grande est consacrée à la démolition d’autres erreurs inventées par le Magister de l’Église Romaine, telles l’immaculée conception, la fausse piété, le purgatoire, les indulgences, etc. ! Il nous raconte comment certaines de ces erreurs se sont introduites au fil du temps et pour quelles raisons. Un exemple d’hérésie qu’il dénonce est celle de la dévotion au Sacré Cœur, erreur dont il fait porter toute la responsabilité aux Jésuites.
Il dénonce aussi la violence morale et physique dont l’Église de Rome s’est rendue coupable envers tous ceux qui ne pensaient pas comme elle. Il déplore les massacres de Protestants commis par l’Église Romaine. Son chapitre consacré à « la Très Sainte Inquisition » est une mine de renseignements à ce sujet.
Nous avons des ouvrages évangéliques qui nous parlent de certaines de ces erreurs, mais le livre de Wladimir Guettée va plus loin et analyse bien plus profondément toutes ces choses, afin de mieux nous en préserver.
La dernière partie de l’ouvrage retrace pour nous l’histoire personnelle de Wladimir Guettée depuis ses premières réactions aux erreurs de l’Église papale jusqu’à son entrée officielle dans l’Orthodoxie orientale, tout cela accompagné d’arguments substantiels cherchant à dégager le sens de ce cheminement spirituel.
Ce qui le rendait particulièrement triste était de constater le délabrement de l’Église d’Occident, dû à son manque de foi :
L’immense majorité, écrivait-il, n’a qu’une foi de convention, où le divin et l’humain, les dogmes et les opinions forment un mélange confus, un chaos sur lequel planent les plus épaisses ténèbres. (Page 114)
Dans son livre, ce qui le motive avant tout c’est son amour de l’Église. Ce qu’il refuse dans l’expression « Église Catholique Romaine » ce n’est aucunement le mot « Catholique », mais bien ce terme de « Romaine ». Car il est évident pour lui qu’il n’a jamais quitté la véritable Église Catholique, mais bien plutôt celle qui veut tout centraliser à Rome. Sur ce point les Réformés et les Évangéliques peuvent, eux aussi, se prévaloir d’être de véritables « catholiques », et cela avec raison, car nous faisons tous partie de l’Église du Christ qui n’est pas cantonnée dans un seul endroit (Rome) mais se trouve bel et bien partout, universelle. C’est en acceptant tout ce que nous apporte la vraie Tradition, celle de la Bible, de Moïse, des Prophètes et des Apôtres (en opposition aux vaines traditions des hommes) que nous sommes « catholiques » dans le sens que donnent à cette expression les Symboles de la première Église : accepter l’intégralité de la foi donnée une fois pour toutes à l’Église de Dieu. (A ce sujet il faut lire le livre de Pierre Courthial, Le jour des petits recommencements et en particulier le chapitre sur « La Tradition authentiquement Catholique »[3].
En parcourant le livre de Wladimir Guettée, on s’aperçoit que ce ne sont pas en effet ceux qui s’opposent aux erreurs papales qui sont des schismatiques, mais bien au contraire c’est l’Église Romaine elle-même qui a innové. C’est ainsi qu’elle suscita un schisme redoutable avec l’Église catholique ancienne, Église largement fidèle au dépôt apostolique que la Rome schismatique supplanta témérairement. Guettée fut un des inspirateurs du mouvement des « vieux-catholiques », mouvement constitué par les opposants au dogme de l’infaillibilité papale et qui rompirent avec Rome en 1871. Son premier souci fut toujours de garder pure la source du christianisme au sein de l’Église. Dans ce sens son souci était bel et bien de rester un véritable « catholique ». Ainsi dans sa critique de l’institution Catholique Romaine, Guettée ne dénonce pas le sens originel véritable de ce mot. Il ne dénonce aucunement les restes de « catholicisme » qui se trouveraient encore dans le système romain. Et nous ferions bien de suivre son exemple. Ce qu’il dénonce par contre, comme le fit d’ailleurs la Réforme, et avec la plus grande vigueur et précision, c’est l’organisation, la politique intérieure, l’institution même de l’Église de Rome et l’idéologie doctrinale qui en justifie le pouvoir.
Pourquoi, vous demanderez-vous, faire paraître un article traitant de la fausseté d’une partie de la dogmatique romaine à partir d’une étude provenant de la plume d’un théologien orthodoxe, alors que nous nous réclamons ouvertement du « protestantisme ». Nous, les « évangéliques » nous ne sommes d’accord ni avec l’Église Romaine, ni avec l’Église Orthodoxe, parce que toutes deux véhiculent des erreurs ! Mais, à parler franchement, les Églises Evangéliques sont-elles sans tache ni ride ?
En proposant la lecture de ce livre, s’agirait-il de promouvoir ce qu’on en est venu à appeler l’« œcuménisme non doctrinal » ? Évidemment non ! Mais est-ce uniquement chez les évangéliques que l’on trouve des docteurs fidèles à la Bible ? Non plus, évidemment !
Dans son ouvrage hautement polémique, Wladimir Guettée cite beaucoup les Pères de l’Église. Méfiance, dirons-nous. Pour nous qui sommes protestants et qui reconnaissons dans la Bible seule l’autorité doctrinale et ecclésiastique finale, se référer ainsi aux Pères de l’Église serait-ce entrer dans un jeu dangereux ? Que ceux qui pensent ainsi veuillent bien répondre à la question suivante : Pourquoi le manuel d’instruction théologique de référence pour toutes les Églises véritablement Réformées tant d’hier que d’aujourd’hui serait L’Institution de la Religion Chrétienne de Jean Calvin ouvrage qui, lui aussi, est bourré de longues citations de ces mêmes Pères de l’Église ?!
Wladimir Guettée et Jean Calvin, dans leurs ouvrages respectifs, ont poursuivi un même but, celui de démontrer que l’Église de Dieu a une seule et unique tradition exégétique, celle qui est fidèle à la foi telle que nous l’a transmise l’enseignement fidèle (infaillible) des apôtres. Cette tradition (de tradere en latin, signifiant transmettre) passe par les Pères (faillibles) de l’Église dont personne ne conteste l’importance dans l’explication des Saints Écrits dès le début de l’histoire de l’Église et qui petit à petit fixeront les règles pour la compréhension saine des textes révélés. Jean Calvin, en citant les Pères, cherchait à montrer que les Églises Réformées de son époque se situaient dans la ligne directe des Pères – après l’obscurcissement de l’époque romaine – montrant ainsi que la doctrine qu’elles proclamaient n’était pas nouvelle. Wladimir Guettée, sous un autre angle mais dans le même sens de continuité catholique, en vient à montrer que l’Église Romaine a cessé d’être l’Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique, vu qu’elle a trahi autant l’enseignement des apôtres que celui apporté par les Pères fidèles qui, en le commentant si justement, l’ont transmis à l’Église de tous les temps.
De telles constatations doivent-elles nous inciter à aller dans le sens de cet œcuménisme qui nous enseigne que ce n’est pas l’autorité de la sainte Écriture qui doit nous réunir tous ? NON ! Mais ce qui est sûr c’est que l’Église est universelle (au sens catholique du mot), et qu’il y a eu – malgré les erreurs de leur milieu ainsi que les leurs propres – partout de fidèles serviteurs de Dieu. Des serviteurs qui, même si nous ne sommes pas d’accord avec eux sur des points importants, n’en aiment pas moins la Bible et ont été donnés par Dieu à l’Église à travers les âges pour l’instruire et pour l’édifier.
Le contenu de l’ouvrage de Wladimir Guettée, De la Papauté ne doit pas être pris pour de l’argent comptant dans toutes ses parties. Si nous nous réclamons d’une théologie réformée confessante, certaines parties de ce livre nous heurteront peut-être. Mais relevons-le une fois de plus : nos ouvrages évangéliques eux-mêmes ne devraient-ils pas également nous heurter théologiquement, avec leurs graves erreurs de compréhension des textes bibliques, incompréhensions qui donnent lieu à des doctrines qui n’ont plus rien d’évangélique, telles les déviances charismatiques (d’autant plus dangereuses qu’on les relativise) ; l’enseignement individualiste qui prône l’intervention immédiate d’un Dieu qui doit réagir à l’instant même à nos requêtes ; et, de manière générale, le manque de combativité pour la défense de l’honneur de Jésus-Christ dans la vie de l’Église et dans la société. Ce livre vient à point pour remettre l’Église au milieu du village, pour remettre en valeur les vraies priorités qui devraient être celles d’un serviteur fidèle du Dieu-Roi, Jésus-Christ.
Si nous ne sommes pas d’accord avec certaines des institutions et des doctrines des Églises Orthodoxes d’Orient, reconnaissons que dans l’histoire de l’Église telle que Dieu la dirige, notre Seigneur a, dans sa providence, su mettre au sein de toutes les branches du christianisme de véritables chrétiens, capables de défendre la vérité.
En conclusion disons ceci : notre devoir est de tirer une saine leçon du livre de Wladimir Guettée que nous venons de vous présenter : celle de ne pas oublier ces sentiers antiques dont nous parle Jérémie au chapitre six de sa prophétie. Wladimir Guettée nous remet en mémoire les confessions de foi de l’Église ancienne ; nous aussi, nous avons nos confessions, celles des hommes de la Réforme et celles suscitées par les différents réveils authentiques qui suivirent la Réformation du XVIᵉ siècle. Ne commettons pas la même erreur qui fit tomber l’Église de Rome dans de telles absurdités. Nos propres absurdités, ne viennent-elles pas, elles aussi, de notre oubli du passé, de l’oubli de ces conducteurs du passé et de leur œuvre doctrinale, œuvre que la Bible nous recommande si fortement de garder en mémoire !
Que ce livre soit pour nous source d’un réconfort puissant. Qu’il nous pousse à mieux aimer le Seigneur afin de mieux le servir dans l’Église, ceci dans tous les domaines de la vie et de la pensée, même dans celui du saint combat pour la vérité. Que nous retrouvions ainsi notre vocation véritable : celle d’être la lumière du monde et le sel de la terre pour la seule gloire de notre Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit.
Anthony Chopard
[1] Littéralement, au-delà des montagnes, parti favorable à l’autorité inconditionnelle de Rome sur les Églises locales, opposé aux « Gallicans » défenseurs des droits des Églises nationales.
[2] Wladimir Guettée, De la Papauté. Textes choisis et présentés par Patric Ranson, L’Âge d’Homme, Collection La lumière du Thabor, Lausanne, 1990, 323 pages. Sur cette question de la prétention du Pape à l’exercice de l’autorité suprême sur l’Église de Jésus-Christ de l’évêque de Rome nous vous recommandons également le recueil d’études orthodoxes édité par Jean Meyendorff, The Primacy of Peter. Essays in Ecclesiology and the Early Church, St Vladimir’s Seminary Press, Crestwood, New York, 1992.
[3] Pierre Courthial, Le jour des petits recommencements, L’Âge d’Homme, Lausanne, 1997