Dis-moi, malheureux qui te fies En ton autorité, D’où vient que tu te glorifies De ta méchanceté ? Quoiqu’il en soit, le bon secours De Dieu poursuit son cours.
Ta langue complote sans cesse Et semble proprement Un rasoir affilé qui blesse En coupant finement. Le mal te plaît plus que bonté, Et plus que vérité.
A tous propos qui peuvent nuire, Voilà que tu te mets ; Aussi Dieu viendra te détruire, Langue fausse, à jamais. Arbre sans fruit, coupé par Dieu, Jeté loin de ton lieu.
Méchant, jusques à la racine Tu seras arraché.
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Les justes, en voyant ta ruine, Auront le cœur touché ; De tes malheurs ils se riront, Voilà ce qu’ils diront :
C’est celui qui n’a daigné prendre L’Éternel pour soutien ; Il voulait tout seul se défendre ; Comptant sur ses grands biens ; Il pensait être assez rusé Pour toujours s’en tirer.
Mais moi, dont tout l’espoir se fonde, O Dieu, sur ta bonté, Je demeure encor en ce monde Comme un arbre planté, Un vert olivier au milieu De la maison de Dieu.
Je veux bénir ta grâce immense, J’espère en ton saint nom ; Je dis toujours ta bienveillance, Car sans fin tu es bon, Et tes fidèles chaque jour Eprouvent ton amour.
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